:: ECONOMIE
LE FIGARO – 28/01/2017
Assurance-chômage : syndicats et patronat proches d’un accord sur les contrats courts
INFO LE FIGARO – La surtaxation des CDD de moins d’un mois avait été le point bloquant de la négociation avortée en juin 2016.
Vers un déblocage? Peut-être bien. En tout cas, les discussions entre patronat et syndicats autour de l’assurance-chômage avancent à grands pas. Depuis décembre, les partenaires sociaux se réunissent de manière informelle afin d’«établir un diagnostic commun» sur le marché du travail et l’assurance-chômage. Ils se reverront le 8 février avant de décider, le 15, de relancer ou non la négociation qui avait avorté en juin 2015 faute d’accord. Avec, en cas de réponse positive, l’objectif de s’accorder avant l’élection présidentielle sur une nouvelle convention.
La négociation avait achoppé l’année dernière sur le point précis des CDD de moins d’un mois. Selon une étude de l’Unedic présentée mercredi aux partenaires sociaux, le recours à ces contrats a plus que doublé en quinze ans, passant de 1,5 million par trimestre en 2000 à plus de 4 millions en 2016. Pour inciter les entreprises à en limiter le recours, les syndicats exigeaient au printemps un système de bonus-malus a minima, voire une surtaxation, des contrats courts.
Surtaxation expérimentale
Jusqu’à présent, le patronat avait opposé son veto à toute forme de prélèvement sur les CDD de moins d’un mois. Mais les lignes seraient en train de bouger. Selon nos informations, les chefs de file des délégations patronales et syndicales planchent actuellement sur le principe d’une surtaxation expérimentale, donc temporaire, réservée aux entreprises les plus utilisatrices de contrats courts. Et notamment l’hôtellerie-restauration, les études de marché, sondages et agences de publicité, et les entreprises d’hébergement social pour personnes âgées et handicapées, pointées du doigt par l’Unedic dans son étude.
«On est très loin d’avoir décidé si on reprenait la négociation, nuance-t-on du côté patronal. On travaille.» Une source syndicale est plus catégorique: «On est proche de la solution qui permettrait de relancer la négociation.» La raison est simple. «Il est essentiel de démontrer que nous pouvons négocier, sinon les politiques reprendront le dossier, prévient Éric Courpetin, le chef de file CFTC. Nous sommes ouverts à tout.» Michel Beaugas est, lui, plus circonspect. «Nous défendons toujours un système de bonus-malus qui s’applique à l’ensemble des contrats», explique le leader FO.
Les rencontres bilatérales vont s’enchaîner d’ici à la mi-février. Chacun va prendre le temps de mesurer les rapports de force entre les différents camps, mais aussi dans son organisation avant de se lancer dans une nouvelle négociation. Quant au patronat, il fixera un mandat précis à son chef de file. «Si on y retourne, c’est qu’on sera sûr de conclure», jure un acteur du dossier. Un nouvel échec, après l’épisode de juin, décrédibiliserait durablement le dialogue social et n’est donc pas une option. Et ce, d’autant que plusieurs candidats à la présidentielle ont annoncé leur intention de légiférer, notamment pour réintroduire la dégressivité des allocations-chômage.
Refonte de la filière senior
Trouver un consensus sur les contrats courts est d’autant plus crucial que les partenaires sociaux ont avancé sur d’autres points sensibles, comme la refonte de la filière senior. Les chômeurs de plus de 50 ans ont aujourd’hui droit, s’ils ont cotisé pendant trois ans, à 36 mois d’indemnisation, contre 24 mois maximum pour les autres. Cet avantage coûte 1 milliard par an au régime, selon la Cour des comptes. Au printemps, le Medef a proposé de relever à 55 ans l’entrée dans cette filière.
Les modalités de cumul allocation-salaire sont également dans le viseur. La formule a été revue lors de la convention de 2014 mais n’incite toujours pas assez à reprendre un emploi. Des salariés, notamment en intérim, peuvent enchaîner contrats courts et périodes de chômage pour toucher un revenu proche du smic de ceux qui travaillent à temps plein aux mêmes postes, voire supérieur.
L’OPINION – 30/01/2017
Pourquoi la CPME lance une négociation avec les syndicats sur la responsabilité sociale et environnementale
Cette idée en a fait sourire plus d’un. Une négociation afin de mieux faire reconnaître les actions sociales et environnementales que mènent les entreprises, surtout les petites. Le Medef n’en voulait pas, ni les artisans (U2P). Finalement François Asselin, le numéro un de la CPME a réussi convaincre tout le monde. Y compris les syndicats, qui tous ont répondu présent. La CGT a même été la première à dire oui.
C’est ainsi que le 1er février se tiendra la première réunion des partenaires sociaux. « L’idée est d’encourager la vertu», explique François Asselin à l’Opinion : « De nombreuses entreprises font du recyclage des déchets, des plans de préventions santé, encouragent la promotion des femmes, sans jamais être valorisées. Pire, lorsqu’une patrouille –Urssaf, inspection du travail- vient les contrôler, elles se font sanctionner si elles n’ont pas appliqué avec formalisme un programme égalité homme-femme, une mesure pénibilité etc. C’est insupportable !».
Aussi, la CPME aimerait-elle aboutir à la création d’une sorte de certification RSE qui puisse être valorisée, notamment lorsque les entreprises concourent à des appels d’offres.
Si l’intention est louable, le risque n’est-il pas de créer une contrainte supplémentaire ? « Au contraire, puisque dans cette certification RSE nous pourrions réunir de nombreuses obligations (égalité homme-femme, environnement, diversité, seniors etc..) » répond encore François Asselin.
Ses homologues patronaux traînent encore un peu les pieds. Ils craignent d’ouvrir la boîte de Pandore « Lancer une négo sur ce thème ramasse-tout, en ce moment, c’est ouvrir la boîte à claques. Les syndicats vont vouloir y mettre tout et n’importe quoi, et à chaque fois qu’on dira non, on passera pour des réac’», juge un membre du Medef.
François Asselin, lui, n’a pas peur : «C’est une occasion aussi pour les partenaires sociaux de traiter des sujets ouverts et positifs ». Bref de se refaire une santé au moment où le paritarisme est si décrié.
L’EXPRESS – 30/01/2017
Travaux à domicile: les artisans obligés d’annoncer leurs prix sur leur site web
L’activité de dépannage à domicile constitue l’un des premiers postes d’enregistrement des plaintes
Afin de contrer les arnaques des artisans, lors de dépannages et travaux à domicile, un arrêté qui entrera en vigueur le 1er avril les oblige à afficher leurs tarifs sur leur site internet, s’ils en possèdent un.
Le texte est paru samedi, au Journal officiel. A partir du 1er avril 2017, il imposera aux professionnels intervenant au domicile des particuliers pour des travaux, comme les plombiers ou les serruriers, d’afficher obligatoirement leurs tarifs sur internet, s’ils ont un site.
Parmi ces informations devront figurer le taux horaire de main d’oeuvre, les modalités de décompte du temps estimé, les prix des prestations forfaitaires, les frais de déplacement, ou le caractère gratuit ou payant du devis. Elles devaient déjà, pour la plupart, être communiquées au consommateur avant toute prestation. Ces informations « doivent également être aisément accessibles sur tout espace de communication en ligne dédié au professionnel », indique le texte.
Le dépannage à domicile, visé par de nombreuses plaintes
Cet arrêté prévoit par ailleurs qu’avant tout travaux, les professionnels devront remettre au client un document détaillé où figureront ces informations. Elles devront auparavant avoir déjà été précisées dans les documents appelés « ordre de réparation » et « devis ».
Selon les données de la Direction de la répression des fraudes (DGCCRF), l’activité de dépannage à domicile constitue l’un des premiers postes d’enregistrement des plaintes. En septembre, cette dernière a mené une campagne de sensibilisation, destinée à informer les consommateurs sur les pratiques de certains professionnels du dépannage à domicile qui profitent de leur vulnérabilité pour les tromper.
LE PARISIEN – 28/01/2017
Salaires : les Français gagnent en moyenne 2225 euros net par mois
Le BTP est le seul secteur où les salaires ont baissé en 2014
Bonne nouvelle : les salaires continuent de progresser. Selon la dernière étude de la Darès, la direction des études statistiques du ministère du Travail, ils ont progressé en 2014 de 1% après +0,7% en 2013. Résultat, le salaire moyen s’établit désormais à 2225 euros net et à 2957 euros brut. «La croissance des rémunérations est intervenue dans un contexte de de reprise soutenue de l’activité économique», explique la Darès.
Un écart de 18,6% entre hommes et femmes
Ces moyennes dissimulent cependant de fortes disparités. En premier lieu, l’écart de salaires entre hommes et femmes, qui diminue depuis 2008, reste important puisqu’il est en moyenne de 18,6%. Autre facteur d’inégalité, vous ne gagnerez pas la même chose selon que vous travaillez dans une multinationale et chez un artisan. «Plus l’entreprise est grande et plus les salaires net moyens sont élevés», confirme la Darès. Ainsi, le salaire moyen est de 1883 euros net dans les entreprises de moins de 10 salariés mais il bondit à 2461 dans les groupes de plus de 500 employés.
Des salaires en baisse dans le BTP
Enfin, la paie n’est pas du tout la même selon les secteurs. Dans le haut de la fourchette des rémunérations, les cadres de la finance et de l’assurance émargent en moyenne à 3251 euros net alors qu’un technicien de la chimie et de la pharmacie gagne 3021 €. La rémunération tombe sous la barre des 2000 € dans le textile et descend à 1661 dans l’hôtellerie-restauration. Dernière précision : les métiers du BTP ont presque tous vu les rémunérations baisser en 2014. Mais ce secteur fait figure d’exception.
Pour en savoir plus : http://www.leparisien.fr/economie/les-francais-gagnent-en-moyenne-2225-euros-nets-par-mois-27-01-2017-6627072.php
Marc Lomazzi
LE FIGARO – 30/01/2017
Bercy accentue la lutte contre le blanchiment
INFO LE FIGARO – En 2016, les amendes payées par les sociétés ayant manqué à leurs obligations en la matière sont allées jusqu’à 200.000 euros.
Depuis les événements tragiques de 2015, l’Europe et plus particulièrement la France ont mis un véritable coup d’accélérateur à la lutte contre le blanchiment de capitaux. La Commission nationale des sanctions, créée fin 2014 et dépendant de Bercy, est désormais un véritable outil pour punir les professionnels qui, volontairement ou non, créent des conditions favorables à du blanchiment d’argent ou au financement du terrorisme à travers des entités légales. Son action commence à payer: au cours de l’année 2016, la Commission s’est prononcée sur 22 dossiers et a sanctionné 43 personnes. Et au total, depuis le lancement de ses travaux, elle a examiné 43 dossiers et sanctionné 79 personnes, selon le rapport annuel remis ce lundi au ministre de Finances, Michel Sapin, dévoilé par Le Figaro.
Le rôle de cette autorité consiste à sanctionner les professionnels qui manquent à leurs obligations. Elle ne surveille pas ceux qui appartiennent au secteur financier ou du droit, ces derniers dépendant d’organismes disciplinaires spécifiques. Mais elle a autorité sur les agences immobilières, les personnes exerçant l’activité de domiciliation, les professionnels du jeu ou encore, depuis début décembre, les antiquaires et les agents sportifs. Tous ont des obligations strictes: non seulement mettre en place en interne des systèmes de gestion des risques financiers, mais aussi conserver certains documents, vérifier les identités de tous leurs clients, former leur personnel et s’adresser à Tracfin (la cellule antiblanchiment de Bercy) lorsqu’ils ont un doute sur l’origine ou la destination des flux financiers.
Rendre publiques les entreprises sanctionnées
L’an dernier, onze affaires ont concerné des agences immobilières. Il peut s’agir par exemple d’un professionnel qui ne s’interroge pas sur le fait qu’un de ses clients fasse l’acquisition de plusieurs biens immobiliers en un temps réduit et semble indifférent à l’emplacement, ainsi qu’au coût des travaux. Une situation qui est susceptible de présenter un risque de blanchiment des capitaux.
Neuf dossiers ont, par ailleurs, concerné des entreprises de domiciliation, qui offrent à leurs clients une adresse et diverses prestations. Ces sociétés ont pu ne pas demander les pièces permettant de confirmer l’identité de la personne (la société de domiciliation ne rencontrant pas toujours physiquement son client). Des montages financiers peuvent alors être destinés à masquer l’origine des fonds ou leur bénéficiaire effectif. Pour la première fois, enfin, la Commission nationale des sanctions a connu deux cas concernant de casinos et de cercles de jeux.
Ces affaires se sont soldées par des avertissements et des interdictions temporaires d’exercice de l’activité allant de trois mois à trois ans, avec sursis. Les amendes, présentes dans 40 % des cas de sanctions, se sont échelonnées de 1000 à 200.000 euros. C’est bien plus que l’année précédente, où la sanction la plus importante n’avait pas dépassé 8000 euros. «Cela a pu tenir à la gravité des manquements, mais aussi au fait que l’ignorance de leurs obligations par les professionnels peut plus difficilement être invoquée comme circonstance atténuante avec les années qui passent», explique François Lamy, conseiller d’État et président de la Commission nationale des sanctions. Aujourd’hui, il prévient: «Nous allons, à l’avenir, rendre nominatives les publications de sanctions.»
::: ENTREPRISES
LE MONDE – 28/01/2017
L’Etat tente d’éviter le naufrage d’une grande usine de la Creuse
A court de trésorerie, le site GM & S de La Souterraine est menacé de liquidation. Deux cent quatre-vingt-deux emplois sont en jeu.
C’est un des paradoxes de cette fin de quinquennat : le chômage diminue, les marges des entreprises remontent, mais le gouvernement se retrouve face à une nouvelle série d’entreprises en difficulté. Après la restructuration de Vivarte qui va entraîner la suppression de centaines d’emplois, après l’annonce de la délocalisation de l’usine Whirlpool d’Amiens (Somme), les pouvoirs publics se mobilisent à présent pour sauver l’usine GM & S Industry de La Souterraine (Creuse).
Ce site de pièces pour l’automobile risque d’être rayé de la carte de façon imminente. Une audience est prévue vendredi 27 janvier au tribunal de Poitiers. En jeu, 282 emplois. Le personnel a le sentiment – pas forcément infondé – d’être victime d’une succession de patrons voyous et de chasseurs de primes, et de stratégies définies loin d’eux par les constructeurs.
Placée le 2 décembre 2016 en redressement judiciaire, l’entreprise devait bénéficier d’une période d’observation de six mois, jusqu’en juin. Mais faute d’activité, la trésorerie a fondu, et « on risque la liquidation dès vendredi », s’alarme Vincent Labrousse, de la CGT. A moins que le gouvernement et les clients de l’usine n’apportent les fonds nécessaires pour faire tenir le site quelques mois encore, le temps de trouver un repreneur. Le président François Hollande lui-même a été alerté. Il a reçu une délégation de syndicalistes à l’occasion d’un déplacement en Corrèze, le 6 janvier.
« Nous avons déjà lancé un appel d’offres pour trouver un nouvel actionnaire, et trois groupes, dont deux industriels, ont marqué leur intérêt, indique l’administrateur judiciaire, Vincent Gladel. Ils vont expertiser le dossier. Encore faut-il que nous disposions de financements complémentaires pour leur laisser le temps de formuler des offres. »
Manque de compétitivité
Le cas de La Souterraine, « La Sout’» comme on l’appelle, est suivi depuis des années par les pouvoirs publics. L’usine a été construite en 1963, en pleines « trente glorieuses ». C’était alors un atelier de fabrication de jouets en métal et de trottinettes. L’entreprise s’est ensuite reconvertie avec succès dans l’emboutissage pour l’automobile. Avec près de 700 salariés, elle fut un temps le premier employeur de la Creuse.
Mais depuis plus de dix ans, ce site souffre d’un double problème : un manque de compétitivité, comme beaucoup de sites français de l’industrie lourde, et une forte instabilité de ses actionnaires et dirigeants. En 2009, au moment où toute la filière automobile a plongé, l’usine a été reprise par Altia-Caddie, un petit groupe industriel monté de bric et de broc à partir de sociétés achetées à la barre de tribunaux de commerce. Mais l’espoir d’un nouvel essor a vite été douché. En 2014, Altia-Caddie s’est écroulé comme un château de cartes, provoquant l’ouverture d’une enquête pénale, et tous ses actifs ont été éparpillés.
L’usine de La Souterraine, renommée GM & S, a alors été récupérée par Gianpiero Colla, un entrepreneur italien décidé à profiter de la crise pour faire ses emplettes en France. « Je ne suis pas un industriel de passage », affirmait-il à l’époque, en promettant des investissements. Nouvelle déception. A La Souterraine, rachetée pour 3 euros symboliques, M. Colla n’a injecté que 50 000 euros en capital, puis s’est fait invisible. La relance annoncée ne s’est pas concrétisée malgré le soutien des pouvoirs publics et de l’un des donneurs d’ordre, PSA.
Interrogations sur le rôle de PSA
Les clients Renault, Plastic Omnium, etc., ont peu à peu pris le large, jusqu’au dépôt de bilan. L’équipe italienne s’est néanmoins rémunérée de façon confortable, le nouveau directeur commercial prélevant par contrat 1 % du chiffre d’affaires. Le reste de la campagne de M. Colla en France n’a guère été plus triomphant : deux de ses autres acquisitions, des fonderies installées à Fumel (Lot-et-Garonne) et Saint-Michel-de-Maurienne (Savoie), sont retombées en faillite.
S’agit-il d’un simple échec industriel ? Les syndicats s’interrogent sur le rôle de PSA, le grand donneur d’ordres de « La Sout’». Selon eux, PSA aurait pu se servir de M. Colla comme d’un mercenaire, chargé de maintenir l’usine en marche tant qu’elle était indispensable à la fabrication de ses modèles, puis de la fermer maintenant que d’autres sources d’approvisionnement ont été mises en place. « C’est une hypothèse qu’on ne peut écarter », opinent deux des experts appelés à analyser la situation.
« On se trompe de cible quand on nous attaque », réplique-t-on au siège de PSA. Le constructeur refuse d’endosser la responsabilité des déboires de La Souterraine. « Depuis le départ, nous avons au contraire toujours été là. Nous avons accepté des hausses de prix, maintenu un volume d’achats constant, avancé de l’argent pour que les matières premières puissent être achetées… » Si PSA a diversifié ses approvisionnements, c’est simplement pour ne pas être bloqué en cas de soucis chez son sous-traitant, ce qui est arrivé en décembre, assure le groupe : « 750 000 pièces ne nous ont pas été livrées, alors que nous avions préfinancé l’achat des matières. »
Ces dernières semaines, PSA a suggéré des noms de repreneurs. Comme les pouvoirs publics, le constructeur suit le dossier comme le lait sur le feu.
LE FIGARO – 30/01/2017
La filière solaire mise sur un rebond en 2017
INFO LE FIGARO – Plus de 1000 mégawatts devraient être raccordés au réseau. Des grands appels d’offres sont en préparation.
La fin de la mandature Hollande s’annonce chargée pour la filière solaire. Plusieurs décrets sont en préparation, dont les professionnels attendent la signature avec impatience. Les textes en question concernent notamment l’auto-
consommation, le partage du coût du raccordement entre le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité Enedis et les opérateurs ainsi que l’évolution des tarifs pour les petites centrales de moins de 100 kilowatts (kW).
Cette étape réglementaire permettrait de compléter les mesures déjà prises dans le cadre de la loi sur la transition énergétique (votée en 2015) et d’accélérer l’activité après un exercice 2016 qualifié de «petit millésime» parla nouvelle édition de l’Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque, publiée lundi.
L’année dernière, moins de 700 mégawatts (MW) solaires ont été raccordés au réseau, contre un bon millier en 2015. La quasi-totalité des segments ont été impactés par cette baisse mais les grandes installations (1 MW et plus) l’ont été encore plus. «Pourtant après le doublement des volumes octroyé lors des appels d’offres en 2015, les chiffres de raccordement auraient dû être très supérieurs en 2016», souligne Daniel Bour, le président d’Enerplan, le syndicat professionnel, membre du think tank France Territoire Solaire qui édite l’Observatoire.
Parmi les explications, le document pointe les difficultés et les lenteurs administratives liées au cahier des charges qui ont retardé le démarrage des projets lauréats. De manière générale, il faut toujours entre trois et cinq ans pour voir aboutir un chantier photovoltaïque d’envergure. Les délais sont un peu supérieurs pour l’éolien, au grand dam des partisans des énergies renouvelables qui insistent sur la nécessité de se doter de procédures d’examen des projets plus souples.
«Heureusement, des programmes sont en train de sortir de terre: l’année 2017 sera un bon millésime pour le solaire avec plus de 1000 MW raccordés, poursuit Daniel Bour. Et la loi de transition énergétique permet de tabler à l’avenir sur des chiffres régulièrement supérieurs à 1000 MW avec la mise en place par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) d’appels d’offres bi ou tri-annuels.»
La CRE justement attend d’ici à quelques jours la remise de l’ensemble des dossiers pour un nouvel appel d’offres de 450 MW pour des centrales au sol ou sur des ombrières de parking. Les professionnels du secteur s’attendent d’ores et déjà à une concurrence vivace: «Les projets lauréats des derniers appels d’offres se situaient entre 70 et 100 euros par mégawattheure (MWh) selon la taille et le type d’installation, contre plus de 320 euros à la fin des années 2010, insiste Daniel Bour. Ces chiffres vont continuer à baisser, ce qui rend le solaire comme l’une des énergies les plus compétitives au monde.» Toutefois, cette énergie reste largement subventionnée, avec en France un tarif de rachat du MWh solaire qui varie en fonction de la taille de l’installation.
Soutien au renouvelable
En marge des chantiers industriels, la filière solaire observe évidemment avec attention les programmes des différents candidats à l’élection présidentielle et leur degré de soutien, affiché ou non, aux énergies renouvelables. Une trajectoire ambitieuse a été assignée au photovoltaïque dans le cadre de la loi d’orientation énergétique – à hauteur de 10,2 gigawatts (GW) en 2018 et entre 18 et 20 GW en 2023 -, ce qui requiert une accélération du rythme de lancement des projets. Actuellement, la France compte 6,2 GW d’énergie solaire. À titre de comparaison, l’Allemagne a déjà dépassé les 40 GW et mène largement la danse en Europe.
«Après plusieurs années difficiles, la loi sur la transition énergétique a permis de retrouver du dynamisme en France, mais la progression ne suit pas le même rythme que celle observée à l’échelle de la planète, explicite Daniel Bour. Cet essor mondial ouvre d’ailleurs de nombreuses perspectives pour nos entreprises.»
En 2015, le photovoltaïque s’est imposé comme la deuxième énergie dans le monde en termes de nouvelles capacités installées. Le parc mondial a dépassé les 230 GW de puissance cumulée, dont 42 % sont disponibles en Europe.
LES ECHOS – 30/01/2017
Reprise confirmée pour les logements neufs en 2016
Dans la construction neuve, la reprise amorcée en 2015 s’est amplifiée en 2016.
Sortie de crise pour le bâtiment : la reprise de la construction de logements neufs, amorcée en 2015, s’est confirmée et amplifiée en 2016. Quelque 376.500 logements neufs ont en effet été mis en chantier l’an dernier, soit une progression de 10,4 % par rapport à 2015, montrent les chiffres publiés vendredi par le ministère du Logement. Dans le détail, les mises en chantier de logements ordinaires ont augmenté de 10,7 % à 349.300 unités, tirées par les logements collectifs. Celles des logements en résidence pour seniors, étudiants ou touristes, segment plus volatil, ont affiché une hausse plus modeste : +6,4 %, à 27.100 unités.
« Reprise en cours »
Parallèlement, les permis de construire ont bondi de 14,2 %, à 453.200 unités. « La reprise en cours est essentiellement liée à deux facteurs : avant tout, des taux de crédit extrêmement bas qui provoquent des effets de rattrapage ou d’aubaine et stimulent les ventes, mais aussi le plan de relance dans le neuf, avec le dispositif Pinel et le renforcement du prêt à taux zéro », analyse l’économiste de Crédit Agricole SA, Olivier Eluère, cité par l’AFP. « La dynamique des ventes se ressent dans les mises en chantier : ce sont les ménages accédants à la propriété, mais aussi l’investissement, qui ont porté le secteur », estime Alexandra François-Cuxac, la présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) qui se félicite que la construction neuve ait retrouvé l’an passé « ses volumes de mises en chantier et de logements autorisés de 2012, après avoir chuté en 2013 et 2014 en raison de l’encadrement des loyers ». Les taux de crédit immobilier s’établissaient à 1,34 % en moyenne en décembre, ce qui signe une très légère remontée après une année de baisse continue, indique l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Ces conditions d’emprunt exceptionnelles ont permis à un nombre croissant de ménages de boucler leur dossier de financement. Le crédit à l’habitat a ainsi connu l’an passé un rebond marqué : la production de nouveaux prêts, qui avait déjà quasiment doublé en 2015, a atteint un « nouveau record historique ». A fin novembre (les chiffres pour l’année ne sont pas encore publiés), le crédit à l’habitat avait mobilisé 258 milliards d’euros, en progression de 20 % sur un an. Les régions où la construction de logements neufs a le plus progressé sont la Provence-Alpes-Côte-d’Azur (+22,9 %), la Nouvelle-Aquitaine (+18,4 %), l’Occitanie (+17,2 %), la Bretagne (+15,5 %) et l’Ile-de-France (+12,7 %), loin derrière le micromarché de la Corse (+77,1 %) qui affiche un spectaculaire rebond. En revanche, les mises en chantier ont reculé dans le Grand Est (-2,9 %) et en Normandie (-1,3 %).
Jean-Michel Gradt
LES ECHOS – 30/01/2017
La pression monte sur le prix des médicaments
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a déclaré que l’accès aux traitements innovants contre l’hépatite C serait « universalisé ».
La ministre de la Santé a menacé de baisser unilatéralement les prix dans l’hépatite C.
Qui dit mieux ? Vendredi, le laboratoire AbbVie a officiellement abaissé le prix de son antiviral contre l’hépatite C. La cure combinée de Viekirax et Exviera sur trois mois est désormais commercialisée au prix public de 28.700 euros. Autrement dit, le laboratoire s’aligne sur le prix, négocié quelques jours auparavant, par son concurrent MSD. Il affiche également un tarif de 26.400 euros pour un traitement simple au Viekirax, qui ne fonctionnera que pour certains malades, mais qui a l’avantage d’être pour l’instant le plus bas du marché. La course est engagée. Huit mois après que la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a déclaré que l’accès aux traitements innovants contre l’hépatite C serait « universalisé » – ouvert aux porteurs sains du virus et aux malades légers -, c’est à qui détrônera le leader, Gilead, en offrant le meilleur rapport qualité-prix.
Mais le laboratoire pionnier, lui, n’a pas renoncé à ses prétentions financières. Sa combinaison-vedette Harvoni coûte toujours 46.000 euros, et la négociation est serrée pour fixer le prix de son dernier né, Epclusa, la seule molécule qui peut traiter tous les malades quel que soit leur génotype. Marisol Touraine s’en est émue. Le 17 janvier, lors de la réunion des ministres de la Santé de l’OCDE, elle a appelé la communauté internationale à se mobiliser. « Tous les pays, sans exception, sont confrontés au risque de médicaments innovants inaccessibles car trop chers : ce serait économiquement absurde, socialement inégalitaire et humainement insupportable », a-t-elle expliqué, demandant à l’industrie pharmaceutique de « garantir la soutenabilité de l’innovation médicale ». Puis elle a menacé Gilead : « En France, si le principal laboratoire concerné reste sourd à cet appel, les outils renforcés en loi de financement de la Sécurité sociale seront mobilisés. »
Les contentieux font perdre 40 millions d’euros
A l’automne, l’arsenal de la maîtrise des dépenses pharmaceutiques s’est en effet enrichi de dispositions permettant au gouvernement de baisser unilatéralement les tarifs. Cette possibilité était déjà inscrite dans la loi, mais de façon trop peu détaillée, si bien que les décisions du CEPS (Comité économique des produits de santé) étaient régulièrement retoquées. En 2016, les contentieux ont ainsi fait perdre 40 millions d’euros à la Sécurité sociale, suite à l’annulation de certaines baisses de prix pour « défaut de base légale ». La loi fixe désormais six critères. D’abord, un principe général, celui de la soutenabilité financière pour la collectivité. Si les montants remboursés sont très élevés, ou bien si les dépenses augmentent fortement au sein de la même famille de pathologies, la baisse unilatérale est possible. D’autres critères amplifient les marges de manoeuvre du CEPS : l’ancienneté des produits, l’écart de prix avec des médicaments du même type, la nécessité de combiner plusieurs molécules pour soigner, l’existence de ristournes dans la chaîne de distribution et des prix encore plus bas dans d’autres pays. De quoi contraindre les laboratoires les plus récalcitrants.
Solveig Godeluck
::: POLITIQUE
L’OPINION – 30/01/2017
Après la victoire de Hamon, les socialistes entrent dans la semaine de tous les dangers
Une période de turbulences s’ouvre au PS, entre désaccords sur la ligne et risques de ralliements à Emmanuel Macron
Benoît Hamon défendra les couleurs socialistes à l’élection présidentielle après sa nette victoire face à Manuel Valls dimanche au second tour de la primaire élargie du PS. A 49 ans, il a réuni 58,65 % des suffrages, contre 41,35 % pour Manuel Valls, 54 ans, selon les premiers résultats de ce scrutin, qui marque aussi un désaveu pour ceux qui ont exercé le pouvoir depuis 2012, François Hollande et Manuel Valls en tête.
Benoît Hamon l’a largement emporté dimanche soir face à Manuel Valls. Avec 58,5 % des voix, contre 41,5 % pour son rival, et une participation plus importante qu’au premier tour, l’ancien frondeur est désormais, contre toute attente, le candidat de la Belle Alliance populaire de Jean-Christophe Cambadélis. Imaginée il y a un peu moins d’un an pour redonner une légitimité à François Hollande au sein de sa famille politique, cette primaire a donc mis en selle celui qui a réussi à incarner le mieux le vote-sanction à l’égard de la politique de François Hollande.
Le député des Yvelines a verbalisé dimanche soir sa volonté de « rassembler les socialistes, tous les socialistes ». Mais sans opérer la moindre inflexion programmatique, vantant une nouvelle fois son « revenu universel », largement considéré comme irréalisable au sein de la gauche de gouvernement. En revanche, Benoît Hamon s’est tourné dès dimanche soir vers le candidat écologiste Yannick Jadot et celui de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, afin de « construire ensemble une majorité cohérente et durable ». Comme si, au fond, Benoît Hamon cherchait davantage à séduire à gauche du PS, qu’au cœur de celui-ci.
Electrochoc. La victoire de Benoît Hamon, que personne n’imaginait le 15 décembre – jour limite pour le dépôt des candidatures – constitue en tout cas pour beaucoup de socialistes un véritable électrochoc. Car Benoît Hamon a pris la tête de la « fronde » à l’Assemblée depuis qu’il a quitté, à l’insu de son plein gré, le gouvernement, et n’a eu de cesse, depuis, que de pilonner la politique du gouvernement. Aussi sa victoire est-elle susceptible d’ouvrir une crise au sein du PS, où nombreux désormais sont ceux tentés de rallier Emmanuel Macron. « On peut tout imaginer, y compris que la moitié du BN (Bureau national) s’en aille », soupire un ministre.
Dès lundi, aux premières heures de la matinée, le Premier ministre Bernard Cazeneuve a prévu de réunir l’ensemble du gouvernement. Objectif : maintenir la cohésion gouvernementale, et éviter les déclarations contradictoires dans les médias. Le chef de la majorité s’entretiendra avec Jean-Christophe Cambadélis à 11 heures, puis recevra Benoît Hamon dans l’après-midi. Il devrait demander au candidat socialiste, pour prix du « rassemblement » autour de sa candidature, qu’il défende le bilan de l’exécutif depuis 2012…
L’enjeu est désormais, pour les principaux responsables socialistes, que le parti ne se fracture pas en deux. Au Bureau national, lundi soir, Jean-Christophe Cambadélis menacera quiconque soutient la candidature d’Emmanuel Macron de lui retirer son investiture pour les élections législatives. Premiers visés, les « rénovateurs » du PS, qui doivent se réunir mardi pour débattre de leur ralliement au candidat d’En Marche !
Benoît Hamon devrait de son côté, dès dimanche soir, s’entretenir par téléphone avec le président François Hollande. Les prochains jours vont être décisifs pour Benoît Hamon, pour rassembler les socialistes, la gauche et faire fructifier la dynamique que lui aura conférée sa victoire sur Manuel Valls. Avec en point d’orgue la convention d’investiture, prévue le 5 février à la Mutualité.
Jean-Jérôme Bertolus et Nathalie Segaunes
LE JDD – 29/01/2017
François Fillon : « Des forces sont à l’œuvre pour me faire taire »
François Fillon samedi à son QG de campagne porte de Versailles, à Paris.
INTERVIEW – Pris dans la tourmente du « Penelopegate », François Fillon assure qu’il se battra « jusqu’au bout ». Avant son meeting cet après-midi à Paris, il dévoile au JDD des mesures en faveur des classes moyennes.
Cette semaine, vous avez parlé de « boules puantes » au sujet des accusations concernant l’emploi de votre épouse, Penelope. Avez-vous le sentiment d’être victime d’un coup politique?
Comment ne pas avoir ce sentiment? Comment ne pas considérer qu’il y a des forces qui sont à l’œuvre pour me faire taire et tenter d’affaiblir ma candidature, voire tenter de m’empêcher de me présenter? Comment expliquer une telle violence? Quel clan ai-je dérangé? Quels intérêts ai-je remis en cause? C’est une manipulation grossière, mais je suis certain que la justice ne se laissera pas instrumentaliser par ces manœuvres qui puent la calomnie.
Ces faits remontent à des années, les feuilles de paie sont enregistrées à l’Assemblée nationale, tout a été déclaré au fisc, des majorités se sont succédé à l’Assemblée et à Bercy. Et tout cela sort à moins de trois mois de l’élection présidentielle… Comment imaginer un seul instant que cette affaire ne soit pas montée de toutes pièces pour m’abattre? Mais je ne me laisserai pas abattre.
C’est peu dire que cette affaire trouble les Français…
Je comprends que les Français s’interrogent et doutent. Comment pourrait-il en être autrement? Mais je sais aussi qu’on n’a pas le droit de laisser abîmer la démocratie par ces officines. C’est la raison pour laquelle je vais me battre de toutes mes forces. Et jusqu’au bout.
Plusieurs de vos proches se sont étonnés de la célérité de la justice dans cette affaire. Souhaitez-vous qu’elle aille vite?
Le plus vite possible. D’ailleurs, sur le fond, je ne répondrai plus qu’à la justice. C’est à elle seule que je fais confiance pour établir la vérité. Je ne me soumettrai pas au tribunal médiatique.
Comprenez-vous que les niveaux de rémunération évoqués puissent choquer les Français?
Les niveaux de rémunération évoqués sont faux. On mélange le brut et le net. Je donnerai tous les éléments aux enquêteurs.
Avez-vous déjà remis des documents à la justice?
Oui.
Quel type de documents?
Des bulletins de salaire notamment, pour établir les montants et les dates.
Vous avez dit que vous aviez décidé d’arrêter cette collaboration avec votre épouse en 2013. Pourquoi?
S’agissant du travail que mon épouse a effectué pour Marc Ladreit de Lacharrière, elle a souhaité arrêter. Elle aurait aimé en faire plus mais elle a bien senti l’hostilité du directeur de la revue.
S’agissant de son travail d’assistante parlementaire, nous sommes bien conscients que l’opinion a évolué sur ces sujets et c’est la première raison pour laquelle nous avons décidé qu’elle cesserait d’être rémunérée. Ensuite, la valeur ajoutée la plus importante de ma femme était liée à sa connaissance du terrain dans la Sarthe. Étant devenu député de Paris, je pensais qu’elle pourrait maintenir le lien avec la Sarthe, mais cela n’avait plus le même sens.
Quand vous vous êtes lancé dans cette campagne, vous vous attendiez à ce que ce soit aussi dur?
Non. [Rire triste.]
Mais n’est-ce pas toujours le cas, dans une campagne présidentielle?
Je ne pouvais pas imaginer un seul instant que ce serait d’une telle violence et d’une telle bassesse.
Nicolas Sarkozy dit que faire une campagne présidentielle, c’est comme être nu dans la rue et « scanné » sous toutes les coutures…
C’est exactement ce que j’éprouve. Et ma femme encore plus que moi. Ce que je trouve le plus ignoble dans tout ça, c’est la prise en otage de ma famille.
Nicolas Sarkozy vous-a-t-il appelé?
Vendredi matin, oui. Un coup de fil très sympathique. Et utile.
Regrettez-vous d’avoir dit : « Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen? »
Non. C’est ma conviction profonde. Je pense qu’il n’y a pas beaucoup d’hommes politiques qui vous diraient les yeux dans les yeux : si je suis mis en examen, je ne me présenterai pas à l’élection présidentielle.
Vous êtes en meeting à la Villette cet après-midi. Quel sera votre message?
Je veux montrer que l’essence de mon projet, c’est la liberté. Il faut libérer un pays qui a toutes les raisons de réussir, qui devrait être leader européen, être en situation de plein-emploi et qui est tout le contraire parce qu’il s’est enfermé sous les réglementations, les normes, les impôts. C’est facile de redresser la France : il suffit de lever cette contrainte administrative qui nous étouffe. Ma politique permettra immédiatement d’améliorer les conditions de vie, en particulier des Français les plus modestes.
En quoi?
Les capacités financières dégagées par le passage progressif de l’âge de la retraite à 65 ans permettront d’augmenter les petites retraites. Ainsi, toutes les pensions du régime de base inférieures à 1.000 euros augmenteront de plus de 300 euros par an. De même, on augmentera d’au moins 600 euros par an les petites pensions de reversion. Et ce dès le début du quinquennat. De même, c’est grâce à l’augmentation de la TVA que je mettrai en place une franchise de cotisations salariales. Je veux augmenter de façon significative le salaire net des Français, via un abattement forfaitaire qui sera de l’ordre de 250 euros par an pour un salarié. Cela sera directement visible sur la feuille de paie et cela vaudra pour les salariés du public comme du privé.
Quel sera le coût de cet abattement?
Six milliards d’euros. Je propose aussi l’augmentation du plafond du quotient familial, le rétablissement de l’universalité des allocations familiales, ainsi qu’une mesure sur les donations aux enfants et petits-enfants. Je veux faire passer le délai entre deux donations de quinze à dix ans et réduire les droits en fonction de l’âge du donateur.
Je propose aussi une mesure puissante pour encourager l’épargne salariale et développer l’intéressement dans les entreprises de moins de 50 salariés avec un dispositif beaucoup plus souple et avantageux. Tout cela est rendu possible par la hausse de la TVA, le relèvement de l’âge de la retraite et un effort rigoureux de maîtrise des dépenses publiques.
Est-ce votre façon de répondre aux critiques sur la dureté libérale de votre projet?
C’est ma façon de démontrer que si mon projet comporte des mesures de compétitivité, elles sont d’abord destinées à donner du travail aux Français et à atteindre le plein-emploi.
C’est cela que vous promettez aux Français, le plein-emploi?
Oui.
Il est dangereux de faire ce genre de promesses…
Je prends tous les risques, car sans prise de risques il n’y a pas de bénéfice à la clé pour les Français. Je pense qu’on peut descendre en dessous de 7% de chômage dans cinq ans.
Avez-vous compris les critiques contre votre projet?
Ces critiques reflètent surtout le fait que beaucoup de responsables politiques et sociaux français pensent qu’il n’est pas possible de changer les choses. La gauche ne croit plus à la croissance. Dans leurs programmes, mes concurrents n’essaient même plus de défendre l’objectif d’une réduction du chômage. Ils préfèrent parler de revenu universel et aligner des mesures coûteuses qu’ils n’ont pas les moyens de financer.
Vous n’êtes donc pas convaincu par les arguments de Benoît Hamon…
Penser que l’économie numérique est la fin de l’emploi, c’est un contresens terrible. Toutes les révolutions technologiques ont créé de la richesse et des emplois. Vouloir taxer les robots, comme le propose M. Hamon, c’est absurde.
Moi, ce que je propose, c’est de prendre en compte cette révolution numérique en créant un statut de travailleur indépendant pour permettre à ceux qui veulent se mettre à leur compte grâce à ces nouvelles technologies de le faire, et de pouvoir passer des contrats avec des entreprises ou des collectivités tout en ayant une protection sociale par ailleurs. Cela représente un gisement d’un million d’emplois potentiels. Le deuxième gisement d’emplois, ce sont les emplois de service. On va donc mettre le paquet dessus.
C’est-à-dire?
Non seulement nous allons rétablir les mesures de défiscalisation remises en cause par la gauche, mais je propose des emplois de service avec un niveau de charges extrêmement bas pour réduire leur coût horaire au minimum. Nous mettrons en place des plateformes pour simplifier la vie des employeurs et des employés. On pourra, par exemple, avec son smartphone, commander trois heures de garde d’enfant. Le salarié, lui, n’aura plus à gérer 36 employeurs différents, tout passera par cette plateforme. C’est une idée chère à Jean-Louis Borloo, avec qui j’ai beaucoup travaillé sur cette question. Là aussi, le potentiel est de l’ordre d’un million d’emplois.
Les critiques contre votre projet n’émanent pas que de la gauche…
Cette idée qu’on ne peut rien changer existe aussi dans mon camp, c’est vrai. Mais ce serait quand même invraisemblable qu’un pays qui a autant d’atouts que le nôtre ne se saisisse pas du potentiel de croissance et d’innovation qu’il y a aujourd’hui dans le monde. Prenons un exemple : il suffirait d’un tout petit effort pour que la France soit parmi les leaders mondiaux de l’intelligence artificielle. [Il s’anime.] Je veux reprendre les privatisations, sortir une partie des participations de l’État du capital d’entreprises où cet argent ne sert à rien pour le réinvestir dans des domaines de pointe comme celui-là.
Ce dimanche se tient le second tour de la primaire de la gauche. Entre Valls et Hamon, vous avez une préférence?
Aucune. La seule qualité de Benoît Hamon, c’est une forme d’authenticité et de sincérité. S’agissant de Manuel Valls, il n’y a rien de financé dans son projet et aucune mesure réellement nouvelle. Au fond, comme le disait André Malraux il y a un peu plus de cinquante ans, et je vais conclure mon discours en le citant, il y a quatre gauches en France.
La première, c’est la gauche pure, dure, rouge. C’est Mélenchon, le Fidel Castro de YouTube. La deuxième, c’est la gauche socialiste ; c’est l’équipage des naufragés du Titanic hollandais qui viennent de s’entredévorer sur le radeau de la Méduse de la primaire. La gauche numéro 3, c’est Macron : il fait croire qu’il est neuf, en réalité c’est lui qui a fait le programme de Hollande. Toute l’équipe gouvernementale de Hollande est en train de le rejoindre. Macron, c’est le sortant, c’est l’héritier, c’est Hollande. C’est pour ça que ce sera très difficile pour lui. La gauche numéro 4, c’est le FN : sortie de l’euro, retraite à 60 ans, augmentation du salaire minimum, recrutement illimité de fonctionnaires… L’original, c’est Mélenchon ; la copie, c’est Marine Le Pen.
Vous voulez nous faire croire que Macron n’est pas votre adversaire le plus dangereux?
Il dit qu’il est réformateur, il l’est beaucoup moins que moi. Quand j’entends certaines de ses propositions, je me dis qu’il est sûrement très intelligent mais qu’il ne connaît pas le pays. Et il aura quand même du mal à incarner les classes populaires!
Mais il apparaît comme nouveau…
Ça, ça ne marche pas dans une élection présidentielle. Il s’agit de choisir le chef des armées, la personne qui va défendre le pays dans un contexte international et sécuritaire extrêmement difficile. Pour résumer : on a un président américain dont le moins que l’on puisse dire est qu’il est inattendu ; une Russie qui dérive de manière dangereuse ; une guerre commerciale qui s’amorce entre les États-Unis et la Chine ; le totalitarisme islamique qui nous menace ; et au milieu de tout ça, une Europe qui se défait.
Peut-on confier la présidence de la République française à quelqu’un qui a zéro expérience en matière internationale, qui n’a aucun projet sur le plan sécuritaire, qui explique que les réfugiés sont les bienvenus et qui, au Liban cette semaine, change de position en fonction de ses interlocuteurs?
La ferveur qu’il suscite ne vous impressionne pas?
J’ai vécu ça pendant deux ans dans la primaire… Le miroir médiatique est déformant.
Ne pensez-vous pas qu’aujourd’hui l’inexpérience passe pour de la modernité?
C’est la raison pour laquelle je propose un projet de rupture et que je veux faire entrer la société civile dans mon gouvernement.
Justement, vous aviez promis de rendre publics les noms de vos trois principaux ministres. Alors?
C’est trop tôt. J’attends de voir qui va se révéler dans la campagne, qui seront les plus actifs.
Pensez-vous, comme certains dirigeants politiques, qu’il y a réellement un risque aujourd’hui que le FN arrive au pouvoir?
Si on continue à tenter de détruire tous les candidats crédibles à l’élection présidentielle, cela va finir par arriver.
Anna Cabana, Hervé Gattegno et Christine Ollivier
::: INTERNATIONAL
LE FIGARO – 30/01/2017
L’Union européenne mise au défi par Donald Trump
Face au président américain, qui s’est notamment réjoui du Brexit et a estimé que l’Alliance atlantique était «obsolète», François Hollande a appelé à l’union et à la «fermeté».
Les premiers contacts entre Donald Trump et les chefs de file européens, France, Allemagne et Grande-Bretagne, n’ont pas été de nature à rassurer l’UE. Le choix de réserver sa première rencontre avec un dirigeant étranger depuis son investiture à Theresa May, première ministre d’un pays en train de quitter l’Union, a été considéré comme une provocation par les autres Européens. Donald Trump s’est en effet réjoui du Brexit, une «chose merveilleuse» selon lui dont il appliquerait volontiers le modèle à d’autres pays du Vieux Continent.
Depuis l’élection de Donald Trump, l’un des principaux sujets d’inquiétude des pays européens réside dans la future relation à l’Otan, dont les États-Unis sont le pilier, à la fois militaire, économique et politique. Pour Donald Trump, l’Alliance atlantique est «obsolète», son article 5, qui organise la défense collective en cas d’attaque d’un de ses membres, est sujet à discussion et son organisation financière doit être repensée.
Dans ses conversations téléphoniques avec François Hollande et Angela Merkel samedi, le nouveau président américain a cherché à apaiser ses alliés européens, qui depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale font en partie reposer leur sécurité sur l’Organisation atlantique et aimeraient qu’elle continue à tenir ce rôle face à la montée en puissance de l’impérialisme russe. Il a ainsi réaffirmé l’attachement américain à l’Otan, qui conserve à ses yeux une «importance fondamentale». Mais il a aussi rappelé à François Hollande la nécessité de rééquilibrer le fonctionnement de l’Alliance et de mieux «partager le fardeau des dépenses de défense». Une manière de dire à ses alliés européens: si vous voulez que l’Otan continue à vous défendre, vous allez devoir payer.
Deuxième sujet de contentieux, la Russie de Vladimir Poutine. La longue conversation téléphonique entre les présidents américain et russe, samedi, visait à amorcer le réchauffement entre les États-Unis et la Russie après des années de dégradation marquées par l’annexion de la Crimée, l’intervention russe en Syrie et l’ingérence du Kremlin dans l’élection présidentielle américaine. Pour tourner la page des années Obama, Trump a souvent évoqué la possibilité de lever les sanctions imposées à la Russie pour sanctionner la déstabilisation de l’Ukraine. Ce qui placerait les Européens, divisés à ce sujet, en porte à faux.
Theresa May accusée de renier les droits de l’homme
Mais c’est le décret sur l’immigration qui a jeté le plus grand trouble chez les Européens. Theresa May en a été la victime collatérale: elle a été vivement critiquée en Grande-Bretagne pour avoir refusé de le dénoncer lorsqu’elle était à Washington. Accusée de renier les droits de l’homme au profit de la relation spéciale avec les États-Unis, elle a dû revenir sur son silence.
Dans leur conversation avec le président américain, Angela Merkel et François Hollande ont tous deux critiqué la décision du président américain. La première, dont la politique d’ouverture migratoire avait été qualifiée d’«erreur catastrophique» par Donald Trump, «regrette» les limites imposées à l’immigration. Le second appelle Trump à respecter le principe de «l’accueil des réfugiés», un fondement des «démocraties». La chancelière comme le président français considèrent que la lutte contre le terrorisme ne peut pas servir d’excuse pour bannir les immigrants musulmans.
Jusque-là, les Européens s’étaient rassurés en croyant détecter dans l’attitude de Donald Trump une part de bluff. Ils comptent aussi sur les contre-pouvoirs, notamment le Congrès américain, pour poser des limites au caractère imprévisible et incontrôlable du nouveau président. Mais les décisions de politique étrangère prises par Donald Trump depuis son investiture ont creusé le doute, qu’il s’agisse de la construction d’un mur à la frontière du Mexique ou de l’abandon de l’accord de partenariat transpacifique (TPP). Sans compter les menaces proférées contre l’accord sur le nucléaire iranien, contre les engagements pour le climat ou contre l’ONU.
La multiplication des signes d’unilatéralisme, l’amorce d’un repli sur soi, le court termisme des décisions et plus généralement l’incertitude quant à la politique étrangère qui sera menée constituent en elles-mêmes une nouvelle donne géopolitique. François Hollande considère qu’il s’agit d’un «défi» pour l’Union européenne. Il appelle ses alliés à l’union et à la «fermeté». Mais le chemin risque d’être long et sinueux. À Lisbonne, à l’occasion d’un sommet des pays du sud de l’UE, il était l’un des seuls, samedi, à appeler l’Europe à faire front contre la politique de Trump.
LE MONDE – 30/01/2017
Donald Trump soulève l’indignation après son décret sur l’immigration
Après un week-end de confusion, de jugements défavorables et de manifestations, la Maison Blanche a assuré que l’interdiction d’entrée des ressortissants de sept pays restait en vigueur.
Une vague d’indignation internationale, un parti partagé, un imbroglio juridique… le décret paraphé vendredi 27 janvier par Donald Trump au nom de la sécurité des Etats-Unis a placé son administration sur la défensive, samedi et dimanche. Pendant la campagne, le candidat républicain avait suggéré d’interdire l’accès au territoire américain aux musulmans. Devant le tollé suscité par une mesure probablement anticonstitutionnelle, il avait alors reformulé sa proposition en mentionnant des mesures spécifiques visant les pays en proie au terrorisme.
De nombreux ressortissants de sept pays, tous à majorité musulmane (Irak, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen), ont été pris de court par l’entrée en vigueur d’une décision interdisant pour quatre-vingt-dix jours les entrées aux Etats-Unis, y compris pour ceux qui venaient d’arriver dans des aéroports américains. Cette mesure sera pérennisée pour les seuls Syriens. La situation s’est compliquée lorsqu’il est apparu que les détenteurs de titres de séjour légaux, temporaires comme permanents, étaient également concernés par l’interdiction, vite considérée comme antimusulmane.
Une ligne dure vite fragilisée
Dans un premier temps, samedi, M. Trump avait minimisé la confusion. « Tout marche très bien », avait-il assuré après avoir signé de nouveaux décrets présidentiels. « Nous étions totalement préparés. On le voit dans les aéroports, on le voit partout », ajoutait le président contre toute évidence.
Quelques instants auparavant, de hauts responsables de la nouvelle administration, s’exprimant officieusement, avaient défendu le texte, assurant que toutes les dispositions nécessaires avaient été prises en amont avec les administrations concernées, le département d’Etat et le département de la sécurité intérieure. Une affirmation contestée tout aussi officieusement par des responsables de ces dernières auprès de la presse américaine.
Les conseillers de la Maison Blanche ont défendu une lecture stricte du décret en assurant que le sort des détenteurs de permis de séjour légaux se trouvant actuellement à l’étranger serait examiné « au cas par cas ». Selon les associations opposées à ce texte, un demi-million de résidents seraient concernés.
Cette ligne dure a été fragilisée, dans la soirée de samedi, par les décisions de juges fédérales de l’Etat de New York et de Virginie d’autoriser l’entrée de personnes disposant de titre de séjour en règle mais bloquées dans les aéroports américains. Elles avaient été saisies par des organisations de défense des droits des citoyens.
Déclarations contradictoires sur les « cartes vertes »
Ces décisions n’ont cependant pas remis en cause le décret en lui-même, qui empêche par ailleurs l’arrivée de réfugiés parvenus au terme de longues procédures d’admission pendant cent vingt jours.
Dimanche matin, le chef de cabinet de la Maison Blanche, Reince Priebus, a fait machine arrière sur la question des détenteurs de permis de séjour permanent (« carte verte »). Le sort des binationaux n’a cependant pas été totalement éclairci.
Dimanche soir, un haut responsable de l’administration américaine a toutefois assuré que les détenteurs de « cartes vertes » ayant demandé une exemption au nouveau décret migratoire du président Donald Trump l’ont obtenue : « Toutes les personnes qui ont demandé une exemption dans le cadre de la carte verte l’ont reçue », a déclaré ce haut responsable lors d’une conférence téléphonique avec la presse. Selon lui, leur nombre se montait dimanche à 170.
Les médias incriminés
Dans l’après-midi, la Maison Blanche a diffusé un communiqué dans lequel M. Trump a mis en avant pour expliquer ses déboires son bouc émissaire habituel, les médias, incriminés à deux reprises dans un communiqué de douze lignes.
Le président s’est retranché derrière un gel bien plus ciblé visant l’Irak pratiqué en son temps par son prédécesseur, Barack Obama, pour défendre ses mesures, en dépit de situations très peu comparables. « Ce n’est pas une interdiction [anti-] musulmane », a assuré M. Trump, qui a ajouté que les pays concernés étaient « des sources de terrorisme ».
Si la liste comporte effectivement des Etats en proie à des troubles, elle ne comprend pas l’Afghanistan, le Pakistan ni l’Arabie saoudite, auxquels étaient liés les responsables des attentats de San Bernardino (Californie) et d’Orlando (Floride), respectivement en décembre 2015 et en juin 2016.
- Trump assure, en outre, vouloir combattre en priorité l’organisation Etat islamique (EI), alors que cette dernière n’est pas implantée en Iran, pays à majorité chiite. Le djihadisme concerne principalement des groupes extrémistes sunnites.
Le décret fait également référence au 11-Septembre mais aucun des pays dont étaient originaires les kamikazes (Arabie saoudite, Egypte, Emirats arabes unis et Liban) n’y figure. Enfin, l’écrasante majorité des attaques terroristes perpétrées aux Etats-Unis, depuis cette date, l’ont été par des citoyens américains ou naturalisés.
Dissensions dans les rangs républicains
Le décret signé le 27 janvier ne mentionne spécifiquement aucune religion, mais il prévoit une procédure discrétionnaire pour les minorités persécutées. M. Trump s’est chargé du sous-titrage du jargon administratif en publiant sur son compte Twitter, dimanche matin, un message déplorant que « les chrétiens au Moyen-Orient [aient] été exécutés en grand nombre », sans mentionner les victimes musulmanes de la violence qui y sévit, pourtant beaucoup plus nombreuses. « Nous ne pouvons pas laisser cette horreur continuer », a-t-il ajouté.
En fin d’après-midi, des conseillers de la Maison Blanche, s’exprimant officieusement, ont relativisé le nombre de personnes bloquées pendant le week-end, et assuré que le texte restait pleinement en vigueur, à l’exception des résidents permanents.
La confusion a fait apparaître de premières dissensions dans les rangs républicains, alors que dans le même temps, le Parti démocrate annonçait une mobilisation générale, parallèlement aux associations de défense des droits des citoyens. Une trentaine de parlementaires du Grand Old Party (GOP) se sont inquiétés de ses possibles conséquences, notamment pour les relations entre les Etats-Unis et l’Irak. Cela a été le cas du président de la commission des affaires étrangères du Sénat, Bob Corker (Tennessee), et du président de la commission des forces armées, John McCain (Arizona), qui a déploré avec le sénateur Lindsey Graham (Caroline du Sud) « une blessure faite à soi-même dans la lutte contre le terrorisme ».
Vous souhaitant une bonne journée.
Cordialement,
Elena NATALITCH
Service Presse, Communication / Formation
251, bd Pereire – 75852 PARIS Cedex 17
Tél. : 01 40 55 12 43
Fax : 01 40 55 12 40