::: ILE-DE-FRANCE

CONSTRUCTION CAYOLA – 02/02/2017 – en p-jointe

Grand Paris : l’Observatoire des PME se met en place

La Société du Grand Paris a réuni le 1er février dernier pour la première fois les membres fondateurs de l’Observatoire des PME (CCI, CRMA, Capeb, FRTP, FFB, Medef Ile-de-France, Insee et Direccte Ile-de-France). L’objectif : mettre en place un instrument de mesure de la participation des PME/TPE à la réalisation du Grand Paris Express.
L’Observatoire se veut également une plate-forme d’échanges pour consolider et maintenir un dialogue continu avec les PME/TPE concernées par les opportunités qu’offre ce formidable projet. Les données relatives à l’implication des PME dans la réalisation du nouveau métro seront publiées deux fois par an. Les premiers chiffres seront présentés au printemps.

Depuis le lancement du projet, la Société du Grand Paris est attentive à ce que la réalisation du Grand Paris Express profite à tous. C’est pourquoi nous imposons qu’une part d’au moins 20 % des travaux soit exécutée par des PME. Pour nous assurer du respect de cette clause et stimuler l’implication des PME dans le projet, nous mettons en place un Observatoire qui bénéficie de l’engagement des chambres consulaires, des organisations patronales et des fédérations professionnelles franciliennes“, précise le président de la SGP, Philippe Yvin.

L’Observatoire des PME complète un travail engagé depuis déjà un an par la CCI Paris Île-de-France. Sa plate-forme, CCI Business, informe les entreprises franciliennes sur les opportunités de croissance offertes par les chantiers du Grand Paris Express. 650 PME sont déjà inscrites sur cette plate-forme. Elles bénéficient de l’appui de conseillers dans chacun des huit départements franciliens, qui les mettent en relation avec les maîtres d’ouvrage.

Les résultats des travaux de l’Observatoire seront présentés chaque année au Conseil de surveillance et au Comité stratégique de la Société du Grand Paris.

 

 

94.CITOYENS.COM – 02/02/2017 – en p-jointe

 

LE PARISIEN – 03/02/2017

Bureaux : les deux plus grosses transactions 2017 en Ile-de-France sont signées à Nanterre

Nanterre. Visuel du projet de siège pour Vinci dans le quartier des Groues.

Deux des quatre plus grosses transactions immobilières qui se concrétiseront en 2017 en Ile-de-France concernent des immeubles de bureaux à Nanterre. Il s’agit du futur siège du groupe de construction français Vinci (74 000 m²) dans le quartier des Groues, et du regroupement des sites franciliens de l’assureur français Groupama sur les Terrasses.

C’est ce qui ressort de la présentation ce jeudi matin place Vendôme à Paris de l’étude annuelle sur le marché francilien du cabinet britannique Knight Frank, spécialiste de l’immobilier d’entreprise en France et à l’international.

Le siège du groupe Vinci, actuellement à Rueil-Malmaison, s’installera en 2020 dans un ensemble neuf à construire à côté de la U Arena et au pied de la future gare de Nanterre-La Folie, où arriveront le RER E et la ligne 15 du Grand Paris Express. Conçus par les architectes Jean-Paul Viguier et Marc Mimram, ces bâtiments seront construits partiellement sur la gare Eole. Ils permettront de rassembler sur un même site le siège social du groupe et ses pôles d’activités, soit 4 000 collaborateurs de Vinci.

Groupama va quant à lui regrouper à partir de cette année ses différentes implantations franciliennes dans plusieurs immeubles, près de la préfecture de Nanterre. Au total, environ 3 000 collaborateurs vont s’y installer d’ici trois ans, dans cinq bâtiments, dont l’assureur sera locataire. Les immeubles West Park 1 (14 300 m²) et West Park 2 (18 100 m²) auparavant occupés par HSBC et EDF et en cours de rénovation, seront occupés dès l’été 2017, puis West Park 3 (1 200 m²) en octobre. Les deux derniers bâtiments, occupés actuellement par RTE et AXA, seront mis à disposition de Groupama entre 2018 et 2020.

Florence Hubin

 

 

GLOBAL SECURITY MAG – 02/02/2017 – en p-jointe

LES ECHOS – 03/02/2017

Actus franciliennes

LA TRIBUNE – 03/02/2017

Voies sur berges : “La voiture n’est pas un modèle rationnel de transport” (1/2)

“La voiture n’est pas un modèle rationnel de transport. À 15 km/h, elle est moins rapide que le métro ou qu’un vélo. Surtout, en termes de capacité de transport, une voie pour voiture a moins de capacité qu’une voie pour vélo ou de bus”, explique Christophe Najdovski, adjoint aux transports à la Ville de Paris.

Alors que la bataille des chiffres fait rage autour de la fermeture des voies sur berges, La Tribune a rencontré les messieurs « transports » côté Ville et côté Région. S’ils sont tous deux d’accord sur la nécessité de réduire le trafic automobile en ville, ils divergent sur la méthode à utiliser. Ainsi que sur la place à consacrer aux voitures, notamment en matière d’infrastructures. Entretien, côté Ville, avec Christophe Najdovski, adjoint aux transports à la Ville de Paris.

LA TRIBUNE – La période d’essai de la fermeture des berges de Seine s’achèvera fin mars. Quels en sont les premiers enseignements ?

CHRISTOPHE NAJDOVSKI – Tout d’abord, il ne s’agit pas d’une période d’essai mais d’une période d’observation, pour ce qui est un engagement de campagne de notre programme commun avec Anne Hidalgo. Et ce projet est tout de même soutenu par la majorité des Parisiens. Selon plusieurs sondages, 60 % étaient favorables à la piétonisation des voies sur berge en amont et 55 % au moment de sa mise en place, c’est-à-dire au plus fort de la polémique. Un arrêté conjoint a été pris par la préfecture de Police et la mairie de Paris, instituant une aire piétonne sur ce qui était auparavant une autoroute urbaine. D’ailleurs, si l’on replace ce projet dans un contexte historique, rappelons qu’il y a cinquante ans, ces berges étaient en partie piétonnes ! Cette autoroute urbaine a été créée ex nihilo, afin d’amener de la circulation automobile là où il n’y en avait pas auparavant.

Cette période d’observation a été établie pour voir si l’on constate la thrombose qui avait été évoquée : ce n’est pas le cas. Les chiffres montrent une diminution des flux de circulation sur les itinéraires de report entre les mois de septembre et de décembre 2016. Il y a du report sur le boulevard Saint-Germain et sur les quais hauts, mais la circulation sur la berge a disparu. Les reports se sont diffusés, en partie peut-être sur le périphérique, et aussi grâce à un phénomène d’évaporation.

Comprenez-vous l’opposition de la présidente de Région et des 168 élus de banlieue qui se sont associés au recours déposé par Valérie Pécresse le 24 novembre dernier devant le tribunal administratif ?

Les maires de banlieues qui s’opposent à la piétonisation des berges font dans leurs villes des zones limitant la vitesse à 30 km/h et des centres-villes piétonniers. Pourquoi Paris n’aurait-elle pas le droit de le faire ? Aujourd’hui on constate, et c’est la DRIEA (Direction régionale et interdépartementale de l’équipement et de l’aménagement d’Île-de-France) qui le dit, qu’une bonne partie de la congestion autoroutière provient de ces mesures municipales. Le trafic, qui auparavant se faisait sur les voies secondaires, se reporte sur les autoroutes, qui à la base, étaient faites pour les trajets de longue distance. Aujourd’hui, elles sont empruntées pour quelques kilomètres entre deux sorties… Les travaux du tramway Nord et ceux des gares du Grand Paris Express créent aussi des perturbations. C’est donc bien plus complexe que les seules voies sur berge ! On n’a pas réduit les flux entrants, mais on peut aménager l’espace public pour le partager. Par exemple en créant un réseau express vélo d’est en ouest, notamment sur les Champs-Élysées.

Outre les aménagements que vous êtes en train de réaliser, que faudrait-il changer pour améliorer la situation ?

Aujourd’hui l’un des grands défauts, c’est l’absence de régulation sur le stationnement et l’absence de contrôles de la part de la préfecture de Police. On décompte actuellement quelque 90 % de fraude au paiement du stationnement de surface ! Sans parler des incivilités… Il faudrait remettre des agents de la circulation.

La Ville a pris du retard du fait de son architecture institutionnelle : Paris n’a pas la main sur la politique des transports – le Stif (Syndicat des transports d’Île-de-France) est présidé par la présidente de la Région. Ce qui n’est pas le cas des autres métropoles. Le maire de Paris est celui qui a le moins de pouvoirs en France. Mais avec le vote de la loi sur le statut de Paris, à partir du printemps, pour la première fois de son histoire, la maire de Paris aura de vrais pouvoirs en matière de circulation.

Vous êtes donc convaincu que cet aménagement va dans le bon sens et que cela va permettre, à terme, de diminuer le nombre de voitures en ville ? Finalement, c’est le changement qui pose problème ?

Il y a 15 ans, Bertrand Delanoë avait déclenché des cris d’orfraie avec ses couloirs de bus : ça allait être l’apocalypse. Or, personne ne les remettrait en cause aujourd’hui. C’est un éternel recommencement. Le rapport à l’automobile est passionné. Il y a eu un mouvement d’adaptation des villes à la voiture depuis l’avènement de l’automobile, qui a entraîné de la pollution, de la congestion, puis une remise en cause : il faut réduire la place de la voiture et la partager avec d’autres modes de déplacements comme les transports publics.

Il faut aussi prendre en compte la question de la fréquence d’utilisation du véhicule ! Les gens continuent de prendre leur voiture, mais moins souvent. C’est ce qui crée de l’évaporation. On n’a pas forcément réduit les flux aux portes de Paris, mais seulement au centre. Alors oui, entre 16 heures et 21 heures c’est compliqué. Mais on ne va pas en rester là. Nous avons lancé pour l’autopartage le service SVP, qui met plus de 200 places de parking en surface à la disposition d’opérateurs tels que Zipcar, et nous travaillons à réaliser des aires de covoiturage aux portes de Paris (porte d’Auteuil et à l’est de Paris).

Pourquoi êtes-vous contre le plan routier du Stif qui vise, notamment, à fluidifier la circulation afin de diminuer la pollution liée à la congestion ?

Nous ne sommes pas d’accord avec les infrastructures routières supplémentaires que cela implique. Sur l’intensification de la route, en revanche, on se rejoint. On pourrait transporter plus de personnes avec moins de véhicules. Cette équation est possible si on s’en donne les moyens avec des lignes de bus express, du covoiturage… C’est la solution à l’échelle de l’Île-de-France et cela se répercute ensuite dans Paris.

C’est une chimère de penser que les infrastructures vont tout régler. La réalité aujourd’hui, c’est que les routes sont sous-utilisées. Avec une moyenne de 1,2 occupant, la voiture n’est pas un instrument capacitaire. Dans une rue comme Rivoli, si vous faites disparaître la carrosserie des véhicules, il y a moins de monde sur la chaussée que sur les trottoirs aux heures de pointe. La voiture n’est pas un modèle rationnel de transport. À 15 km/h, elle est moins rapide que le métro ou qu’un vélo. Surtout, en termes de capacité de transport, une voie pour voiture a moins de capacité qu’une voie pour vélo ou de bus.

Le projet de piétonisation des voies sur berge pourrait-il être remis en cause, notamment sous un nouveau gouvernement ?

On regardera cartes sur table quels sont les flux de circulation. Pour cela, un comité de suivi, composé de la mairie de Paris et de la préfecture de police, se réunit régulièrement. La Ville de Paris a ses propres mesures, grâce à ses capteurs, pour suivre l’évolution de la situation et observer la circulation sur les itinéraires de report, c’est-à-dire les quais hauts, le boulevard Saint-Germain et le périphérique. Mais la mairie ne compte pas revenir en arrière. Dans les textes, la maire de Paris a la compétence de prendre cette décision, après avis conforme de la préfecture de Police, qui aurait un droit de veto si elle émettait un avis défavorable.

Quel que soit le résultat des prochaines échéances électorales, je ne vois pas comment un nouveau gouvernement pourrait recentraliser ce qui a déjà été décentralisé. Paris est une ville particulière : l’État n’est jamais loin, mais sur les questions de choix à opérer, c’est nous qui allons devenir compétents en vertu de la future loi sur le statut de Paris, qui doit être votée en février. Je n’imagine pas qu’un nouveau pouvoir revienne sur cette question.

Propos recueillis par Dominique Pialot et Mounia Van de Casteele

 

 

LES ECHOS – 03/02/2017

Les Champions de la Croissance 2017 en Île-de-France

En septembre dernier, les Echos et Statista lançaient une grande enquête visant à répertorier les entreprises dont le chiffre d’affaires avait le plus progressé sur la période 2012-2015. Alors que le palmarès vient d’être dévoilé dans les pages des Echos Week-End et via notre dossier dédié, gros plan sur les régions qui abritent ces nouveaux Champions de la Croissance.

L’Île-de-France abrite 215 Champions de la Croissance, dont le tout premier du classement : Theano Advisors. Cabinet de conseil en stratégie auprès de grands groupes industriels (aéronautique, défense, transports, constructeurs automobiles), de services (banque, assurance, immobilier) et d’organismes publics a bénéficié d’un chiffre d’affaires en 2015 frôlant les 15 millions d’euros, et compte déjà aujourd’hui une quarantaine de professionnels répartis dans des bureaux en France et en Allemagne.

Autre Champion en Île-de-France, la société Drone Volt – spécialisée dans la conception et la commercialisation de drones civils à usage professionnel -, un secteur en pleine croissance et qui a permis à la société de connaître un taux de croissance annuel moyen de 2358,646% entre 2012 et 2015. Le classement témoigne de la diversification des secteurs dans la région, puisque les cinq premières entreprises appartiennent aussi bien au conseil, à l’industrie, qu’au commerce de détail et aux télécommunications. La tendance est toutefois au développement des sociétés dans les services informatiques, avec à la quatrième place Kameleoon, une plateforme offrant des solutions d’optimisation de la conversion pour les commerces électroniques.

En savoir plus : http://www.lesechos.fr/infographie/TABLO_Champions/TAB_27/Tab27-Ile-de-france.html

 

 

LES ECHOS – 03/02/2017

JO : dernière ligne droite pour Paris 2024

Le CIO annoncera le nom de la ville organisatrice des Jeux Olympiques de 2024 le 13 septembre prochain.

Paris 2024 remet ce vendredi le dernier volet de son dossier de candidature.
Il met notamment en avant des Jeux « compacts » et accessibles.

Budapest, Los Angeles et Paris : les trois villes encore candidates à l’organisation des Jeux Olympiques et Jeux Paralympiques d’été de 2024 entrent ce vendredi dans la dernière ligne droite de la minutieuse procédure du Comité international olympique (CIO), avec pour date d’arrivée le 13 septembre prochain, celle du choix fatidique du CIO à Lima, capitale du Pérou.

Le comité de candidature de chacune des trois villes doit en effet remettre à l’institution Olympique, sise à Lausanne, le troisième et dernier livret de leur dossier, élément déterminant dans le choix que feront les membres votants du CIO (87 des 95).

Sur le plan formel, cette troisième partie des dossiers de candidature porte sur les conditions de livraison des Jeux, l’expérience proposée et leur héritage, et fait la synthèse des deux premières.

De fait, la candidature parisienne, portée par la structure Paris 2024, coprésidée par le triple champion olympique de canoë Tony Estanguet et l’ancien président de la Fédération internationale de rugby Bernard Lapasset, met l’accent sur un dispositif compact avec, notamment, 85 % des athlètes logés à moins de 30 minutes de leur lieu de compétition. Autre ligne directrice : le développement durable avec, entre autres, une possibilité de transport en commun pour l’ensemble des spectateurs se rendant sur les sites.

Billets à partir de 15 euros

S’agissant de l’organisation, ce livret III précise les garanties du comité d’organisation en matière de capacités hôtelières à disposition mais aussi des tarifs pratiqués. Pour ce qui concerne les capacités, Paris 2024 frappe fort puisque s’engageant sur un total de 57.000 chambres, alors que le CIO en demande 40.000. A ce stade, le nombre de visiteurs étrangers n’est en revanche pas à préciser, indique-t-on chez Paris 2024. Ce même livret III détaille un autre aspect crucial des JO : la billetterie. Dans ce domaine, Paris 2024 a été prudent en se basant sur un taux de remplissage des enceintes de 85 % (75 % pour les Jeux Paralympiques), alors qu’il a dépassé les 95 % pour les JO de Londres de 2012, la référence la plus pertinente. Par ailleurs, Paris 2024 joue la carte de l’accessibilité avec la moitié des billets à un prix inférieur à 50 euros et un prix de départ de 15 euros (10 euros pour les Jeux Paralympiques).

Ce sujet billetterie est capital puisqu’il verrouille le financement du comité d’organisation des Jeux. Concrètement, la vente de billets doit lui apporter 1 milliard d’euros de recettes dans le cadre du projet parisien sur un budget de 3,6 milliards, le CIO apportant une dotation de 1,7 milliard, le solde étant couvert par les opérations de marketing domestiques.

En parallèle, le budget d’investissement pour les territoires, qui englobe notamment le village Olympique et le centre aquatique, est chiffré à 3 milliards avec un financement à parité public-privé.

Enfin, la période qui s’ouvre à compter de ce vendredi sera cruciale. Les comités de candidature ont désormais la possibilité de faire la promotion de leur projet. Ainsi, Paris 2024 tiendra dès ce vendredi, en fin d’après-midi, une conférence de presse, visant les médias internationaux. Dans la foulée, sera dévoilée sa « signature » internationale, cette fois-ci en anglais. Une autre illustration des leçons tirées de l’échec cuisant pour les Jeux de 2012.

Christophe Palierse

 

::: ECONOMIE

LE FIGARO – 03/02/2017

Comment le fisc et la Sécu vont taxer les revenus de l’économie collaborative

Les plateformes comme AirBnB ou Leboncoin devront alerter les utilisateurs sur leurs obligations fiscales et sociales.

Louer son appartement, partager sa voiture… Les revenus tirés de toutes ces activités facilitées par les plateformes numériques sont potentiellement soumis à l’impôt et aux cotisations sociales. Le ministère des Finances a précisé à quelles conditions en septembre. Côté cotisations, de nouvelles dispositions ont été votées à l’automne. Mais il est difficile de s’y retrouver. Le ministère des Finances a donc mis en ligne jeudi des fiches pratiques. Les plateformes numériques vont devoir rediriger leurs usagers vers ces documents, précise un décret à paraître vendredi. Elles devront aussi leur fournir un récapitulatif annuel de leurs revenus – certaines le font déjà – afin d’aider les particuliers à remplir leur déclaration annuelle de revenus.

  • Les grands principes

Le fisc et la Sécu scindent en deux groupes les revenus des adeptes de BlaBlaCar, eBay ou Airbnb. Ce qui relève du partage de frais (covoiturage…) n’est tout d’abord ni imposable ni soumis aux cotisations sociales. Et rien d’autre: tout le reste, comme la location de sa voiture, de son appartement ou de sa tondeuse, intéresse le fisc et les Urssaf. Le régime d’imposition dépend ensuite des niveaux de recettes générées. À 305 euros ou moins par an, le principe est l’exonération mais l’obligation de déclaration demeure. À moins de 32.900 euros (plafond 2016), le particulier peut opter pour le régime simplifié «micro-BIC», avec lequel les recettes sont imposées à l’impôt sur le revenu mais après un abattement pour frais de 50 %. Au-delà, le droit commun des professionnels s’applique (déclaration spécifique, facturation de la TVA, etc.).

En matière de Sécurité sociale, si l’activité est jugée «professionnelle» – ce qui dépend des activités -, il faut s’enregistrer sur le site guichet-entreprise.fr. Avec un chiffre d’affaires inférieur à 33.100 euros (plafond 2017), il est conseillé de s’inscrire en tant que microentrepreneur (ex-autoentrepreneur). Au-delà, le droit commun des professionnels s’applique également.

  • Le covoiturage

Offrir, contre rémunération, une place dans sa voiture lors d’un trajet n’est en principe ni imposé ni soumis aux cotisations. Mais encore faut-il respecter quelques règles. Le déplacement doit d’abord être effectué pour son propre compte, sans gonfler la facture pour réaliser un profit. Le voyage doit être facturé en fonction du coût réel (selon le barème de l’administration, auquel on ajoute les éventuels péages). Enfin, le coût du trajet doit être divisé par le nombre de voyageurs, conducteur compris. Si l’un de ces critères n’est pas rempli, alors le conducteur doit payer charges sociales et impôts en fonction de ses revenus.

  • Louer son logement meublé

Que ce soit pour une nuit ou trois semaines, la location de son logement est soumise à l’impôt sur le revenu. Il faut donc reporter ses recettes dans sa déclaration de revenus. Côté cotisations sociales, c’est plus compliqué sauf pour les chambres d’hôtes, qui bénéficient d’une approche particulière. Si les recettes sont inférieures à 23.000 euros par an, alors elles sont assimilées à des revenus du patrimoine, sans cotisation sociale à la clé mais avec 15,5 % de prélèvements sociaux. Au-delà de 23.000 euros, il s’agit de revenus professionnels. Il faut alors suivre les règles générales évoquées plus haut.

  • Location ou vente de biens

Sécurité sociale et fisc considèrent différemment les revenus générés par la location d’un bien. La première ne prélève rien sur les revenus inférieurs à 7846 euros (barème 2017), qui relèvent de «la gestion du patrimoine privé». L’administration fiscale applique en revanche les grands principes en fonction du montant des recettes générées.

En matière de vente de biens, sur eBay ou Leboncoin par exemple, les règles appliquées par la Sécu et le fisc sont les mêmes: si les objets ont été achetés en vue d’être revendus, l’activité est considérée comme professionnelle et doit donc être déclarée. Sinon, ils sont exonérés d’impôts et de cotisations sociales.

Guillaume Guichard

 

::: ENTREPRISES

LA TRIBUNE – 03/02/2017

Industrie du futur : la France joue l’union sacrée

La prochaine édition de la Hannover Messe, le plus grand salon industriel du monde, se déroulera du 24 au 28 avril dans la capitale du Land de Basse-Saxe.

Le thème de cette année : l’industrie intégrée.

Lors de la prochaine édition de la Hannover Messe, le plus grand salon industriel au monde, qui se déroulera en avril, les entreprises françaises seront toutes réunies sous la bannière tricolore.

En dépit des succès de certaines filières, notamment aéronautiques et spatiales, on dit l’industrie tricolore en souffrance.

Depuis le début des années 80, plus de deux millions d’emplois dans le secteur manufacturier ont été détruits. La part de l’industrie dans la valeur ajoutée est passée de 20% à 12,3%, contre 23% en Allemagne. La balance commerciale est en déficit depuis 2003.

Des millions de contacts à la clé

Le développement des nouvelles technologies peut-elle rebattre les cartes ? Beaucoup y croient dans le camp des industriels français. Comme en janvier, où les start-up de la French tech avaient débarqué en force lors du CES de Las Vegas, les entreprises françaises ont bien l’intention d’attirer les regards lors de la prochaine édition de la Hannover Messe, le plus grand salon industriel du monde, qui se déroulera du 24 au 28 avril dans la capitale du Land de Basse-Saxe.

Lors de la précédente édition, en 2016, plus de 200.000 personnes ont arpenté les travées du salon. Plus de six millions de contacts d’affaires ont été réalisés par les exposants. Ces statistiques devraient évoluer à la hausse cette année. Plus d’une centaine de pays seront présents “, avance Marc Siemering, le directeur de la Hannover Messe dont le thème principal est cette année l’industrie intégrée. ” La transition numérique ne crée pas seulement de nouvelles valeurs en améliorant les installations et les machines. Elle s’empare aussi de nouveaux champs d’activités et accroît la productivité “, poursuit Marc Siemering.

Un point d’entrée unique, le pavillon France

Jusqu’ici disséminées dans les 24 halls du salon, la centaine d’industriels français qui feront le déplacement seront pour la plupart réunis sous les couleurs du Pavillon France organisé par Business France. Ce n’est pas une première – le pavillon existait dansles secteurs Energy et sous-traitance – mais il semble que le mouvement de concentration s’amorce. En effet, pour la seconde année consécutive fois, le secteur “Digital factory” rassemblera le savoir-faire français dans ce domaine.

En effet, la réputation des entreprises françaises à jouer leur carte seule sur les salons et foires internationales n’est plus à faire. Une pratique qui se différencie de celle de l’Allemagne et de l’Italie qui, par ailleurs, affichent des capacités à l’export bien plus imposantes que celles de la France. Ainsi, la France compte environ 125.000 entreprises exportatrices, quand nos partenaires et concurrents en affichent respectivement le double et le triple.

Lors de ce salon, elles pourront témoigner de leur capacité à apporter des solutions innovantes et ce, à tous les stades du processus industriel “, explique Philippe Richert, l’ancien ministre chargé des collectivités territoriales du gouvernement Fillon aujourd’hui à la tête de la présidence du conseil régional du Grand Est, qui enverra à Hanovre une délégation d’entreprises régionales, réunies sous le pavillon France.

Concrètement, elles peuvent donc s’emparer de niches, de secteurs aujourd’hui en plein développement. Reconstruire des filières jadis d’excellence serait donc illusoire. La France ne pourra plus briller et concurrencer l’Allemagne dans le secteur de la machine-outil par exemple, ou la Chine et l’Inde dans le textile.

Fabien Piliu  

 

 

LA TRIBUNE – 03/02/2017

Hôtellerie : la stratégie des professionnels face à leurs concurrents numériques

“On n’a jamais été opposé à la modernité. Tout ce que l’on demande c’est de l’équité et de la transparence”, insiste Roland Héguy, président de l’Umih.

En cette année focalisée sur l’agenda politique, les professionnels du tourisme en profitent pour dévoiler leurs priorités pour leur secteur aujourd’hui en difficulté. Une situation qui s’explique en partie par le poids des plateformes numériques comme Airbnb, dont les hôteliers attendent une concurrence loyale et de la transparence.

Pays le plus visité au monde avec 84,5 millions de touristes, la France voit paradoxalement ses hôtels, cafés et restaurants dans le rouge. Pour la deuxième année consécutive, leur chiffre d’affaires est en baisse. Le cabinet MKG Hospitality estime leur manque à gagner à 650 millions d’euros pour l’hôtellerie, voire 900 millions d’euros en comptant la restauration en 2016.

En pleine année électorale, les professionnels du secteur, représentés par l’Union des métiers et des industries hôtelières (Umih) et le Groupement national des chaînes hôtelières (GNC) en tête, ont livré mardi leurs priorités aux candidats à la présidentielle, mais aussi aux législatives et sénatoriales.

L’hébergement hybride aura un impact durable sur les taux d’occupation

Outre des demandes d’allègements et de rationalisation réglementaire et fiscale, ainsi qu’un plan gouvernemental de 100 millions d’euros destiné à la “promotion de la destination France” -pour redorer l’image du pays après la série d’attentats et les agressions de touristes asiatiques-, les professionnels font face à un défi au long court : la bataille face aux plateformes numériques.

Dans une étude publiée en septembre dernier, le cabinet KPMG a estimé que l’année 2017 sera très difficile pour le secteur, surtout à cause du poids de ces concurrents désormais bien installés. “L’hébergement hybride aura un impact durable sur les taux d’occupation”, a commenté Stéphane Botz, responsable du pôle hôtellerie de KPMG France, dans les colonnes des Echos. Le cabinet parlait même de risques de faillites importants.

Une concurrence loyale garantie

Les hôteliers sont conscients du poids d’Airbnb et consort, dont l’activité en France pèse désormais 2 milliards d’euros, soit 15% du chiffre d’affaires de l’activité d’hébergement des hôtels. Les professionnels pointent l’“opacité” de leurs pratiques. “On n’a jamais été opposé à la modernité. Tout ce que l’on demande c’est de l’équité et de la transparence”, insiste Roland Héguy, président de l’Umih.

Une équité et une transparence pourtant consacrées dans la loi. Transmission automatique des données, blocage au-delà de 120 jours, taxe de séjour… la France a bâti un cadre réglementaire pour réguler l’activité des plateformes. En l’attente de la publication de l’ensemble des décrets d’application, les professionnels se disent néanmoins satisfaits des textes votés. “Il n’est pas utile d’en rajouter, l’essentiel est là. Ce que nous avons obtenu en France est supérieur à ce que nos confrères ont obtenu ailleurs dans le monde”, souligne Jacques Barré, président du GNC. “On demande simplement que la loi soit respectée et que la concurrence loyale soit garantie.”

S’inspirer de l’offre des plateformes numériques

Une fois à armes égales, l’enjeu pour les hôteliers est de proposer une offre capable de concurrencer les plateformes à long terme. Outre l’hébergement, la location d’un appartement sur Airbnb ou Abritel comprend parfois des services de conciergerie, voire même des prestations de restauration, autrement dit des services traditionnellement proposés par l’hôtellerie.

En réponse, les professionnels à leur tour empiètent sur les plates bandes des plateformes numériques. “Ce sont des aiguillons pour les hôteliers pour adapter leur offre”, explique Jacques Barré. S’appuyant sur la philosophie du partage et de la collaboration, certains commencent à proposer de nouveaux services : comme des guides touristiques interactifs, ou de la restauration collaborative.

Se réapproprier leur présence sur le web

Enfin, les hôteliers veulent reprendre en main leur présence sur internet. D’abord leur e-réputation, en luttant contre les faux avis distillés sur des sites comme Booking.com et TripAdvisor. Ce dernier n’a d’ailleurs toujours pas adopté la norme Afnor, alors que 200 sites d’avis en ligne s’y sont pliés.

En outre, les professionnels comptent engager une réflexion au niveau européen sur la question de la propriété intellectuelle. Ils s’estiment floués par les agences de voyage en ligne qui se sont constituées des murs de mots-clés et captent l’essentiel des recherches de nuitées d’hôtels sur les moteurs de recherche.

Jean-Christophe Catalon

 

 

LE PARISIEN – 03/02/2017

EDF : nouvelles coupures dans les effectifs

Face aux difficultés financières, EDF devrait annoncer vouloir amplifier et prolonger son plan de réduction d’effectifs pour arriver à  62 050 salariés en 2019 contre 67 200 à la fin 2015

Au mois d’avril, Jean-Bernard Lévy, le pdg d’EDF avait assuré que le plan d’économies dans l’entreprise d’un milliard d’euros jusqu’en 2019 ne serait pas accompagné de nouvelles suppressions d’emplois. En quelques mois, la situation a changé. Ce jeudi, lors du comité central d’entreprise, EDF devrait annoncer une amplification et une prolongation de son plan de réduction d’effectifs annoncé l’an dernier.

Après avoir recruté pendant plusieurs années, l’électricien avait annoncé en janvier 2016, une baisse de ses effectifs de 5%, «sans aucun licenciement» sur trois ans (2016-2018), soit environ 3 500 postes en moins.

Désormais, EDF prévoit la suppression de 5 200 à 7 000 postes en quatre ans avec pour objectif de porter ses effectifs entre 60 200 et 62 050 salariés contre 67 200 à la fin 2015. Au total, cette baisse des effectifs sera de 7,7% à 10,4% en quatre ans. Un effort qui intervient alors que l’Etat, son actionnaire à près de 85%, va renflouer à hauteur de trois milliards d’euros le groupe qui est endetté à hauteur de 37,5 milliards d’euros.

Si un accord visant à «anticiper l’évolution de l’emploi» dans l’entreprise sur la période 2016-2019 a été signé en novembre avec des dispositifs de fin de carrière, de mobilité interne,…, ces réductions d’effectifs inquiètent les syndicats. Selon eux, les salariés des fonctions support (achats, juridique, RH, commercial, logistique…) sont les plus touchés. En outre, l’intersyndicale CGT, SUD, CFE-CGC, CFDT, FO et CFTC alerte aussi sur les baisses d’effectifs qui «menacent la recherche.»

Pour les syndicats, tailler dans les effectifs est un choix «facile» et une vision à court terme. Cela pourrait pénaliser dans l’avenir EDF dans ses futures échéances avec la construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point en Angleterre, la maintenance du parc des centrales nucléaires vieillissantes,… En outre, les syndicats veulent savoir si ces suppressions de postes incluent ou non la fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim.

La CGT a annoncé qu’elle allait demander lors du CCE à EDF de revoir sa copie.

Pour en savoir plus : http://www.leparisien.fr/economie/emploi/edf-nouvelles-coupures-dans-les-effectifs-02-02-2017-6647985.php

 

 

LE FIGARO – 03/02/2017

Areva franchit une étape de sa restructuration

Le groupe nucléaire tient vendredi une assemblée générale. Une double augmentation de capital doit être entérinée, de même que l’arrivée d’investisseurs japonais.

Le redressement d’Areva est un long parcours qui passe par une série d’étapes significatives. L’assemblée générale du groupe nucléaire, vendredi à La Défense (Hauts-de-Seine), en est une. À l’ordre du jour, une double augmentation de capital, l’une de 2 milliards d’euros pour NewCo – le nom actuel du nouvel Areva, recentré autour du cycle du combustible (mines, enrichissement, retraitement) -, l’autre de 3 milliards d’euros pour Areva SA, chargée en particulier de l’exécution d’Olkiluoto 3 – le chantier du réacteur de nouvelle génération EPR en Finlande. Quant à la partie Areva NP – la branche réacteurs et services d’Areva -, elle doit rejoindre EDF, dans le cadre d’une recomposition de la filière nucléaire française approuvée par les pouvoirs publics.

Si elle est entérinée, cette double augmentation de capital ne sera pas toutefois immédiatement sur les rails. En effet, la Commission européenne a assorti le restructuration du nucléaire français de deux conditions: d’une part, l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN) doit déclarer conforme la cuve de l’EPR de Flamanville 3 (Manche) qui fait actuellement l’objet de tests de résistance. Par ailleurs, le rapprochement entre EDF et Areva NP doit recevoir l’aval de Bruxelles et justifier ainsi qu’il ne présente aucun problème de concurrence. Il est difficile de connaître le calendrier de ces deux conditions mais selon les observateurs du secteur, ces dossiers devraient être tranchés au cours du premier semestre 2017. En attendant que NewCo et Areva SA puissent disposer de cet apport d’argent frais, l’État s’engagera à hauteur d’un prêt relais.

Le volet des cessions est presque achevé

Dans le cadre de l’augmentation de capital de NewCO, une enveloppe de 500 millions d’euros devrait être apportée par de nouveaux investisseurs. Ceux-ci sont japonais, avec respectivement Mistsubishi – un partenaire de longue date d’Areva – et JNFL, présent sur l’aval du cycle nucléaire. Au départ, il était également question que des investisseurs chinois puissent également s’engager, en l’occurrence l’électricien CNNC, mais les discussions ont finalement capoté. Dans l’entourage d’Areva, on note simplement que la porte n’est pas définitivement fermée.

En marge de cette double augmentation de capital, le groupe nucléaire poursuit d’autres chantiers de sa restructuration. Parmi ceux-là, le volet des cessions est presque achevé. Areva travaille également sur un plan de performance qui doit lui permettre d’économiser un milliard d’euros sur la période 2015-2018: à la date d’aujourd’hui, ce programme est déjà couvert à hauteur de 75%.

Frédéric de Monicault

 

::: POLITIQUE

LE JDD – 03/02/2017

Les écolos sont pour un “projet commun” avec Hamon voire… un candidat commun

INFO JDD – Les discussions entre Benoît Hamon, Yannick Jadot et David Cormand ont visiblement porté leurs fruits. Après ces premiers contacts, le gouvernement du parti EELV a adopté ce jeudi un texte appelant à “construire un projet commun” et envisageant, au détour d’une phrase, un candidat commun. 

Il manquait quelque chose d’officiel. Les rencontres de Benoît Hamon avec le candidat d’EELV Yannick Jadot, puis avec le patron du parti écolo David Cormand, montraient déjà une dynamique. Ce jeudi, le gouvernement du parti (le bureau exécutif – BE – dans le langage d’EELV) a acté ce rapprochement. Avec la victoire de Hamon, la situation a changé. “Une nouvelle espérance peut naître qui débouche sur une victoire”, affirme le texte du BE, signé par Yannick Jadot et David Cormand, que nous avons pu consulter et qui vient d’être transmis aux adhérents pour initier le débat.

“Il faut qu’Hamon s’autonomise de l’aile droite de son parti”

Le but? “Construire un projet commun”. Rien de moins. “Nous devons ouvrir le dialogue avec Benoit Hamon, Jean-Luc Mélenchon et tous ceux qui se retrouvent dans cet esprit de recherche de convergences, pour construire un projet commun. Personne ne serait à la hauteur de l’enjeu si chacun continuait à faire campagne dans son sillon, sans tenter de construire la convergence capable de faire gagner l’écologie”, poursuit ce texte. EELV envisage même déjà un nouveau vote : “Si jamais les choix que nous avons faits venaient à être modifiés, l’ensemble des adhérentes et des adhérents seront amenés à se prononcer.” “On est ouvert à l’idée d’un vaste rassemblement mais on n’est pas non plus naïfs, on a déjà donné avec les promesses de François Hollande. Il faut qu’Hamon s’autonomise de l’aile droite de son parti”, déclare Alain Coulombel, chargé du projet chez les écolos.

Une démarche qui répond aussi aux souhaits du PCF. “Nous appelons toutes les forces de la gauche au dialogue pour construire le rassemblement” afin de déboucher sur “un pacte de majorité de gauche”, défendait mardi Pierre Laurent, le secrétaire national du parti.

Un candidat commun?

Le texte des écologistes va encore plus loin. “Il y a urgence à dépasser les egos et les appareils politiques pour privilégier le projet de société et la dynamique collective. Sans préalable sur qui serait notre candidat commun.” Sans préalable, certes, mais cette phrase est clairement une façon d’indiquer qu’un candidat commun est une perspective. Un candidat commun ? “Nous ne sommes pas fermés à cette idée-là si les conditions sont réunies. Mais il faut qu’elles le soient et pour qu’elles le soient, il ne faudrait pas que Hamon cherche trop à courir après les amis de Valls”, explique un pilier du parti. “On verra, rien n’est fermé”, affirme Alain Coulombel. “Ce texte a pour vocation de lancer le débat en interne et d’informer sur ce qu’il se passe. Pas de retirer Yannick, pas de signer un accord avec un parti tierce, et n’augure rien de la suite des discussions sur la présidentielle”, estime pour sa part Sandra Regol, la porte-parole du parti.

Pour ce faire, les écologistes veulent clarifier la situation sur trois points : la transition énergétique, une sixième république et la refondation de l’Europe. A priori, rien d’insurmontable. “On veut avoir une approche globale, présidentielle et législatives”, indique le directeur de campagne de Benoît Hamon, Mathieu Hanotin. “Oui, il y a l’idée d’avoir une plateforme de législatives et une plateforme de gouvernement”, abonde David Cormand. “Contrairement à 2012, on est dans une situation radicalement différente. Là, nous sommes plutôt dans un dialogue sur le fond puisque Benoît Hamon a développé un projet écologiste”, ajoute-t-il.

 

L’OPINION – 03/02/2017

Macron: on demande le programme !

Fréquemment attaqué sur l’absence de mesures concrètes à présenter, le candidat progressiste contourne les codes de la présidentielle, et proposera un « contrat avec la nation »

Emmanuel Macron, en pleine ascension dans les sondages, réunit ses supporters samedi à Lyon, pour un grand meeting de mobilisation autour de sa candidature. Mercredi, pendant deux heures sur France Inter et pendant son interview à TF1, le fondateur d’En Marche ! s’est efforcé de démontrer qu’il a bien un projet, dont le détail et le chiffrage seront dévoilés fin février.

Emmanuel Macron va se livrer à une nouvelle démonstration de force, samedi à Lyon, huit semaines après le meeting de la porte de Versailles, à Paris. Quelque 15 000 personnes se sont inscrites pour venir écouter le fondateur d’En Marche !, au Palais des Sports. Le candidat a demandé à ses soutiens de faire le déplacement. De nouveaux visages plus ou moins connus, plus ou moins surprenants apparaîtront dans les premiers rangs, venus de la société civile et de tous les bords politiques, quand Benoît Hamon, dimanche matin à la Mutualité, ne devrait être entouré que de militants socialistes et associatifs. Alors que les deux anciens ministres de François Hollande se disputent l’image de la modernité, rien n’est laissé au hasard. « Il le veut comme un meeting de lancement de campagne », affirme un proche.

Le candidat progressiste arrivera sur les bords du Rhône porté par une vague de sondages flatteurs. Pour la première fois, les courbes de François Fillon et d’Emmanuel Macron se sont croisées mercredi, dans un sondage Elabe pour Les Echos. Le candidat LR, plombé par le Penelopegate, ne se qualifie plus pour le second tour (il est à 19 ou 20 % selon que François Bayrou est candidat ou non). L’ancien ministre de l’Economie en profite pour le doubler (22-23 %), et se retrouve en finale face à Marine Le Pen (26-27).

Le candidat ne considère pas avoir changé de statut pour autant dans la course présidentielle. « Ce n’est pas un statut (de favori), c’est un mouvement qui est en cours », a-t-il commenté jeudi au Salon des entrepreneurs. « Tout le monde voit bien que cela a un côté conjoncturel, il monte parce que Fillon baisse », relativise l’un de ses conseillers.

Ticket d’entrée. Le Rolling Ifop-Paris Match, lancé mercredi, confirme la dynamique. « C’est une percée inédite, note Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop. On n’avait jamais vu cela dans l’histoire de la Ve République : inconnu il y a deux ans et demi, jamais élu, il arrive à tutoyer le second tour de la présidentielle ! Ni Jean-Pierre Chevènement en 2002, ni François Bayrou en 2007, n’y était parvenu ». Le politologue souligne que « l’émiettement de la gauche » et la « fragilisation des partis de gouvernement » font baisser le ticket d’entrée pour le second tour, qui se situe désormais un peu au-dessus de 20 %.

Candidat attrape-tout, Emmanuel Macron trouve un tiers de ses intentions de vote chez les anciens électeurs de François Hollande, 30 % chez ceux de François Bayrou, 15 % chez ceux de Nicolas Sarkozy. Mais la structure de son électorat potentiel reste fragile : « 42 % seulement des personnes qui choisissent Macron aujourd’hui sont sûres de leur vote », souligne le politologue. Une incertitude due, selon lui, à « un positionnement jamais vu auparavant », qui fait fi du traditionnel clivage droite-gauche. « Il nous faut stabiliser notre électorat », convient-on dans l’entourage du candidat.

Ce n’est cependant pas la seule faiblesse d’Emmanuel Macron. Le candidat ne parvient pas à lever les doutes qui entourent sa candidature. Doutes sur le programme essentiellement. Samedi à Lyon, il prononcera une « déclaration de politique générale », explique son entourage. Mais toujours pas de feuille de route pour les cinq ans à venir. Mercredi soir sur TF1, Emmanuel Macron s’est agacé que la question du programme lui soit une nouvelle fois posée. « J’ai posé une vision, un cap, une cohérence, s’est-il défendu, un projet que j’égrène dans sa cohérence depuis le 10 décembre ».

« François Fillon a mis sur la table un programme qu’il change tous les jours, Benoît Hamon a fait un programme qu’il ne tient pas, qu’il va devoir modifier », a-t-il contre-attaqué. « Les programmes ne sont jamais appliqués », répète-t-on dans son entourage. « Ce n’est pas le fond du programme qui fait l’adhésion, c’est ce qu’on incarne », juge un parlementaire proche du candidat.

« A un moment, la question lui sera posée par l’opinion : where is the beef ? », prédit un très proche de Manuel Valls, faisant référence à l’interpellation de Walter Mondale à Gary Hart durant les primaires démocrates de 1984, alors que le sémillant sénateur américain ne faisait campagne que sur sa personnalité. « Il n’y aura pas un programme, du type les 110 propositions de Mitterrand ou les 60 engagements de Hollande », assure cependant un proche. Mais un « contrat avec la nation », synthèse de ses propositions budgétées, annoncé pour fin février.

Cercles concentriques. Au sein de son mouvement, Emmanuel Macron a établi un fonctionnement très centralisé, où tout remonte à lui et tout procède de lui. « Tout le monde a accès à lui, tout le monde a son portable », confie un membre du staff. « Est-ce que ça vole ? » est son interrogation fétiche, lorsqu’une mesure lui est proposée.

Le candidat, à moins de 80 jours du premier tour, n’a toujours pas de directeur de campagne. Très exigeant avec son entourage, il avale note sur note, délègue peu et dort quatre à cinq heures par nuit. « Il descend à un niveau de détail impressionnant », confie un membre de l’équipe. « Tu vas mourir », lui a lancé un jour un élu effaré.

Comme François Mitterrand, il fonctionne par cercles concentriques, qui ne se croisent pas. Comme François Hollande, sur les sujets qu’il ne connaît pas (la sécurité par exemple), il fait venir à lui les spécialistes, les écoute longuement, puis fait son miel. « Il est capable de rendre des arbitrages qui ne correspondent pas à son intention de départ », témoigne un marcheur. Emmanuel Macron ne se prive pas non plus de solliciter les conseils de certaines personnalités, comme l’ancien maire PS de Paris Bertrand Delanoë.

« Que tout repose sur lui, c’est une fragilité », s’inquiète un parlementaire de ses soutiens. « J’ai travaillé avec Jospin, il décidait de tout lui aussi », relativise un autre. « Avec cent hommes déterminés, on peut prendre le pouvoir », aurait lancé un jour François Mitterrand à Pierre Mauroy. Emmanuel Macron a manifestement la même conviction.

Nathalie Segaunes

 

 

LE FIGARO – 03/02/2017

Fillon continue, la droite s’inquiète

VIDÉO – Décidé à se battre, l’ancien premier ministre n’est toujours pas parvenu à dissiper les doutes sur sa capacité à mener la campagne présidentielle.

Tous les regards se sont tournés jeudi soir vers Penelope Fillon. La discrète, l’amoureuse des jardins et des chevaux s’est retrouvée héroïne malgré elle de l’émission Envoyé spécial de France 2. L’émission a récupéré les rushes de l’interview qu’elle avait accordée le 18 mai 2007 au quotidien britannique Daily Telegraph, et dans laquelle elle déclarait: «Je n’ai jamais été l’assistante de mon mari et je ne me suis pas non plus occupée de sa communication.»

Un nouveau coup dur pour François Fillon, qui a été accueilli jeudi aux cris de «Fillon démission!» lors d’un déplacement à Charleville-Mézières (Ardennes). Décidé à aller «jusqu’au bout» de sa campagne présidentielle, l’ancien premier ministre avait choisi ses mots: «Ces attaques contre un candidat investi et légitimé non seulement par les siens mais par des millions de Français sont d’une violence inouïe.»

Animé par «une colère froide face à toute cette meute qui se complaît dans cette entreprise de démolition», Fillon a dénoncé «ces attaques (qui) ne sortent pas de nulle part, (qui) ont été soigneusement préparées, mijotées dans les arrière-cuisines des officines qu’on découvrira un jour». Et le député de Paris d’insister: «Je ne suis pas dupe: ce n’est pas la justice que l’on cherche, mais à me casser. Et, au-delà de ma seule personne, à casser la droite, à lui voler son vote.»

Des remontées catastrophiques

Fillon a eu beau demander mardi matin aux troupes parlementaires de «tenir quinze jours», beaucoup pensent en réalité que «ça ne peut plus durer». Après avoir affirmé mardi que le résultat de la primaire était «caduc», malgré ses 4,4 millions de participants, le député du Rhône, Georges Fenech, a poursuivi l’offensive en proposant mercredi à ses collègues de signer un appel demandant la convocation d’un «conseil national extraordinaire des Républicains»pour que le parti «reprenne son destin en main».

Tout en affirmant son attachement à la «présomption d’innocence», ce magistrat de formation estime que «les derniers événements judiciaires remettent en cause la légitimité du candidat issu des élections primaires pour porter le projet». Sa conclusion vaut condamnation de la candidature Fillon: «Le redressement de la France (…) ne pourra être mis en œuvre que dans la clarté, la transparence et l’exemplarité». Les députés, sonnés, n’ont pas dû se précipiter pour signer ce texte puisque, jeudi, Fenech leur a donné «un délai de réflexion supplémentaire jusqu’au 6 février à 15 heures». «C’est malin de sa part, commente un élu qui souhaite rester anonyme. D’ici à lundi, il y aura eu l’émission d’Élise Lucet, de nouveaux sondages vraisemblablement catastrophiques, et on se sera fait insulter sur les marchés. Ça ne peut que booster les signatures!»

Gérard Larcher, qui préside le comité politique de LR, a proposé mercredi soir que cette instance se réunisse désormais toutes les semaines et non plus tous les quinze jours. Le président du Sénat a estimé que «le candidat doit être présent le plus souvent possible», ce qui correspond aux souhaits des élus. La réunion de mardi prochain sera d’autant plus suivie que, selon les parlementaires, «les remontées des territoires (sur cette affaire) sont catastrophiques».

Après celle de Philippe Gosselin en faveur d’une candidature de recours d’Alain Juppé, une autre offensive a été lancée par l’ex-sarkozyste Sébastien Huyghe, qui a tweeté jeudi: «Il est urgent de convoquer le bureau politique des Républicains, dont la dernière réunion remonte au 29 novembre 2016.» Mais François Fillon a opposé une fin de non-recevoir à la réunion du bureau politique, trop sarkozyste à ses yeux.

Incontestablement, la tension grandit de jour en jour et les langues se délient. Évoquant les salaires alloués à l’épouse et à deux des enfants de Fillon, un poids lourd de LR lance: «Les montants perçus sont choquants, mais ce n’est pas éliminatoire. Ce qui est éliminatoire, c’est le mensonge!»

L’eurodéputé Renaud Muselier ne fait pas dans la nuance: «Le problème, c’est qu’aujourd’hui le crédit de François Fillon est complètement annihilé, a-t-il relevé sur France Bleue Provence. Il n’a plus la capacité de défendre son projet, il n’a plus la capacité de défendre notre famille politique. Il est obligé de se défendre toute la journée, lui.» Muselier ne voit pas comment le candidat peut se remettre des dégâts politiques de l’affaire: «Tout cela est condamnable sur le plan moral, même si ce n’est pas forcément illégal.» Les électeurs de droite sont aussi en plein doute, si l’on en croit un sondage Kantar Sofres, diffusé jeudi, dans lequel François Fillon perd quatre points, à 27 % de bonnes opinions. Il arrive loin derrière le trio de tête formé d’Emmanuel Macron (38 %), Benoît Hamon (33 %) et Jean-Luc Mélenchon (33 %).

Vidéo : http://premium.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/02/02/35003-20170202ARTFIG00298-fillon-retourne-affronter-le-terrain.php

 

Sophie Huet et Judith Waintraub

 

 

::: INTERNATIONAL

LE MONDE – 03/02/2017

Sommet de l’UE à Malte : migrations et Trump au menu

Les dirigeants européens vont tenter d’afficher leur unité, vendredi à Malte, pour faire face au défi migratoire, mais aussi de fixer un cap à l’Union, ébranlée par le Brexit et l’arrivée de l’administration Trump.

Malte, qui assure la présidence semestrielle tournante de l’UE, a tiré le signal d’alarme : le printemps pourrait être synonyme de nouvelle crise migratoire. Dix mois après la quasi-fermeture de la route passant par la mer Egée, un nombre record de traversées a été enregistré via la Méditerranée centrale : plus de 181 000 tentatives en 2016, dont 90 % depuis la Libye. La priorité est de soutenir et de former les gardes-côtes libyens, qui opèrent dans leurs eaux territoriales, où ne peuvent entrer les opérations de sauvetage et de surveillance chapeautées par l’UE. L’Union se fixerait également pour objectif d’améliorer la situation économique des communautés locales en Libye et d’assurer de bonnes conditions d’accueil aux migrants stoppés. L’idée de voir s’ouvrir des camps depuis lesquels les migrants pourraient directement déposer leur demande d’asile en Libye se heurte au problème de l’instabilité politique et sécuritaire du pays. Les Etats voisins d’Afrique du Nord seront également sollicités par l’UE.

Au déjeuner, les 28 chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE s’entretiendront des défis engendrés par la nouvelle donne géopolitique, en particulier des débuts tonitruants de Donald Trump. Face au protectionnisme prôné outre-Atlantique, quel rôle doit endosser l’UE dans l’ordre mondial ? Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a vivement pris à partie Washington en début de semaine, qualifiant d’« inquiétantes » les premières décisions prises et la nouvelle administration qui remet en cause, à ses yeux, sept décennies de politique étrangère américaine. L’ombre de M. Trump devrait aussi planer sur la deuxième partie du sommet qui se déroulera sans le Royaume-Uni, de facto écarté depuis le vote en faveur du Brexit, pour une discussion sur l’avenir de l’UE.

Jeanne Cavelier

 

 

LE MONDE – 03/02/2017

Le gouvernement britannique a rendu public son Livre blanc sur le Brexit

Le document fixe les plans du Royaume-Uni en vue de la négociation à venir avec ses partenaires européens sur la sortie de l’Union européenne.

Le Royaume-Uni, fort de sa santé économique et de sa solide démocratie, se trouve en position de force pour négocier un « nouveau partenariat positif et constructif » avec l’Union européenne, affirme le Livre blanc sur le Brexit, publié jeudi 2 février par le gouvernement britannique. Révélé au lendemain d’un vote massif du Parlement, autorisant Theresa May à déclencher la procédure de divorce, le document de 75 pages reprend les principaux points développés le 17 janvier par la première ministre, lorsqu’elle avait annoncé à ses « frères d’Europe » sa décision de rompre avec le marché unique européen, tout en réclamant un statut douanier favorable.

« Parce que nous sommes un grand pays mondial avec tant à offrir à l’Europe et tant à offrir au monde », a écrit Mme May dans l’avant-propos du document, où elle se prévaut de l’unité nationale, elle s’attend à ce que la négociation avec les Vingt-Sept, qui devrait s’ouvrir en mars, soit « un succès ».

Annoncé comme « stratégique », le Livre blanc dresse en réalité un catalogue des ambitieux objectifs de Londres sans préciser la méthode retenue pour les atteindre. D’ailleurs, pour « garantir le meilleur résultat », le gouvernement « gardera scrupuleusement pour lui [ses] positions et devra parfois être prudent dans ses commentaires publics », prévient le document, qui promet une « sortie en douceur au bénéfice de tous ».

La question du statut des expatriés

En matière économique, il est de nouveau question de parvenir à « un accord de libre-échange ambitieux et global » avec l’Union européenne, afin d’établir les relations commerciales « les plus libres et les plus fluides possible en matière de biens et de services ». Le déficit commercial du Royaume-Uni avec l’Union est, comme de coutume, présenté comme un avantage pour les Britanniques.

Selon cette rhétorique, l’Europe aurait davantage à perdre de l’établissement de barrières douanières que Londres. Une autre vision consiste à mettre en regard le fait que 46 % des exportations du Royaume-Uni sont destinées à l’Europe tandis que le Royaume-Uni ne représente que 5 % du commerce extérieur des Vingt-Sept.

Le Livre blanc décrit la City de Londres comme « la seule plate-forme [financière] mondiale dont continuera de dépendre l’UE ». L’Union aurait donc intérêt à rechercher « des arrangements en vue d’une coopération mutuelle ». Sur la question sensible du futur statut des expatriés, le document s’en tient à la position connue depuis des semaines : Londres souhaite stabiliser « à la première occasion » le droit au séjour et au travail des Européens. Mais le gouvernement britannique, faisant mine d’oublier qu’il est en position de demandeur et que les Vingt-Sept souhaitent négocier collectivement ce dossier, assure que « cela n’a pas été possible » jusqu’à présent faute d’une garantie de réciprocité pour ses ressortissants.

Presque rien à propos du coût de la procédure

Affirmant que les droits sociaux liés à l’UE seront préservés pour les travailleurs britanniques, Downing Street affirme même que le Royaume-Uni est plus généreux que l’Europe en matière de congés, au prix d’une erreur cocasse dans un croquis du Livre blanc, selon lequel les salariés britanniques bénéficient de quatorze semaines de congés payés par an (au lieu de 5,6 en réalité). Le document affirme, enfin, que les étudiants européens continueront de pouvoir venir étudier au Royaume-Uni, mais il reste muet sur l’accès des travailleurs.

Tandis que le ministre du Brexit, David Davis, affirme que « le meilleur est à venir » pour le Royaume-Uni, les travaillistes prétendent que le Livre blanc « ne dit rien ». Ils protestent contre sa publication tardive, au lendemain du vote donnant carte blanche à Theresa May pour engager le Brexit. Centré sur l’avenir des relations économiques et commerciales avec le continent, obsession logique des autorités britanniques, le document est en revanche presque muet sur le coût de cette procédure de divorce, premier point crucial de la négociation qui va s’ouvrir.

La somme dont doit s’acquitter Londres pour solder les nombreux comptes et chantiers en cours, y compris la retraite de ses fonctionnaires européens, est estimée entre 40 milliards et 60 milliards d’euros. « Il se peut que nous souhaitions participer à des programmes européens, indique le document. Dans ce cas, il serait raisonnable que nous contribuions de façon appropriée ». Mais « une fois que nous aurons quitté l’UE, ajoute le Livre blanc à l’adresse des électeurs et contribuables britanniques, nous ne serons plus contraints de contribuer largement au budget de l’UE ».

Vidéo : http://abonnes.lemonde.fr/referendum-sur-le-brexit/article/2017/02/02/le-gouvernement-britannique-a-rendu-public-son-livre-blanc-sur-le-brexit_5073502_4872498.html

Philippe Bernard

 

 

LES ECHOS – 03/02/2017

La lune de miel entre Trump et les grands patrons est déjà terminée

L’interdiction d’entrée aux Etats-Unis prononcée à l’égard des citoyens de sept pays de confession musulmane

a provoqué la consternation des grands patrons américains, pour des raisons économiques autant que morales

(de gauche à droite : Jeff Bezos (Amazon), Larry Page (Alphabet Inc.) Sheryl Sandberg (Facebook), le vice-président Mike Pence)

Une quinzaine de PDG sont reçus à la Maison-Blanche ce vendredi. L’idée de restreindre les visas des salariés très diplômés sème la discorde.

L’interdiction d’entrée aux Etats-Unis prononcée à l’égard des citoyens de sept pays de confession musulmane (Iran, Irak, Yémen, etc.) a provoqué la consternation des grands patrons américains, pour des raisons économiques autant que morales. L’éventualité de voir Donald Trump bientôt restreindre les visas proposés aux meilleurs ingénieurs de la planète a consommé la rupture , dans ce qui s’apparente cette fois-ci à une vraie menace pour les grands champions nationaux (Facebook, Goldman Sachs, Microsoft, etc.).

Car si le premier décret risque de frapper quelques dizaines de salariés par entreprise, tout au plus, le deuxième peut potentiellement casser le « moteur même de l’économie » , s’alarme Blake Irving, patron de GoDaddy (gestion de noms de domaines sur Internet).

Les grands patrons fustigent Trump ouvertement

Le patronat avait jusqu’alors accordé le bénéfice du doute au nouveau président. Il s’était même enthousiasmé pour sa promesse de restreindre la réglementation et les impôts. Les derniers jours ont sonné la fin de la lune de miel : de Tesla à Starbucks, en passant par Google et JP Morgan, les grands patrons du pays sont désormais nombreux à fustiger ouvertement la politique de Donald Trump, bien qu’avec une certaine prudence publique. Il y a encore deux semaines, le patron d’Amazon, Jeff Bezos, promettait de créer 100.000 emplois aux Etats-Unis, en laissant le nouveau président s’octroyer le mérite du projet. Mais l’heure n’est plus aux faux-semblants : depuis le début de la semaine, le même Jeff Bezos travaille avec parlementaires et avocats pour faire barrage aux plans migratoires de la Maison-Blanche.

Forum stratégique

Le sujet devrait aussi dominer le « forum stratégique » qui rassemblera, ce vendredi, le président et une quinzaine des plus grands PDG du pays (IBM, JP Morgan, Walmart, BlackRock, etc.). À l’ordre du jour officiel figurent la régulation, la fiscalité, la place des femmes en entreprise et le commerce. Mais la question de l’immigration risque d’occulter toutes les autres, tant les conséquences potentielles sont graves. Dans des groupes tels qu’Amazon, Twitter et Uber, les développeurs informatique sont pour plus de 70 % étrangers, témoigne Vivek Ravisankar, qui travaille pour le cabinet de recrutement HackerRank.

Protéger les fameux visas H1B

Le projet de décret préparé par la Maison-Blanche vise clairement ces salariés : il appelle à protéger « les emplois, les salaires et le bien-être des travailleurs américains » en réduisant notamment les fameux visas H1B , utilisés à Wall Street et dans la Silicon Valley pour recruter des étrangers qualifiés. Ces visas tirent les salaires à la baisse, estime Donald Trump, et sont utilisés de manière abusive par certaines entreprises pour ne pas avoir à recruter d’Américains. Un lot de 85.000 visas H1B est accordé chaque année, un nombre jugé déjà très insuffisant par le patronat.

La Maison-Blanche menace de le réduire encore davantage. De nouvelles règles doivent être fixées dans les trois mois qui viennent, indique-t-elle dans le projet de décret. Les chefs d’entreprise vont tout faire pour l’en dissuader d’ici là.

Lucie Robequain

 

 

LES ECHOS – 03/02/2017

Décrets anti-immigration de Trump : la tech remontée, l’industrie inquiète

Très exposés à l’international, les grands conglomérats industriels américains s’inquiètent de la nouvelle politique d’immigration

Nombre d’entreprises ont réagi aux mesures contre l’immigration, dont les effets sont de nature très diverse d’un secteur à l’autre.

La tech à la pointe de la contestation

Les géants de la tech n’ont jamais porté le candidat Trump dans leur coeur. Amazon, Apple, Google ou encore Microsoft se retrouvent en toute logique à la pointe de la contestation contre le locataire de la Maison-Blanche. Ils ne digèrent pas le décret du 27 janvier, qui risque de les priver des talents dont ils ont besoin. Mais le pire est peut-être à venir pour eux, avec le projet de réforme des visas des travailleurs étrangers, leur vivier en développeurs et ingénieurs informatiques. Une lettre ouverte à Donald Trump serait en préparation pour rappeler les bienfaits de l’immigration sur l’économie américaine. Jeff Bezos, le PDG d’Amazon, étudie les moyens juridiques de faire annuler la mesure. Les groupes télécoms, qui ont tout à gagner des projets de dérégulation de Trump, restent muets pour l’instant.

Des géants de l’industrie inquiets

Très exposés à l’international, les grands conglomérats industriels américains s’inquiètent de la nouvelle politique d’immigration. Leader emblématique du domaine, General Electric génère plus de la moitié de ses revenus hors des Etats-Unis. « Il est important que les Etats-Unis conservent de bonnes relations avec nos clients potentiels dans le monde, a souligné jeudi le patron du groupe, Jeff Immelt, dans un entretien à Bloomberg. A la fin des fins, si nous voulons créer plus d’emplois, il ne faut pas que nous nous mettions à dos le reste du monde. » Si UTC, Dow Chemical ou Lockheed Martin affirment comprendre la volonté du président de favoriser le made in America, les restrictions de la Maison-Blanche en matière d’immigration suscitent une levée de boucliers. Coca-Cola a proclamé son soutien aux idéaux de diversité et d’équité tandis que le patron de Nike a écrit à ses employés en indiquant que le groupe s’opposerait « à toute forme de discrimination ». « Nike croit dans un monde où chacun célèbre la puissance de la diversité », a expliqué Mark Parker. « Ces valeurs, ajoute-t-il, sont menacées par le décret présidentiel interdisant les réfugiés autant que les visiteurs de sept pays à majorité musulmane. »

Une industrie automobile devenue prudente

Alors que Trump menace d’instaurer une taxe de 35 % sur les véhicules importés du Mexique, les industriels ont quasiment tous annoncé des plans d’investissement et d’embauche sur le territoire américain, la palme revenant à Ford, qui a annulé un projet d’usine au Mexique. Mais tous restent inquiets. Fruit d’un flux international de composants et pièces détachées, la chaîne de valeur automobile s’accommode mal du protectionnisme. Le secteur a néanmoins choisi ses combats. Seul Ford a manifesté son inquiétude face au décret anti-réfugiés : « Nous ne soutenons et ne soutiendrons aucune politique allant à l’encontre de nos valeurs », a réagi Mark Fields, le patron de Ford. Reste un terrain plus consensuel : les réglementations environnementales, que Trump veut assouplir. Une demande unanime des industriels.

Les banques en retrait

Même si Goldman Sachs, Citi et JP Morgan se sont exprimés en début de semaine, les banques ne se sont pas précipitées pour condamner le décret anti-réfugiés de Trump, dont l’impact est sur elles assez limité. Depuis la victoire de Trump, l’industrie financière est sur un petit nuage. Grandes gagnantes de la nouvelle administration, les maisons de Wall Street devraient bénéficier à plein de la vague de dérégulation promise par le nouveau président. Jusqu’à récemment, elles saluaient même « l’optimisme croissant » de leurs clients, observé dans leurs réseaux d’agences, selon le PDG de Bank of America. Très exposé au Mexique, où il compte investir 1 milliard de dollars, Citi est en revanche sur la réserve. John Corbat, son PDG, a d’ailleurs été l’un des plus critiques sur le décret anti-réfugiés.

Maxime Amiot, Romain Gueugneau, Emmanuel Grasland et Elsa Conesa

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Elena NATALITCH

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