::: ILE-DE-FRANCE

GRAND PARIS METROPOLE – 22/02/2017

Direct live de la Métropole du Grand Paris ce 22 février

La Métropole du Grand Paris cherche à accroitre sa visibilité auprès des citoyens. Ce mercredi 22 février, son président Patrick Ollier accompagné de Manuel Aeschlimann, vice-président à la Communication et à l’Information citoyenne, donnent donc rendez-vous aux habitants de la métropole dans un live en direct de la MGP.

L’émission est à suivre en ligne à partir de 18h00 sur http://www.metropolegrandparis.fr/directmetropole .

Vous pouvez dès à présent poser vos questions dans un formulaire dédié.

 

LA CROIX – 21/02/2017

 

Grand Paris : « Une quarantaine de chantiers vont être engagés dans les prochains mois »

 

 

Philippe Yvin, le président du directoire de la Société du Grand Paris, explique les particularités de ce projet hors normes.

 

Au total, 200 km d’infrastructures de transport doivent être construites autour de Paris, avec notamment quatre nouvelles lignes de métro, pour un budget d’une trentaine de milliards d’euros.

 

La Croix : Peut-on dire que 2017 est l’année du démarrage du Grand Paris ?

 

Philippe Yvin : Les équipes travaillent déjà sur les différents projets depuis plusieurs années. Mais pour le grand public, les travaux vont commencer à prendre forme cette année. En tout, une quarantaine de chantiers vont être engagés dans les Hauts-de-Seine et dans le Val-de-Marne au cours des prochains mois, avec des événements symboliques comme la mise en route des premiers tunneliers.

 

Nous sommes dans une phase de montée en puissance. L’an prochain, trois nouvelles lignes de métro seront en construction. Il y a longtemps que l’on n’avait pas connu cela en Île-de-France. Au cours des quinze dernières années, seulement dix kilomètres de lignes nouvelles ont été créés.

 

En novembre, vous avez signé une charte avec la Fédération nationale des travaux publics pour que les chantiers soient exemplaires. En quoi cela consiste ?

 

  1. Y. : Nous avons voulu d’abord mettre l’accent sur les questions d’environnement et d’acceptabilité des chantiers, qui peuvent représenter des sources de nuisances pour les riverains. La priorité est donnée à la concertation et les entreprises se sont engagées à beaucoup communiquer sur le terrain. Le traitement des déblais et leur évacuation feront aussi l’objet d’une attention particulière.

Le deuxième point essentiel est d’intégrer ces chantiers dans la vie économique. L’objectif est de favoriser l’emploi local et l’insertion des jeunes.

 

L’accent est également mis sur les PME, à qui nous réserverons 20 % du montant des travaux. Pour les travaux qui se font en souterrain, il n’y a quelques grands groupes à pouvoir les faire. Mais pour le reste, personne ne comprendrait que les PME soient écartées.

 

Nous allons suivre cela très sérieusement avec la mise en place d’un observatoire qui nous permettra d’avoir en temps réel un tableau de bord de la situation et de pouvoir piloter au mieux les besoins de formation.

 

La Société du Grand Paris démarre cette année ses premiers emprunts. Craignez-vous la hausse des taux d’intérêt que se profile ?

 

  1. Y. : Quand on se prépare à devenir un grand emprunteur sur les marchés, il faut accepter d’être soumis au risque de taux. Mais nous sommes assez tranquilles car l’équilibre du projet Grand Paris a été calé sur la base d’un taux d’intérêt à 5,5 %. Nous en sommes très loin. D’ici à la fin de l’année, nous devrions emprunter à un taux compris entre 1,5 % et 2 %.

 

Au total, la Société du Grand Paris devrait emprunter environ 25 milliards d’euros pour des durées de quarante ans, avec la garantie de l’État.

 

Recueillis par Jean-Claude Bourbon

 

 

LE PARISIEN – 22/02/2017

Bagneux : le Grand Paris Express se plie en quatre pour ne pas (trop) gêner

 

Bagneux, ce mardi. Le préfet Pierre Soubelet, ici avec Marie-Hélène Amiable, a visité le chantier de la gare du Grand Paris Express.

Les choses sérieuses commencent. Ce mardi, le préfet des Hauts-de-Seine, Pierre Soubelet, a visité le chantier de la gare de Bagneux de la ligne 15 sud du Grand Paris Express. Une visite loin d’être anodine puisqu’il vient tout juste de signer le permis de construire de la gare. Cette signature marque le début des grands travaux de cette gare, qui sera aussi reliée à la future station de la ligne 4. Mais aussi l’arrivée de nouvelles nuisances pour les riverains. Première étape en mars avec l’installation du puits du tunnelier dans le parc Robespierre suivie du comblement des carrières à partir de mai. La Société du Grand Paris (SGP), qui gère les travaux, a mis en place plusieurs mesures pour tenter d’atténuer les gênes liées au chantier.

Des réunions régulières

Des comités de suivi, qui regroupent riverains, élus locaux et acteurs du projet, sont organisés tous les 2 à 3 mois. « Il n’y a aucune censure, les gens peuvent nous faire part de tous leurs problèmes », affirme Isabelle Rivière, la directrice des relations territoriales à la SGP. Le prochain comité sera organisé en mars. Le reste du temps, les habitants peuvent se rendre à la maison des projets, installée au 28, rue Henri-Barbusse, et ouverte tous les jours. « Trois agents de la ville sont présents quotidiennement, explique Marie-Hélène Amiable, la maire (PCF). Des permanences de la RATP et de la SGP sont aussi mises en place. »

Un agent de proximité dans les rues

Si vous ne venez pas à elle, c’est elle qui pourra venir à vous. Laëtitia Haddad est l’agent de proximité de la SGP pour la gare de Bagneux. « Elle est nos yeux et nos oreilles, sourit Isabelle Rivière. Chaque semaine, elle nous fournit des rapports sur ce qu’elle a entendu sur le terrain et on prend les mesures adéquates pour remédier aux problèmes qu’elle nous relaie. » Un numéro de téléphone lui a été attribué (06.68.85.05.81). Vous pouvez aussi poser vos questions sur la page web : contact.societedugrandparis.fr

Des solutions trouvées au cas par cas

« Nous pouvons indemniser les commerçants impactés par les travaux, souligne Isabelle Rivière. Il leur suffit de remplir un dossier. » Les particuliers peuvent également être accompagnés pendant la durée des travaux. Comment ? « On peut notamment mettre en place des portages de repas pour ceux qui en ont besoin. Des hommes-trafic aideront aussi les passants à traverser les rues impactées », liste la directrice des relations territoriales. Les appartements trop touchés par le bruit des pelleteuses peuvent aussi être équipés de double vitrage, sur demande.

Des travaux moins bruyants

La SGP entend aussi réduire les nuisances sur le chantier lui-même. « On va installer un hangar insonorisé dans le parc Robespierre où sera construit le puits du tunnelier et où les chariots pourront déposer la terre rapportée du sous-sol, explique Jack Royer, le chef de projet pour la SGP à Bagneux. Cela permettra aussi d’éviter les propagations de poussière ». Des écrans acoustiques mobiles seront également placés aux endroits les plus sensibles et pourront être déplacés pendant le chantier. « Le bip qu’émettent les camions lorsqu’ils reculent sera aussi atténué », confie Isabelle Rivière.

La gare de Bagneux en chiffres :

2022 : date de mise en service

60 000 voyageurs par jour attendus

33 m de profondeur

3 minutes 30 pour sortir de la gare

2 minutes 30 pour rejoindre la ligne 4

Maison des projets, au 28, avenue Henri-Barbusse à Bagneux. Ouverte le lundi et mercredi de 9 heures à 12 heures, le mardi de 16 h 30 à 19 h 30, le jeudi de 14 à 17 h 30 et le vendredi de 14 heures à 17 heures.

Laëtitia Haddad, agent de proximité joignable au 06.68.85.05.81 ou sur le site : contact.societedugrandparis.fr

Ariane Riou

 

 

LES ECHOS – 22/02/2017

Le premier immeuble-pont au-dessus du périphérique

Situé au-dessus du boulevard circulaire, entre la porte Maillot et la porte des Ternes, le terrain dit « Pershing » se transformera en 2022 en une mini-ville végétalisée.

A l’horizon de 2022, un immeuble-pont se dressera au-dessus du périphérique. Entre la porte Maillot et la porte des Ternes dans le XVIIe arrondissement, une skyline verte marquera l’entrée dans Paris. Près du Palais des Congrès, le projet Mille Arbres, vainqueur du concours « Reinventer Paris » et adopté par le Conseil de Paris fin 2016, a pour ambition de « remettre la nature au coeur de la ville », comme l’explique son architecte, Manal Rachdi de l’agence OXO, qui travaille en duo avec le Japonais Sou Fujimoto. « En proposant notre projet à la Ville de Paris, nous voulions investir l’ensemble du site et proposer un seul et même bâtiment qui s’appuyait sur le boulevard Pershing mais aussi sur le pont qui enjambe le périphérique », explique-t-il. Le terrain actuel abrite un parking de 6.450 m² destiné aux autocars (dont une partie assure la liaison vers l’aéroport de Beauvais). Le projet devait inclure une gare routière. Elle sera située au sous-sol, sur 1.800 m2 et dotée de toutes les fonctionnalités.

Un food-court dessiné par Starck

Au-dessus, 1.000 arbres adaptés à la faune francilienne seront plantés, répartis entre la forêt en toiture et le parc au premier niveau. Venus de pépinières françaises et étrangères, ils constitueront l’écrin de verdure qui abritera un immeuble sur 7 étages de 127 logements (50 % en accession à la propriété, 30 % de logements sociaux, 20 % de logements sociaux intermédiaires – PLAI). Il y aura également 27.000 m² de bureaux et un hôtel 4 étoiles de 250 chambres. A tout cela s’ajoute un pôle enfance avec deux crèches de 60 berceaux et un espace de jeux couvert.

« Un food-court de la grande gastronomie française viendra pallier le manque d’offre de restauration à côté du Palais des Congrès », s’enthousiasme Manal Rachdi, qui travaillera avec Philippe Starck.

Pour imaginer un projet d’habitation au-dessus du périphérique, il était nécessaire de prendre en compte les nuisances sonores et la pollution. « Nous prévoyons que le périphérique sera plus silencieux dans une quinzaine d’années grâce au travail prévu par la Ville de Paris sur le bitume mais aussi avec l’essor des véhicules électriques et hybrides », estime Manal Rachdi. L’architecte affirme s’être inspiré des expériences de Tokyo qui a déjà utilisé ces nouveaux revêtements de route. « La couverture du périphérique permettra de générer du foncier là où il n’y en a pas et d’effacer la frontière entre Paris et sa banlieue », poursuit-il. Coté promoteur, OGIC et La Compagnie de Phalsbourg sont aux manettes. Les investissements devraient atteindre 550 millions d’euros.

À noter

Les permis de construire seront déposés à l’été 2017 pour une livraison en 2022.

Lamia Barbot

 

 

LA TRIBUNE – 21/02/2017

Paris et l’Île-de-France ont perdu 1,5 million de touristes en 2016

 

La fréquentation des musées et monuments franciliens a elle été « mitigée » en 2016.

La région Paris Île-de-France a perdu 1,5 million de touristes en 2016 suite aux attentats, les visiteurs chinois et japonais ayant notamment fait défaut, a annoncé mardi le Comité régional du Tourisme. Le manque à gagner en termes de consommation touristique est estimé à près de 1,3 milliard d’euros, selon le bilan annuel du CRT.

« Avec près de 31 millions d’arrivées hôtelières au cours de l’année 2016, la fréquentation touristique de la destination Paris Île-de-France est en baisse de 4,7% par rapport à 2015 du fait de la baisse des clientèles internationales (-8,8%)« , indique-t-il. Le nombre de touristes français est pour sa part resté quasi stable (-0,8% à 16,7 millions).

Baisse « moins importante que prévue »

En comptabilisant les nuitées hôtelières (soit le nombre de nuits passées) – et non pas les arrivées hôtelières (comptées une seule fois quelle que soit la durée du séjour) – la baisse sur un an atteint 7,2%, et même 10,8% s’agissant uniquement des étrangers. La Chine est en recul de 21,5%, avec une perte de 268.000 visiteurs, suivie par le Japon (-41,2%, soit 225.000 touristes en moins), l’Italie (-26,1 %, soit 215.000 touristes) et la Russie (-27,6%, soit -5.000 touristes).

Le CRT estime que les Américains – premier contingent de visiteurs dans l’Hexagone – ont été « peu impactés », avec une perte de 100.000 visiteurs en 2016, soit un recul de 4,9%. « Au total, les hôteliers franciliens ont ainsi accueilli 1,5 million de touristes français et internationaux en moins par rapport à 2015, soit une baisse moins importante que prévu« , estime le CRT Paris Île-de-France.

La Tour Montparnasse ne fait plus recette

Il met en effet en avant « l’excellente fréquentation en novembre et surtout durant les fêtes de fin d’année« , qui ont « permis de combler une partie du retard accumulé depuis le début de l’année« . « Rare constat positif« , le tourisme d’affaires est en forte progression par rapport à 2015, avec un nombre de nuitées « supérieur » aux années record de 2011 et 2012.

La fréquentation des musées et monuments franciliens a elle été « mitigée » en 2016: grâce à « une belle programmation », certains sites ont su tirer leur épingle du jeu comme le Centre Pompidou avec +9% par rapport à 2015.

A contrario, d’autres sites « ont fortement subi la désaffection des touristes et l’annulation des déplacements des groupes scolaires » comme la Tour Montparnasse (-32%), l’Arc de triomphe (-24%), les musées du Louvre (-13,3%) et d’Orsay (-12,9%), le château de Versailles (-9,8%) ou encore Disneyland Paris (-9,5%).

 

::: ECONOMIE

LE FIGARO – 22/02/2017

Prélèvement à la source: le «plan B» du Medef

L’organisation patronale propose de ponctionner le compte en banque des contribuables.

Les entreprises ne veulent décidément pas entendre parler du prélèvement à la source. Depuis que les grandes lignes de la réforme ont été présentées en février 2016, le patronat rue dans les brancards. Il ne veut pas que les entreprises prélèvent l’impôt sur le revenu sur les salaires de ses équipes, pour le reverser ensuite au fisc. Mardi, le Medef est toutefois passé de la critique à la proposition. Et s’est dit favorable à une retenue mensuelle, obligatoire et «contemporaine», sur le compte en banque du contribuable.

La solution envisagée par Bercy est une «usine à gaz», critique l’organisation présidée par Pierre Gattaz. À partir du 1er janvier prochain, l’entreprise recevra de l’administration un taux de prélèvement à appliquer sur chacun des salaires de ses employés. Avantage, le montant d’impôt varie automatiquement et en temps réel en fonction des revenus. Les entreprises, elles, retiennent surtout qu’elles joueront le rôle de collecteur d’impôt. Pire, si elles faillissent, elles devront payer des pénalités.

Une solution plus simple

Sans surprise, la droite et le patronat n’y voient que des inconvénients. «Le Medef n’a pas de position politique sur le sujet, insiste Geoffroy Roux de Bézieux, son vice-président délégué en charge de la fiscalité. Nous nous en sommes saisis parce que les réactions de nos antennes locales étaient unanimes: le prélèvement à la source sera un vrai casse-tête pour les PME.» Leurs craintes? Outre des complications administratives, que les salariés viennent se plaindre auprès de leur employeur en raison de la baisse de leur salaire net après le premier prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu.

Le Medef a donc imaginé une solution, la plus proche possible de celle du gouvernement… mais sans que l’entreprise ait à jouer le rôle de collecteur d’impôt. Il propose que le fisc prélève lui-même l’impôt sur le compte en banque du contribuable. Et ce, de façon «contemporaine». D’abord, parce que le contribuable pourrait demander de modifier les prélèvements si ses revenus évoluent. Ensuite, parce que le Medef ne remet pas en cause le fait que 2017 soit une «année blanche». Les Français ne seront en effet pas imposés sur leurs revenus courants cette année pour éviter d’être taxés deux fois l’année prochaine: sur leurs revenus de 2018 et sur ceux de 2017. «Notre solution est simple, opérationnelle et permet au futur gouvernement de n’avoir qu’à appuyer sur un bouton pour la lancer», résume Geoffroy Roux de Bézieux. Bercy avait envisagé cette piste, parmi d’autres, avant de l’écarter lors de ses travaux préliminaires. Contrairement à la retenue à la source, «cette solution ne permet pas de tenir compte de manière immédiate et automatique des variations de revenus», rapporte l’administration fiscale dans l’étude d’impact publiée à l’automne 2016. Il ne s’agirait donc que «d’une réforme a minima».

Le «plan B» du Medef pourrait toutefois retenir l’attention de l’équipe de François Fillon. Le candidat LR à la présidentielle a déjà promis qu’il reviendrait sur la réforme du prélèvement à la source. «Il n’est pas question de prendre le risque de voir descendre dans la rue, en janvier 2018, des milliers de contribuables en colère parce que leur salaire est directement amputé par les impôts», assène Gilles Carrez, le président de la commission des finances de l’Assemblée et membre de l’équipe de campagne de François Fillon.

Reste que le candidat LR n’a pas tranché sur ce qu’il va proposer à la place du prélèvement à la source. L’acompte contemporain poussé par le Medef est envisagé. Mais l’ancien ministre du Budget, Éric Woerth, propose que l’entreprise envoie le montant du salaire au fisc, qui se chargerait ensuite de faire la ponction sur le compte en banque des contribuables. Le Medef est séduit, mais ne l’envisage «pas possible avant 2019», le temps de s’assurer que les échanges d’informations avec Bercy fonctionnent parfaitement.

Guillaume Guichard

 

 

L’OPINION – 22/02/2017

Impôt à la source: le coup de gueule du Medef

 

Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président délégué du Medef : « C’est le grand oublié des programmes économiques. À l’exception de François Fillon qui a promis de le supprimer, aucun des autres candidats ne mentionne le prélèvement à la source. »

Les entreprises craignent de devoir jouer les agents du fisc

Le patronat est toujours vent debout contre le modèle de prélèvement à la source présenté par le gouvernement. Il refuse d’être le collecteur de l’impôt et propose de placer le contribuable au cœur du système.

Le Medef ne baisse pas la garde. Alors que le secrétaire d’État au Budget Christian Eckert multiplie les déplacements en province pour expliquer le nouveau système de prélèvement à la source qui, sauf modification du prochain gouvernement, entrera en vigueur le 1er janvier prochain, l’organisation patronale veut faire entendre une autre voix dans la campagne présidentielle. « C’est le grand oublié des programmes économiques. À l’exception de François Fillon qui a promis de le supprimer, aucun des autres candidats ne mentionne le prélèvement à la source », déplore le vice-président délégué du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.

L’organisation patronale n’en démord pas : pas question de faire de l’employeur le collecteur de l’impôt. Les entreprises craignent de devoir jouer le rôle d’agent du fisc en lieu et place de l’administration. Les patrons craignent les réactions des salariés le jour où ils verront leur salaire net amputé de quelques dizaines, centaines ou milliers d’euros. « Cela pèsera nécessairement dans les négociations salariales », souligne Geoffroy Roux de Bézieux. Il est certains que le passage au prélèvement à la source créera quelques remous au sein des entreprises. Mais à Bercy, on assure que toutes les demandes seront transférées vers l’administration fiscale.

Une autre voie. Pour autant, si le Medef dénonce aussi la complexité et le coût du système – il va falloir payer les éditeurs de logiciels, payer les formations… – l’organisation patronale n’est pas contre l’idée d’un prélèvement contemporain de l’impôt. Bien au contraire. « Supprimer le décalage entre le moment où l’on touche ses revenus et le paiement de l’impôt, un an plus tard, permet de libérer une partie de l’épargne de précaution que se constituent les ménages », explique Michel Taly, avocat associé du cabinet Arsene Taxand. Une bonne chose pour l’économie. Pour le Medef, c’est donc « oui au prélèvement contemporain, non au prélèvement par l’employeur », comme le résume d’une formule le vice-président de l’organisation.

Pour cela, la contrainte la plus importante est la mise en place d’une année de transition, faussement intitulée « année blanche », durant laquelle les revenus ne sont pas taxés. C’est le cas pour 2017. Le Medef propose donc de conserver cette opportunité. Mais plutôt que de faire en sorte que l’administration envoie chaque mois un taux d’imposition à l’employeur, à qui il revient de ponctionner le salaire du contribuable, le Medef propose de renverser la logique en mettant le contribuable au cœur du dispositif et non l’entreprise. À ce dernier de déclarer son niveau d’imposition et de le faire varier en cas de modification de son niveau de revenu. Une souplesse qu’offre déjà le système actuel puisque les contribuables mensualisés peuvent facilement modifier le montant des sommes versées chaque mois. Une logique qui transfère la responsabilité du paiement de l’entreprise, déjà soumise à de lourdes contraintes administratives, au contribuable payeur. Une alternative jugée crédible par le Conseil des prélèvements obligatoires dans un rapport de février 2012.

Raphaël Legendre

 

 

LA TRIBUNE – 22/02/2017

Emploi : la fracture territoriale se creuse

 

D’ici 2022, 85% des ingénieurs en informatique, 75% des professionnels de l’information et de la communication et 69% des postes de personnel d’études

seront créés dans les grandes métropoles souligne une étude de France Stratégie sur les inégalités territoriales en matière d’emploi.

 

A elles seules, la douzaine de métropoles concentrent 46% des emplois, dont 22% à Paris d’après une étude de France Stratégie.

Les créations d’emplois en France se concentrent depuis une dizaine d’années sur les aires urbaines de plus de 500.000 habitants, positionnées sur les métiers les plus dynamiques, notamment de cadres, au détriment des villes petites et moyennes, selon une étude de France Stratégie parue mardi 21 février.

Les métropoles représentent la majorité des emplois

La douzaine de métropoles régionales rassemblent près de 46% des emplois, dont 22% pour Paris et 24% en province. De 2006 à 2013, c’est dans ces aires urbaines de plus de 500.000 habitants que se sont concentrées les créations d’emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l’organisme placé auprès du Premier ministre.

Cette évolution est « inédite » depuis 1968: la croissance de l’emploi profitait à l’ensemble du territoire jusqu’en 1999, puis les territoires se sont de plus en plus différenciés, et entre 2006 et 2013, les écarts se sont creusés, analyse France Stratégie.

La concentration des emplois cadres

Cette « métropolisation », qui « devrait se poursuivre », est principalement liée à une concentration des emplois de cadres dans les métropoles, positionnées sur des « métiers structurellement dynamiques », aux tâches « non répétitives » et à « fort potentiel de créations d’emplois d’ici 2022 » (85% des ingénieurs en informatique, 75% des professionnels de l’information et de la communication, 69% du personnel d’études).

A cela s’ajoute un « effet local »: pour un métier donné, la croissance y est supérieure au reste du pays. Le nombre de cadres y croît davantage, mais aussi les métiers industriels, qui résistent mieux qu’ailleurs.

Toulouse, Montpellier ont créé de nombreux emplois

Cet effet est néanmoins inégal: de 1999 à 2013, les métropoles de Toulouse, Montpellier, Nantes, Rennes, Bordeaux et Lyon ont créé de nombreux emplois mais Lille et Strasbourg moins, et Rouen en a perdu. Et Paris a enregistré ces dernières années une dynamique beaucoup moins favorable qu’en province.

A contrario, les villes petites et moyennes sont plus positionnées sur des métiers en perte de vitesse (ouvriers, employés, agriculteurs). Les aires urbaines de moins de 100.000 habitants et les aires moyennes subissent aussi des « dynamiques négatives », et l’impact de la désindustrialisation y est plus fort qu’avant.

Cette surreprésentation des métiers fragiles « sera source de diminutions d’emplois et de reconversions professionnelles imposées par les mutations économiques », anticipe l’étude, qui prévient: « Le risque qui pèse sur ces territoires est d’autant plus élevé que les personnes exerçant des métiers fragiles ont une mobilité géographique généralement faible ».

Quant aux communes isolées, si elles souffrent d’une baisse de l’emploi dans les métiers agricoles et ouvriers, l’effet local y est positif: les métiers industriels résistent mieux, les professions de santé et artistiques s’y développent plus.

 

LES ECHOS – 22/02/2017

Les embauches de cadres vont retrouver leur niveau d’avant la crise

Les entreprises anticipent au moins 208.000 recrutements de cadres cette année.

Le millésime 2016 de l’emploi des cadres s’annonçait bon. Il a même été meilleur que prévu. Et celui de 2017 devrait être encore plus porteur. C’est ce que montre le baromètre annuel de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) publié ce mercredi et basé sur une enquête auprès de 11.000 entreprises. L’an dernier, le cap des 200.000 recrutements de personnel d’encadrement en CDI ou CDD d’au moins un an a été franchi. L’emploi des cadres a même vu pour la première fois depuis 2007 des recrutements légèrement supérieurs aux sorties (démissions, licenciements, départs à la retraite…), le nombre de promotions internes restant stables. Il y a eu 45.300 créations nettes de postes de cadre en 2016. C’est certes deux fois moins que lors du record de 2000, mais c’est autant qu’avant la crise des « subprimes ».

La situation devrait encore s’améliorer cette année. Le marché de l’emploi des cadres devrait retrouver au moins son niveau record de 2007, où 208.200 recrutements avaient été faits. « Tous les clignotants sont au vert, l’horizon est dégagé », résume Jean-Marie Marx, le directeur général de l’Apec, qui pointe toutefois le risque que représentent l’élection présidentielle, le Brexit ou la présidence Trump.

L’étude évalue entre 208.000 et 225.000 les embauches de cadres en 2017. Comme en 2016, selon les entreprises interrogées, les principaux bénéficiaires de cette nouvelle embellie seront les cadres ayant six à dix ans d’expérience. Mais les plus novices et les plus anciens aussi profiteront de l’amélioration. Seuls perdants : les seniors, au-delà de 20 ans d’expérience. La photographie ex post sera peut-être un peu différente de celle annoncée. Si les employeurs ont du mal à recruter, les plus jeunes et les plus âgés pourraient en bénéficier.

Prévisions positives

Ces tensions sur le marché de l’emploi des cadres ne toucheront bien sûr pas de la même manière tous les secteurs. Mais la tendance est à la hausse des recrutements partout. Dans les services, toujours les plus dynamiques, bien sûr mais aussi dans l’industrie, la construction et le commerce. Une analyse plus fine sur vingt-six secteurs montre qu’elle ne reste négative que dans quatre d’entre eux (bois-papier-imprimerie, distribution généraliste, activités associatives et communication-médias). Stables dans les transports-logistique et dans le caoutchouc-plastique, les prévisions d’embauche sont positives dans les dix-neuf autres secteurs, avec en pointe l’informatique-télécommunication. Révolution digitale oblige, côté fonctions aussi, l’informatique est en tête, avec 23 % des recrutements de cadres prévus. Si l’on y ajoute les deux suivantes – commercial-marketing et études-R & D -, cela représente près de six projets d’embauches sur dix.

Sur le plan géographique, aussi, les nouvelles sont bonnes. Selon l’Apec, l’an prochain, toutes les régions devraient être « bien orientées », en particulier Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine. Mais la palme en valeur absolue va continuer à revenir à l’Ile-de-France, qui a frôlé les 100.000 embauches en 2016.

Leïla de Comarmond

 

::: ENTREPRISES

LE FIGARO – 22/02/2017

Sous-traitance : la loi sur le «devoir de vigilance» des entreprises adoptée

L’Assemblée a voté définitivement, mardi, le texte qui impose aux grandes entreprises de prendre des mesures pour prévenir les manquements éthiques ou environnementaux de leurs sous-traitants. Les syndicats et ONG qui soutenaient cette loi se réjouissent, le patronat s’inquiète. Les parlementaires LR vont saisir le Conseil constitutionnel.

Bientôt quatre ans après le drame, au Bangladesh, du Rana Plaza, la pression de plusieurs syndicats, d’ONG et de frondeurs de gauche a poussé le gouvernement à, finalement, soutenir la proposition de loi sur le devoir de vigilance des sociétés mères. Porté par le député socialiste Dominique Potier, le texte a été adopté définitivement mardi à l’Assemblée, après deux lectures, des modifications et en dépit de l’opposition sénatoriale et patronale. Elle impose aux 150 entreprises employant de plus de 5000 salariés en France de mettre en place des plans de prévention, dits «de vigilance», pour prévenir les manquements éthiques ou environnementaux de leurs sous-traitants, aussi bien dans des pays lointains comme le Bangladesh ou le Cambodge qu’en Europe. En cas de non-respect, et après une mise en garde, les sanctions financières, pourront aller jusqu’à 30 millions d’euros pour la société mère. Trois fois plus que prévu à l’origine.

Seules les infractions aux critères établis dans le plan seront prises en considération afin d’éviter que les entreprises ne soient tenues responsables de toutes les dérives de leurs sous-traitants. Cette «vigilance» concerne le travail des enfants, la sécurité, la mise en place d’un système d’alerte pour que les salariés puissent signaler des dysfonctionnements. Les sanctions seront civiles et non pénales comme prévu dans une première version du texte. Mais chacun – particulier, association ou société – peut attaquer une entreprise.

«Sanctions excessives»

Les syndicats, dont la CFDT, et des ONG, comme Amnesty International, Éthique sur l’étiquette ou Sherpa, se réjouissent de cette loi. Mais les uns et les autres jugent l’amende maximale faible au regard des chiffres d’affaires des entreprises concernées. Nayla Ajaltouni, coordinatrice du collectif Éthique sur l’étiquette, regrette aussi que «des entreprises aux effectifs inférieurs à 5000 salariés en France échappent à cette loi, qu’il aurait fallu appliquer à toutes. Des PME à risques, par exemple dans l’extraction pétrolière, ne sont pas concernées, c’est dommage.»

Du côté des entreprises, le montant des sanctions est jugé excessif. Plus gênant, c’est la judiciarisation même induite par la loi et les répercussions pour les PME qui hérissent le patronat, Medef en tête. À l’arrivée, les concessions faites pour que le texte soit adopté ne satisfont personne. «C’est une mauvaise réponse à une question importante, estime-t-on au Medef. Ce texte nuit à l’attractivité de la France et à la compétitivité de ses entreprises, aucun autre pays européen n’ayant voté une telle loi à ce jour. Il faudrait que ce débat ait lieu au minimum au niveau de l’Union européenne.» Justement, rétorquent les défenseurs de la loi. «Elle n’est qu’un début et pourra encourager d’autres pays à suivre cette voie», estime Nayla Ajaltouni.

À condition que le Conseil constitutionnel ne retoque pas la loi sur certains points. Chez les parlementaires, Les Républicains comptent déposer un recours. Parmi les moyens invoqués: les contours de la «responsabilité pour fait d’autrui» ne sont à leur sens pas assez précis. Le triplement de l’amende par rapport au montant initial pourrait aussi poser problème. De son côté, le Medef a écrit au Conseil constitutionnel afin d’alerter sur ce texte.

Anne-Sophie Cathala

 

 

L’OPINION – 22/02/2017

Air France: hôtesses et stewards vent debout contre le projet de nouvelle compagnie

Les pilotes ont donné lundi leur feu vert au projet « Boost », la compagnie à bas coût d’Air France. Très opposés au projet, les navigants envisagent, eux, de lancer une grève

Une intersyndicale réunissant 8 syndicats de personnels de cabine s’est tenue mardi après-midi. Les représentants des navigants envisagent un mouvement de grève : ils estiment que la direction et les pilotes les prennent pour la « variable d’ajustement ». Dans un document interne que l’Opinion a pu consulter, le gain salarial que les pilotes obtiendront après leur accord sur Boost est estimé entre 4 et 10 %, en fonction des vols.

Très vite, les navigants ont tenu à exprimer leur mécontentement. Leurs syndicats se sont réunis sans tarder mardi pour échanger sur la meilleure façon de faire entendre leur opposition. Les discussions ont porté sur la tenue d’une grève. C’est le feu vert donné par les pilotes, lundi, à la création d’une nouvelle compagnie low-cost qui a mis le feu aux poudres. « Pour nous, Boost signifie la fin de notre métier ; si les pilotes s’étaient opposés, la direction aurait renoncé, mais maintenant, c’est fichu… », se désole une hôtesse, qui affiche vingt ans de maison et requiert l’anonymat. Elle regrette le temps béni « où les pilotes savaient défendre un collectif, faisaient corps avec les navigants, et ne pensaient pas juste à leurs privilèges ! »

Pour de nombreux stewards et hôtesses, les pilotes les ont vendus. La réponse positive qu’ils ont donnée au référendum organisé par le SNPL, leur principal syndicat, en est le signe évident. A la question « approuvez-vous l’externalisation d’une partie de l’activité et de la flotte long et moyen-courrier d’Air France dans une nouvelle structure ? », ils ont en effet dit « oui » à 58,1 %. Et ce, alors même que le bureau du SNPL s’était plutôt prononcé contre. Avec 73,8 % de participation, le syndicat n’a pas d’autre choix que de se rallier à cette consultation – sans aucune valeur juridique – mais assure toutefois qu’il ne faut pas prendre ce vote « pour un blanc-seing au projet général d’accord », Trust Together, dont Boost constitue le noyau dur. Le SNPL réclame d’ailleurs des garanties supplémentaires à la direction, d’ici le 24 février, date butoir pour donner leur accord au texte.

Référendum. Lundi, la direction a salué les résultats de ce référendum. Et pour cause. Pour lancer Boost, il lui faut absolument l’aval du SNPL (selon une disposition juridique historique). Aussi a-t-elle poussé un grand ouf de soulagement, mais s’est gardée de tout triomphalisme. Car si elle voit dans Boost le moyen de retrouver des marges de manœuvre, notamment sur la masse salariale, elle sait que la partie est loin d’être gagnée.

A terme, cette nouvelle compagnie doit assurer 20 % du moyen-courrier et 10 % des longs courriers. Les 28 avions qui y seront consacrés seront pilotés par des commandants, pilotes et copilotes Air France. Un contrat unique leur permet d’officier sur la compagnie historique et sur la nouvelle. Mais cette disposition n’est pas prévue pour les hôtesses et stewards. C’est bien là que ça coince. Pour Boost, les équipes de personnels de cabine (PNC) seront constituées par des recrutements extérieurs, payés 40 % moins cher. Pour l’UnsaPNC mais aussi le SnpPNC, qui à eux deux représentent près de 50 % des suffrages, Boost va « venir directement concurrencer les emplois, les conditions de travail et de rémunération à moyen terme [actuels] ». Un tract de l’UnsaPnc stipule : « Pas avant 4 à 5 ans, très certainement, le temps que la compagnie “jumelle” soit totalement opérante avec l’arrivée des avions nécessaires (A350), mais c’est la mort de notre métier. »

Si les navigants sont aussi amers, c’est parce qu’ils ont le sentiment d’être la variable d’ajustement de la compagnie. « Quand Air France perd un milliard, c’est 20 % d’efforts pour nous, quand elle gagne un milliard, c’est 40 % d’efforts supplémentaires pour le PNC », s’insurgent encore les syndicats. La fronde vient aussi après que les navigants ont déjà fait des efforts lors des précédents plans de redressement. Et alors même que les pilotes sont la catégorie qui a le moins souffert : 13 % de gains de productivité, contre 20 % pour les personnels au sol, et 19 % pour les PNC.

Gain salarial. Les « avantages » que la direction a offert aux pilotes ces derniers jours pour emporter leur adhésion à Boost ravivent l’impression du deux poids-deux mesures. Dans un document interne que l’Opinion a pu consulter, le gain salarial que les pilotes obtiendront est estimé entre 4 et 10 %, en fonction des vols. Outre cet intéressement sur leur rémunération, les pilotes ont aussi obtenu plusieurs petits plus non négligeables, comme la mise à disposition d’un téléphone portable pour chacun, le lancement d’un groupe de travail afin de trouver le moyen d’accéder positivement aux demandes de congés, ou encore le remplacement progressif sur moyens courriers de leur vulgaire cassolette équipage par des plateaux-repas Business…

Les huit syndicats de navigants vont se tourner ces prochains jours vers leurs adhérents. Mais l’idée d’une grève est clairement sur la table. La semaine dernière, la présentation des résultats annuels d’Air France-KLM a rappelé combien la situation sociale en France pesait sur les comptes. Les bons chiffres de l’année 2016 sont dus aux deux tiers aux bénéfices de la compagnie néerlandaise ! En 2016, Air France a connu plusieurs mouvements de grève, pour une facture de plus de 130 millions d’euros.

Fanny Guinochet

 

 

LES ECHOS – 22/02/2017

Nissan teste la colocation automobile à Paris

Le constructeur lance une offre permettant à plusieurs personnes de partager l’usage d’une Micra.
L’objectif est de s’insérer sur le marché des nouveaux services de mobilité.

La colocation est-elle compatible avec l’automobile ? Nissan le pense, et a lancé ce mardi une offre d’un genre inédit, baptisée « Get & Go Micra », qui permet à plusieurs automobilistes de partager l’usage d’une Micra – une citadine comparable à une Clio. Accessible pour l’instant à Paris uniquement – la France est le pays pilote – et dans les départements voisins, le service se veut 100 % numérique (tout est pilotable via une application de smartphone). Après s’être inscrit, l’usager se voit proposer, via une plate-forme logicielle mise en place par RCI Banque – filiale de Renault, allié de Nissan -, une liste de colocataires potentiels proches de chez lui et affichant des besoins horaires complémentaires (usage le matin plutôt que l’après-midi, la semaine plutôt que le week-end…).

De quoi former un groupe d’utilisateurs, qui peut compter jusqu’à cinq membres. « Plus on est nombreux, plus le prix par tête baisse », indique Bernard Loire, le patron des ventes de Nissan pour l’Europe de l’Ouest. Ainsi, pour une Micra partagée par quatre automobilistes et roulant à hauteur de 15.000 km à l’année, le prix par tête – assurance et entretien inclus – est de 87 euros par mois sur un an (la durée de l’engagement). « Au global, en intégrant le carburant et les frais de parking, on arrive sur un budget individuel moyen de 1.700 euros par an. Contre 2.500 euros pour un service équivalent d’autopartage et 3.500 euros pour de la location courte durée », assure Bernard Loire.

Côté carburant, une carte essence est fournie pour payer sans avancer d’argent, avec une facturation individuelle, en fonction du nombre de kilomètres parcourus par chaque utilisateur. Côté parking, soit l’un des colocataires dispose d’une place à partager, soit les colocataires s’arrangent pour payer un parking commun.

Complémentarité des loueurs

Séduisante sur le papier, la solution devra convaincre dans la vie de tous les jours. Sera-t-il si facile pour les utilisateurs d’avoir des besoins totalement complémentaires et de conserver une certaine flexibilité d’usage au quotidien ? La question du tarif, très variable selon le nombre de colocataires et les frais de parking, sera un enjeu clef. Roulant en thermique – essence ou diesel -, la nouvelle Micra – fabriquée en France, à l’usine de Flins – ne permet pas de se dispenser de frais de carburant ou de parking, comme aurait pu le faire un modèle électrique. « Rien n’est figé, on peut proposer d’autres modèles à l’avenir », dit Bernard Loire, qui indique que, en cas de succès, le service pourra être étendu à d’autres villes. La cible : des citadins qui roulent régulièrement, mais trop peu pour amortir le coût d’achat d’une voiture neuve. « A Paris, on a 1.500 voitures qui roulent moins de 2.000 km par an », estime Bernard Loire. Pour Nissan, c’est finalement l’occasion de répondre à l’explosion des nouveaux usages de mobilité (autopartage, VTC, location…), et d’éviter une désintermédiation par des plates-formes comme Uber ou BlaBlaCar.

Maxime Amiot

 

 

LE PARISIEN – 22/02/2017

Nicolas Sarkozy rejoint le conseil d’administration de l’hôtelier AccorHotels

L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, prend la tête… du comité stratégie internationale d’AccorHotels

Nicolas Sarkozy tient sa reconversion. Éliminé dès le premier tour de la primaire de la droite, le 21 novembre, l’ancien chef de l’État avait annoncé vouloir se consacrer à sa «vie privée». Trois mois plus tard, jour pour jour, le voilà de retour dans une fonction inattendue. Ce mardi, le groupe AccorHotels a annoncé la nomination de Nicolas Sarkozy au sein de son conseil d’administration.

«Nicolas Sarkozy présidera le comité stratégie internationale dont les missions et la composition seront précisées lors d’un prochain conseil d’administration», a détaillé le groupe hôtelier dans un communiqué. «Je suis très heureux de participer au développement et au rayonnement international d’AccorHotels, un des fleurons des entreprises françaises», a pour sa part réagi l’intéressé.

Une «parfaite connaissance des enjeux géopolitiques»

Le PDG du groupe, Sébastien Bazin, également cité dans le communiqué, estime que « l’expertise internationale de Nicolas Sarkozy et sa parfaite connaissance des enjeux géopolitiques mondiaux seront de formidables atouts pour le groupe ». Ce poste d’administrateur indépendant serait le premier poste de cette nature occupé par l’ancien président.

AccorHotels exploite sous ses 20 marques Sofitel, Pullman, Novotel, Mercure, Ibis, HotelF1 mais aussi Raffles, Fairmont et Swissôtel, plus de 4000 hôtels, dans 95 pays.

 

LES ECHOS – 22/02/2017

Bio : le marché français a bondi de 20% en 2016

Les ventes de produits bio ont atteint 7 milliards d’euros en 2016, selon l’Agence Bio. Le nombre de fermes bio a augmenté de 12%.

Le succès du bio s’envole. Le marché a fait un bond de 20% à 7 milliards d’euros en 2016, selon les derniers chiffres fournis par l’Agence Bio. Alors qu’un Français sur deux n’en consommait jamais en 2003, ils sont désormais sept sur 10 à en manger « régulièrement », c’est-à-dire au moins une fois par mois, selon l’Agence Bio. Au quotidien, 15% des Français ont mangé bio en 2016, contre 10% un an avant.

La première raison à cet engouement est la santé. Les amateurs invoquent massivement leur confiance dans les cahiers des charges, les contrôles systématiques, l’absence d’OGM, de produits artificiels et de colorants, ainsi que le bien-être animal. Ils justifient leur préférence par la qualité nutritionnelle des produits, leur goût meilleur et la satisfaction de contribuer à la préservation de l’environnement en privilégiant le bio. Les légumes viennent en tête du Top 5, suivis par les produits laitiers et les oeufs, puis l’épicerie et la viande.

Le sud de la France d’abord

Pour l’Agence Bio, il n’est pas douteux que les consommateurs sont en train de changer leurs habitudes. Les agriculteurs l’ont bien compris. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à répondre à cette demande en croissance régulière. Les conversions se traduisent en hectares. Les surfaces bio ont augmenté de 16% en un an à 1,54 million d’hectares. Le nombre de fermes a progressé aussi (+12%). Elles sont plus de 32.300, tirées par les élevages laitiers et les producteurs de viande.

La première région pour le bio est l’Occitanie, devant l’Auvergne et le Nouvelle Aquitaine. Un peloton de tête qui a creusé l’écart avec le reste de la France. Le mouvement de conversion (+9,5%) se retrouve tout naturellement dans les entreprises, chez les importateurs et exportateurs ainsi que dans la distribution. Les ventes ont plus progressé en magasins spécialisés que dans les enseignes mais en importance, les deux circuits sont à peu près ex-aequo.

VIDEO – Le marché français du « bio » atteint les 7 milliards d’euros : http://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/0211814713831-bio-le-marche-en-france-a-bondi-de-20-en-2016-2066608.php

Marie-Josée Cougard

 

 

LE FIGARO – 22/02/2017

Alstom: François Hollande se rend à Belfort ce mercredi

Le président de la République doit visiter les sites d’Alstom et de General Electric. Les syndicats, toujours sceptiques sur le devenir des emplois, attendent une garantie du maintien de l’activité de l’usine.

La visite est symbolique et attendue. À quelques mois de la fin de son mandat, François Hollande se rend ce mercredi à Belfort, accompagné du secrétaire d’État chargé de l’Industrie, Christophe Sirugue. Une première dans le cadre de son mandat et qui intervient alors que l’État tente coûte que coûte de préserver l’emploi chez Alstom sur ce site de production. En octobre dernier, le gouvernement avait en effet décidé d’acheter, en direct, quinze rames pour alimenter cette usine, dont la fermeture venait d’être annoncée.

Dans le détail, le programme du président de la République est chargé. A 9 heures, il débutera d’abord par une visite du site de General Electric, puis enchaînera, quarante-cinq minutes plus tard par celui d’Alstom. Il terminera son excursion, annoncée au dernier moment lundi par l’Élysée, par un discours à 10h15.

Pour rappel, François Hollande s’était personnellement impliqué dans le dossier du rachat de la branche énergie d’Alstom par GE, en 2014. Il avait alors reçu le PDG du géant américain, Jeff Immelt, à l’Élysée. À la suite de ce rachat, le site de l’industriel s’était alors recentré sur ses activités de transport. À ce titre, la visite présidentielle n’est pas sans rappeler celle que le Président avait effectuée à Florange pour défendre son bilan auprès des salariés d’ArcelorMittal, en novembre dernier. Les syndicats l’attendent d’ailleurs de pied ferme, avec un seul objectif: l’interpeller sur les 1000 embauches promises par General Electric, d’ici fin 2018. Et pour cause, en janvier 2016, General Electric avait annoncé la suppression de 765 emplois dans l’Hexagone, semant ainsi le trouble dans les esprits.

La SNCF va acheter les 15 rames

«À partir du moment où le Président s’est engagé, il doit maintenant concrétiser ses paroles. Or, il semblerait qu’il y a encore quelques difficultés», assène Olivier Kohler, délégué CFDT, au micro de France Bleu. «Il y a une volonté politique, mais ces commandes promises ne sont pas actées. Nous demandons un réel engagement, une garantie du maintien de l’activité à Belfort». Même son de cloche pour Eddy Cardot, délégué CGT, au micro de France 3. «Les quinze rames TGV, ça nous donne un petit sursis de plus», reconnaît-il. «[Mais] on voudrait que tout soit entériné avant la fin du mandat de François Hollande». Le maire de Belfort tient un discours similaire, mais se veut néanmoins optimiste: «C’est toujours le président de la République et il a le pouvoir de faire changer les choses», indique-t-il à France Bleu.

La semaine dernière, la question des quinze rames est revenue sur la table. Dans un premier temps réticente, la SNCF a fini par accepter de prendre en charge cette commande, que le gouvernement avait décidé de passer en direct pour un montant de 480 millions d’euros. «La décision qui a finalement été prise est équilibrée et plus cohérente», estime des dirigeants de la SNCF, interrogé par Le Figaro , le 15 février dernier. «Nous allons radier 24 rames vieillissantes à un seul niveau pour les remplacer par quinze rames à deux niveaux et donc plus capacitaires. Nous allons économiser 150 millions d’euros que nous aurions dû dépenser en les rénovant». Toujours selon nos informations, cette décision devrait être entérinée demain, jeudi 23 février.

 

 

::: POLITIQUE

LE POINT – 22/02/2017

À Londres, Macron cherche à séduire les expatriés

 

Emmanuel Macron a affirmé que son programme allait contribuer au succès de la France « dans ce nouveau monde » qui implique le Brexit.

Le candidat d’En marche ! à la présidentielle exhorte les Français vivant outre-Manche à venir entreprendre en France. Il avait rencontré avant Theresa May.

Emmanuel Macron en mission séduction. Mardi 21 février, le candidat d’En marche ! à la présidentielle s’exprimait lors d’un meeting à Londres devant plusieurs milliers de personnes. Il a exhorté les Français résidant outre-Manche à venir entreprendre en France. Son ambition : « Retrouver une culture du succès ». Le candidat tenait un meeting en fin de journée dans l’imposant Central Hall Westminster, une salle d’architecture baroque située près du Parlement britannique.

Acclamé à son arrivée, Emmanuel Macron a exprimé devant plus de 2 000 personnes sa volonté de « convaincre » certains des 300 000 Français vivant au Royaume-Uni, dont une majorité à Londres, de « revenir entreprendre, faire en France, innover, chercher, enseigner ». « Je veux que l’on soit un pays où l’on peut faire tout cela », a-t-il dit. En France, « on n’a pas le droit d’échouer, mais pas le droit de réussir trop bien », a-t-il poursuivi, devant un public comptant des entrepreneurs et de nombreux employés de la finance.

« Il faut aimer le succès », ou alors les Français vont « le chercher ailleurs », a-t-il regretté, déplorant la « peur de l’échec » propre, selon lui, à la France. Taclant à plusieurs reprises le candidat LR François Fillon, Emmanuel Macron a évoqué « l’argent qu'[il] a [lui-même] gagné » avant de se lancer en politique. « Je vous rassure, c’est moi qui l’ai gagné. J’avais un travail, ça semble affreux… » a-t-il ironisé. Dans la salle figuraient notamment le footballeur Yohan Cabaye et le député du Parti libéral-démocrate (centre) Nick Clegg, ancien vice-Premier ministre.

Vers un Brexit juste

Selon deux sondages publiés mardi, Emmanuel Macron arrive soit en deuxième position des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, ex æquo avec François Fillon, soit troisième derrière ce dernier. Le candidat d’En marche ! a rencontré en début d’après-midi Theresa May au 10, Downing Street, pour évoquer notamment la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

À l’issue de l’entretien, il a affirmé en anglais avoir exprimé à Theresa May sa « volonté d’aboutir à un Brexit juste », tout « en protégeant les intérêts des Français et des Européens ». « Nous avons parlé de lutte contre le terrorisme, de défense, qui sont des sujets très structurants pour notre pays », a ajouté en français Emmanuel Macron, premier candidat à la présidentielle française reçu par Theresa May.

Un porte-parole de Downing Street a expliqué que cette rencontre avait été organisée à la demande d’Emmanuel Macron et qu’il n’était pas inhabituel qu’un dirigeant britannique reçoive un candidat français, citant Nicolas Sarkozy reçu par Tony Blair en 2007.

« Je veux les banques »

Emmanuel Macron a affirmé que son programme, qu’il n’a pas encore publié, allait contribuer au succès de la France « dans ce nouveau monde » qui implique le Brexit. « Dans mon programme, vous aurez une série d’initiatives pour attirer les gens de talent dans la recherche, et dans de nombreux autres domaines », a-t-il dit, repassant à l’anglais. « Je veux les banques, les talents, les chercheurs, etc. » a-t-il ajouté, laissant présager de son discours très ciblé sur les entrepreneurs.

« Cela fera partie de mon programme de les attirer », en particulier ceux qui sont actuellement au Royaume-Uni, a-t-il insisté, dans un appel du pied à la communauté française. « Je veux les convaincre que la France change […] qu’ils auront l’opportunité de revenir en France dans les prochaines années et d’y rencontrer le succès. » Interrogé sur un possible rapprochement avec le président du MoDem François Bayrou, il a dit ne pas vouloir répondre « à des questions de politique française ».

François Bayrou doit faire une déclaration à la presse mercredi après-midi et les spéculations vont bon train sur ce qu’il pourrait annoncer : nouvelle candidature à la présidentielle ou soutien à un candidat en lice. Gérard Collomb, maire PS de Lyon et proche d’Emmanuel Macron, a dit mardi espérer le soutien de M. Bayrou à son candidat pour éviter « le risque » d’une victoire de Marine Le Pen.

 

BFM – 21/02/2017

Sécurité sociale: Macron et Fillon livrent leurs pistes d’économies

Cinq candidats à l’élection présidentielle ont défilé ce mardi 21 février au Palais Brogniart pour présenter leur programme en matière de santé. Emmanuel Macron et François Fillon ont présenté des pistes d’économies pour la Sécu, Benoît Hamon a évoqué une réforme du mode de financement des hôpitaux.

Les prétendants à l’Élysée ont passé leur grand oral sur la santé ce mardi 21 février. Les candidats à la présidentielle se sont ainsi succédé au Palais Brongniart pour exposer leurs mesures lors de cet événement organisé par la Mutualité française. L’occasion, pour certains, de livrer quelques pistes d’économies. Voici ce qu’il fallait retenir des interventions d’Emmanuel Macron, François Fillon et Benoît Hamon.

Macron veut investir 5 milliards dans les hôpitaux 

Premier à ouvrir le bal, le candidat d’En Marche! a annoncé lors qu’il comptait « améliorer l’organisation de l’hôpital « en le décloisonnant ». Il propose pour cela « de plafonner à 50% » la tarification à l’activité des hôpitaux (T2A), de « renforcer l’autonomie des hôpitaux » ou encore « d’élargir » les groupements hospitaliers de territoire pour avoir en amont une meilleure organisation de l’offre de soins.

Emmanuel Macron a également promis d’investir 5 milliards d’euros dans les hôpitaux et « dans l’innovation médicale ». Par ailleurs, l’ex-ministre de l’Économie a fixé à 2,3% l’objectif d’évolution des dépenses d’assurance-maladie sur la période 2018-2022. Cette hausse modeste nécessiterait de réaliser 15 milliards d’euros d’économies.

Pour y parvenir, Emmanuel Macron entend développer la médecine ambulatoire: « ce qui coûte cher dans le système de santé ce sont les gens qui restent » à l’hôpital, rappelle-t-il. Autre piste: le leader d’En Marche! entend également « lutter contre le gâchis » en permettant la vente de médicaments à l’unité. Par ailleurs, l’ex-ministre de l’Économie promet qu' »aucun soin utile ne serait déremboursé ».

Fillon: « pas question de toucher à l’assurance-maladie »

Le candidat de la droite et du centre était très attendu sur ce sujet après avoir été accusé de vouloir « privatiser » la Sécurité sociale cet hiver. L’ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy a ainsi abandonné la distinction entre « petit » et « gros risques ». « Il n’est pas question de toucher à l’assurance-maladie et encore moins de la privatiser ni même de baisser son taux d’intervention », a-t-il encore déclaré.

François Fillon avait déjà confié au Parisien vouloir ramener les comptes de l’assurance-maladie à l’équilibre d’ici à 2020 en réalisant « 20 milliards d’économies en cinq ans ».

Un objectif d’autant plus ambitieux que l’ex-Premier ministre promet que le niveau de prise en charge des dépenses par l’assurance-maladie « ne diminuera pas ». Il souhaite même que « pour les dépenses les plus coûteuses », les patients n’aient rien à payer de leur poche grâce à un partenariat entre la Sécurité sociale et les mutuelles. Il promet également que les lunettes pour les enfants seront prises en charge à 100%.

Pour réaliser ces 20 milliards d’euros d’économies, François Fillon mise sur « des efforts d’efficience ». « Je fais le pari que la prévention ça rapporte », a-t-il souligné. L’ex-Premier ministre compte également traquer « les soins redondants » et renforcer la lutte contre les fraudes (carte vitale, CMU, etc..).

Par ailleurs, François Fillon a évoqué « la piste » d’une modulation des carrières pour tenir compte de la pénibilité. « Par exemple, il faudrait accepter l’idée que ceux qui ont une espérance de vie plus longue travaillent plus longtemps », a-t-il expliqué. Ce qui, a-t-il reconnu, pourrait également signifier que les ouvriers, eux, pourraient avoir une carrière plus courte.

Hamon veut réformer le financement des hôpitaux

Moins disert sur les pistes d’économies, le vainqueur de la primaire de la gauche annonce toutefois qu’il veut modifier le modèle de financement de l’hôpital, basé « selon la tarification à l’activité ».

« On multiplie les actes pour obtenir un bon financement de l’hôpital. Si un certain nombre d’actes doivent continuer à être financés de cette manière, je pense qu’il faut introduire une notion de financement forfaitaire », a insisté le candidat désigné par la primaire du parti socialiste.

Benoît Hamon considère qu' »il faut augmenter la part de remboursement de la Sécurité sociale » pour les soins dentaires, d’optique et les prothèses auditives.

Vidéo : http://bfmbusiness.bfmtv.com/france/securite-sociale-macron-et-fillon-livrent-leurs-pistes-d-economies-1107347.html

 

 

L’OPINION – 22/02/2017

François Bayrou, dernière cartouche

Déjà trois fois candidat à l’élection présidentielle, le président du MoDem met fin ce mercredi au suspense sur ses intentions. Seul ou avec Emmanuel Macron, il joue son ultime va-tout

François Bayrou doit faire une déclaration ce mercredi à 16 heures 30 depuis le siège du MoDem, qui se réunissait en bureau exécutif mardi soir. Le leader centriste, qui a récemment échangé avec Emmanuel Macron, entretenait mardi encore le suspense sur son intention de se lancer ou pas dans l’élection présidentielle. Le maire de Pau sera mercredi soir l’invité du 20 heures de France 2 puis de la matinale de RTL jeudi matin. Selon l’enquête Ifop-Fiducial pour Paris-Match, iTélé et Sud-Radio publiée mardi soir, François Bayrou ne dépasse pas les 5,5 % d’intentions de vote.

Quand il décroche son téléphone mardi matin, François Bayrou a l’air serein, détendu. Le président du MoDem n’a pas vraiment le ton de celui qui s’apprête à se lancer dans la course à la présidentielle. En fait, il regarde avec amusement toutes les spéculations qui courent autour de lui. Va-t-il s’allier à Emmanuel Macron, après avoir discuté avec lui la semaine dernière, comme l’affirme Le Point ? « Intox », assure un cadre du MoDem. Va-t-il annoncer sa quatrième candidature à l’élection présidentielle, comme le présume Le Figaro ? Lui se plaît à constater l’émulation créée par un suspense savamment entretenu.

Tous les cadres du parti s’astreignent à une réserve qui empêche presque toute discussion normale avec quiconque est en dehors du secret. Drôle d’ambiance au MoDem, où tout le monde attend avec hâte que le suspense soit tranché. Depuis la salle Lecanuet, au rez-de-chaussée du QG parisien, François Bayrou fera une allocution mercredi à 16 heures 30. Un discours d’une trentaine de minutes, retransmis en direct sur les chaînes d’info en continu. « C’est une déclaration solennelle et personnelle. C’est une manière de s’adresser aux Français face caméras », explique-t-on dans son entourage.

Quatuor. Cela fait plusieurs jours que François Bayrou a pris sa décision. Après le bureau exécutif du parti mardi dernier, le maire de Pau a tranché. Rentré dans sa ville pour le week-end avant de rejoindre Paris dimanche soir, il a passé ces derniers jours auprès de sa garde rapprochée, la vice-présidente du MoDem, Marielle de Sarnez, la vice-présidente du Sénat, Jacqueline Gourault et le secrétaire général du parti, Marc Fesneau. C’est au sein de ce quatuor que les échanges à bâtons rompus ont eu lieu toute la journée de lundi pour arrêter la date précise et le format de l’annonce. « On lui a dit ce qu’on ressentait, on voit tous le trouble qui existe dans l’opinion. Aucun d’entre nous n’est rassuré par les propos des candidats à l’élection présidentielle, quels qu’ils soient », raconte l’un d’eux.

Avant l’affaire Fillon, plusieurs cadres du parti doutaient de l’opportunité d’une candidature mais le tumulte à droite a rebattu les cartes. Ils sont finalement plusieurs parmi ses proches à l’avoir encouragé à y aller. « Il a l’envie, les moyens, la carrure, le projet, les idées », plaide Yann Wehrling, président du groupe MoDem au conseil régional d’Ile-de-France. Mais François Bayrou n’a pas le potentiel électoral. Toutes les enquêtes d’opinion le créditent autour de 5 % d’intentions de vote. Et surtout, l’espace politique au centre est déjà largement occupé par Emmanuel Macron, que les sondages donnent autour de 20 %.

À entendre les cadres du parti, il semble pourtant faire peu de doutes que le candidat se lancera. Ils ont toujours un argument pour expliquer pourquoi les obstacles dans sa course vers l’Elysée n’en seront pas. Les 500 parrainages ? Le parti compte plus de 500 élus et sympathisants et autant qui ont systématiquement apporté leur soutien à François Bayrou lors des trois dernières élections présidentielles. Le financement ? « Pas un sujet non plus ». Le MoDem est propriétaire de son siège de la rue de l’Université, dans le très chic 7e arrondissement de Paris, ce qui lui offre une caution substantielle. Le laps de temps très court pour faire campagne ? « Cette campagne sera courte pour tout le monde. Les débats n’ont toujours pas commencé ! », défend un cadre du parti.

Course folle. Dans un contexte où François Fillon n’a plus le boulevard qui lui était promis au sortir de la primaire, comment imaginer que François Bayrou ne se relance pas dans cette course folle, lui qui dit toujours aimer « l’odeur de la poudre » ? Tout le laisse à penser, et pourtant. Dans une campagne présidentielle lunaire et jalonnée d’invraisemblables rebondissements, le leader centriste pourrait à son tour en provoquer un. « Cette campagne attend encore sa surprise », théorisait-il mi-janvier.

Rompre avec le scénario d’une candidature écrit d’avance ne serait-il pas se rallier au jeune et ambitieux Macron ? Les deux hommes se parlent souvent. Mais aucune discussion n’a pour le moment abouti. « Ils se sont dit ce qu’ils avaient à se dire par médias interposés », juge un proche de François Bayrou. « Macron est dans une logique “tous derrière moi”, ça n’est pas comme cela qu’on crée une majorité », repousse Yann Wehrling.

Certes, le rapprochement entre deux personnalités que tout oppose dans leurs parcours n’a rien d’évident. Mais le pragmatisme en politique pourrait les pousser à le faire. « Si on s’alliait avec Macron, on ferait sauter la banque ! », confiait mi-janvier François Bayrou. Il est vrai que le tandem aurait de quoi inquiéter François Fillon, avec qui le lien s’est rompu depuis l’affaire des soupçons d’emplois fictifs de sa famille. Les deux hommes se sont vus pour la dernière fois le 24 janvier, jour des premières révélations du Canard Enchaîné. « Je pense depuis le début que François Bayrou, en raison de son histoire notamment récente, n’a pas de compatibilité avec les électeurs de droite », jugeait la semaine dernière depuis La Réunion le candidat de la droite, visiblement peu inquiet par la potentielle candidature du centriste.

En s’alliant à Emmanuel Macron, François Bayrou pourrait lui apporter l’expérience et la solidité qui lui manque. Quand Emmanuel Macron pourrait apporter à François Bayrou l’image du renouveau, à l’heure où le courant du « dégagisme » souffle sur les partis. Seul ou à deux, la seule certitude dont dispose aujourd’hui le centriste de 65 ans, c’est qu’après trois candidatures, cette élection présidentielle sera la dernière.

Caroline Vigoureux

 

 

LES ECHOS – 22/02/2017

Sortie de l’euro : les effets désastreux du projet économique du FN

L’Institut Montaigne juge que la sortie de l’euro amputerait le PIB de 180 milliards et détruirait plus de 500.000 emplois dans l’Hexagone. L’économie française entrerait dans une ère inconnue.

C’est le pilier du programme économique de Marine Le Pen. La sortie de l’euro et le retour au franc, prônés par la candidate du Front national à l’Elysée, auraient des conséquences désastreuses sur l’activité économique dans l’Hexagone, alerte l’Institut Montaigne .

Le think tank, d’inspiration libérale, s’est penché sur le coût d’une telle mesure, qui n’a jamais été chiffrée par le parti d’extrême droite. En prenant comme hypothèse une dépréciation du taux de change de 20 % et une hausse des taux d’intérêt, il estime que le PIB de la France reculerait de 2,3 % au cours de la première année du retour au franc et serait inférieur de 9 % à long terme (une fourchette de 4 % à 13 % est avancée) par rapport au niveau qu’il aurait atteint sans cette décision.

Soit une perte d’activité de 180 milliards d’euros. Et encore, un tel scénario doit être considéré comme optimiste, prévient l’institut, qui prend pour hypothèse une non-désagrégation de la zone euro, scénario pourtant le plus probable (lire page 4). A long terme, le coût de la sortie de l’euro est évalué à « environ 7.000 euros par emploi résidant en France. L e nombre d’emplois détruits par cette mesure atteindrait plusieurs dizaines de milliers dès la première année, et pourrait largement dépasser un demi-million d’emplois détruits à long terme ».

Fuite des capitaux

Les effets d’une sortie de l’euro passeraient par différents canaux. D’abord, comme la France accuse un lourd déficit extérieur, le franc subirait une dévaluation par rapport à l’euro que le think tank estime à 15 %. « Une dépréciation de ce nouveau franc contribuerait de façon favorable à la croissance à court et moyen termes », via une relance des exportations, admettent les auteurs. Mais rapidement, nos partenaires commerciaux mettraient en place des barrières tarifaires. Deuxième canal de transmission du choc : la monnaie. « Les épargnants français pourraient souhaiter placer leurs capitaux à l’étranger afin de se protéger de la dévaluation anticipée du « nouveau franc » […]. Et les détenteurs de capitaux étrangers placés en France seraient incités à rapatrier leurs capitaux pour se prémunir d’une chute du taux de change », selon l’institut. Les taux d’intérêt grimperaient fortement et, par ricochet, le crédit se raréfierait.

« La fuite des capitaux vers l’étranger, la défiance des ménages et des entreprises vis-à-vis d’une monnaie en dépréciation et le moindre accès des banques aux financements étrangers mettraient les institutions financières en danger », alertent les auteurs. Avec un risque de panique bancaire. Il serait alors « vraisemblablement indispensable de ­contraindre la politique de change et d’instaurer un contrôle des mouvements transfrontaliers de capitaux ». Comme en Grèce entre 2011 et 2013… Parallèlement, l’inflation risquerait d’accélérer « de manière significative compte tenu de la dépréciation » du nouveau franc, ce qui affecterait le pouvoir d’achat des ménages. Bref, l’économie française serait propulsée dans un monde totalement inconnu.

« Difficultés transitoires »

Pas pour Jean Messiha, le coordinateur du projet de Marine le Pen. « Il n’y aura pas de hausse des taux très forte parce que nous allons revenir sur l’interdiction qui est aujourd’hui faite à la Banque de France de financer le déficit public. Et la remontée de l’inflation n’est pas un problème puisque nous faisons aujourd’hui face à des risques déflationnistes. Les difficultés ne seront que transitoires », assure cet énarque.

Mais changer la loi de 1973 sur le recours à la Banque de France signifierait le retour de la planche à billets, avec une envolée de l’inflation et des conséquences potentiellement encore plus fortes. En outre, « comme il n’existe pas de position consensuelle au sein de la zone euro, la sortie ne peut être concertée. Elle sera donc nécessairement violente », prévient Mathieu Plane, économiste à l’OFCE. Pour Gilles Moec, chef économiste de Bank of America Merrill Lynch, « le fonctionnement de la zone euro a certainement des défauts mais il est préférable d’améliorer l’existant que de tout casser. Car la monnaie unique a tout de même eu de gros avantages pour les Français ». Deux chiffres, parmi d’autres, le prouvent : l’écart de taux d’intérêt entre les emprunts d’Etat allemands et français s’est réduit de 1,5 point depuis la création de l’euro. Et l’inflation est passée de 4,4 % en moyenne par an entre 1981 et 1998 à 1,5 % depuis 1999.

VIDEO – Combien coûterait la sortie de l’Euro voulue par Marine Le Pen ? http://www.lesechos.fr/elections/marine-le-pen/0211812836869-sortie-de-leuro-les-effets-desastreux-du-projet-economique-du-front-national-2066884.php

 

Guillaume de Calignon

 

::: INTERNATIONAL

LE FIGARO – 22/02/2017

Brexit : le divorce imposé avec le Royaume-Uni déchire l’Irlande

INFOGRAPHIE – Dublin plaide pour un accord de sortie favorable aux Britanniques, mais se place du côté de l’UE dans les négociations. La prospérité de la République est en jeu.

Un divorce peut en cacher un autre. Si le Brexit marque la rupture entre le Royaume-Uni et l’Europe, il implique aussi un éloignement entre le pays et son voisin, l’Irlande, victime collatérale du vote des Britanniques. Les relations entre l’ancienne colonie, devenue indépendante au terme d’une guerre de sécession il y a un siècle, et la puissance britannique s’étaient normalisées au point de faire des deux pays les partenaires les plus proches au sein de l’Union européenne. Cette proximité est mise à mal par la décision britannique de quitter l’UE, vécue comme un traumatisme de l’autre côté de la mer d’Irlande. Plus grave crise pour le pays depuis son indépendance, le Brexit met en danger «à la fois notre paix et notre prospérité», déclarait le premier ministre irlandais, Enda Kenny, vendredi, lors du deuxième «sommet de dialogue civique» organisé à Dublin pour évaluer les conséquences de cette décision.

Priorité du gouvernement irlandais: obtenir un accord de commerce le plus favorable possible entre le Royaume-Uni et l’UE. «Pas question de punir Londres», plaide-t-on à Dublin. «L’Irlande et le Royaume-Uni étaient dans les faits un seul marché intérieur. Les entreprises des deux pays sont très imbriquées économiquement. La communauté d’affaires irlandaise espérait que les Britanniques resteraient dans l’Europe», explique Danny McCoy, directeur de l’Ibec, le Medef irlandais. Les craintes sur les conséquences du Brexit portent sur l’impact d’éventuels droits de douane imposés de part et d’autre. Mais aussi, à terme, sur l’avenir de la localisation des multinationales implantées en Irlande si Londres se lance vraiment, comme annoncé, dans la course au dumping fiscal, même si la situation peut à l’inverse présenter aussi des opportunités immédiates à saisir.

Libre circulation

La dépendance irlandaise à l’économie britannique s’est déjà largement atténuée. Lors de l’entrée simultanée des deux voisins dans le marché commun en 1973, le Royaume-Uni absorbait plus des deux tiers des exportations irlandaises contre environ 17% aujourd’hui. Deux fois moins que celles vers le reste de l’Union européenne. Mais cette exposition au grand voisin est plus sensible pour les PME. Selon les calculs d’économistes, la facture du Brexit pourrait s’élever entre 4 et 5 points de PIB pour l’économie irlandaise.

Dublin veut conserver sa zone de libre circulation avec le Royaume-Uni. Le rétablissement d’une frontière physique est vu comme le mal absolu. Celui-ci pourrait raviver les braises pas tout à fait éteintes de trente ans de guerre civile. «Une frontière en dur est inévitable sans un statut spécial pour l’Irlande», craint Gerry Adams, leader du parti nationaliste Sinn Féin. C’est pourquoi le gouvernement irlandais veut placer la protection des accords de paix au cœur des négociations qui vont s’engager entre Londres et Bruxelles. Parmi les particularités locales, les habitants d’Irlande du Nord, britanniques, ont aussi droit à un passeport irlandais et resteront donc citoyens européens. Autant de «circonstances exceptionnelles» que l’Irlande entend faire reconnaître.

Pour autant, Dublin a choisi son camp. Dans les négociations sur le Brexit, «nous serons d’un seul côté de la table, celui de l’UE», affirme Enda Kenny. «Le Brexit est une décision britannique, pas irlandaise ou européenne», justifie-t-il. «Nous ne serons pas les intermédiaires du gouvernement de Londres dans les discussions», ajoute le ministre des Affaires étrangères, Charlie Flanagan. Loin d’écouter les rares voix en faveur d’un «Irexit», la République entend jouer pleinement son rôle au sein d’une Europe à qui elle doit beaucoup.

Le premier ministre Kenny sur le départ

Chef du gouvernement irlandais depuis six ans, Enda Kenny pourrait annoncer sa démission ce mercredi.  Il est affaibli par un scandale de corruption dans la police, que  son gouvernement est accusé d’avoir couvert. Un lanceur d’alerte aurait été victime d’intimidation alors qu’il dénonçait le laxisme de la police avec les puissants du pays  sur leurs infractions routières. Enda Kenny, reconduit il y a un an à la tête d’un gouvernement sans majorité parlementaire, a survécu à un vote de défiance  la semaine dernière.  Mais il a annoncé qu’il accepterait la pression  de son parti Fine Gael (droite) pour céder  sa place. Deux de ses ministres sont favoris pour lui succéder.

Florentin Collomp

 

 

LE FIGARO – 22/02/2017

Le Kremlin prépare la réélection de Poutine

En 2018, le maître de la Russie l’emportera, mais il faut que son score soit haut comme la participation.

Vladimir Poutine devra être réélu en 2018 pour un quatrième mandat à la tête de la Russie avec un résultat et un niveau de participation électorale le plus élevé possible: tel est le plan sur lequel travaillent les conseillers du président russe selon le récit qu’en faisaient mardi les principaux médias du pays, dûment briefés par le Kremlin. À un an du scrutin, prévu en mars 2018, il ne fait plus guère de doute que l’intéressé briguera une nouvelle fois le fauteuil suprême, ce qui l’emmènera jusqu’en 2024, année où il fêtera ses 72 ans et vingt-quatre ans de pouvoir ininterrompu. «Il est prématuré de faire une quelconque déclaration électorale dans la mesure où l’ordre du jour est actuellement autre», a néanmoins démenti son porte-parole, Dmitri Peskov.

Signes avant-coureurs, Vladimir Poutine a congédié pas moins de cinq gouverneurs, depuis le début de l’année, dont le niveau de popularité et d’efficacité dans les régions qu’ils dirigeaient était sujet à caution: la Carélie et Novgorod au nord-ouest du pays, Riazan, au sud-est de Moscou, Perm et la Bouriatie, respectivement en Oural et en Sibérie. Ces hauts fonctionnaires ont tous été remplacés par de jeunes technocrates, semblables à ceux qui peuplent depuis l’été dernier les couloirs de l’administration présidentielle: un afflux de sang neuf destiné à compenser l’immobilisme qui prévaut au sommet du pouvoir, selon les analystes russes.

Si, en soi, la réélection de Vladimir Poutine semble assurée, le Kremlin planche dès à présent sur la mise en scène de la future victoire. «70-70» apparaît comme l’une des formules fétiches censée résumer l’enjeu, ces deux chiffres figurant respectivement le pourcentage de participation et l’ampleur du score. Or, dans le passé, jamais l’intéressé n’a pu combiner de tels résultats. Le jour venu, «les électeurs devront se bouger le c…», résume un conseiller du Kremlin, cité par le quotidien Komsomolskaïa Pravda. Quitte pour cela à modifier la loi électorale. Les citoyens absents de leur domicile le jour du scrutin, pourraient se présenter à l’improviste au bureau de vote le plus proche. Les jeunes, généralement apathiques quand il s’agit de politique, se verraient offrir l’accès à un jeu informatique après avoir glissé leur bulletin dans l’urne. À titre de plaisanterie, un haut fonctionnaire a évoqué l’idée d’une chasse aux Pokémon dans le bureau électoral.

L’ampleur de la victoire, elle, dépendra du caractère du scrutin, qui ne doit pas ressembler à une compétition mais à un référendum, poursuit le Kremlin. Le principal opposant, Alexeï Navalny, ayant été écarté pour cause de condamnation judiciaire, seuls les libéraux «historiques», tels l’inusable Grigory Yavlinsky (Iabloko), seraient autorisés à concourir. «On ne va pas créer de candidats artificiels, les électeurs ne seraient pas dupes», argumentent les conseillers de Vladimir Poutine. «Il s’agira d’un plébiscite auquel participeront formellement d’autres candidats et dont le résultat devra donner au président les coudées franches pour conduire des réformes économiques impopulaires», décrypte le politologue Igor Bounine. Notamment l’augmentation de l’âge du départ à la retraite.

Enfin, concluent les conseillers du Kremlin, ce résultat statistique devra être obtenu à l’issue d’un scrutin encore plus «transparent, honnête et légitime» qu’auparavant. Ces derniers souhaitent multiplier les caméras dans les bureaux de vote, quitte à fixer leur nombre dans la loi.

Selon Grigory Melkoniants, coprésident de l’ONG Golos, la tâche relève de la quadrature du cercle. Au final, prédit ce défenseur des droits électoraux, «on forcera les gens à voter où on les incitera avec des cadeaux ou des places de spectacle. Comme d’habitude».

Pierre Avril

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

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