LE PARISIEN – 07/03/2017
Navigo : Pécresse prépare les esprits à une nouvelle hausse des tarifs
Noisy-le-Sec, novembre 2016. Valerie Pecresse (LR) organise aujourd’hui une table ronde sur les tarifs dans les transports.
Un préambule à une nouvelle hausse ?
Comme l’année dernière, la présidente de la région et du syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), Valérie Pécresse (LR) organise ce mardi matin une « table ronde » autour du délicat sujet des financements pour les transports franciliens.
On y retrouvera le professeur Yves Crozet, auteur en 2015 d’un livre dont le message principal est que « les utilisateurs des infrastructures et des services de mobilité doivent à l’avenir contribuer plus largement à leur financement ». Seront également présents le président de la Fnaut (Fédération Nationale des Associations d’usagers des Transports) Ile-de-France, opposée au passe à tarif unique, le président de la Chambre de commerce et d’industrie, Didier King, qui préfère aussi une hausse des tarifs à une augmentation du versement transport, acquitté par les entreprises.
L’ancien vice-président chargé des transports, Pierre Serne (EELV), a pour sa part déjà prévenu : « Je n’irai pas au pseudo colloque mais vrai alibi organisé par le STIF sur la tarification. Il n’y aura aucun intervenant de l’opposition, regrette-t-il. Il s’agit en fait de préparer et « habiller » une nouvelle hausse des tarifs des transports franciliens.».
Une nouvelle hausse des tarifs, comme nous l’indiquions il y a deux semaines, semble en effet inévitable, à moins que le gouvernement concède une nouvelle rallonge budgétaire, comme il l’avait fait l’an dernier, de façon à limiter la hausse du passe à 3 €, alors que Valérie Pécresse menaçait d’en faire monter le prix de 10 à 15 €, « le seul moyen de combler le gouffre financier créé par l’adoption du passe à tarif unique » selon la présidente.
Grégory Plesse
CNEWS MATIN – 07/03/2017
Vers une nouvelle hausse du prix du Passe Navigo ?
Vers une nouvelle hausse ? Le Syndicat des transports d’Ile-de-France organise ce mardi matin une table ronde sur le financement et la tarification des transports.
En présence de la présidente de la région et du Stif, Valérie Pécresse, plusieurs experts et membres des services de transport débattront notamment de la viabilité du Passe Navigo à tarif unique. Car l’an dernier, elle estimait qu’il manquait «300 millions d’euros par an» pour financer de façon pérenne cette mesure, dont le prix d’équilibre serait «entre 80 et 85 euros par an» sans nouveau financement.
Si l’Assemblée a bien validé en novembre dernier une augmentation du versement transport des entreprises, les travaux du Grand Paris Express commencent aussi à peser dans la balance.
En fonction des conclusions de la réunion, le prix du passe devrait donc à nouveau augmenter, après le passage de 70 à 73 euros en 2016. La décision pourrait intervenir dès le prochain conseil d’administration du Stif, le 22 mars, ou d’ici à l’été, comme l’an dernier.
LE FIGARO – 07/03/2017
Deux candidats se déclarent pour le CDG Express
Lundi soir, l’État a ramassé les copies des groupements d’entreprises intéressés par la ligne ferroviaire directe entre Paris et l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.
Dernier appel pour les candidats à l’exploitation du CDG Express! C’est lundi soir que l’État a ramassé les copies des groupements d’entreprises intéressés par la ligne ferroviaire directe entre Paris et l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle dont la mise en service est prévue fin 2023.
Le français Transdev, associé à deux fonds d’investissement, Mirova et Demeter, a attendu le dernier jour pour se déclarer. «C’est une liaison importante pour nous, même si elle ne représente pas un volume très important en nombre de passagers, explique Christian Boissier, directeur de Transdev en Île-de-France. CDG Express desservira l’un des principaux aéroports d’Europe depuis la capitale qui deviendra bientôt le Grand Paris.» Transdev est déjà présent à l’aéroport Charles-de-Gaulle avec l’exploitation du CDG Val, le métro automatique qui dessert les différents terminaux. Le groupe de transport public estime qu’il y a là un filon avec un aller au prix de 24 euros. En 2016, l’aéroport a accueilli 66 millions de voyageurs.
En face de lui, Transdev trouvera un duo de poids lourds, formé par la RATP et Keolis, filiale de la SNCF, rarement alliés lors d’appels d’offres. Les deux entreprises avaient créé la surprise le 1er février en annonçant leur candidature commune. La SNCF et la RATP gèrent déjà conjointement la ligne B du RER qui relie également l’aéroport parisien.
Le ministère des Transports analysera les candidatures et remettra d’ici à l’été un cahier des charges. Le nom du vainqueur devrait être connu fin 2018. Le projet (32 kilomètres de voies dont 8 à construire ainsi qu’un tunnel) doit coûter 1,7 milliard d’euros. La société de projet constituée par SNCF Réseau et Groupe ADP est chargée de son financement.
LE PARISIEN – 07/03/2017
Paris se rêve en champion de l’innovation
Septembre 2016.
Le Paris Drone Festival avait permis de découvrir des innonvations avec notamment des engins spécialement conçus pour le travail des policiers.
L’innovation. Un mot très souvent employé qui englobe tout et son contraire. Pourtant la Ville de Paris a décidé de se muer en leadeur dans ce domaine, ces domaines pourrait-on d’ailleurs dire. En juin et juillet prochains, pas moins de six rendez-vous de grande ampleur sont programmés pour permettre aux entrepreneurs de montrer leur savoir-faire dans tous les secteurs d’activité sous le nom de Paris Tech Festival. « Devant le succès de la Fashion week ou encore du Designer’s days, nous avons demandé à tous les porteurs de projets s’ils s’imaginaient pouvoir travailler ensemble sur des thématiques générales, le but étant de fédérer autour de l’innovation », attaque Jean-Louis Missika adjoint à la Ville chargé notamment du développement économique et de l’attractivité. Et d’enchaîner : « Si aujourd’hui Paris a un taux de chômage de 7,4 %, c’est notamment dû aux bonnes performances de ce secteur de l’économie qui est de loin celui qui a la plus forte croissance. D’ailleurs, en Ile-de-France, il n’emploie pas loin de 500 000 personnes derrière le tourisme et la finance. »
Ainsi les Parisiens pourront découvrir au début de l’été six grands événements très grand public ou plus spécialises. Le coup d’envoi de ce Paris Tech Festival sera donné le 4 juin avec le Drone festival sur les Champs-Elysées. L’an passé, plus de 150 000 personnes étaient venues assister aux évolutions de ces engins qui révolutionnent la prise d’images. Futur en Seine prendra le relais du 8 au 10 juin à la Grande Halle de la Villette pour présenter des démos et prototypes notamment dans le cadre de l’intelligence artificielle. La Cité des sciences et de l’industrie servira de cadre au Maker Faire (9 au 11 juin). L’occasion de découvrir tout ce que nous pouvons faire nous-mêmes. Viva Technology se concentrera sur les start-up, le numérique et tout cet écosystème innovant à la porte de Versailles du 15 au 17 juin. Si les deux premiers jours sont exclusivement dédiés aux dirigeants et investisseurs, le grand public pourra ensuite se plonger dans cet univers high-tech. La Gaité lyrique accueillera la Fashion Tech (28 juin – 2 juillet) pour se plonger dans l’univers de la mode et de nouvelle façon de produire et consommer ces biens. La Paris Oui Share Fest à Pantin (Seine-Saint-Denis) ponctuera ces rendez-vous sur le thème de l’économie collaborative.
Nicolas Maviel
LE PARISIEN – 07/03/2017
Logement en Île-de-France : ce que dit la dernière enquête
PARIS, novembre.2016. Le rythme des constructions s’est accéléré ces dernières années. Mais toujours pas assez pour répondre aux besoins.
Un document de près de 200 pages dresse un tableau précis de l’évolution et de la situation actuelle de l’habitat à Paris et en Ile-de-France.
Le rapport final de l’édition 2017 de la grande enquête sur le logement en Ile-de-France sera présenté ce mardi à Paris. Réalisé grâce à l’exploitation des données Insee 2013 par la direction régionale de l’Insee et plusieurs organismes régionaux *, ce document de près de 200 pages dresse un tableau précis de l’évolution et de la situation actuelle de l’habitat à Paris et en Ile-de-France. Si la qualité et le confort des logements progressent, son impact grandissant sur le budget des Franciliens inquiéte. Tour d’horizon.
Des constructions en hausse mais toujours pas assez. Fin 2013, l’Ile-de-France comptabilisait 5 122 000 logements au total. Contrairement aux idées reçues, on n’a jamais autant construit que ces dernières années. Entre 2007 et 2013, et ce malgré la crise bancaire, près de 45 000 logements neufs sont sortis de terre chaque année, particulièrement en grande couronne, 8 000 de plus que les années précédentes. Pourtant, le nombre de résidences principales a connu l’une des progressions les plus faibles de ces trente dernières années. La raison ? Une hausse des destructions et restructurations dans l’ancien.
L’habitat type : un trois pièces de 60 m2. La région compte une large majorité d’appartements : 72 %, dont la moitié ont été construits entre 1949 et 1981. La surface moyenne est de 60 m2 répartie sur 3 pièces.
La fin des toilettes sur le palier. L’inconfort sanitaire a presque entièrement disparu nous dit l’enquête. L’eau, les toilettes intérieures et les installations sanitaires en général sont partie intégrante de l’immense majorité des logements franciliens. Seule 0,6 % de la population en est encore privée, soit un peu plus de 72 000 habitants.
Plus de propriétaires occupants que de locataires. Le nombre de propriétaires a pratiquement doublé en Ile-de-France depuis les années 1970. Et ces derniers restent légèrement plus nombreux que les locataires. Mais cette progression se ralentit.
Le prix d’achat moyen : cinq années de revenus. 359 100€ pour une maison, 288 700€ pour un appartement, telle est la somme moyenne dépensée par les accédants à la propriété entre 2010 et 2013. Soit l’équivalent de cinq années de revenus. Sept mois de plus que sept ans plus tôt, en 2006.
Un coût de plus en plus élevé. L’effort financier consacré au logement pèse de plus en plus lourd dans le budget des ménages franciliens. Remboursements d’emprunts ajoutés aux dépenses d’énergie, charges de copropriété et taxes foncières et d’habitation… représentent plus d’un quart des revenus des accédants à la propriété. Mais les locataires ne sont pas mieux lotis. La hausse des loyers (ils ont augmenté deux fois plus vite que l’inflation entre 2006 et 2013) et celle des charges et taxes liées à leur location représentent une part de dépenses de près d’un quart de leurs revenus dans le secteur social, près d’un tiers dans le privé.
HLM en attente. Si 70 % des sondés se disent satisfaits de leurs condiitions de logements en 2013 contre 64 % en 1988, l’insatisfaction est plus marquée chez les ménages locataires avec enfants. Et pour cause, la surpopulation reste une vraie constante en Ile-de-France. 8,4 % des ménages étaient en attente d’un logement social en 2013, contre 6,7 % dix ans plus tôt. La principale motivation de ces demandes est de bénéficier de plus d’espace.
Près d’un Francilien sur dix souffre de mal logement. Près dun million de personnes sont « logées dans des conditions très difficiles » souligne l’enquête. Un nombre impressionnant qui regroupe les occupants des logements inconfortables et surpeuplés. S’ajoutent à ces mal logés les 159 000 personnes privées de domicile personnel.
* Cette enquête et le rapport qui en découle est le fruit d’un partenariat entre la direction régionale de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), l’iAU (Institut d’aménagement et d’urbanisme) d’Ile-de-France), l’Apur (Atelier parisien d’urbanisme) et les services de la préfecture de région d’Ile-de-France.
Frédéric Choulet
LES ECHOS – 07/03/2017
Actus franciliennes
::: ENTREPRISES
L’OPINION – 07/03/2017
Opel-Vauxhall, le jackpot de PSA Peugeot-Citroën
Carlos Tavarès, patron de PSA et Marry Barra patronne de GM scellent le deal de l’année.
PSA déboursera seulement 1,3 milliard d’euros pour s’offrir les deux marques et les 11 usines de la filiale européenne de General Motors
Alors que la Peugeot 3008 a été sacrée ce lundi voiture européenne de l’année, PSA a sans doute annoncé ce même jour le deal automobile de l’année en mettant la main sur l’ensemble des activités européennes de General Motors (1,15 million de véhicules par an) pour 1,8 milliard d’euros, dont seulement 1,1 milliard en cash.
Les apparences sont parfois trompeuses. Alors que la division européenne de General Motors a encore perdu 230 millions d’euros en 2016, portant son déficit cumulé à 15 milliards en 16 ans, la dernière acquisition de PSA peut sembler risquée. En fait le patron du groupe français, Carlos Tavarès, a su mettre tous les atouts de son côté pour faire de cette opération un succès et une bonne affaire. Globalement la transaction se monte à 2,2 milliards d’euros mais le vendeur devra passer une provision de l’ordre de 4 milliards dans ses comptes, preuve que GM a plutôt consenti un prix d’ami. En outre 40 % du prix affiché concerne la banque de GM en Europe qui finance les ventes d’automobiles Opel et Vauxhall dans 11 pays. Valant 1,2 milliard d’euros elle est cédée par l’Américain pour 900 millions. Et PSA n’en reprend que la moitié, les 50 % restant étant acquis par BNP Paribas qui veut se renforcer dans le crédit à la consommation.
Le prix payé à General Motors est aussi modeste au regard des actifs de la division automobile. Ce gros morceau qui comprend les deux marques Opel et Vauxhall ne coûtera que 1,3 milliard d’euros à PSA dont la moitié seulement en cash et le solde en bons de souscription attribués à GM pour qu’il puisse profiter du développement futur du nouveau numéro deux européen. Or compte tenu de la capitalisation boursière de PSA qui a atteint ce lundi son plus haut niveau depuis cinq ans (16 milliards d’euros), le groupe américain ne détiendra, au mieux, à terme que 4 % du français, soit une dilution infime pour les actionnaires, à commencer par les trois principaux, la famille Peugeot, l’Etat et le chinois DongFeng dont les participations actuelles de 13,7 %, chacun, resteront supérieures à 13 %.
Pour cette somme, PSA met la main sur onze usines en Europe (6 de montage, 5 de production de pièces) un centre d’ingénierie, une capacité de production de plus de 1,5 million de véhicules par an et un réseau de 1 800 concessionnaires ayant vendu 1,15 million de voitures en 2016, générant 17,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Conscient de la qualité de l’outil de travail, même s’il est actuellement surdimensionné, le patron du groupe français a d’ailleurs affirmé ce lundi qu’il ne serait pas nécessaire de fermer d’usines tant qu’elles respecteront leurs objectifs de productivité : « Nous sommes confiants dans l’accélération significative du redressement d’Opel/Vauxhall avec notre soutien, tout en respectant les engagements pris par GM envers les salariés », a précisé Carlos Tavarès. La corbeille comprend en outre le nouveau véhicule électrique très prometteur Opel Ampera e (mis au point aux Etats-Unis), promis à une belle carrière grâce à ses 400 kilomètres d’autonomie.
Amortir les coûts. Tablant avant tout sur l’effet de taille de l’opération qui accroît d’un tiers le volume de ventes de PSA (de 3,15 à 4,3 millions de véhicules par an), le président du directoire affirme : « La transaction permettra de réaliser d’importantes économies d’échelle et de dégager des synergies dans le domaine des achats, de la production et de la recherche & développement. » Elles devraient se chiffrer à 1,7 milliard d’euros par an d’ici 2026, dont 1,1 milliard dès 2020. Un montant à rapprocher des 3,2 milliards de résultat opérationnel (6 % de marge) dégagés par PSA en 2016. Comptant aussi sur les partenariats conclus naguère avec GM, PSA attend qu’Opel/Vauxhall atteigne une marge opérationnelle de 2 % en 2020 et 6 % d’ici 2026.
Ces éléments sont indispensables pour faire face à l’explosion des budgets de recherche et à l’adoption de normes réglementaires de plus en plus strictes qui impliquent de pouvoir amortir les coûts sur des séries de plus en plus grandes. Ce qui a conduit les principaux constructeurs mondiaux (Volkswagen, Toyota, GM, Renault-Nissan) à constituer des ensembles tutoyant les 9 ou 10 millions de véhicules vendus chaque année. Si PSA en sera encore loin, l’arrivée d’Opel/Vauxhall le rapprochera de cet objectif dans des conditions très favorables. En effet, au-delà du rachat stricto sensu, le propriétaire de Peugeot et Citroën a obtenu de GM un accord très accommodant sur les engagements de retraite concernant les salariés des usines allemandes et britanniques. L’américain prendra à sa charge les 9,5 milliards de dollars correspondant aux pensions à verser aux retraités actuels d’Opel et Vauxhall.
N’ayant pas eu besoin de casser sa tirelire, Carlos Tavarès pourra envisager une étape ultérieure de consolidation lorsqu’il aura digéré son acquisition pour atteindre enfin la taille critique.
LE PARISIEN – 07/03/2017
La SNCF enterre les trains iDTGV
La fin des trains iDTGV va se faire en deux temps.
Ils cesseront d’abord de circuler sur la ligne sud-ouest à partir du début du mois de juillet avant de disparaître de la ligne sud-est à la mi-décembre.
Exclusif. Cette filiale de la SNCF va arrêter son activité de transporteur à la fin de l’année.
IDTGV, c’est bientôt fini. Selon nos informations, confirmées par la SNCF, cette filiale de la compagnie ferroviaire va arrêter son activité de transporteur à la fin de l’année. Un choix qui vise à rendre plus lisible l’offre TGV. «Entre le TGV classique et le TGV low-cost Ouigo, ce produit n’était pas très clairement identifié par nos clients», justifie Antoine de Rocquigny directeur finances, stratégie et juridique chez Voyages SNCF.
La fin des trains iDTGV va se faire en deux temps. Ils cesseront d’abord de circuler sur la ligne sud-ouest à partir du début du mois de juillet avant de disparaître de la ligne sud-est à la mi-décembre. Quelles conséquences pour les clients ? «Aucunes, assure Antoine de Rocquigny. Le nombre de trains, les fréquences, les petits prix, tout sera transféré chez TGV. Le client ne percevra aucune différence, si ce n’est qu’il ne montera plus dans un TGV estampillé iDTGV.»
Ils desservent une cinquantaine de destinations du Sud-Ouest et du Sud-Est
Créée en 2004, la filiale vend des billets uniquement sur Internet et à destination de villes essentiellement touristiques implantées en bord de mer et à la montagne, soit une cinquantaine de destinations du Sud-Ouest et du Sud-Est. Au final, une trentaine d’iDTGV circulent au quotidien, soit 4 % de l’offre totale de TGV qui atteint 750 trains par jours. IDTGV a souvent été présenté comme la boîte à idées de la SNCF, sorte de laboratoire où étaient testées les futures offres commerciales. Ainsi, avant le lancement en janvier de la carte jeune illimitée (TGV Max), iDTGV avait expérimenté une carte illimitée sur son réseau (iDTGVMax).
Même chose pour l’accueil embarquement. Depuis sa création, le contrôle des billets iDTGV se fait à quai et non à bord des trains. Un mode de fonctionnement que la SNCF est en train d’étendre sur son réseau de lignes à grande vitesse avec l’installation de portiques sur les quais. « Tout iDTGV ne disparaît pas, tempère Antoine de Rocquigny. Le volet innovation se poursuit mais pour profiter à l’ensemble de l’offre TGV. »
Les 70 salariés avertis le 1er mars
Quel avenir pour les 70 salariés qui ont été avertis de la nouvelle le 1er mars ? La moitié devrait rester pour continuer son travail d’innovation. L’autre partie devrait être reclassée dans le groupe. «Il n’y aura, bien entendu, aucun licenciement sec, prévient Antoine de Rocquigny. Mais si certains souhaitent partir, on verra quelles mesures d’accompagnements on peut mettre en place.»
Cette annonce a fait l’effet d’un coup de massue chez ces salariés. «On ne s’y attendait pas, confie l’un d’eux, qui souhaite garder l’anonymat. Nous avons fait une année 2016 record avec un chiffre d’affaires de 236 M€ soit 1,8 M€ de plus que ce qui avait été fixé comme objectif par le groupe. On va nous proposer un reclassement chez SNCF. Mais ce n’est pas forcément ce que l’on souhaite. IDTGV est une petite structure où on est capables d’aller très vite pour mettre une idée en pratique. SNCF, c’est plus lourd et plus compliqué. Cette nouvelle est dure à encaisser».
Vincent Vérier
LE MONDE – 07/03/2017
Compromis en vue pour la reprise des chantiers de Saint-Nazaire
L’Italie prendrait la majorité du capital, mais de façon partagée entre Fincantieri et de ses alliés
Encalminé depuis plusieurs semaines pour des raisons politiques, le changement de propriétaire des derniers grands chantiers navals français, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), semble en voie de se débloquer.
Un compromis se dessine pour que ce site historique passe comme prévu sous contrôle italien, mais sans que le repreneur désigné, le leader européen Fincantieri, dispose à lui seul de la majorité du capital. D’abord très réticents, les dirigeants italiens ont récemment accepté d’étudier ce compromis proposé par la France. Depuis peu, les discussions s’accélèrent. L’affaire doit aller vite : « François Hollande tient à boucler avant la fin de son mandat ce dossier très sensible », indique un proche.
Selon le schéma envisagé, Fincantieri se contenterait d’une majorité relative, de l’ordre de 45 % à 49 %. L’Italie aurait néanmoins le contrôle, grâce à la présence d’un ou de plusieurs partenaires de Fincantieri qui prendraient autour de 10 %. Le reste des titres pourrait se partager entre l’Etat français, qui conserverait ses 33 % actuels, et le groupe militaire public DCNS, qui obtiendrait 10 % ou un peu plus. Le capital des chantiers serait ainsi scindé entre un bloc italien majoritaire et un bloc français minoritaire, mais sans qu’aucun actionnaire ait plus de 50 %. Pour Paris, il s’agit de diviser le capital pour empêcher Fincantieri de régner de façon absolue.
Menace
Cette version industrielle de la fameuse « synthèse » chère à François Hollande est loin, toutefois, de susciter l’unanimité. « Que le bloc italien soit réparti entre deux mains n’y change rien, peste le banquier d’affaires Philippe Villin, qui cherche à faire émerger une autre solution. Donner le contrôle d’une telle entreprise aux Italiens est inacceptable à deux mois de l’alternance ! »
Dans l’immédiat, une première étape est attendue ces prochains jours : la signature à Séoul, en Corée, des accords définitifs pour la reprise de STX France, la filiale du conglomérat sud-coréen actuel propriétaire du site de Saint-Nazaire.
Le 3 janvier, le tribunal de commerce du district central de Séoul, chargé de gérer la faillite du groupe STX, avait retenu la seule offre déposée pour les actifs français, celle du constructeur italien de navires Fincantieri. Deux mois plus tard, celui-ci s’apprête à transférer les fonds (moins de 80 millions d’euros, selon des sources concordantes) et à devenir officiellement propriétaire des 67 % de STX France mis aux enchères.
« Cette signature constitue un jalon important », analyse un des protagonistes du dossier. D’une part, elle doit mettre fin aux supputations sur l’éventuel lancement d’un nouvel appel d’offres en Corée pour vendre les chantiers de STX. D’autre part, elle enclenche un compte à rebours : à compter de la signature, l’Etat français disposera de deux mois pour faire jouer s’il le veut son droit de préemption sur les 67 % en jeu.
Contrairement à ce que réclament certains syndicats comme Force ouvrière, le gouvernement ne souhaite pas nationaliser Saint-Nazaire. Mais Christophe Sirugue, le secrétaire d’Etat à l’industrie, n’a jamais exclu d’utiliser ce droit de préemption de façon transitoire, pour bloquer un projet qui ne conviendrait pas à la France et préparer une solution alternative. « On peut faire jouer ce droit », répète-t-on à Bercy. Cette menace permet à l’Etat de peser dans les discussions, pour forcer Fincantieri à rétrocéder une partie des actions qu’il aura bientôt en mains.
Crainte d’une fuite des compétences françaises
L’acquisition pure et simple des chantiers français par leur principal rival a, en effet, du mal à passer dans l’Hexagone. Au fil des semaines, de nombreuses critiques contre le projet ont été émises par les syndicats et des élus locaux, et reprises par le gouvernement français. Aujourd’hui, celui-ci refuse que Fincantieri devienne seul maître à bord des chantiers de Saint-Nazaire, où travaillent plus de 7 000 salariés et sous-traitants.
L’Etat craint une fuite des compétences françaises à l’étranger. En particulier en Chine. Fincantieri a créé en juin 2016 une coentreprise avec China State Shipbuilding Corporation, une société contrôlée par Pékin, afin de construire sur place de grands navires de croisière. Le duo a remporté le 22 février un premier contrat auprès de l’anglo-saxon Carnival, la maison mère de Costa, pour deux à six paquebots. Avec cette alliance et l’absorption de STX France, les Chinois risquent-ils de siphonner le précieux savoir-faire français ?
Le gouvernement redoute, par ailleurs, que Fincantieri privilégie ses chantiers italiens, et ne délaisse Saint-Nazaire lors du prochain bas de cycle. « Au creux de la vague, les Italiens risquent de supprimer des emplois en priorité ici », s’alarme Nathalie Durand-Prinborgne, de FO.
Fincantieri a bien tenté d’apaiser ces craintes, et de vanter les mérites de son projet : la constitution d’un « Airbus naval », un champion européen. L’Etat italien, son actionnaire majoritaire, est aussi monté au créneau, jugeant impossible que Paris stoppe une telle acquisition alors que plusieurs transactions sont engagées en sens inverse, notamment l’achat de Luxottica par Essilor.
Mais après les déclarations très fermes, « les positions s’arrondissent », commente un proche du dossier. Le temps de la diplomatie est arrivé.
::: SOCIAL
LE PARISIEN – 07/03/2017
Journée d’action : perturbations à craindre dans les hôpitaux, la Poste et les aéroports…
Plusieurs secteurs de la fonction publique se mobilisent.
Des perturbations peuvent intervenir dans les hôpitaux, la Poste, la collecte des déchets, dans les aéroports,…
Plusieurs secteurs des services publics se mobilisent. Des perturbations peuvent intervenir dans les hôpitaux, les aéroports, la Poste…
Infirmiers, aides-soignants, assistantes sociales, contrôleurs aériens, agents municipaux,… De nombreux secteurs du service public se mobilisent pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et la défense des services publics. A Paris, une manifestation nationale est prévue à partir de 13 heures place Denfert-Rochereau (14e) et doit rejoindre les Invalides (7e). Des rassemblements sont également annoncés dans une quarantaine de villes.
Le personnel hospitalier à cran
Les hospitaliers et autres employés des établissements privés et publics des secteurs de la santé et du social sont une nouvelle fois appelés à la grève par une intersyndicale FO-CGT et SUD ainsi que 16 syndicats et associations d’infirmiers salariés et libéraux.
En raison du principe de la continuité des soins, les hôpitaux ne devraient pas trop être perturbés. Les agents dénoncent le «manque de personnel et de moyens», «l’épuisement professionnel», la course «à la rentabilité»,… «Notre plus grande souffrance c’est de ne pas pouvoir prodiguer des soins de qualité», déplore Nathalie Depoire, présidente de la CNI (Coordination nationale infirmière).
Au-delà des revendications des infirmiers, l’intersyndicale réclame «l’abandon» des groupements hospitaliers de territoire (GHT), du plan triennal d’économies de «3,5 milliards»d’euros ou encore «l’arrêt des fermetures de lits.» Elle fustige également la remise en cause des 35 heures alors que «les comptes épargne-temps explosent.»
Face à la colère du secteur et après le suicide d’au moins cinq infirmiers l’été dernier, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait dévoilé début décembre un plan pour l’amélioration de la qualité de vie au travail des hospitaliers.
Des avions au sol
Les contrôleurs aériens poursuivent leur mouvement de grève engagé, hier. Une action qui coïncide avec un appel à la grève lancé à Air France par plusieurs syndicats au sol afin de peser sur les négociations salariales qui s’ouvrent ce mardi. Un rassemblement est prévu aux alentours de 9 heures à proximité du siège de la compagnie à Roissy.
Le programme de vols sera, comme pour les autres compagnies, uniquement affecté par la grève des contrôleurs aériens. Lundi, 5% des vols en moyenne sur l’ensemble du territoire ont été perturbés selon la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Cependant, cela peut vraiment varier selon les régions. Lundi plus d’un quart des vols programmés dans l’ouest de la France ont été annulés,
Les déchets restent sur le trottoir
La collecte des déchets pourrait être perturbée dans plusieurs villes notamment à Paris. Un mouvement unitaire est prévu dans le secteur de l’énergie pour «la revalorisation des salaires» et contre «la casse des industries électriques et gazières» qui regroupent quelque 150 000 salariés.
Contre la dématérialisation à Pôle emploi
La grève à Pôle emploi va se poursuivre ce mardi. Les syndicats FO,SNU-FSU, CGT et SUD, dénoncent la «dématérialisation à outrance.» Lundi, cette grève a été suivie par 13,36% des personnels.
Des cantines au régime sec
Des perturbations dans les écoles publiques sont à prévoir dans le cadre d’un mouvement de grève des agents municipaux au niveau national. L’accueil périscolaire notamment dans les cantines risque de se faire ressentir. Des écoles ont demandé à des parents de fournir un pique-nique à leurs enfants. D’autres ne serviront que des repas froids.
Distribution de courrier au ralenti
La CGT appelle le personnel des Pic (plate-forme industrielle courrier) à se mettre en grève. Le syndicat a déposé un préavis de grève national pour faire remonter les griefs du personnel: l’emploi, le remplacement du personnel absent, l’ouverture de négociations sur la pénibilité, la revalorisation des salaires… Des rassemblements sont prévus dans toute la France.
::: POLITIQUE
LE FIGARO – 07/03/2017
L’opération séduction des PME de Fillon, Le Pen et Macron
Les candidats à la présidentielle ont été auditionnés ce lundi par les petits patrons.
Parce que les PME constituent «98,5 % du tissu économique français», selon François Asselin, le président de la CPME, l’organisation patronale avait invité lundi matin les principaux candidats à la présidentielle à s’exprimer devant un parterre de petits patrons. Visiblement, le sujet n’intéressait pas trop à… gauche. «Jean-Luc Mélenchon n’a jamais répondu à l’invitation, tandis que Benoît Hamon nous a baladés pour finalement ne pas venir», rapporte Jean-Eudes du Mesnil, le secrétaire général de l’organisation dédiée aux PME. En revanche, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, François Fillon et Nicolas Dupont-Aignan ont répondu présent.
Sans conteste, François Fillon a gagné à l’applaudimètre: troisième à passer, il a été accueilli par des chefs d’entreprise souvent debout. Une quasi-standing ovation… À l’aise, le candidat de la droite et du centre n’a pas hésité à plaisanter avec la salle. «J’ai dit à La Réunion que je ne toucherai pas aux niches fiscales sur l’outre-mer. Je vais essayer de m’arrêter de voyager!», a-t-il lancé pour détendre l’atmosphère. Surtout, François Fillon s’est posé en homme de rupture avec les politiques passées. «Il faut changer de logiciel, libérer le travail, arrêter de surcharger les entreprises», a-t-il insisté. Dressant le tableau d’un pays plombé par le chômage et la dette publique, il a redit l’urgence de réformes pour que «la France devienne en dix ans la première puissance économique d’Europe».
Avantage Fillon
Un ton dramatique, direct – «oui, il faut casser la baraque», a-t-il conclu – qui a plu à beaucoup. «Fillon n’est pas complètement un homme du système, il a un côté provincial qui est sympathique. Macron, lui, a un côté technocratique, banquier, parisien», confie un chef d’entreprise spécialisé dans le financement. Dans son affrontement avec l’ex-ministre de l’Économie, l’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy a surtout l’avantage de l’expérience, selon les patrons de PME. «On privilégie les personnes qui ont exercé», souligne le dirigeant d’une entreprise de transport de presse.
Un écueil qu’Emmanuel Macron, reçu juste avant François Fillon, a probablement perçu, à en croire le nombre de fois où il a répété la formule «quand j’étais ministre de l’Économie». Le candidat d’En marche! a maintenu son positionnement un peu plus à gauche socialement. Il a ainsi défendu la nécessité de lutter contre les discriminations de tous types. Un argumentaire a priori à rebrousse-poil pour des patrons de PME mais qui a aussi séduit. «Emmanuel Macron a des réponses à la fois pragmatiques et sophistiquées. C’est lui qui a le plus de potentiel de mettre en œuvre ses mesures. Fillon, lui, va mettre beaucoup de monde dans la rue!», estime un patron de PME.
Mais ces quelques différences de styles et de ton ne parviennent pas à masquer les nombreuses convergences des projets Fillon et Macron sur les entreprises. Tous les deux veulent transformer le CICE (crédit impôt compétitivité emploi) en baisse de cotisations sociales, ramener le taux d’impôt sur les sociétés de 33,3 % à 25 %, abaisser la taxation du capital avec une taxe unique à 30 %. Autres points communs? Le plafonnement des indemnités prud’homales et la création d’une instance unique de représentation du personnel dans les entreprises.
Dans d’autres domaines, la différence tient aux curseurs. Alors que François Fillon veut supprimer l’ISF, Emmanuel Macron souhaite le maintenir, mais uniquement sur la partie immobilière, afin «qu’on ne taxe plus le financement de l’économie». L’ex-premier ministre veut faire «sauter le verrou des 35 heures», notamment via des accords d’entreprises et de branches, tandis que le candidat d’En marche! parle d’adaptations, en misant lui aussi sur la négociation. Quand il dit vouloir «suspendre le compte pénibilité», François Fillon souhaite y mettre fin. L’ampleur et le ciblage des baisses de charges supplémentaires varient aussi en fonction des candidats. Les vraies différences portent en fait sur les retraites – François Fillon voulant un report de l’âge légal de départ, pas Emmanuel Macron – et sur l’assurance-chômage, que le candidat d’En marche! veut nationaliser et ouvrir aux chefs d’entreprise et aux indépendants.
Craintes sur l’euro
Mais dans le fond, leur philosophie est celle de l’acception de la mondialisation, de l’adhésion à l’Europe et donc de la nécessaire adaptation de la France, qui passe par un redressement de sa compétitivité. Un postulat que récuse Marine Le Pen, la première par ordre chronologique à passer son grand oral devant les petits patrons. Pour la candidate FN, les malheurs de l’économie française sont dus à l’euro, à Bruxelles et au libre-échange. Il faut donc sortir de la monnaie unique et mettre en place un «protectionnisme intelligent». Des points évoqués en fin de discours – le début étant axé sur des thèmes consensuels des baisses d’impôts et normes – qu’elle a développés avec fougue face aux questions de la salle. «Il faut sortir de cette stratégie de la peur», a-t-elle martelé. «Ce n’est pas comme cela que cela fonctionne!», a-t-elle même répliqué à François Asselin, inquiet de représailles d’autres pays contre la taxe de 3 % sur les importations du programme FN.
Pas question non plus d’évoquer les 35 heures ou le laisser-aller des comptes publics comme cause des difficultés françaises, comme l’a fait le président de la CPME. «Peut-on rompre avec les flagellations en toutes circonstances?», s’est écriée Marine Le Pen. Qui a justifié de la même façon le retour à la retraite à 60 ans: «J’en ai soupé qu’on demande des sacrifices aux Français, avant même de faire des économies évidentes», notamment sur l’immigration.
Les candidats présents, qui ont tous été applaudis, ont en tout cas multiplié les promesses pour les PME. Reste à savoir s’ils les tiendront.
LE FIGARO – 07/03/2017
Présidentielle: ce que propose la CPME
Comme à chaque élection présidentielle, la CPME a rendu public un cahier de doléances très précis. Une vraie liste à la Prévert de «89 propositions de nature à créer un environnement favorable aux entreprises et à ceux qui prennent le risque d’entreprendre», selon son président, François Asselin.
- Encourager la prise de risques et non la sanctionner
Cette partie regroupe 40 propositions, notamment pour «mettre en place un mode de taxation spécifique pour l’entrepreneur», en modifiant par exemple les modalités de calcul et de paiement des cotisations RSI, ou en limitant l’assujettissement à charges sociales et fiscales.
L’organisation demande aussi que l’on «favorise les reprises et transmissions d’entreprises» (en limitant strictement le droit d’information préalable aux salariés en cas de cession), que l’on fasse «de la fiscalité un levier de développement» à destination des TPE (via la réduction du taux d’IS, la création d’un crédit d’impôt production…) et que l’on prenne «mieux en compte la réalité des petites entreprises» (correspondant PME dans chaque ministère, réduction du nombre de canaux de production de la réglementation, déclenchement automatique des pénalités en cas de retard de paiement…).
La CPME exige enfin que l’on «réadapte le Code du travail à l’emploi dans les PME».
Elle suggère que soit réduit de deux ans à six mois le délai de contestation d’un licenciement pour motif personnel, que la création du premier emploi salarié soit exonérée de charges patronales, l’allongement de la durée maximale des CDD à 30 mois en permettant trois renouvellements ou la création d’un «contrat de croissance» où le fait de ne pas atteindre des objectifs prédéfinis vaudrait licenciement automatique.
- Agir pour un environnement favorable au développement des PME
Stabilité et concurrence équitable, la CPME ne change pas d’objectif. «Qu’on cesse de changer sans arrêt les règles applicables aux PME», répète François Asselin qui demande qu’on «simplifie et clarifie les règles sociales» (transformation du CICE en baisse de charges, suppression du compte pénibilité…) ou qu’on «rende supportable la fiscalité locale», via un plafond. Le patron veut aussi protéger les PME tricolores en assurant leur «compétitivité dans le marché européen» (étude d’impact ciblée PME pour toute nouvelle norme européenne, pas de surtransposition, lutte contre la fraude au détachement, assiette commune et consolidée pour l’IS en Europe…).
- Accélérer l’innovation et favoriser un développement responsable des start-up
La CPME fait 17 propositions pour «passer du principe de précaution au principe d’innovation» ou «mieux intégrer les jeunes dans l’entreprise». Cela va des études d’impact PME obligatoires au chéquier numérique TPE en passant par des réformes du bac professionnel et de l’apprentissage.
- Engager un dialogue social serein et non contraint
La CPME veut adapter les règles de la négociation aux TPE, notamment en autorisant les accords avec les instances de représentation du personnel ou validés par référendum en l’absence de syndicats. Elle demande aussi un relèvement des seuils sociaux et la fusion des principales instances représentatives du personnel, tout en ouvrant de nouveaux champs de négociation sociale, comme sur la durée minimale des contrats à temps partiel ou sur «une sortie ordonnée des 35 heures».
LE FIGARO – 07/03/2017
Fillon impose sa candidature à la droite
VIDÉO – Après le retrait définitif d’Alain Juppé, qui met fin à l’hypothèse d’un «plan B», le comité politique des Républicains a renouvelé lundi soir à l’unanimité sa confiance à François Fillon.
C’est un tournant, un de plus, dans la campagne de François Fillon. Nicolas Sarkozy estime désormais qu’il a les moyens de se maintenir. «Vendredi, quand il a eu Fillon au téléphone, il a été très dur. Il pensait que sa candidature n’était plus tenable et il le lui a dit», rappelle un très proche de l’ancien chef de l’État, confirmant les informations du Figaro. Le week-end l’a fait changer d’avis. «Nicolas a trouvé que les deux séquences, le Trocadéro et le JT de France 2, ont été objectivement réussies, poursuit ce membre du premier cercle sarkozyste. Il estime que ce sera difficile, très difficile même, notamment à cause de la défection des centristes, mais que c’est à Fillon et à lui seul d’apprécier s’il est en situation de gagner ou pas.» Dimanche, en faisant son footing, l’ex-président a croisé des passants qui lui ont dit: «Il faut que Fillon tienne bon!» «Ça l’a marqué», s’amuse l’un de ses interlocuteurs habituels.
Nicolas Sarkozy a eu Alain Juppé au téléphone à deux reprises. Dimanche soir, le maire de Bordeaux l’a prévenu qu’il allait enterrer définitivement l’hypothèse de sa candidature. Les deux hommes se sont à nouveau parlé lundi, après la déclaration d’Alain Juppé à la presse. Entre-temps, Nicolas Sarkozy a réuni le noyau dur de ses fidèles rue de Miromesnil. Parmi les présents: Brice Hortefeux, François Baroin, Christian Estrosi, Christian Jacob, Laurent Wauquiez, Luc Chatel et Éric Ciotti. «Il y avait presque autant de positions que de participants, raconte un témoin de la discussion. Hortefeux cherche toujours à débrancher Fillon. Baroin est convaincu que Fillon sera candidat jusqu’au bout et vise Matignon en cas de victoire, Wauquiez joue Fillon pour récupérer la tête des Républicains, mais Estrosi, lui, voit Baroin à l’Élysée. Jacob soutient Fillon par légitimisme et parce qu’il ne voit pas comment un autre candidat pourrait s’imposer, et Chatel comme Ciotti font sa campagne en croyant qu’il a encore une chance de gagner.»
«Je sens depuis samedi une espèce de sursaut de mobilisation de notre électorat», a confirmé au Figaro Éric Ciotti, en se disant «surpris par la quantité de messages de soutien au candidat» qu’il reçoit. «Il a eu droit à un très bon accueil à la CGPME, le syndicat des petits patrons, bref la rivière retrouve son cours», se réjouit le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes.
Christian Jacob a été mandaté par les sarkozystes pour transmettre un message à François Fillon. L’entourage du patron des députés LR en résume l’esprit: «L’essentiel est de garder l’unité de notre famille. C’est toi qui as les clés. Soit, en ton âme et conscience, tu penses que tu peux unir la famille, soit tu considères que tu n’es pas le mieux placé et c’est à toi de désigner ton successeur.» Jacob devait aussi relayer le souci, exprimé autour de la table du petit déjeuner, de récupérer les centristes. «Il faut aujourd’hui faire revenir l’UDI dans la campagne, souligne un sarkozyste, et c’est à Fillon de proposer une sortie de crise.» Une entreprise qui s’annonce difficile, puisque Jean-Christophe Lagarde a affirmé lundi que les Républicains devaient «changer de candidat pour avoir une chance de gagner», le candidat en titre ne rassemblant «plus personne». Le président de l’UDI a annoncé qu’il réunirait son bureau exécutif mardi soir.
Mardi matin, le petit déjeuner prévu par Brice Hortefeux doit toujours avoir lieu, mais le député européen, qui a lancé l’invitation à ses amis sarkozystes la semaine dernière, n’a pas eu que des réponses positives. «Je ne suis pas là mardi et, de toute façon, je ne trouve pas que ce soit une très bonne idée de nous rassembler en écuries», confie Luc Chatel.
Sarkozy, lui, veut placer Fillon devant ses responsabilités quand il le verra. L’ex-chef de l’État a prévenu le candidat avant de publier son invitation à un sommet à trois avec Juppé. Dans le communiqué qu’il a publié lundi, avant la déclaration de renoncement du maire de Bordeaux, il affirme: «Notre désunion fera le lit de l’extrême droite. C’est dans cet esprit que je propose à François Fillon et à Alain Juppé de nous réunir pour trouver une voie de sortie digne et crédible à une situation qui ne peut plus durer et qui crée un trouble profond chez les Français.» Le rendez-vous pourrait avoir lieu mardi, au plus tard mercredi.
Quant aux juppéistes, ils se retrouveront dès mardi au Sénat pour un petit déjeuner organisé par Jean-Pierre Raffarin. Le but est de se rappeler au bon souvenir de François Fillon, pas d’imaginer une nouvelle alternative à sa candidature. Tous les espoirs des amis du maire de Bordeaux se sont effondrés quand ils ont écouté sa déclaration solennelle, lundi. Évoquant d’abord avec émotion «les appels» à «prendre la relève», ses hésitations, ses réflexions, Juppé a annoncé que sa décision était prise, «une bonne fois pour toutes» : «Je ne serai pas candidat à la présidence de la République.»
«Il est trop tard pour moi», a-t-il dit à deux reprises, avec une tristesse évidente, en confiant: «Je ne veux pas livrer mon honneur et la paix de ma famille en pâture aux démolisseurs de réputation.» Il a aussi condamné durement «l’obstination» de François Fillon et «son système de défense, fondé sur la dénonciation d’un prétendu complot et d’une volonté d’assassinat politique (qui) l’ont conduit dans une impasse». En début d’après-midi, Alain Juppé est apparu comme soulagé à sa traditionnelle conférence de presse précédant le conseil municipal de Bordeaux. «Si je peux aider, sans revenir sur ma décision, à trouver une solution à la crise actuelle, j’y contribuerai», a-t-il promis.
Lors du comité politique qui s’est tenu le soir à l’initiative de son président, Gérard Larcher, et du secrétaire général de LR Bernard Accoyer, François Fillon a tenu un discours de vainqueur: «La semaine dernière, un certain nombre de responsables de notre mouvement se sont désolidarisés de ma campagne. J’ai choisi de faire appel à nos électeurs en organisant dimanche un grand rassemblement à Paris. (…) Ce rassemblement a été un immense succès: par son ampleur et par sa dignité. (…) Pour ma part, je considère que ce rassemblement confirme la légitimité que je tire de la primaire de la droite et du centre.»
À l’origine, ce comité politique devait dans l’esprit de ses organisateurs permettre le passage de relais entre François Fillon et Alain Juppé. Au final, ce comité a, selon Larcher, renouvelé «à l’unanimité son soutien» à Fillon.
Appel au rassemblement
S’adressant aux soutiens du maire de Bordeaux qui faisaient grise mine, le candidat a affirmé: «Il y avait une ouverture dans mon discours dimanche, Alain Juppé a répondu. C’était la seule alternative possible. Donc le sujet est clos.»«Tu as mis fin aux hésitations, le débat est clos», a répété Gérard Larcher en écho, tout en prévenant: «Il faut maintenant rassembler. Les sondages sont mauvais, il y a à faire.» François Fillon n’était pas disposé à se laisser faire la leçon. «Il est temps maintenant que chacun se reprenne et revienne à la raison, a-t-il lancé. Nos électeurs ne pardonneraient pas ceux qui entretiennent le poison de la division. J’appelle toutes les femmes et les hommes de bonne volonté à se rassembler, à respecter le message que nos électeurs ont exprimé lors de la primaire et à s’unir autour de ma candidature qui est la seule légitime.»
Judith Waintraub, Jean-Baptiste Garat, Marion Mourgue et Pauline Boyer
LES ECHOS – 07/03/2017
Benoît Hamon revoit son projet de revenu universel
Le candidat PS à l’Elysée va modifier la première étape du dispositif. Outre une hausse du RSA, celle-ci prévoira un geste pour les bas salaires.
La mesure lui avait permis de s’affirmer dans la primaire du PS, et Benoît Hamon espère bien qu’elle pourra l’aider à se relancer dans la campagne présidentielle. Le candidat socialiste s’apprête à dévoiler dans les prochains jours une nouvelle mouture de son projet de revenu universel. Très critiqué pour son coût net supposé – 349 milliards d’euros selon l’Institut Montaigne – le dispositif va être revu. « Nous ne sommes pas du tout dans un ordre de grandeur de 300 milliards. Les montants sont plutôt proches de quelques dizaines de milliards, sans rogner sur les ambitions », affirme Julia Cagé, l’économiste en charge du projet dans l’équipe de Benoît Hamon.
Cette dernière se refuse à dévoiler les détails complets du nouveau dispositif. Toutefois Benoît Hamon a déjà donné quelques indices sur le sujet, lors de son passage vendredi sur RMC. Le candidat du PS veut aider « ceux qui ont aujourd’hui un revenu modeste » afin que le revenu universel « se traduise pour eux par une augmentation de leur salaire net sur leur feuille de paye ». Cette idée ressemble furieusement à l’idée du versement automatique sur le bulletin de salaire d’une sorte de prime d’activité pour les salariés proches du SMIC, défendue par Julia Cagé, mais aussi Thomas Piketty Antoine Bozio et une dizaine de chercheurs dans une tribune parue en janvier.
« Une première phase plus ambitieuse»
La volonté est donc d’élargir la première phase de la réforme de Benoît Hamon, qui devait initialement se centrer sur la majoration du RSA socle à 600 euros et son versement aux jeunes de 18 à 25 ans. « Cette option est maintenue, mais nous allons doubler cette mesure par une automatisation du versement de cette sorte de prime d’activité dès janvier 2018. Nous avons tenu compte de la demande de revalorisation du pouvoir d’achat, et cela donnera au final une première phase plus ambitieuse», explique Julia Cagé.
Reste à savoir ce qu’il adviendra des deux autres étapes du projet de revenu universel, tel que toujours décrit sur le site Internet du candidat : sa généralisation à toute la population, et son augmentation à 750 euros par mois. Julia Cagé explique qu’il y aura bien un « revenu mensuel garanti à tous les Français quelque soient les incidents de la vie », tout en reconnaissant que « ce n’aurait pas de sens de donner à Liliane Bettancourt 600 euros pour lui reprendre de l’autre main par une hausse d’impôts ». « Après la première étape, il y aura de toute façon une réflexion pour améliorer toujours plus le pouvoir d’achat des Français », précise l’économiste.
Nouvelle philosophie
Ce nouvel accent mis sur le pouvoir d’achat et le salaire juste semble néanmoins différer de la philosophie initiale de Benoît Hamon, qui présentait plutôt ce revenu universel comme un moyen de pallier la raréfaction du travail. « Il est possible que le travail se raréfie et il faudra alors trouver des formes alternatives de financement de la protection sociale. Mais si jamais il se trouvait que les nouvelles technologies créaient plus d’emplois qu’elles n’en détruisent, alors notre réforme aura au moins déjà permis de répondre au besoin d’autonomie des jeunes et à la revalorisation du pouvoir d’achat », justifie Julia Cagé.
LES ECHOS – 07/03/2017
Les «travaux d’Hercule» de Benoît Hamon
Pressé par le temps et par ses troupes, Hamon repart à l’offensive d’ici à son grand meeting du 19 mars.
La Corse lundi, Marseille ce mardi, la Seine-Maritime vendredi, les Antilles le week-end et, surtout, « L’Emission politique » de France 2 jeudi avec, le même jour, la publication d’un livre intitulé « Pour la génération qui vient ». A sept semaines du premier tour de la présidentielle, Benoît Hamon se démultiplie. « Il doit faire les travaux d’Hercule. Le premier, c’était de gagner la primaire. L’accord avec les écologistes , c’était le deuxième. Il lui en reste dix », dit un de ses proches. « Avec la constance du jardinier, il creuse le sillon. Mais je rêverais qu’il ait cinquante jours de plus… », soupire un autre.
Retrouver de l’écho
Au grand dam de ses partisans, ses récentes prises de parole n’ont guère eu d’écho. La faute à l’affaire Fillon , qui monopolise l’attention et tire, selon Benoît Hamon, « toute la campagne vers le bas ». Mais le porte-drapeau du PS a lui aussi une part de responsabilité : il a perdu un mois tourné vers Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon. « On ne le voit pas. Il faut qu’il se ressaisisse : il donne le sentiment de subir », juge une ministre.
L’ancien ministre de l’Education espère mettre à profit les prochaines semaines pour incarner « une gauche concrète, du quotidien ». En mettant par exemple en scène, ce mardi, la question de la « transition démographique » : le vieillissement de la population. Cela suffira-t-il ? « C’est un pari assumé », réplique un de ses fidèles.
Apparaître crédible
Avec son « avenir désirable », Benoît Hamon est parvenu pendant la primaire à faire rêver une partie des électeurs de gauche. Mais beaucoup ont voté avec la conviction que le PS n’avait aucune chance à la présidentielle. Toute la difficulté, pour lui, est désormais d’articuler l’espérance avec la crédibilité, indispensable pour séduire l’électorat social-démocrate.
Indispensable, aussi, pour peaufiner une stature présidentielle qui lui fait défaut. « Il a l’air sympa, fait nouveau et correspond à l’air du temps. Mais sur la présidentialité, il y a un problème », tranche un secrétaire d’Etat. C’est l’un des objectifs de son grand meeting du 19 mars à Bercy.
D’ici là, Benoît Hamon a prévu de peaufiner ses propositions européennes, de recalibrer le revenu universel et d’exposer l’ensemble de son projet. L’aile droite du PS et les hollandais le poussent à des inflexions. « Il est lucide et il sait comment être au centre de gravité de la gauche et rassembler. Pourquoi ne le fait-il pas ? Mystère », s’interroge un autre membre du gouvernement, qui participe aux comités politiques du candidat.
Incarner le vote utile
C’est la tâche la plus difficile pour Benoît Hamon. Car, aujourd’hui, Emmanuel Macron est, dans les sondages , le seul qui puisse permettre à la gauche d’éviter un second tour entre la droite et le FN. « Depuis le ralliement de Bayrou à Macron, le ticket d’entrée pour le second tour est un peu haut pour Hamon », observe un ministre. Pour tenter de « réagripper » les électeurs tentés par En marche, le candidat du PS cible le projet de l’ex-locataire de Bercy, mis dans le même panier que François Fillon. « Macron, c’est un peu comme Dracula : il faut le mettre en pleine lumière pour qu’il se transforme en cendres », s’amuse un député qui soutient Benoît Hamon.
Si soigner la crédibilité et la présidentialité peut avoir un effet, le temps presse et l’écart entre Hamon et Macron ne cesse d’augmenter dans les sondages. S’il n’apparaît pas très vite en mesure de se qualifier, de nombreux socialistes s’avouent prêts à voter pour Emmanuel Macron. « Il va falloir qu’on réfléchisse sérieusement à la question du vote utile », prévient un ministre. Un lieutenant du candidat le reconnaît : « Pour l’instant, Hamon n’a pas trouvé la formule qui permet de dégonfler le vote utile en faveur de Macron… »
Pour en savoir plus sur les projets des autres candidats : https://www.lesechos.fr/elections/benoit-hamon/0211853552696-les-travaux-dhercule-du-candidat-socialiste-2070185.php
Pierre-Alain Furbury
LE PARISIEN – 07/03/2017
Présidentielle : Hollande et Cazeneuve en campagne contre le FN
Batilly (Meurthe-et-Moselle), lundi.
Dans son discours aux salariés de l’usine Renault, Bernard Cazeneuve a mis en garde contre les conséquences d’une arrivée au pouvoir du FN.
Hollande dans la presse, Cazeneuve en déplacement en Meurthe-et-Moselle : le tandem exécutif monte au créneau contre le FN, tout en évitant de participer aux débats internes à la gauche.
À l’unisson. A moins de cinquante jours du premier tour de la présidentielle, le président de la République et le Premier ministre se sont donné une mission : dénoncer le danger que représentent le FN et sa candidate. « La menace existe, a déclaré lundi François Hollande dans un entretien à six journaux européens. Mais la France ne cédera pas […] Mon ultime devoir, c’est de tout faire pour que la France ne puisse être convaincue par un tel projet. »
Lundi encore, le Premier ministre Bernard Cazeneuve allait porter la même parole en Lorraine, sur une terre où le parti d’extrême droite réalise des scores impressionnants. Avec l’appui des élus socialistes locaux, de ses ministres issus de la région — Christian Eckert (Budget) et Jean-Marc Todeschini (Anciens Combattants) —, mais aussi de Philippe Richert, le président (LR) de la région Grand-Est. « Nous savons ici, mieux qu’ailleurs, que les solutions ne sont pas dans le repli sur soi », lance Mathieu Klein (PS), président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle.
« Où exportera-t-on ce que vous fabriquez ici ?»
C’est devant les salariés de l’usine modèle SOVAB – la filiale de Renault de Batilly qui produit le Master, le plus gros véhicule utilitaire du groupe – que le Premier ministre a choisi de faire passer son message. Après s’être félicité de l’efficacité du CICE, « qui aura contribué à restaurer de deux points les marges des entreprises et à augmenter en 2016 de 4,4 % les investissements industriels », Cazeneuve a mis en garde contre les conséquences d’une arrivée au pouvoir du FN.
« Où exportera-t-on ce que vous fabriquez ici ? a-t-il demandé. Cette idée qu’on pourra exporter ce qui se fait chez nous en empêchant ceux qui exportent vers chez nous de continuer à le faire, c’est une illusion, un mensonge, une impasse. » Un discours reçu à des degrés divers par les travailleurs du constructeur automobile. « J’ai apprécié son discours sur le plan économique mais aussi ce qu’il a dit sur le plan politique », approuve un encadrant technique. « On ne s’attendait pas à autre chose », grimace un jeune syndicaliste CGT, mécontent de n’avoir pu s’entretenir avec le chef du gouvernement.
A Longwy, Cazeneuve a encore attaqué « les démagogues qui parlent le langage de l’exclusion et du repli sur soi ». Et n’a pas ménagé ses critiques à l’égard d’une Marine Le Pen qui, selon lui, ne propose rien.
Philippe Martinat
::: INTERNATIONAL
LE MONDE – 07/03/2017
Vives tensions entre Berlin et Ankara autour de la campagne référendaire turque
Réagissant à l’annulation de meetings en sa faveur, le président Erdogan a déclaré que « les pratiques allemandes ne différaient pas de celles des nazis ».
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, ne décolère pas depuis que plusieurs villes allemandes ont annulé des meetings visant à défendre, auprès de la communauté turque établie outre-Rhin, le projet de réforme constitutionnelle qu’il a décidé de soumettre à référendum le 16 avril.
« Vos pratiques ne sont pas différentes de celles des nazis », a-t-il lâché, dimanche 5 mars, à Istanbul. « Je pensais que le nazisme était fini en Allemagne, malheureusement ça continue. (…) Vous nous donnez des leçons de démocratie et vous empêchez nos ministres de s’exprimer là-bas », a tonné M. Erdogan dans un discours de campagne prononcé devant des milliers de partisans réunis dans une salle de spectacle, avant d’ajouter : « Pour ce qui est des libertés, notre pays est beaucoup plus avancé que les pays européens. » « Si je veux venir en Allemagne, je le ferai, et si vous ne me laissez pas passer par vos portes, si vous ne me laissez pas parler, je ferai se dresser le monde », a-t-il également déclaré.
A quarante jours du référendum visant à renforcer ses pouvoirs, le président turc joue à fond la carte de la victimisation auprès d’un électorat séduit par ce genre de posture. Mais son allusion aux pratiques nazies risque de raviver les tensions entre Berlin et Ankara, vingt-quatre heures seulement après que la chancelière allemande, Angela Merkel, et le premier ministre turc, Binali Yildirim, se sont entretenus par téléphone – conversation jugée « productive » côté turc, avant la rencontre prévue à Berlin, mercredi 8 mars, entre les ministres des affaires étrangères des deux pays.
Répression drastique
- Erdogan n’a pas digéré l’annulation de meetings qu’avaient prévu de tenir en Allemagne ses ministres de l’économie, Nihat Zeybekçi, et de la justice, Bekir Bozdag. Ces réunions étaient destinées à mobiliser un électorat important – 1,5 million de Turcs votent en Allemagne – d’autant plus cajolé par les islamo-conservateurs du Parti de la justice et du développement (AKP) que M. Erdogan n’est pas du tout sûr de gagner son référendum. A un peu plus d’un mois du scrutin, les sondages donnent en effet le non légèrement en tête, d’où l’ardeur verbale du président turc et de ses ministres.
Chauffés à blanc en cette période de campagne électorale, ceux-ci perdent le sens commun. « La commune qui a annulé mon meeting est sous forte pression des terroristes », a ainsi assuré Bekir Bozdag, qui devait rencontrer la communauté turque de Gaggenau (Bade-Wurtemberg) le 3 mars. Par « terroristes », le ministre entendait les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ainsi que les éventuels sympathisants des putschistes du 15 juillet 2016. Selon le ministère de l’intérieur allemand, 136 ressortissants turcs, détenteurs de passeports diplomatiques, ont demandé l’asile politique en Allemagne dans les mois qui ont suivi.
Tendues depuis le coup d’Etat raté, les relations d’Ankara avec ses partenaires européens se sont envenimées au cours des derniers mois, alors qu’une grande répression s’est abattue sur la Turquie, où plus de 40 000 personnes ont été emprisonnées, tandis que 125 000 salariés (enseignants, magistrats, policiers) ont été mis au ban de la société.
« Dérapage scandaleux du despote du Bosphore »
Entre Berlin et Ankara, le ton était monté d’un cran le 27 février, à la suite de l’incarcération, à la prison de Silivri à Istanbul, de Deniz Yücel, le correspondant germano-turc du quotidien Die Welt en Turquie. Soupçonné de « propagande terroriste » par la justice turque, le journaliste a été accusé par M. Erdogan d’être à la fois « un représentant du PKK », la rébellion kurde armée contre laquelle la Turquie est en guerre, et un « agent allemand ».
Dimanche, plusieurs responsables politiques allemands ont vivement réagi aux propos du président turc comparant l’Allemagne d’aujourd’hui au IIIe Reich, qualifiés d’« insultants, anachroniques et arrogants » par Julia Klöckner, la vice-présidente de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), le parti de Mme Merkel. « Un dérapage scandaleux du despote du Bosphore », a estimé, quant à lui, Andreas Scheuer, le secrétaire général de la CSU, l’alliée de la CDU en Bavière.
La chancellerie, en revanche, a tardé à réagir. Les propos du président turc sont « absolument inacceptables », a déclaré lundi Peter Altmaier, le chef de la chancellerie fédérale allemande et proche d’Angela Merkel. « Nous allons, en tant que gouvernement fédéral, le faire savoir très clairement » à la Turquie, a-t-il dit à l’antenne de la chaîne publique allemande ARD.
Merkel appelle à « garder la tête froide »
La chancelière a à son tour réagi, lundi matin, par la voix de son porte-parole, Steffen Seibert, appelant Ankara « à garder la tête froide » dans l’actuelle crise diplomatique : « A l’adresse de notre partenaire turc, soyons critiques là où c’est nécessaire mais ne perdons pas de vue la signification de notre partenariat, de notre relation étroite. Et gardons la tête froide. » Et d’ajouter : « Nous rejetons l’assimilation de la politique de l’Allemagne démocratique à celle du national-socialisme. D’une manière générale les comparaisons au nazisme sont toujours absurdes et déplacées, car elles reviennent à minimiser les crimes contre l’humanité du national-socialisme. »
Se montrer plus ferme
Cette réaction tardive s’explique par le souci de Mme Merkel de ne pas rompre le dialogue avec la Turquie, près d’un an après l’accord noué avec Ankara pour réduire les flux migratoires vers l’Europe, mais aussi par sa volonté de ne pas provoquer la communauté turque vivant en Allemagne.
Reste que cette prudence fait l’objet d’un débat de plus en plus vif outre-Rhin. Ces derniers jours, plusieurs personnalités politiques, principalement à gauche et chez les écologistes, mais aussi des journaux, comme la Süddeutsche Zeitung ou Der Spiegel, ont ainsi demandé à la chancelière de se montrer beaucoup plus ferme envers Ankara.
Cet avis est largement partagé au sein de la population. Selon un sondage de l’institut Emnid, publié dimanche par le quotidien Bild, 81 % des Allemands estiment que Berlin est trop complaisant à l’égard d’Ankara.
Un quatrième meeting annulé à Hambourg
La police allemande a annoncé lundi 6 mars l’annulation d’un meeting politique de soutien au président turc Recep Tayyip Erdogan à Hambourg, dans le nord de l’Allemagne, la quatrième décision du genre, sur fond de tensions germano-turques.
Le rassemblement prévu mardi, en présence du ministre turc des affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, a été annulé par la municipalité de Hambourg en raison de « défaillances du système anti-incendie » du lieu devant accueillir la réunion, a expliqué la police de Hambourg à l’AFP.
Les organisateurs sont libres de trouver un autre lieu, le meeting en soi n’étant pas annulé, a précisé la police de Hambourg à la veille de ce rassemblement auquel devaient prendre part entre 250 et 300 personnes.
LA TRIBUNE – 07/03/2017
Etats-Unis : la campagne législative anti-Obamacare a commencé
Donald Trump, lors d’un discours au Congrès mardi dernier, avait martelé que le système créé par Obamacare était en train de s’écrouler,
en raison de la hausse des coûts constatés sur les marchés d’assurance individuels dans plusieurs Etats.
Le projet d’abrogation, dévoilé lundi par les républicains, supprime l’obligation universelle de s’assurer. Le texte conserve néanmoins quelques acquis majeurs d’Obamacare.
C’est la priorité législative de la majorité républicaine au Congrès, en ce début de mandat de Donald Trump : lundi a été donné le coup d’envoi de la réforme du système de santé et de l’abrogation de la réforme de Barack Obama. « Notre proposition de loi transfère le pouvoir de Washington vers les Américains », a déclaré Kevin Brady, président d’une des commissions de la Chambre des représentants chargées de la réforme.
« Obamacare » fut votée en 2010 par la majorité démocrate de l’époque et a permis à plus de 20 millions d’Américains de souscrire une couverture-maladie. Les républicains, désormais au pouvoir à la Maison Blanche et au Congrès, se sont engagés depuis des années à abroger la réforme démocrate, mais ne sont pas tous d’accord sur la façon de la remplacer.
Les assureurs ne pourront toujours pas discriminer en fonction des antécédents médicaux
Le projet, élaboré en accord avec Donald Trump, et qui sera débattu dans les mois prochains par les parlementaires, supprime l’obligation universelle de s’assurer et va dans le sens d’un désengagement de l’Etat fédéral.
Mais le texte conserve deux acquis majeurs d’Obamacare : la possibilité pour les enfants de rester sur l’assurance de leurs parents jusqu’à 26 ans, et l’interdiction aux assureurs de discriminer les patients en fonction de leurs antécédents médicaux.
Un crédit d’impôt pour payer les primes d’assurance
L’aile conservatrice du parti républicain devrait s’offusquer d’un volet du nouveau projet : la création d’un crédit d’impôt, entre 2.000 et 14.000 dollars par an, afin d’aider les Américains à payer leurs primes d’assurance.
Donald Trump, lors d’un discours au Congrès mardi dernier, avait martelé que le système créé par Obamacare était en train de s’écrouler, en raison de la hausse des coûts constatés sur les marchés d’assurance individuels dans plusieurs Etats.
Vous souhaitant une bonne journée.
Cordialement,
Elena NATALITCH
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