Les entreprises en Ile de France : Bilan 2016 et Perspectives 2017
Les entreprises en Île de France : Bilan 2016 et Perspectives 2017
Suivez en temps réel l’actualité de la Banque de France sur Twitter : @banquedefrance
ftpAME2017-09-19T13:35:41+02:00Mots-clés : Actualité, banque de France, MEDEF, Revue de Presse|
Les entreprises en Île de France : Bilan 2016 et Perspectives 2017
Suivez en temps réel l’actualité de la Banque de France sur Twitter : @banquedefrance
ftpAME2017-09-19T13:35:41+02:00Mots-clés : Actualité, banque de France, MEDEF, Revue de Presse|
::: ILE-DE-FRANCE
GRAND PARIS METROPOLE – 22/02/2017
Direct live de la Métropole du Grand Paris ce 22 février
La Métropole du Grand Paris cherche à accroitre sa visibilité auprès des citoyens. Ce mercredi 22 février, son président Patrick Ollier accompagné de Manuel Aeschlimann, vice-président à la Communication et à l’Information citoyenne, donnent donc rendez-vous aux habitants de la métropole dans un live en direct de la MGP.
L’émission est à suivre en ligne à partir de 18h00 sur http://www.metropolegrandparis.fr/directmetropole .
Vous pouvez dès à présent poser vos questions dans un formulaire dédié.
LA CROIX – 21/02/2017
Grand Paris : « Une quarantaine de chantiers vont être engagés dans les prochains mois »
Philippe Yvin, le président du directoire de la Société du Grand Paris, explique les particularités de ce projet hors normes.
Au total, 200 km d’infrastructures de transport doivent être construites autour de Paris, avec notamment quatre nouvelles lignes de métro, pour un budget d’une trentaine de milliards d’euros.
La Croix : Peut-on dire que 2017 est l’année du démarrage du Grand Paris ?
Philippe Yvin : Les équipes travaillent déjà sur les différents projets depuis plusieurs années. Mais pour le grand public, les travaux vont commencer à prendre forme cette année. En tout, une quarantaine de chantiers vont être engagés dans les Hauts-de-Seine et dans le Val-de-Marne au cours des prochains mois, avec des événements symboliques comme la mise en route des premiers tunneliers.
Nous sommes dans une phase de montée en puissance. L’an prochain, trois nouvelles lignes de métro seront en construction. Il y a longtemps que l’on n’avait pas connu cela en Île-de-France. Au cours des quinze dernières années, seulement dix kilomètres de lignes nouvelles ont été créés.
En novembre, vous avez signé une charte avec la Fédération nationale des travaux publics pour que les chantiers soient exemplaires. En quoi cela consiste ?
Le deuxième point essentiel est d’intégrer ces chantiers dans la vie économique. L’objectif est de favoriser l’emploi local et l’insertion des jeunes.
L’accent est également mis sur les PME, à qui nous réserverons 20 % du montant des travaux. Pour les travaux qui se font en souterrain, il n’y a quelques grands groupes à pouvoir les faire. Mais pour le reste, personne ne comprendrait que les PME soient écartées.
Nous allons suivre cela très sérieusement avec la mise en place d’un observatoire qui nous permettra d’avoir en temps réel un tableau de bord de la situation et de pouvoir piloter au mieux les besoins de formation.
La Société du Grand Paris démarre cette année ses premiers emprunts. Craignez-vous la hausse des taux d’intérêt que se profile ?
Au total, la Société du Grand Paris devrait emprunter environ 25 milliards d’euros pour des durées de quarante ans, avec la garantie de l’État.
Recueillis par Jean-Claude Bourbon
LE PARISIEN – 22/02/2017
Bagneux : le Grand Paris Express se plie en quatre pour ne pas (trop) gêner
Bagneux, ce mardi. Le préfet Pierre Soubelet, ici avec Marie-Hélène Amiable, a visité le chantier de la gare du Grand Paris Express.
Les choses sérieuses commencent. Ce mardi, le préfet des Hauts-de-Seine, Pierre Soubelet, a visité le chantier de la gare de Bagneux de la ligne 15 sud du Grand Paris Express. Une visite loin d’être anodine puisqu’il vient tout juste de signer le permis de construire de la gare. Cette signature marque le début des grands travaux de cette gare, qui sera aussi reliée à la future station de la ligne 4. Mais aussi l’arrivée de nouvelles nuisances pour les riverains. Première étape en mars avec l’installation du puits du tunnelier dans le parc Robespierre suivie du comblement des carrières à partir de mai. La Société du Grand Paris (SGP), qui gère les travaux, a mis en place plusieurs mesures pour tenter d’atténuer les gênes liées au chantier.
Des réunions régulières
Des comités de suivi, qui regroupent riverains, élus locaux et acteurs du projet, sont organisés tous les 2 à 3 mois. « Il n’y a aucune censure, les gens peuvent nous faire part de tous leurs problèmes », affirme Isabelle Rivière, la directrice des relations territoriales à la SGP. Le prochain comité sera organisé en mars. Le reste du temps, les habitants peuvent se rendre à la maison des projets, installée au 28, rue Henri-Barbusse, et ouverte tous les jours. « Trois agents de la ville sont présents quotidiennement, explique Marie-Hélène Amiable, la maire (PCF). Des permanences de la RATP et de la SGP sont aussi mises en place. »
Un agent de proximité dans les rues
Si vous ne venez pas à elle, c’est elle qui pourra venir à vous. Laëtitia Haddad est l’agent de proximité de la SGP pour la gare de Bagneux. « Elle est nos yeux et nos oreilles, sourit Isabelle Rivière. Chaque semaine, elle nous fournit des rapports sur ce qu’elle a entendu sur le terrain et on prend les mesures adéquates pour remédier aux problèmes qu’elle nous relaie. » Un numéro de téléphone lui a été attribué (06.68.85.05.81). Vous pouvez aussi poser vos questions sur la page web : contact.societedugrandparis.fr
Des solutions trouvées au cas par cas
« Nous pouvons indemniser les commerçants impactés par les travaux, souligne Isabelle Rivière. Il leur suffit de remplir un dossier. » Les particuliers peuvent également être accompagnés pendant la durée des travaux. Comment ? « On peut notamment mettre en place des portages de repas pour ceux qui en ont besoin. Des hommes-trafic aideront aussi les passants à traverser les rues impactées », liste la directrice des relations territoriales. Les appartements trop touchés par le bruit des pelleteuses peuvent aussi être équipés de double vitrage, sur demande.
Des travaux moins bruyants
La SGP entend aussi réduire les nuisances sur le chantier lui-même. « On va installer un hangar insonorisé dans le parc Robespierre où sera construit le puits du tunnelier et où les chariots pourront déposer la terre rapportée du sous-sol, explique Jack Royer, le chef de projet pour la SGP à Bagneux. Cela permettra aussi d’éviter les propagations de poussière ». Des écrans acoustiques mobiles seront également placés aux endroits les plus sensibles et pourront être déplacés pendant le chantier. « Le bip qu’émettent les camions lorsqu’ils reculent sera aussi atténué », confie Isabelle Rivière.
La gare de Bagneux en chiffres :
2022 : date de mise en service
60 000 voyageurs par jour attendus
33 m de profondeur
3 minutes 30 pour sortir de la gare
2 minutes 30 pour rejoindre la ligne 4
Maison des projets, au 28, avenue Henri-Barbusse à Bagneux. Ouverte le lundi et mercredi de 9 heures à 12 heures, le mardi de 16 h 30 à 19 h 30, le jeudi de 14 à 17 h 30 et le vendredi de 14 heures à 17 heures.
Laëtitia Haddad, agent de proximité joignable au 06.68.85.05.81 ou sur le site : contact.societedugrandparis.fr
Ariane Riou
LES ECHOS – 22/02/2017
Le premier immeuble-pont au-dessus du périphérique
Situé au-dessus du boulevard circulaire, entre la porte Maillot et la porte des Ternes, le terrain dit « Pershing » se transformera en 2022 en une mini-ville végétalisée.
A l’horizon de 2022, un immeuble-pont se dressera au-dessus du périphérique. Entre la porte Maillot et la porte des Ternes dans le XVIIe arrondissement, une skyline verte marquera l’entrée dans Paris. Près du Palais des Congrès, le projet Mille Arbres, vainqueur du concours « Reinventer Paris » et adopté par le Conseil de Paris fin 2016, a pour ambition de « remettre la nature au coeur de la ville », comme l’explique son architecte, Manal Rachdi de l’agence OXO, qui travaille en duo avec le Japonais Sou Fujimoto. « En proposant notre projet à la Ville de Paris, nous voulions investir l’ensemble du site et proposer un seul et même bâtiment qui s’appuyait sur le boulevard Pershing mais aussi sur le pont qui enjambe le périphérique », explique-t-il. Le terrain actuel abrite un parking de 6.450 m² destiné aux autocars (dont une partie assure la liaison vers l’aéroport de Beauvais). Le projet devait inclure une gare routière. Elle sera située au sous-sol, sur 1.800 m2 et dotée de toutes les fonctionnalités.
Un food-court dessiné par Starck
Au-dessus, 1.000 arbres adaptés à la faune francilienne seront plantés, répartis entre la forêt en toiture et le parc au premier niveau. Venus de pépinières françaises et étrangères, ils constitueront l’écrin de verdure qui abritera un immeuble sur 7 étages de 127 logements (50 % en accession à la propriété, 30 % de logements sociaux, 20 % de logements sociaux intermédiaires – PLAI). Il y aura également 27.000 m² de bureaux et un hôtel 4 étoiles de 250 chambres. A tout cela s’ajoute un pôle enfance avec deux crèches de 60 berceaux et un espace de jeux couvert.
« Un food-court de la grande gastronomie française viendra pallier le manque d’offre de restauration à côté du Palais des Congrès », s’enthousiasme Manal Rachdi, qui travaillera avec Philippe Starck.
Pour imaginer un projet d’habitation au-dessus du périphérique, il était nécessaire de prendre en compte les nuisances sonores et la pollution. « Nous prévoyons que le périphérique sera plus silencieux dans une quinzaine d’années grâce au travail prévu par la Ville de Paris sur le bitume mais aussi avec l’essor des véhicules électriques et hybrides », estime Manal Rachdi. L’architecte affirme s’être inspiré des expériences de Tokyo qui a déjà utilisé ces nouveaux revêtements de route. « La couverture du périphérique permettra de générer du foncier là où il n’y en a pas et d’effacer la frontière entre Paris et sa banlieue », poursuit-il. Coté promoteur, OGIC et La Compagnie de Phalsbourg sont aux manettes. Les investissements devraient atteindre 550 millions d’euros.
À noter
Les permis de construire seront déposés à l’été 2017 pour une livraison en 2022.
Lamia Barbot
LA TRIBUNE – 21/02/2017
Paris et l’Île-de-France ont perdu 1,5 million de touristes en 2016
La fréquentation des musées et monuments franciliens a elle été « mitigée » en 2016.
La région Paris Île-de-France a perdu 1,5 million de touristes en 2016 suite aux attentats, les visiteurs chinois et japonais ayant notamment fait défaut, a annoncé mardi le Comité régional du Tourisme. Le manque à gagner en termes de consommation touristique est estimé à près de 1,3 milliard d’euros, selon le bilan annuel du CRT.
« Avec près de 31 millions d’arrivées hôtelières au cours de l’année 2016, la fréquentation touristique de la destination Paris Île-de-France est en baisse de 4,7% par rapport à 2015 du fait de la baisse des clientèles internationales (-8,8%)« , indique-t-il. Le nombre de touristes français est pour sa part resté quasi stable (-0,8% à 16,7 millions).
Baisse « moins importante que prévue »
En comptabilisant les nuitées hôtelières (soit le nombre de nuits passées) – et non pas les arrivées hôtelières (comptées une seule fois quelle que soit la durée du séjour) – la baisse sur un an atteint 7,2%, et même 10,8% s’agissant uniquement des étrangers. La Chine est en recul de 21,5%, avec une perte de 268.000 visiteurs, suivie par le Japon (-41,2%, soit 225.000 touristes en moins), l’Italie (-26,1 %, soit 215.000 touristes) et la Russie (-27,6%, soit -5.000 touristes).
Le CRT estime que les Américains – premier contingent de visiteurs dans l’Hexagone – ont été « peu impactés », avec une perte de 100.000 visiteurs en 2016, soit un recul de 4,9%. « Au total, les hôteliers franciliens ont ainsi accueilli 1,5 million de touristes français et internationaux en moins par rapport à 2015, soit une baisse moins importante que prévu« , estime le CRT Paris Île-de-France.
La Tour Montparnasse ne fait plus recette
Il met en effet en avant « l’excellente fréquentation en novembre et surtout durant les fêtes de fin d’année« , qui ont « permis de combler une partie du retard accumulé depuis le début de l’année« . « Rare constat positif« , le tourisme d’affaires est en forte progression par rapport à 2015, avec un nombre de nuitées « supérieur » aux années record de 2011 et 2012.
La fréquentation des musées et monuments franciliens a elle été « mitigée » en 2016: grâce à « une belle programmation », certains sites ont su tirer leur épingle du jeu comme le Centre Pompidou avec +9% par rapport à 2015.
A contrario, d’autres sites « ont fortement subi la désaffection des touristes et l’annulation des déplacements des groupes scolaires » comme la Tour Montparnasse (-32%), l’Arc de triomphe (-24%), les musées du Louvre (-13,3%) et d’Orsay (-12,9%), le château de Versailles (-9,8%) ou encore Disneyland Paris (-9,5%).
::: ECONOMIE
LE FIGARO – 22/02/2017
Prélèvement à la source: le «plan B» du Medef
L’organisation patronale propose de ponctionner le compte en banque des contribuables.
Les entreprises ne veulent décidément pas entendre parler du prélèvement à la source. Depuis que les grandes lignes de la réforme ont été présentées en février 2016, le patronat rue dans les brancards. Il ne veut pas que les entreprises prélèvent l’impôt sur le revenu sur les salaires de ses équipes, pour le reverser ensuite au fisc. Mardi, le Medef est toutefois passé de la critique à la proposition. Et s’est dit favorable à une retenue mensuelle, obligatoire et «contemporaine», sur le compte en banque du contribuable.
La solution envisagée par Bercy est une «usine à gaz», critique l’organisation présidée par Pierre Gattaz. À partir du 1er janvier prochain, l’entreprise recevra de l’administration un taux de prélèvement à appliquer sur chacun des salaires de ses employés. Avantage, le montant d’impôt varie automatiquement et en temps réel en fonction des revenus. Les entreprises, elles, retiennent surtout qu’elles joueront le rôle de collecteur d’impôt. Pire, si elles faillissent, elles devront payer des pénalités.
Une solution plus simple
Sans surprise, la droite et le patronat n’y voient que des inconvénients. «Le Medef n’a pas de position politique sur le sujet, insiste Geoffroy Roux de Bézieux, son vice-président délégué en charge de la fiscalité. Nous nous en sommes saisis parce que les réactions de nos antennes locales étaient unanimes: le prélèvement à la source sera un vrai casse-tête pour les PME.» Leurs craintes? Outre des complications administratives, que les salariés viennent se plaindre auprès de leur employeur en raison de la baisse de leur salaire net après le premier prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu.
Le Medef a donc imaginé une solution, la plus proche possible de celle du gouvernement… mais sans que l’entreprise ait à jouer le rôle de collecteur d’impôt. Il propose que le fisc prélève lui-même l’impôt sur le compte en banque du contribuable. Et ce, de façon «contemporaine». D’abord, parce que le contribuable pourrait demander de modifier les prélèvements si ses revenus évoluent. Ensuite, parce que le Medef ne remet pas en cause le fait que 2017 soit une «année blanche». Les Français ne seront en effet pas imposés sur leurs revenus courants cette année pour éviter d’être taxés deux fois l’année prochaine: sur leurs revenus de 2018 et sur ceux de 2017. «Notre solution est simple, opérationnelle et permet au futur gouvernement de n’avoir qu’à appuyer sur un bouton pour la lancer», résume Geoffroy Roux de Bézieux. Bercy avait envisagé cette piste, parmi d’autres, avant de l’écarter lors de ses travaux préliminaires. Contrairement à la retenue à la source, «cette solution ne permet pas de tenir compte de manière immédiate et automatique des variations de revenus», rapporte l’administration fiscale dans l’étude d’impact publiée à l’automne 2016. Il ne s’agirait donc que «d’une réforme a minima».
Le «plan B» du Medef pourrait toutefois retenir l’attention de l’équipe de François Fillon. Le candidat LR à la présidentielle a déjà promis qu’il reviendrait sur la réforme du prélèvement à la source. «Il n’est pas question de prendre le risque de voir descendre dans la rue, en janvier 2018, des milliers de contribuables en colère parce que leur salaire est directement amputé par les impôts», assène Gilles Carrez, le président de la commission des finances de l’Assemblée et membre de l’équipe de campagne de François Fillon.
Reste que le candidat LR n’a pas tranché sur ce qu’il va proposer à la place du prélèvement à la source. L’acompte contemporain poussé par le Medef est envisagé. Mais l’ancien ministre du Budget, Éric Woerth, propose que l’entreprise envoie le montant du salaire au fisc, qui se chargerait ensuite de faire la ponction sur le compte en banque des contribuables. Le Medef est séduit, mais ne l’envisage «pas possible avant 2019», le temps de s’assurer que les échanges d’informations avec Bercy fonctionnent parfaitement.
L’OPINION – 22/02/2017
Impôt à la source: le coup de gueule du Medef
Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président délégué du Medef : « C’est le grand oublié des programmes économiques. À l’exception de François Fillon qui a promis de le supprimer, aucun des autres candidats ne mentionne le prélèvement à la source. »
Les entreprises craignent de devoir jouer les agents du fisc
Le patronat est toujours vent debout contre le modèle de prélèvement à la source présenté par le gouvernement. Il refuse d’être le collecteur de l’impôt et propose de placer le contribuable au cœur du système.
Le Medef ne baisse pas la garde. Alors que le secrétaire d’État au Budget Christian Eckert multiplie les déplacements en province pour expliquer le nouveau système de prélèvement à la source qui, sauf modification du prochain gouvernement, entrera en vigueur le 1er janvier prochain, l’organisation patronale veut faire entendre une autre voix dans la campagne présidentielle. « C’est le grand oublié des programmes économiques. À l’exception de François Fillon qui a promis de le supprimer, aucun des autres candidats ne mentionne le prélèvement à la source », déplore le vice-président délégué du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.
L’organisation patronale n’en démord pas : pas question de faire de l’employeur le collecteur de l’impôt. Les entreprises craignent de devoir jouer le rôle d’agent du fisc en lieu et place de l’administration. Les patrons craignent les réactions des salariés le jour où ils verront leur salaire net amputé de quelques dizaines, centaines ou milliers d’euros. « Cela pèsera nécessairement dans les négociations salariales », souligne Geoffroy Roux de Bézieux. Il est certains que le passage au prélèvement à la source créera quelques remous au sein des entreprises. Mais à Bercy, on assure que toutes les demandes seront transférées vers l’administration fiscale.
Une autre voie. Pour autant, si le Medef dénonce aussi la complexité et le coût du système – il va falloir payer les éditeurs de logiciels, payer les formations… – l’organisation patronale n’est pas contre l’idée d’un prélèvement contemporain de l’impôt. Bien au contraire. « Supprimer le décalage entre le moment où l’on touche ses revenus et le paiement de l’impôt, un an plus tard, permet de libérer une partie de l’épargne de précaution que se constituent les ménages », explique Michel Taly, avocat associé du cabinet Arsene Taxand. Une bonne chose pour l’économie. Pour le Medef, c’est donc « oui au prélèvement contemporain, non au prélèvement par l’employeur », comme le résume d’une formule le vice-président de l’organisation.
Pour cela, la contrainte la plus importante est la mise en place d’une année de transition, faussement intitulée « année blanche », durant laquelle les revenus ne sont pas taxés. C’est le cas pour 2017. Le Medef propose donc de conserver cette opportunité. Mais plutôt que de faire en sorte que l’administration envoie chaque mois un taux d’imposition à l’employeur, à qui il revient de ponctionner le salaire du contribuable, le Medef propose de renverser la logique en mettant le contribuable au cœur du dispositif et non l’entreprise. À ce dernier de déclarer son niveau d’imposition et de le faire varier en cas de modification de son niveau de revenu. Une souplesse qu’offre déjà le système actuel puisque les contribuables mensualisés peuvent facilement modifier le montant des sommes versées chaque mois. Une logique qui transfère la responsabilité du paiement de l’entreprise, déjà soumise à de lourdes contraintes administratives, au contribuable payeur. Une alternative jugée crédible par le Conseil des prélèvements obligatoires dans un rapport de février 2012.
LA TRIBUNE – 22/02/2017
Emploi : la fracture territoriale se creuse
D’ici 2022, 85% des ingénieurs en informatique, 75% des professionnels de l’information et de la communication et 69% des postes de personnel d’études
seront créés dans les grandes métropoles souligne une étude de France Stratégie sur les inégalités territoriales en matière d’emploi.
A elles seules, la douzaine de métropoles concentrent 46% des emplois, dont 22% à Paris d’après une étude de France Stratégie.
Les créations d’emplois en France se concentrent depuis une dizaine d’années sur les aires urbaines de plus de 500.000 habitants, positionnées sur les métiers les plus dynamiques, notamment de cadres, au détriment des villes petites et moyennes, selon une étude de France Stratégie parue mardi 21 février.
Les métropoles représentent la majorité des emplois
La douzaine de métropoles régionales rassemblent près de 46% des emplois, dont 22% pour Paris et 24% en province. De 2006 à 2013, c’est dans ces aires urbaines de plus de 500.000 habitants que se sont concentrées les créations d’emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l’organisme placé auprès du Premier ministre.
Cette évolution est « inédite » depuis 1968: la croissance de l’emploi profitait à l’ensemble du territoire jusqu’en 1999, puis les territoires se sont de plus en plus différenciés, et entre 2006 et 2013, les écarts se sont creusés, analyse France Stratégie.
La concentration des emplois cadres
Cette « métropolisation », qui « devrait se poursuivre », est principalement liée à une concentration des emplois de cadres dans les métropoles, positionnées sur des « métiers structurellement dynamiques », aux tâches « non répétitives » et à « fort potentiel de créations d’emplois d’ici 2022 » (85% des ingénieurs en informatique, 75% des professionnels de l’information et de la communication, 69% du personnel d’études).
A cela s’ajoute un « effet local »: pour un métier donné, la croissance y est supérieure au reste du pays. Le nombre de cadres y croît davantage, mais aussi les métiers industriels, qui résistent mieux qu’ailleurs.
Toulouse, Montpellier ont créé de nombreux emplois
Cet effet est néanmoins inégal: de 1999 à 2013, les métropoles de Toulouse, Montpellier, Nantes, Rennes, Bordeaux et Lyon ont créé de nombreux emplois mais Lille et Strasbourg moins, et Rouen en a perdu. Et Paris a enregistré ces dernières années une dynamique beaucoup moins favorable qu’en province.
A contrario, les villes petites et moyennes sont plus positionnées sur des métiers en perte de vitesse (ouvriers, employés, agriculteurs). Les aires urbaines de moins de 100.000 habitants et les aires moyennes subissent aussi des « dynamiques négatives », et l’impact de la désindustrialisation y est plus fort qu’avant.
Cette surreprésentation des métiers fragiles « sera source de diminutions d’emplois et de reconversions professionnelles imposées par les mutations économiques », anticipe l’étude, qui prévient: « Le risque qui pèse sur ces territoires est d’autant plus élevé que les personnes exerçant des métiers fragiles ont une mobilité géographique généralement faible ».
Quant aux communes isolées, si elles souffrent d’une baisse de l’emploi dans les métiers agricoles et ouvriers, l’effet local y est positif: les métiers industriels résistent mieux, les professions de santé et artistiques s’y développent plus.
LES ECHOS – 22/02/2017
Les embauches de cadres vont retrouver leur niveau d’avant la crise
Les entreprises anticipent au moins 208.000 recrutements de cadres cette année.
Le millésime 2016 de l’emploi des cadres s’annonçait bon. Il a même été meilleur que prévu. Et celui de 2017 devrait être encore plus porteur. C’est ce que montre le baromètre annuel de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) publié ce mercredi et basé sur une enquête auprès de 11.000 entreprises. L’an dernier, le cap des 200.000 recrutements de personnel d’encadrement en CDI ou CDD d’au moins un an a été franchi. L’emploi des cadres a même vu pour la première fois depuis 2007 des recrutements légèrement supérieurs aux sorties (démissions, licenciements, départs à la retraite…), le nombre de promotions internes restant stables. Il y a eu 45.300 créations nettes de postes de cadre en 2016. C’est certes deux fois moins que lors du record de 2000, mais c’est autant qu’avant la crise des « subprimes ».
La situation devrait encore s’améliorer cette année. Le marché de l’emploi des cadres devrait retrouver au moins son niveau record de 2007, où 208.200 recrutements avaient été faits. « Tous les clignotants sont au vert, l’horizon est dégagé », résume Jean-Marie Marx, le directeur général de l’Apec, qui pointe toutefois le risque que représentent l’élection présidentielle, le Brexit ou la présidence Trump.
L’étude évalue entre 208.000 et 225.000 les embauches de cadres en 2017. Comme en 2016, selon les entreprises interrogées, les principaux bénéficiaires de cette nouvelle embellie seront les cadres ayant six à dix ans d’expérience. Mais les plus novices et les plus anciens aussi profiteront de l’amélioration. Seuls perdants : les seniors, au-delà de 20 ans d’expérience. La photographie ex post sera peut-être un peu différente de celle annoncée. Si les employeurs ont du mal à recruter, les plus jeunes et les plus âgés pourraient en bénéficier.
Prévisions positives
Ces tensions sur le marché de l’emploi des cadres ne toucheront bien sûr pas de la même manière tous les secteurs. Mais la tendance est à la hausse des recrutements partout. Dans les services, toujours les plus dynamiques, bien sûr mais aussi dans l’industrie, la construction et le commerce. Une analyse plus fine sur vingt-six secteurs montre qu’elle ne reste négative que dans quatre d’entre eux (bois-papier-imprimerie, distribution généraliste, activités associatives et communication-médias). Stables dans les transports-logistique et dans le caoutchouc-plastique, les prévisions d’embauche sont positives dans les dix-neuf autres secteurs, avec en pointe l’informatique-télécommunication. Révolution digitale oblige, côté fonctions aussi, l’informatique est en tête, avec 23 % des recrutements de cadres prévus. Si l’on y ajoute les deux suivantes – commercial-marketing et études-R & D -, cela représente près de six projets d’embauches sur dix.
Sur le plan géographique, aussi, les nouvelles sont bonnes. Selon l’Apec, l’an prochain, toutes les régions devraient être « bien orientées », en particulier Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine. Mais la palme en valeur absolue va continuer à revenir à l’Ile-de-France, qui a frôlé les 100.000 embauches en 2016.
Leïla de Comarmond
::: ENTREPRISES
LE FIGARO – 22/02/2017
Sous-traitance : la loi sur le «devoir de vigilance» des entreprises adoptée
L’Assemblée a voté définitivement, mardi, le texte qui impose aux grandes entreprises de prendre des mesures pour prévenir les manquements éthiques ou environnementaux de leurs sous-traitants. Les syndicats et ONG qui soutenaient cette loi se réjouissent, le patronat s’inquiète. Les parlementaires LR vont saisir le Conseil constitutionnel.
Bientôt quatre ans après le drame, au Bangladesh, du Rana Plaza, la pression de plusieurs syndicats, d’ONG et de frondeurs de gauche a poussé le gouvernement à, finalement, soutenir la proposition de loi sur le devoir de vigilance des sociétés mères. Porté par le député socialiste Dominique Potier, le texte a été adopté définitivement mardi à l’Assemblée, après deux lectures, des modifications et en dépit de l’opposition sénatoriale et patronale. Elle impose aux 150 entreprises employant de plus de 5000 salariés en France de mettre en place des plans de prévention, dits «de vigilance», pour prévenir les manquements éthiques ou environnementaux de leurs sous-traitants, aussi bien dans des pays lointains comme le Bangladesh ou le Cambodge qu’en Europe. En cas de non-respect, et après une mise en garde, les sanctions financières, pourront aller jusqu’à 30 millions d’euros pour la société mère. Trois fois plus que prévu à l’origine.
Seules les infractions aux critères établis dans le plan seront prises en considération afin d’éviter que les entreprises ne soient tenues responsables de toutes les dérives de leurs sous-traitants. Cette «vigilance» concerne le travail des enfants, la sécurité, la mise en place d’un système d’alerte pour que les salariés puissent signaler des dysfonctionnements. Les sanctions seront civiles et non pénales comme prévu dans une première version du texte. Mais chacun – particulier, association ou société – peut attaquer une entreprise.
«Sanctions excessives»
Les syndicats, dont la CFDT, et des ONG, comme Amnesty International, Éthique sur l’étiquette ou Sherpa, se réjouissent de cette loi. Mais les uns et les autres jugent l’amende maximale faible au regard des chiffres d’affaires des entreprises concernées. Nayla Ajaltouni, coordinatrice du collectif Éthique sur l’étiquette, regrette aussi que «des entreprises aux effectifs inférieurs à 5000 salariés en France échappent à cette loi, qu’il aurait fallu appliquer à toutes. Des PME à risques, par exemple dans l’extraction pétrolière, ne sont pas concernées, c’est dommage.»
Du côté des entreprises, le montant des sanctions est jugé excessif. Plus gênant, c’est la judiciarisation même induite par la loi et les répercussions pour les PME qui hérissent le patronat, Medef en tête. À l’arrivée, les concessions faites pour que le texte soit adopté ne satisfont personne. «C’est une mauvaise réponse à une question importante, estime-t-on au Medef. Ce texte nuit à l’attractivité de la France et à la compétitivité de ses entreprises, aucun autre pays européen n’ayant voté une telle loi à ce jour. Il faudrait que ce débat ait lieu au minimum au niveau de l’Union européenne.» Justement, rétorquent les défenseurs de la loi. «Elle n’est qu’un début et pourra encourager d’autres pays à suivre cette voie», estime Nayla Ajaltouni.
À condition que le Conseil constitutionnel ne retoque pas la loi sur certains points. Chez les parlementaires, Les Républicains comptent déposer un recours. Parmi les moyens invoqués: les contours de la «responsabilité pour fait d’autrui» ne sont à leur sens pas assez précis. Le triplement de l’amende par rapport au montant initial pourrait aussi poser problème. De son côté, le Medef a écrit au Conseil constitutionnel afin d’alerter sur ce texte.
L’OPINION – 22/02/2017
Air France: hôtesses et stewards vent debout contre le projet de nouvelle compagnie
Les pilotes ont donné lundi leur feu vert au projet « Boost », la compagnie à bas coût d’Air France. Très opposés au projet, les navigants envisagent, eux, de lancer une grève
Une intersyndicale réunissant 8 syndicats de personnels de cabine s’est tenue mardi après-midi. Les représentants des navigants envisagent un mouvement de grève : ils estiment que la direction et les pilotes les prennent pour la « variable d’ajustement ». Dans un document interne que l’Opinion a pu consulter, le gain salarial que les pilotes obtiendront après leur accord sur Boost est estimé entre 4 et 10 %, en fonction des vols.
Très vite, les navigants ont tenu à exprimer leur mécontentement. Leurs syndicats se sont réunis sans tarder mardi pour échanger sur la meilleure façon de faire entendre leur opposition. Les discussions ont porté sur la tenue d’une grève. C’est le feu vert donné par les pilotes, lundi, à la création d’une nouvelle compagnie low-cost qui a mis le feu aux poudres. « Pour nous, Boost signifie la fin de notre métier ; si les pilotes s’étaient opposés, la direction aurait renoncé, mais maintenant, c’est fichu… », se désole une hôtesse, qui affiche vingt ans de maison et requiert l’anonymat. Elle regrette le temps béni « où les pilotes savaient défendre un collectif, faisaient corps avec les navigants, et ne pensaient pas juste à leurs privilèges ! »
Pour de nombreux stewards et hôtesses, les pilotes les ont vendus. La réponse positive qu’ils ont donnée au référendum organisé par le SNPL, leur principal syndicat, en est le signe évident. A la question « approuvez-vous l’externalisation d’une partie de l’activité et de la flotte long et moyen-courrier d’Air France dans une nouvelle structure ? », ils ont en effet dit « oui » à 58,1 %. Et ce, alors même que le bureau du SNPL s’était plutôt prononcé contre. Avec 73,8 % de participation, le syndicat n’a pas d’autre choix que de se rallier à cette consultation – sans aucune valeur juridique – mais assure toutefois qu’il ne faut pas prendre ce vote « pour un blanc-seing au projet général d’accord », Trust Together, dont Boost constitue le noyau dur. Le SNPL réclame d’ailleurs des garanties supplémentaires à la direction, d’ici le 24 février, date butoir pour donner leur accord au texte.
Référendum. Lundi, la direction a salué les résultats de ce référendum. Et pour cause. Pour lancer Boost, il lui faut absolument l’aval du SNPL (selon une disposition juridique historique). Aussi a-t-elle poussé un grand ouf de soulagement, mais s’est gardée de tout triomphalisme. Car si elle voit dans Boost le moyen de retrouver des marges de manœuvre, notamment sur la masse salariale, elle sait que la partie est loin d’être gagnée.
A terme, cette nouvelle compagnie doit assurer 20 % du moyen-courrier et 10 % des longs courriers. Les 28 avions qui y seront consacrés seront pilotés par des commandants, pilotes et copilotes Air France. Un contrat unique leur permet d’officier sur la compagnie historique et sur la nouvelle. Mais cette disposition n’est pas prévue pour les hôtesses et stewards. C’est bien là que ça coince. Pour Boost, les équipes de personnels de cabine (PNC) seront constituées par des recrutements extérieurs, payés 40 % moins cher. Pour l’UnsaPNC mais aussi le SnpPNC, qui à eux deux représentent près de 50 % des suffrages, Boost va « venir directement concurrencer les emplois, les conditions de travail et de rémunération à moyen terme [actuels] ». Un tract de l’UnsaPnc stipule : « Pas avant 4 à 5 ans, très certainement, le temps que la compagnie “jumelle” soit totalement opérante avec l’arrivée des avions nécessaires (A350), mais c’est la mort de notre métier. »
Si les navigants sont aussi amers, c’est parce qu’ils ont le sentiment d’être la variable d’ajustement de la compagnie. « Quand Air France perd un milliard, c’est 20 % d’efforts pour nous, quand elle gagne un milliard, c’est 40 % d’efforts supplémentaires pour le PNC », s’insurgent encore les syndicats. La fronde vient aussi après que les navigants ont déjà fait des efforts lors des précédents plans de redressement. Et alors même que les pilotes sont la catégorie qui a le moins souffert : 13 % de gains de productivité, contre 20 % pour les personnels au sol, et 19 % pour les PNC.
Gain salarial. Les « avantages » que la direction a offert aux pilotes ces derniers jours pour emporter leur adhésion à Boost ravivent l’impression du deux poids-deux mesures. Dans un document interne que l’Opinion a pu consulter, le gain salarial que les pilotes obtiendront est estimé entre 4 et 10 %, en fonction des vols. Outre cet intéressement sur leur rémunération, les pilotes ont aussi obtenu plusieurs petits plus non négligeables, comme la mise à disposition d’un téléphone portable pour chacun, le lancement d’un groupe de travail afin de trouver le moyen d’accéder positivement aux demandes de congés, ou encore le remplacement progressif sur moyens courriers de leur vulgaire cassolette équipage par des plateaux-repas Business…
Les huit syndicats de navigants vont se tourner ces prochains jours vers leurs adhérents. Mais l’idée d’une grève est clairement sur la table. La semaine dernière, la présentation des résultats annuels d’Air France-KLM a rappelé combien la situation sociale en France pesait sur les comptes. Les bons chiffres de l’année 2016 sont dus aux deux tiers aux bénéfices de la compagnie néerlandaise ! En 2016, Air France a connu plusieurs mouvements de grève, pour une facture de plus de 130 millions d’euros.
LES ECHOS – 22/02/2017
Nissan teste la colocation automobile à Paris
Le constructeur lance une offre permettant à plusieurs personnes de partager l’usage d’une Micra.
L’objectif est de s’insérer sur le marché des nouveaux services de mobilité.
La colocation est-elle compatible avec l’automobile ? Nissan le pense, et a lancé ce mardi une offre d’un genre inédit, baptisée « Get & Go Micra », qui permet à plusieurs automobilistes de partager l’usage d’une Micra – une citadine comparable à une Clio. Accessible pour l’instant à Paris uniquement – la France est le pays pilote – et dans les départements voisins, le service se veut 100 % numérique (tout est pilotable via une application de smartphone). Après s’être inscrit, l’usager se voit proposer, via une plate-forme logicielle mise en place par RCI Banque – filiale de Renault, allié de Nissan -, une liste de colocataires potentiels proches de chez lui et affichant des besoins horaires complémentaires (usage le matin plutôt que l’après-midi, la semaine plutôt que le week-end…).
De quoi former un groupe d’utilisateurs, qui peut compter jusqu’à cinq membres. « Plus on est nombreux, plus le prix par tête baisse », indique Bernard Loire, le patron des ventes de Nissan pour l’Europe de l’Ouest. Ainsi, pour une Micra partagée par quatre automobilistes et roulant à hauteur de 15.000 km à l’année, le prix par tête – assurance et entretien inclus – est de 87 euros par mois sur un an (la durée de l’engagement). « Au global, en intégrant le carburant et les frais de parking, on arrive sur un budget individuel moyen de 1.700 euros par an. Contre 2.500 euros pour un service équivalent d’autopartage et 3.500 euros pour de la location courte durée », assure Bernard Loire.
Côté carburant, une carte essence est fournie pour payer sans avancer d’argent, avec une facturation individuelle, en fonction du nombre de kilomètres parcourus par chaque utilisateur. Côté parking, soit l’un des colocataires dispose d’une place à partager, soit les colocataires s’arrangent pour payer un parking commun.
Complémentarité des loueurs
Séduisante sur le papier, la solution devra convaincre dans la vie de tous les jours. Sera-t-il si facile pour les utilisateurs d’avoir des besoins totalement complémentaires et de conserver une certaine flexibilité d’usage au quotidien ? La question du tarif, très variable selon le nombre de colocataires et les frais de parking, sera un enjeu clef. Roulant en thermique – essence ou diesel -, la nouvelle Micra – fabriquée en France, à l’usine de Flins – ne permet pas de se dispenser de frais de carburant ou de parking, comme aurait pu le faire un modèle électrique. « Rien n’est figé, on peut proposer d’autres modèles à l’avenir », dit Bernard Loire, qui indique que, en cas de succès, le service pourra être étendu à d’autres villes. La cible : des citadins qui roulent régulièrement, mais trop peu pour amortir le coût d’achat d’une voiture neuve. « A Paris, on a 1.500 voitures qui roulent moins de 2.000 km par an », estime Bernard Loire. Pour Nissan, c’est finalement l’occasion de répondre à l’explosion des nouveaux usages de mobilité (autopartage, VTC, location…), et d’éviter une désintermédiation par des plates-formes comme Uber ou BlaBlaCar.
Maxime Amiot
LE PARISIEN – 22/02/2017
Nicolas Sarkozy rejoint le conseil d’administration de l’hôtelier AccorHotels
L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, prend la tête… du comité stratégie internationale d’AccorHotels
Nicolas Sarkozy tient sa reconversion. Éliminé dès le premier tour de la primaire de la droite, le 21 novembre, l’ancien chef de l’État avait annoncé vouloir se consacrer à sa «vie privée». Trois mois plus tard, jour pour jour, le voilà de retour dans une fonction inattendue. Ce mardi, le groupe AccorHotels a annoncé la nomination de Nicolas Sarkozy au sein de son conseil d’administration.
«Nicolas Sarkozy présidera le comité stratégie internationale dont les missions et la composition seront précisées lors d’un prochain conseil d’administration», a détaillé le groupe hôtelier dans un communiqué. «Je suis très heureux de participer au développement et au rayonnement international d’AccorHotels, un des fleurons des entreprises françaises», a pour sa part réagi l’intéressé.
Une «parfaite connaissance des enjeux géopolitiques»
Le PDG du groupe, Sébastien Bazin, également cité dans le communiqué, estime que « l’expertise internationale de Nicolas Sarkozy et sa parfaite connaissance des enjeux géopolitiques mondiaux seront de formidables atouts pour le groupe ». Ce poste d’administrateur indépendant serait le premier poste de cette nature occupé par l’ancien président.
AccorHotels exploite sous ses 20 marques Sofitel, Pullman, Novotel, Mercure, Ibis, HotelF1 mais aussi Raffles, Fairmont et Swissôtel, plus de 4000 hôtels, dans 95 pays.
LES ECHOS – 22/02/2017
Bio : le marché français a bondi de 20% en 2016
Les ventes de produits bio ont atteint 7 milliards d’euros en 2016, selon l’Agence Bio. Le nombre de fermes bio a augmenté de 12%.
Le succès du bio s’envole. Le marché a fait un bond de 20% à 7 milliards d’euros en 2016, selon les derniers chiffres fournis par l’Agence Bio. Alors qu’un Français sur deux n’en consommait jamais en 2003, ils sont désormais sept sur 10 à en manger « régulièrement », c’est-à-dire au moins une fois par mois, selon l’Agence Bio. Au quotidien, 15% des Français ont mangé bio en 2016, contre 10% un an avant.
La première raison à cet engouement est la santé. Les amateurs invoquent massivement leur confiance dans les cahiers des charges, les contrôles systématiques, l’absence d’OGM, de produits artificiels et de colorants, ainsi que le bien-être animal. Ils justifient leur préférence par la qualité nutritionnelle des produits, leur goût meilleur et la satisfaction de contribuer à la préservation de l’environnement en privilégiant le bio. Les légumes viennent en tête du Top 5, suivis par les produits laitiers et les oeufs, puis l’épicerie et la viande.
Le sud de la France d’abord
Pour l’Agence Bio, il n’est pas douteux que les consommateurs sont en train de changer leurs habitudes. Les agriculteurs l’ont bien compris. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à répondre à cette demande en croissance régulière. Les conversions se traduisent en hectares. Les surfaces bio ont augmenté de 16% en un an à 1,54 million d’hectares. Le nombre de fermes a progressé aussi (+12%). Elles sont plus de 32.300, tirées par les élevages laitiers et les producteurs de viande.
La première région pour le bio est l’Occitanie, devant l’Auvergne et le Nouvelle Aquitaine. Un peloton de tête qui a creusé l’écart avec le reste de la France. Le mouvement de conversion (+9,5%) se retrouve tout naturellement dans les entreprises, chez les importateurs et exportateurs ainsi que dans la distribution. Les ventes ont plus progressé en magasins spécialisés que dans les enseignes mais en importance, les deux circuits sont à peu près ex-aequo.
VIDEO – Le marché français du « bio » atteint les 7 milliards d’euros : http://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/0211814713831-bio-le-marche-en-france-a-bondi-de-20-en-2016-2066608.php
LE FIGARO – 22/02/2017
Alstom: François Hollande se rend à Belfort ce mercredi
Le président de la République doit visiter les sites d’Alstom et de General Electric. Les syndicats, toujours sceptiques sur le devenir des emplois, attendent une garantie du maintien de l’activité de l’usine.
La visite est symbolique et attendue. À quelques mois de la fin de son mandat, François Hollande se rend ce mercredi à Belfort, accompagné du secrétaire d’État chargé de l’Industrie, Christophe Sirugue. Une première dans le cadre de son mandat et qui intervient alors que l’État tente coûte que coûte de préserver l’emploi chez Alstom sur ce site de production. En octobre dernier, le gouvernement avait en effet décidé d’acheter, en direct, quinze rames pour alimenter cette usine, dont la fermeture venait d’être annoncée.
Dans le détail, le programme du président de la République est chargé. A 9 heures, il débutera d’abord par une visite du site de General Electric, puis enchaînera, quarante-cinq minutes plus tard par celui d’Alstom. Il terminera son excursion, annoncée au dernier moment lundi par l’Élysée, par un discours à 10h15.
Pour rappel, François Hollande s’était personnellement impliqué dans le dossier du rachat de la branche énergie d’Alstom par GE, en 2014. Il avait alors reçu le PDG du géant américain, Jeff Immelt, à l’Élysée. À la suite de ce rachat, le site de l’industriel s’était alors recentré sur ses activités de transport. À ce titre, la visite présidentielle n’est pas sans rappeler celle que le Président avait effectuée à Florange pour défendre son bilan auprès des salariés d’ArcelorMittal, en novembre dernier. Les syndicats l’attendent d’ailleurs de pied ferme, avec un seul objectif: l’interpeller sur les 1000 embauches promises par General Electric, d’ici fin 2018. Et pour cause, en janvier 2016, General Electric avait annoncé la suppression de 765 emplois dans l’Hexagone, semant ainsi le trouble dans les esprits.
La SNCF va acheter les 15 rames
«À partir du moment où le Président s’est engagé, il doit maintenant concrétiser ses paroles. Or, il semblerait qu’il y a encore quelques difficultés», assène Olivier Kohler, délégué CFDT, au micro de France Bleu. «Il y a une volonté politique, mais ces commandes promises ne sont pas actées. Nous demandons un réel engagement, une garantie du maintien de l’activité à Belfort». Même son de cloche pour Eddy Cardot, délégué CGT, au micro de France 3. «Les quinze rames TGV, ça nous donne un petit sursis de plus», reconnaît-il. «[Mais] on voudrait que tout soit entériné avant la fin du mandat de François Hollande». Le maire de Belfort tient un discours similaire, mais se veut néanmoins optimiste: «C’est toujours le président de la République et il a le pouvoir de faire changer les choses», indique-t-il à France Bleu.
La semaine dernière, la question des quinze rames est revenue sur la table. Dans un premier temps réticente, la SNCF a fini par accepter de prendre en charge cette commande, que le gouvernement avait décidé de passer en direct pour un montant de 480 millions d’euros. «La décision qui a finalement été prise est équilibrée et plus cohérente», estime des dirigeants de la SNCF, interrogé par Le Figaro , le 15 février dernier. «Nous allons radier 24 rames vieillissantes à un seul niveau pour les remplacer par quinze rames à deux niveaux et donc plus capacitaires. Nous allons économiser 150 millions d’euros que nous aurions dû dépenser en les rénovant». Toujours selon nos informations, cette décision devrait être entérinée demain, jeudi 23 février.
::: POLITIQUE
LE POINT – 22/02/2017
À Londres, Macron cherche à séduire les expatriés
Emmanuel Macron a affirmé que son programme allait contribuer au succès de la France « dans ce nouveau monde » qui implique le Brexit.
Le candidat d’En marche ! à la présidentielle exhorte les Français vivant outre-Manche à venir entreprendre en France. Il avait rencontré avant Theresa May.
Emmanuel Macron en mission séduction. Mardi 21 février, le candidat d’En marche ! à la présidentielle s’exprimait lors d’un meeting à Londres devant plusieurs milliers de personnes. Il a exhorté les Français résidant outre-Manche à venir entreprendre en France. Son ambition : « Retrouver une culture du succès ». Le candidat tenait un meeting en fin de journée dans l’imposant Central Hall Westminster, une salle d’architecture baroque située près du Parlement britannique.
Acclamé à son arrivée, Emmanuel Macron a exprimé devant plus de 2 000 personnes sa volonté de « convaincre » certains des 300 000 Français vivant au Royaume-Uni, dont une majorité à Londres, de « revenir entreprendre, faire en France, innover, chercher, enseigner ». « Je veux que l’on soit un pays où l’on peut faire tout cela », a-t-il dit. En France, « on n’a pas le droit d’échouer, mais pas le droit de réussir trop bien », a-t-il poursuivi, devant un public comptant des entrepreneurs et de nombreux employés de la finance.
« Il faut aimer le succès », ou alors les Français vont « le chercher ailleurs », a-t-il regretté, déplorant la « peur de l’échec » propre, selon lui, à la France. Taclant à plusieurs reprises le candidat LR François Fillon, Emmanuel Macron a évoqué « l’argent qu'[il] a [lui-même] gagné » avant de se lancer en politique. « Je vous rassure, c’est moi qui l’ai gagné. J’avais un travail, ça semble affreux… » a-t-il ironisé. Dans la salle figuraient notamment le footballeur Yohan Cabaye et le député du Parti libéral-démocrate (centre) Nick Clegg, ancien vice-Premier ministre.
Vers un Brexit juste
Selon deux sondages publiés mardi, Emmanuel Macron arrive soit en deuxième position des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, ex æquo avec François Fillon, soit troisième derrière ce dernier. Le candidat d’En marche ! a rencontré en début d’après-midi Theresa May au 10, Downing Street, pour évoquer notamment la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
À l’issue de l’entretien, il a affirmé en anglais avoir exprimé à Theresa May sa « volonté d’aboutir à un Brexit juste », tout « en protégeant les intérêts des Français et des Européens ». « Nous avons parlé de lutte contre le terrorisme, de défense, qui sont des sujets très structurants pour notre pays », a ajouté en français Emmanuel Macron, premier candidat à la présidentielle française reçu par Theresa May.
Un porte-parole de Downing Street a expliqué que cette rencontre avait été organisée à la demande d’Emmanuel Macron et qu’il n’était pas inhabituel qu’un dirigeant britannique reçoive un candidat français, citant Nicolas Sarkozy reçu par Tony Blair en 2007.
« Je veux les banques »
Emmanuel Macron a affirmé que son programme, qu’il n’a pas encore publié, allait contribuer au succès de la France « dans ce nouveau monde » qui implique le Brexit. « Dans mon programme, vous aurez une série d’initiatives pour attirer les gens de talent dans la recherche, et dans de nombreux autres domaines », a-t-il dit, repassant à l’anglais. « Je veux les banques, les talents, les chercheurs, etc. » a-t-il ajouté, laissant présager de son discours très ciblé sur les entrepreneurs.
« Cela fera partie de mon programme de les attirer », en particulier ceux qui sont actuellement au Royaume-Uni, a-t-il insisté, dans un appel du pied à la communauté française. « Je veux les convaincre que la France change […] qu’ils auront l’opportunité de revenir en France dans les prochaines années et d’y rencontrer le succès. » Interrogé sur un possible rapprochement avec le président du MoDem François Bayrou, il a dit ne pas vouloir répondre « à des questions de politique française ».
François Bayrou doit faire une déclaration à la presse mercredi après-midi et les spéculations vont bon train sur ce qu’il pourrait annoncer : nouvelle candidature à la présidentielle ou soutien à un candidat en lice. Gérard Collomb, maire PS de Lyon et proche d’Emmanuel Macron, a dit mardi espérer le soutien de M. Bayrou à son candidat pour éviter « le risque » d’une victoire de Marine Le Pen.
BFM – 21/02/2017
Sécurité sociale: Macron et Fillon livrent leurs pistes d’économies
Cinq candidats à l’élection présidentielle ont défilé ce mardi 21 février au Palais Brogniart pour présenter leur programme en matière de santé. Emmanuel Macron et François Fillon ont présenté des pistes d’économies pour la Sécu, Benoît Hamon a évoqué une réforme du mode de financement des hôpitaux.
Les prétendants à l’Élysée ont passé leur grand oral sur la santé ce mardi 21 février. Les candidats à la présidentielle se sont ainsi succédé au Palais Brongniart pour exposer leurs mesures lors de cet événement organisé par la Mutualité française. L’occasion, pour certains, de livrer quelques pistes d’économies. Voici ce qu’il fallait retenir des interventions d’Emmanuel Macron, François Fillon et Benoît Hamon.
Macron veut investir 5 milliards dans les hôpitaux
Premier à ouvrir le bal, le candidat d’En Marche! a annoncé lors qu’il comptait « améliorer l’organisation de l’hôpital « en le décloisonnant ». Il propose pour cela « de plafonner à 50% » la tarification à l’activité des hôpitaux (T2A), de « renforcer l’autonomie des hôpitaux » ou encore « d’élargir » les groupements hospitaliers de territoire pour avoir en amont une meilleure organisation de l’offre de soins.
Emmanuel Macron a également promis d’investir 5 milliards d’euros dans les hôpitaux et « dans l’innovation médicale ». Par ailleurs, l’ex-ministre de l’Économie a fixé à 2,3% l’objectif d’évolution des dépenses d’assurance-maladie sur la période 2018-2022. Cette hausse modeste nécessiterait de réaliser 15 milliards d’euros d’économies.
Pour y parvenir, Emmanuel Macron entend développer la médecine ambulatoire: « ce qui coûte cher dans le système de santé ce sont les gens qui restent » à l’hôpital, rappelle-t-il. Autre piste: le leader d’En Marche! entend également « lutter contre le gâchis » en permettant la vente de médicaments à l’unité. Par ailleurs, l’ex-ministre de l’Économie promet qu' »aucun soin utile ne serait déremboursé ».
Fillon: « pas question de toucher à l’assurance-maladie »
Le candidat de la droite et du centre était très attendu sur ce sujet après avoir été accusé de vouloir « privatiser » la Sécurité sociale cet hiver. L’ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy a ainsi abandonné la distinction entre « petit » et « gros risques ». « Il n’est pas question de toucher à l’assurance-maladie et encore moins de la privatiser ni même de baisser son taux d’intervention », a-t-il encore déclaré.
François Fillon avait déjà confié au Parisien vouloir ramener les comptes de l’assurance-maladie à l’équilibre d’ici à 2020 en réalisant « 20 milliards d’économies en cinq ans ».
Un objectif d’autant plus ambitieux que l’ex-Premier ministre promet que le niveau de prise en charge des dépenses par l’assurance-maladie « ne diminuera pas ». Il souhaite même que « pour les dépenses les plus coûteuses », les patients n’aient rien à payer de leur poche grâce à un partenariat entre la Sécurité sociale et les mutuelles. Il promet également que les lunettes pour les enfants seront prises en charge à 100%.
Pour réaliser ces 20 milliards d’euros d’économies, François Fillon mise sur « des efforts d’efficience ». « Je fais le pari que la prévention ça rapporte », a-t-il souligné. L’ex-Premier ministre compte également traquer « les soins redondants » et renforcer la lutte contre les fraudes (carte vitale, CMU, etc..).
Par ailleurs, François Fillon a évoqué « la piste » d’une modulation des carrières pour tenir compte de la pénibilité. « Par exemple, il faudrait accepter l’idée que ceux qui ont une espérance de vie plus longue travaillent plus longtemps », a-t-il expliqué. Ce qui, a-t-il reconnu, pourrait également signifier que les ouvriers, eux, pourraient avoir une carrière plus courte.
Hamon veut réformer le financement des hôpitaux
Moins disert sur les pistes d’économies, le vainqueur de la primaire de la gauche annonce toutefois qu’il veut modifier le modèle de financement de l’hôpital, basé « selon la tarification à l’activité ».
« On multiplie les actes pour obtenir un bon financement de l’hôpital. Si un certain nombre d’actes doivent continuer à être financés de cette manière, je pense qu’il faut introduire une notion de financement forfaitaire », a insisté le candidat désigné par la primaire du parti socialiste.
Benoît Hamon considère qu' »il faut augmenter la part de remboursement de la Sécurité sociale » pour les soins dentaires, d’optique et les prothèses auditives.
L’OPINION – 22/02/2017
François Bayrou, dernière cartouche
Déjà trois fois candidat à l’élection présidentielle, le président du MoDem met fin ce mercredi au suspense sur ses intentions. Seul ou avec Emmanuel Macron, il joue son ultime va-tout
François Bayrou doit faire une déclaration ce mercredi à 16 heures 30 depuis le siège du MoDem, qui se réunissait en bureau exécutif mardi soir. Le leader centriste, qui a récemment échangé avec Emmanuel Macron, entretenait mardi encore le suspense sur son intention de se lancer ou pas dans l’élection présidentielle. Le maire de Pau sera mercredi soir l’invité du 20 heures de France 2 puis de la matinale de RTL jeudi matin. Selon l’enquête Ifop-Fiducial pour Paris-Match, iTélé et Sud-Radio publiée mardi soir, François Bayrou ne dépasse pas les 5,5 % d’intentions de vote.
Quand il décroche son téléphone mardi matin, François Bayrou a l’air serein, détendu. Le président du MoDem n’a pas vraiment le ton de celui qui s’apprête à se lancer dans la course à la présidentielle. En fait, il regarde avec amusement toutes les spéculations qui courent autour de lui. Va-t-il s’allier à Emmanuel Macron, après avoir discuté avec lui la semaine dernière, comme l’affirme Le Point ? « Intox », assure un cadre du MoDem. Va-t-il annoncer sa quatrième candidature à l’élection présidentielle, comme le présume Le Figaro ? Lui se plaît à constater l’émulation créée par un suspense savamment entretenu.
Tous les cadres du parti s’astreignent à une réserve qui empêche presque toute discussion normale avec quiconque est en dehors du secret. Drôle d’ambiance au MoDem, où tout le monde attend avec hâte que le suspense soit tranché. Depuis la salle Lecanuet, au rez-de-chaussée du QG parisien, François Bayrou fera une allocution mercredi à 16 heures 30. Un discours d’une trentaine de minutes, retransmis en direct sur les chaînes d’info en continu. « C’est une déclaration solennelle et personnelle. C’est une manière de s’adresser aux Français face caméras », explique-t-on dans son entourage.
Quatuor. Cela fait plusieurs jours que François Bayrou a pris sa décision. Après le bureau exécutif du parti mardi dernier, le maire de Pau a tranché. Rentré dans sa ville pour le week-end avant de rejoindre Paris dimanche soir, il a passé ces derniers jours auprès de sa garde rapprochée, la vice-présidente du MoDem, Marielle de Sarnez, la vice-présidente du Sénat, Jacqueline Gourault et le secrétaire général du parti, Marc Fesneau. C’est au sein de ce quatuor que les échanges à bâtons rompus ont eu lieu toute la journée de lundi pour arrêter la date précise et le format de l’annonce. « On lui a dit ce qu’on ressentait, on voit tous le trouble qui existe dans l’opinion. Aucun d’entre nous n’est rassuré par les propos des candidats à l’élection présidentielle, quels qu’ils soient », raconte l’un d’eux.
Avant l’affaire Fillon, plusieurs cadres du parti doutaient de l’opportunité d’une candidature mais le tumulte à droite a rebattu les cartes. Ils sont finalement plusieurs parmi ses proches à l’avoir encouragé à y aller. « Il a l’envie, les moyens, la carrure, le projet, les idées », plaide Yann Wehrling, président du groupe MoDem au conseil régional d’Ile-de-France. Mais François Bayrou n’a pas le potentiel électoral. Toutes les enquêtes d’opinion le créditent autour de 5 % d’intentions de vote. Et surtout, l’espace politique au centre est déjà largement occupé par Emmanuel Macron, que les sondages donnent autour de 20 %.
À entendre les cadres du parti, il semble pourtant faire peu de doutes que le candidat se lancera. Ils ont toujours un argument pour expliquer pourquoi les obstacles dans sa course vers l’Elysée n’en seront pas. Les 500 parrainages ? Le parti compte plus de 500 élus et sympathisants et autant qui ont systématiquement apporté leur soutien à François Bayrou lors des trois dernières élections présidentielles. Le financement ? « Pas un sujet non plus ». Le MoDem est propriétaire de son siège de la rue de l’Université, dans le très chic 7e arrondissement de Paris, ce qui lui offre une caution substantielle. Le laps de temps très court pour faire campagne ? « Cette campagne sera courte pour tout le monde. Les débats n’ont toujours pas commencé ! », défend un cadre du parti.
Course folle. Dans un contexte où François Fillon n’a plus le boulevard qui lui était promis au sortir de la primaire, comment imaginer que François Bayrou ne se relance pas dans cette course folle, lui qui dit toujours aimer « l’odeur de la poudre » ? Tout le laisse à penser, et pourtant. Dans une campagne présidentielle lunaire et jalonnée d’invraisemblables rebondissements, le leader centriste pourrait à son tour en provoquer un. « Cette campagne attend encore sa surprise », théorisait-il mi-janvier.
Rompre avec le scénario d’une candidature écrit d’avance ne serait-il pas se rallier au jeune et ambitieux Macron ? Les deux hommes se parlent souvent. Mais aucune discussion n’a pour le moment abouti. « Ils se sont dit ce qu’ils avaient à se dire par médias interposés », juge un proche de François Bayrou. « Macron est dans une logique “tous derrière moi”, ça n’est pas comme cela qu’on crée une majorité », repousse Yann Wehrling.
Certes, le rapprochement entre deux personnalités que tout oppose dans leurs parcours n’a rien d’évident. Mais le pragmatisme en politique pourrait les pousser à le faire. « Si on s’alliait avec Macron, on ferait sauter la banque ! », confiait mi-janvier François Bayrou. Il est vrai que le tandem aurait de quoi inquiéter François Fillon, avec qui le lien s’est rompu depuis l’affaire des soupçons d’emplois fictifs de sa famille. Les deux hommes se sont vus pour la dernière fois le 24 janvier, jour des premières révélations du Canard Enchaîné. « Je pense depuis le début que François Bayrou, en raison de son histoire notamment récente, n’a pas de compatibilité avec les électeurs de droite », jugeait la semaine dernière depuis La Réunion le candidat de la droite, visiblement peu inquiet par la potentielle candidature du centriste.
En s’alliant à Emmanuel Macron, François Bayrou pourrait lui apporter l’expérience et la solidité qui lui manque. Quand Emmanuel Macron pourrait apporter à François Bayrou l’image du renouveau, à l’heure où le courant du « dégagisme » souffle sur les partis. Seul ou à deux, la seule certitude dont dispose aujourd’hui le centriste de 65 ans, c’est qu’après trois candidatures, cette élection présidentielle sera la dernière.
LES ECHOS – 22/02/2017
Sortie de l’euro : les effets désastreux du projet économique du FN
L’Institut Montaigne juge que la sortie de l’euro amputerait le PIB de 180 milliards et détruirait plus de 500.000 emplois dans l’Hexagone. L’économie française entrerait dans une ère inconnue.
C’est le pilier du programme économique de Marine Le Pen. La sortie de l’euro et le retour au franc, prônés par la candidate du Front national à l’Elysée, auraient des conséquences désastreuses sur l’activité économique dans l’Hexagone, alerte l’Institut Montaigne .
Le think tank, d’inspiration libérale, s’est penché sur le coût d’une telle mesure, qui n’a jamais été chiffrée par le parti d’extrême droite. En prenant comme hypothèse une dépréciation du taux de change de 20 % et une hausse des taux d’intérêt, il estime que le PIB de la France reculerait de 2,3 % au cours de la première année du retour au franc et serait inférieur de 9 % à long terme (une fourchette de 4 % à 13 % est avancée) par rapport au niveau qu’il aurait atteint sans cette décision.
Soit une perte d’activité de 180 milliards d’euros. Et encore, un tel scénario doit être considéré comme optimiste, prévient l’institut, qui prend pour hypothèse une non-désagrégation de la zone euro, scénario pourtant le plus probable (lire page 4). A long terme, le coût de la sortie de l’euro est évalué à « environ 7.000 euros par emploi résidant en France. L e nombre d’emplois détruits par cette mesure atteindrait plusieurs dizaines de milliers dès la première année, et pourrait largement dépasser un demi-million d’emplois détruits à long terme ».
Fuite des capitaux
Les effets d’une sortie de l’euro passeraient par différents canaux. D’abord, comme la France accuse un lourd déficit extérieur, le franc subirait une dévaluation par rapport à l’euro que le think tank estime à 15 %. « Une dépréciation de ce nouveau franc contribuerait de façon favorable à la croissance à court et moyen termes », via une relance des exportations, admettent les auteurs. Mais rapidement, nos partenaires commerciaux mettraient en place des barrières tarifaires. Deuxième canal de transmission du choc : la monnaie. « Les épargnants français pourraient souhaiter placer leurs capitaux à l’étranger afin de se protéger de la dévaluation anticipée du « nouveau franc » […]. Et les détenteurs de capitaux étrangers placés en France seraient incités à rapatrier leurs capitaux pour se prémunir d’une chute du taux de change », selon l’institut. Les taux d’intérêt grimperaient fortement et, par ricochet, le crédit se raréfierait.
« La fuite des capitaux vers l’étranger, la défiance des ménages et des entreprises vis-à-vis d’une monnaie en dépréciation et le moindre accès des banques aux financements étrangers mettraient les institutions financières en danger », alertent les auteurs. Avec un risque de panique bancaire. Il serait alors « vraisemblablement indispensable de contraindre la politique de change et d’instaurer un contrôle des mouvements transfrontaliers de capitaux ». Comme en Grèce entre 2011 et 2013… Parallèlement, l’inflation risquerait d’accélérer « de manière significative compte tenu de la dépréciation » du nouveau franc, ce qui affecterait le pouvoir d’achat des ménages. Bref, l’économie française serait propulsée dans un monde totalement inconnu.
« Difficultés transitoires »
Pas pour Jean Messiha, le coordinateur du projet de Marine le Pen. « Il n’y aura pas de hausse des taux très forte parce que nous allons revenir sur l’interdiction qui est aujourd’hui faite à la Banque de France de financer le déficit public. Et la remontée de l’inflation n’est pas un problème puisque nous faisons aujourd’hui face à des risques déflationnistes. Les difficultés ne seront que transitoires », assure cet énarque.
Mais changer la loi de 1973 sur le recours à la Banque de France signifierait le retour de la planche à billets, avec une envolée de l’inflation et des conséquences potentiellement encore plus fortes. En outre, « comme il n’existe pas de position consensuelle au sein de la zone euro, la sortie ne peut être concertée. Elle sera donc nécessairement violente », prévient Mathieu Plane, économiste à l’OFCE. Pour Gilles Moec, chef économiste de Bank of America Merrill Lynch, « le fonctionnement de la zone euro a certainement des défauts mais il est préférable d’améliorer l’existant que de tout casser. Car la monnaie unique a tout de même eu de gros avantages pour les Français ». Deux chiffres, parmi d’autres, le prouvent : l’écart de taux d’intérêt entre les emprunts d’Etat allemands et français s’est réduit de 1,5 point depuis la création de l’euro. Et l’inflation est passée de 4,4 % en moyenne par an entre 1981 et 1998 à 1,5 % depuis 1999.
VIDEO – Combien coûterait la sortie de l’Euro voulue par Marine Le Pen ? http://www.lesechos.fr/elections/marine-le-pen/0211812836869-sortie-de-leuro-les-effets-desastreux-du-projet-economique-du-front-national-2066884.php
::: INTERNATIONAL
LE FIGARO – 22/02/2017
Brexit : le divorce imposé avec le Royaume-Uni déchire l’Irlande
INFOGRAPHIE – Dublin plaide pour un accord de sortie favorable aux Britanniques, mais se place du côté de l’UE dans les négociations. La prospérité de la République est en jeu.
Un divorce peut en cacher un autre. Si le Brexit marque la rupture entre le Royaume-Uni et l’Europe, il implique aussi un éloignement entre le pays et son voisin, l’Irlande, victime collatérale du vote des Britanniques. Les relations entre l’ancienne colonie, devenue indépendante au terme d’une guerre de sécession il y a un siècle, et la puissance britannique s’étaient normalisées au point de faire des deux pays les partenaires les plus proches au sein de l’Union européenne. Cette proximité est mise à mal par la décision britannique de quitter l’UE, vécue comme un traumatisme de l’autre côté de la mer d’Irlande. Plus grave crise pour le pays depuis son indépendance, le Brexit met en danger «à la fois notre paix et notre prospérité», déclarait le premier ministre irlandais, Enda Kenny, vendredi, lors du deuxième «sommet de dialogue civique» organisé à Dublin pour évaluer les conséquences de cette décision.
Priorité du gouvernement irlandais: obtenir un accord de commerce le plus favorable possible entre le Royaume-Uni et l’UE. «Pas question de punir Londres», plaide-t-on à Dublin. «L’Irlande et le Royaume-Uni étaient dans les faits un seul marché intérieur. Les entreprises des deux pays sont très imbriquées économiquement. La communauté d’affaires irlandaise espérait que les Britanniques resteraient dans l’Europe», explique Danny McCoy, directeur de l’Ibec, le Medef irlandais. Les craintes sur les conséquences du Brexit portent sur l’impact d’éventuels droits de douane imposés de part et d’autre. Mais aussi, à terme, sur l’avenir de la localisation des multinationales implantées en Irlande si Londres se lance vraiment, comme annoncé, dans la course au dumping fiscal, même si la situation peut à l’inverse présenter aussi des opportunités immédiates à saisir.
Libre circulation
La dépendance irlandaise à l’économie britannique s’est déjà largement atténuée. Lors de l’entrée simultanée des deux voisins dans le marché commun en 1973, le Royaume-Uni absorbait plus des deux tiers des exportations irlandaises contre environ 17% aujourd’hui. Deux fois moins que celles vers le reste de l’Union européenne. Mais cette exposition au grand voisin est plus sensible pour les PME. Selon les calculs d’économistes, la facture du Brexit pourrait s’élever entre 4 et 5 points de PIB pour l’économie irlandaise.
Dublin veut conserver sa zone de libre circulation avec le Royaume-Uni. Le rétablissement d’une frontière physique est vu comme le mal absolu. Celui-ci pourrait raviver les braises pas tout à fait éteintes de trente ans de guerre civile. «Une frontière en dur est inévitable sans un statut spécial pour l’Irlande», craint Gerry Adams, leader du parti nationaliste Sinn Féin. C’est pourquoi le gouvernement irlandais veut placer la protection des accords de paix au cœur des négociations qui vont s’engager entre Londres et Bruxelles. Parmi les particularités locales, les habitants d’Irlande du Nord, britanniques, ont aussi droit à un passeport irlandais et resteront donc citoyens européens. Autant de «circonstances exceptionnelles» que l’Irlande entend faire reconnaître.
Pour autant, Dublin a choisi son camp. Dans les négociations sur le Brexit, «nous serons d’un seul côté de la table, celui de l’UE», affirme Enda Kenny. «Le Brexit est une décision britannique, pas irlandaise ou européenne», justifie-t-il. «Nous ne serons pas les intermédiaires du gouvernement de Londres dans les discussions», ajoute le ministre des Affaires étrangères, Charlie Flanagan. Loin d’écouter les rares voix en faveur d’un «Irexit», la République entend jouer pleinement son rôle au sein d’une Europe à qui elle doit beaucoup.
Le premier ministre Kenny sur le départ
Chef du gouvernement irlandais depuis six ans, Enda Kenny pourrait annoncer sa démission ce mercredi. Il est affaibli par un scandale de corruption dans la police, que son gouvernement est accusé d’avoir couvert. Un lanceur d’alerte aurait été victime d’intimidation alors qu’il dénonçait le laxisme de la police avec les puissants du pays sur leurs infractions routières. Enda Kenny, reconduit il y a un an à la tête d’un gouvernement sans majorité parlementaire, a survécu à un vote de défiance la semaine dernière. Mais il a annoncé qu’il accepterait la pression de son parti Fine Gael (droite) pour céder sa place. Deux de ses ministres sont favoris pour lui succéder.
LE FIGARO – 22/02/2017
Le Kremlin prépare la réélection de Poutine
En 2018, le maître de la Russie l’emportera, mais il faut que son score soit haut comme la participation.
Vladimir Poutine devra être réélu en 2018 pour un quatrième mandat à la tête de la Russie avec un résultat et un niveau de participation électorale le plus élevé possible: tel est le plan sur lequel travaillent les conseillers du président russe selon le récit qu’en faisaient mardi les principaux médias du pays, dûment briefés par le Kremlin. À un an du scrutin, prévu en mars 2018, il ne fait plus guère de doute que l’intéressé briguera une nouvelle fois le fauteuil suprême, ce qui l’emmènera jusqu’en 2024, année où il fêtera ses 72 ans et vingt-quatre ans de pouvoir ininterrompu. «Il est prématuré de faire une quelconque déclaration électorale dans la mesure où l’ordre du jour est actuellement autre», a néanmoins démenti son porte-parole, Dmitri Peskov.
Signes avant-coureurs, Vladimir Poutine a congédié pas moins de cinq gouverneurs, depuis le début de l’année, dont le niveau de popularité et d’efficacité dans les régions qu’ils dirigeaient était sujet à caution: la Carélie et Novgorod au nord-ouest du pays, Riazan, au sud-est de Moscou, Perm et la Bouriatie, respectivement en Oural et en Sibérie. Ces hauts fonctionnaires ont tous été remplacés par de jeunes technocrates, semblables à ceux qui peuplent depuis l’été dernier les couloirs de l’administration présidentielle: un afflux de sang neuf destiné à compenser l’immobilisme qui prévaut au sommet du pouvoir, selon les analystes russes.
Si, en soi, la réélection de Vladimir Poutine semble assurée, le Kremlin planche dès à présent sur la mise en scène de la future victoire. «70-70» apparaît comme l’une des formules fétiches censée résumer l’enjeu, ces deux chiffres figurant respectivement le pourcentage de participation et l’ampleur du score. Or, dans le passé, jamais l’intéressé n’a pu combiner de tels résultats. Le jour venu, «les électeurs devront se bouger le c…», résume un conseiller du Kremlin, cité par le quotidien Komsomolskaïa Pravda. Quitte pour cela à modifier la loi électorale. Les citoyens absents de leur domicile le jour du scrutin, pourraient se présenter à l’improviste au bureau de vote le plus proche. Les jeunes, généralement apathiques quand il s’agit de politique, se verraient offrir l’accès à un jeu informatique après avoir glissé leur bulletin dans l’urne. À titre de plaisanterie, un haut fonctionnaire a évoqué l’idée d’une chasse aux Pokémon dans le bureau électoral.
L’ampleur de la victoire, elle, dépendra du caractère du scrutin, qui ne doit pas ressembler à une compétition mais à un référendum, poursuit le Kremlin. Le principal opposant, Alexeï Navalny, ayant été écarté pour cause de condamnation judiciaire, seuls les libéraux «historiques», tels l’inusable Grigory Yavlinsky (Iabloko), seraient autorisés à concourir. «On ne va pas créer de candidats artificiels, les électeurs ne seraient pas dupes», argumentent les conseillers de Vladimir Poutine. «Il s’agira d’un plébiscite auquel participeront formellement d’autres candidats et dont le résultat devra donner au président les coudées franches pour conduire des réformes économiques impopulaires», décrypte le politologue Igor Bounine. Notamment l’augmentation de l’âge du départ à la retraite.
Enfin, concluent les conseillers du Kremlin, ce résultat statistique devra être obtenu à l’issue d’un scrutin encore plus «transparent, honnête et légitime» qu’auparavant. Ces derniers souhaitent multiplier les caméras dans les bureaux de vote, quitte à fixer leur nombre dans la loi.
Selon Grigory Melkoniants, coprésident de l’ONG Golos, la tâche relève de la quadrature du cercle. Au final, prédit ce défenseur des droits électoraux, «on forcera les gens à voter où on les incitera avec des cadeaux ou des places de spectacle. Comme d’habitude».
Vous souhaitant une bonne journée.
Cordialement,
Elena NATALITCH
Service Presse, Communication / Formation
251, bd Pereire – 75852 PARIS Cedex 17
Tél. : 01 40 55 12 43
Fax : 01 40 55 12 40
https://www.facebook.com/medef.idf
ftpAME2017-09-19T13:35:42+02:00Mots-clés : Actualité, banque de France, MEDEF, Revue de Presse|
::: ILE-DE-FRANCE
LE PROGRES – 16/02/2017
Le préfet d’Auvergne-Rhône-Alpes nommé préfet d’Île-de-France
Michel Delpuech, ancien préfet d’Auvergne-Rhône-Alpes a été nommé préfet d’Île-de-France, mercredi 15 février, en Conseil des ministres. Le préfet des Pays de la Loire le remplacera.
La rumeur a été confirmée. Michel Delpuech, ancien préfet d’Auvergne-Rhône-Alpes a été nommé préfet d’Île-de-France. Il prendra ses nouvelles fonctions à partir du 27 février 2017.
C’est le préfet des Pays de la Loire, Henri-Michel Comet, qui le remplacera, à partir du 6 mars 2017.
Quel rôle pour le préfet ?
Le préfet reste le « dépositaire de l’autorité de l’État dans le département », indique le site vie-publique.fr.
Marc Taubert
BFM – 16/02/2017
Île-de-France: l’activité économique reprend des couleurs
Ces trois derniers mois, les planètes semblent alignées au-dessus de la région Île-de-France, dont l’activité économique présente tous les symptômes de la reprise.
Depuis trois mois, l’activité économique en Île-de-France semble retrouver un nouveau souffle. Après une difficile année 2016, notamment marquée par la baisse de l’activité touristique, la région surfe sur une dynamique. En effet, les principaux indicateurs témoignant d’une bonne santé économique sont au vert, à commencer par l’augmentation de 15% du chiffre d’affaires des entreprises en moyenne sur trois mois, selon un communique du préfet de Paris.
Une progression générale qui touche l’ensemble des secteurs d’activité (industrie manufacturière, BTP, transport…). Le climat des affaires enregistre lui aussi une forte hausse et retrouve un niveau jamais atteint depuis 2011 dans la région. Même son de cloche pour les projets d’investissement et les crédits qui augmentent de 4%, d’après la Banque de France. Sur le front de l’emploi, les bons chiffres de l’activité ont permis une hausse des embauches à hauteur de 6,4% en CDI et 3,3% en CDD. Les demandes de chômage partiel, elles, sont en net recul de 20% sur l’année 2016.
Enfin, le tourisme reprend lui aussi des couleurs. En témoigne le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, très touché par les attentats en 2015 et 2016, et qui connaissent une amélioration. Si la reprise du secteur est surtout perceptible en province, le nombre de nuitées enregistrées en Île-de-France a tout de même augmenté de 4,5% fin 2016.
LA TRIBUNE – 16/02/2017
Paris Ile-de-France : une métropole attractive – en p-jointe
::: ECONOMIE
LES ECHOS – 16/02/2017
Assurance-chômage : syndicats et patronat se donnent six semaines pour bâtir un accord
Les partenaires sociaux ont décidé de rouvrir les négociations avortées en juin.Ils visent un accord avant la présidentielle.
Objectif 28 mars ! Réunis mercredi après-midi pour une ultime séance de diagnostic du marché du travail, les partenaires sociaux ont décidé dans la foulée de rouvrir une négociation sur l’avenir de l’Assurance chômage. Le mandat donné deux jours plus tôt à Alexandre Saubot, le vice-président du Medef en charge du social (et patron de la branche métallurgie) avait ouvert la voix aux retrouvailles, huit mois après l’échec du dernier round de discussions. Le contexte, depuis, a été dépollué des débats sur la loi travail, définitivement adoptée. Mais l’approche de la présidentielle et les menaces d’une reprise en main par l’Etat, ont aussi poussé les partenaires sociaux à prouver qu’ils sont capables de prendre leurs responsabilités pour conserver la gestion d’un pan majeur du paritarisme.
Patronat et syndicats ont donc décidé d’avancer vite pour bâtir un nouveau régime. Tel qu’arrêté, le calendrier prévoit quatre séances de négociations : 7 mars, 14 mars, 23 mars et 28 mars. En cas d’accord, ce ne sera pas trop tôt pour le faire homologuer avant le premier tour de la présidentielle. « Nous voulons aller vite étant donné le contexte électoral», a confirmé Véronique Descacq, chef de file pour la CFDT. Oui, « le calendrier est très contraint », a abondé Eric Courpotin pour la CFTC. « La négociation sur l’Assurance-chômage la plus express qu’on ait jamais connu », a même plaisanté Denis Gravouil pour la CGT,
Charge maintenant au Medef de repartir du relevé des discussions tel qu’il est resté en l’état en juin dernier, et de l’amender en ajoutant, notamment, un chapitre sur les contrats courts, peut-être « LE » sujet le plus clivant sur la table (« Les Echos » d’hier). Si les débats s’annoncent vifs, les syndicats ont au moins eu la satisfaction d’entendre Alexandre Saubot leur confirmer qu’il avait mandat d’en discuter « sans tabou ». Sans tabou peut-être mais en rappelant bien la ligne rouge posée par le patronat : pas de hausse du coût du travail.
Pour le Medef, la multiplication des CDD de moins d’un mois est une réalité mais ils ne concernent qu’à peine un peu plus de 2% de la masse salariale en France. Qui plus est, argue-t-il, en stock, le CDI reste le contrat majoritaire depuis des années. « C’est un phénomène particulier qui ne nécessite pas d’en faire le centre de la négociation », a déclaré Alexandre Saubot.
Loin de toute mesure globale, le texte de départ de la négociation, qui devrait être envoyé en fin de semaine prochaine ou au début de la suivante aux syndicats, pourrait donc proposer des mécanismes « incitatifs » pour les branches qui recourent le plus aux contrats courts, la plupart du temps pour répondre à des contraintes opérationnelles d’immédiateté. Seraient concernées l’hôtellerie-restauration, les sondages et le médico-social, quitte, à modifier la loi pour cela. « Toutes les pistes vont être étudiées (…) une modulation des cotisations n’est peut-être pas nécessaires sur tous les secteurs. On verra bien », a estimé Eric Courpotin.
En cas d’accord sur une nouvelle convention, les partenaires sociaux comptent bien aussi mettre l’Etat, à qui ils imputent une partie des 4,3 milliards de déficit annuel des comptes de l’Unédic, devant ses responsabilités. Ils prévoient dores et déjà d’écrire au gouvernement une lettre de griefs, portant notamment sur les frontaliers et le budget de Pôle emploi.
RADIO CLASSIQUE – 16/02/2017
L’invité de l’économie : Pierre GATTAZ, Président du MEDEF
Assurance-chômage, surtaxation des contrats courts…
PODCAST : https://www.radioclassique.fr/radio/emissions/matinale-de-radio-classique/l-invite-de-l-economie/
LE MONDE – 16/02/2017
Le taux de chômage en France a baissé en 2016 pour la deuxième année d’affilée
Le chômage a reculé de 0,2 point en 2016 pour s’établir à 10 %, selon les données publiées, jeudi, par l’Insee.
Pour la deuxième année d’affilée, le taux de chômage a légèrement baissé (de 0,2 point) en 2016 en France, pour s’établir à 9,7 % en métropole et à 10 % de la population active pour la France entière, a annoncé l’Insee jeudi 16 février.
Au 4e trimestre, l’indicateur, mesuré par l’Institut national de la statistique selon les normes du Bureau international du travail (BIT), a terminé l’année sur une baisse de 0,1 point. En revanche, le taux du 3e trimestre a été révisé à la hausse, à 9,8 % en métropole (au lieu de 9,7 %) et à 10,1 % avec l’outre-mer (au lieu de 10 %).
A la fin de 2016, l’Insee a recensé 2,78 millions de chômeurs en métropole, soit 31 000 de moins (- 1,1 %) sur le trimestre et 68 000 de moins (- 2,4 %) sur l’année. Parmi eux, 1,2 million de personnes cherchaient du travail depuis au moins un an. Le taux de chômage de longue durée diminue, à 4,2 % de la population active (- 0,1 point).
La baisse portée par les jeunes
Au 4e trimestre, comme sur l’année, la baisse du chômage est portée par les jeunes (15-24 ans), qui restent malgré tout les plus touchés par le fléau. Leur taux s’établit à 23,3 %, en baisse de 1,7 point sur le trimestre et de 0,7 point sur un an. Quant aux seniors (50 ans et plus), avec un taux de chômage de 6,7 %, leur situation est stable sur un an, malgré une amélioration en fin d’année (- 0,4 point).
La tendance enregistrée par l’Insee se rapproche de celle de Pôle emploi, qui a vu partir 17 400 personnes de sa catégorie A (sans activité) sur le trimestre et 107 400 sur l’année 2016. Mais les baisses enregistrées sur le trimestre et sur l’année sont à nuancer par le fait que le « halo autour du chômage » est, lui, en hausse.
Ces personnes souhaitant travailler, mais non comptabilisées parce qu’elles ne cherchent pas activement ou ne sont pas disponibles immédiatement, étaient 1,5 million au 4e trimestre, un nombre en augmentation de 21 000 sur le trimestre et de 65 000 sur un an.
En revanche, le nombre de personnes en sous-emploi, c’est-à-dire qui souhaiteraient travailler davantage, continue de diminuer (- 0,1 point sur le trimestre, – 0,4 point sur l’année), à 6,2 %. Il s’agit, pour l’essentiel, de travailleurs à temps partiel subi.
En 2015, le taux de chômage avait baissé de 0,1 point sur un an.
LE FIGARO – 16/02/2017
Les robots nous volent-ils nos boulots ?
LE SCAN ÉCO – Le Parlement européen doit adopter ce jeudi une directive sur les robots. Le taux de chômage est toujours très élevé en France et le débat autour de la raréfaction du travail s’intensifie. Mais cette destruction d’emplois n’est-elle pas aussi créatrice ?
Le débat, récurrent, sur une raréfaction du travail liée à l’accélération des mutations technologiques revient en force dans la campagne présidentielle, sur fond de chômage de masse. Propositions phares du candidat socialiste Benoît Hamon, le revenu universel et l’idée de taxer les robots découlent en partie du postulat que la révolution numérique va détruire de nombreux emplois.
Ce diagnostic est-il juste? «La question remonte à l’Antiquité, Aristote pensait déjà que les animaux prendraient le travail des esclaves. Elle ressurgit à chaque vague de mutation technologique, comme la révolte des canuts de Lyon au XIXe siècle liée à la peur des machines», rappelle l’économiste Nicolas Bouzou, du cabinet Asterès. Ce jeudi, le Parlement européen se penche sur une directive sur les robots.
Aujourd’hui, les experts tentent régulièrement de mesurer l’impact des transformations. Un rapport du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) a estimé en janvier que moins de 10% des emplois risquaient de disparaître en France comme dans d’autres pays de l’OCDE, du fait de l’automatisation et de la numérisation. Des projections bien plus positives que l’étude très commentée parue en 2013 (dite «Frey et Osborne»), et qui tablait sur une suppression de 47% des emplois dans les 20 prochaines années.
Nouvelles perspectives
Plus que la quantité d’emplois impactés, c’est la capacité à en créer de nouveaux qui interroge. «On sait ce qu’on perd, pas ce qu’on gagne. Il y a une vraie incertitude. Mais on sait qu’au cours des vingt dernières années, où l’on a déjà assisté à une numérisation, le volume global de l’emploi a plutôt augmenté», souligne Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du COE.
Sergine Dupuy a créé Beeboss, start-up qui propose aux géants de la distribution les services d’autoentrepreneurs afin de compléter leur offre mais qui s’adresse aussi aux particuliers qui préfèrent payer pour s’offrir des services. Pour elle, «la digitalisation ne va pas exiger des caissières qu’elles se mettent à développer des algorithmes, elle va permettre, par exemple, de proposer une nouvelle offre de services grâce à des plateformes de mise en relation pour monter des meubles, faire des courses pour des personnes âgées, etc. Le service à la personne est une mine et il offre aussi des opportunités de travail pour les personnes peu qualifiées. Le digital développe également le commerce». Bref, le champs des emplois à créer est vaste. Et la réponse à cette destruction n’est donc pas que technologique. «Les technologies vont même peut-être aider à maintenir certains emplois ou leur redonner vie. Grâce aux plateformes de mise en relation, un concept a été développé pour permettre aux agriculteurs de partir en vacances tranquillement pendant que quelqu’un trait les vaches», raconte Sergine Dupuy.
Mais pour les «techno-pessimistes», ce phénomène de destruction créatrice s’enraye. D’une part parce que, contrairement à la précédente révolution industrielle, celle que nous vivons aujourd’hui n’a qu’un faible effet sur la croissance, qui ne décolle pas. Ensuite, parce que les progrès de l’intelligence artificielle sont tels que peu à peu, les outils ne sont «plus seulement au service de l’homme, ils prennent une partie des décisions, s’adaptent à notre subjectivité et pourront faire parfois mieux que les hommes lorsque le travail sera trop complexe», analyse le philosophe Raphaël Liogier, auteur de «Sans emploi: condition de l’homme post-industriel».
Pilotes automatiques, aspirateurs intelligents, big data…: étant donné que «la machine remplacera l’homme non plus seulement sur des tâches d’exécution», il existe «une forte probabilité pour que le solde net d’emplois crées par rapport aux emplois détruits soit négatif», prédit aussi la fondation Jean-Jaurès.
Plus qu’en professions supprimées, Raphaël Liogier pense en terme de tâches au sein des métiers: presque toutes seraient selon lui impactées, et plus seulement celles considérées comme «ingrates».
Anticiper les mutations
Conséquence: le travail va se «fragmenter». «Ce qui n’empêche pas de nouvelles activités de se libérer, mais elles ne seront plus structurées comme des emplois» classiques, «correspondant à un espace-temps donné et à un contrat de travail exclusif», selon ce défenseur du revenu universel.
Les nouvelles technologies créent une véritable révolution mais pas seulement dans la suppression ou la création d’emplois. «Le monde du travail évolue au niveau du lien de surbordination, des temps de loisirs, du cumul des sources de revenus», énumère la patronne de Beeboss pour qui «c’est normal d’être sur la défensive. Mais quand on y réfléchit, si pour moi, aujourd’hui, c’est destructeur, pour le collectif, demain, cela permet le développement de business qui créent des emplois».
En gros, «la technologie ne génère pas une raréfaction du travail mais une mutation», appuie Nicolas Bouzou. La preuve: des pays comme la Corée ou la Suisse, bien plus robotisés que la France, affichent un chômage très bas.
L’enjeu principal réside dans l’anticipation de ces mutations, la nécessité de la formation, l’acceptation de redevenir un débutant dans certains cas et l’ouverture à de nouvelles perspectives.
::: ENTREPRISES
LES ECHOS – 16/02/2017
Outre-mer : de nouveaux marchés en vue pour les PME et TPE
Chantier BTP, travaux de renforcement de l’appontement de la Pointe Simon du Grand Port maritime de Martinique a Fort de France.
Travaux realises par l’entreprise Balineau.
La loi Egalité réelle outre-mer prévoit de réserver 30 % des marchés publics aux PME locales. Le dispositif est déjà en cours d’expérimentation sur l’île de la Réunion.
Le marathon parlementaire vient de s’achever pour la loi Egalité réelle de la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts. Le texte, qui ambitionne de combler le fossé économique entre la métropole et les DOM-TOM, n’en est pas ressorti indemne ; il aura été maintes fois réécrit. Son article 19, qui instaure un « small business act » (ou stratégie du bon achat) en faveur des PME ultramarines, a toutefois réussi son examen de passage.
Après moultes tergiversations, les parlementaires l’ont jugé susceptible de passer sous les fourches caudines du droit européen. Et ce alors qu’il grave noir sur blanc la préférence locale en permettant aux pouvoirs publics ultramarins volontaires (Etat et collectivités) de réserver 30 % de leurs marchés aux entreprises locales. Quelques garde-fous ont été placés par les législateurs : cette préférence ne devra pas excéder en volume 15 % du montant annuel moyen des marchés du secteur au cours des trois dernières années. Et l’expérimentation se limite à cinq ans.
Un vrai coup de pouce
Pour les TPE ultramarines, qui constituent aujourd’hui le gros d’un tissu économique local qui continue à s’industrialiser, c’est potentiellement un vrai coup de pouce. « Si les créations sont nombreuses, la durée de vie des entreprises est relativement courte. L’environnement économique explique pour partie cet état de fait : le marché, relativement étroit, est soumis à une forte concurrence, parfois déséquilibrée. Nous souhaitons augmenter la part de marché des PME ultramarines et renforcer leur durée de vie », a fait valoir la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts. Trop éloignées pour gagner les marchés publics de la métropole, les TPE ultramarines n’ont pas davantage accès à ceux des pays voisins, ultraprotectionnistes. Les entreprises du BTP sont les premières touchées par ce déséquilibre.
Au delà du quota, l’objectif est d’accompagner les PME dans la conquête de marchés. Et de redonner de la latitude aux collectivités ultramarines, très frileuses à l’idée de déplaire à Bruxelles. « Les responsables de la commande publique sont avant tout des juristes préoccupés de protéger leur collectivité. Avec ce « small business act », ils vont devenir des agents du développement économique de leur territoire », se réjouit Fabrice Thibier, secrétaire général de l’Association pour le développement industriel de la Réunion.
Plans de sous-traitance
A l’heure actuelle, bon nombre de marchés publics sont attribués à de grands groupes, qui soit sous-traitent à des entreprises locales, soit envoient sur place leurs équipes. La loi leur imposera, en cas de marché supérieur à 500.000 euros, de présenter dès la phase de candidature, leur plan de sous-traitance et les modalités de participation des PME ultramarines. « Elles seront en meilleure position pour négocier que dans la situation actuelle, où les entreprises choisissent leur sous-traitant après avoir gagné le marché et leur mettent ainsi le couteau sous la gorge » estime Dominique Vienne, président de la confédération des PME (CPME) Réunion.
En revanche, nombre de grands groupes continueront à envoyer des équipes sur place, puis à les rapatrier une fois le marché exécuté… sans que l’île en tire le moindre bénéfice. « Il y a un enjeu de qualification de la main d’oeuvre ultramarine que la loi ne résoud pas. Or le marché public pourrait-être un levier, si l’on cessait de privilégier le critère du prix. Insérons de vraies clauses de formation, comme il en existe pour l’insertion », martèle Stéphane Lambert, le patron du Medef de Guyane, qui estime que « la loi est un premier pas mais ne va pas assez loin. »
Un point de vue partagé par de nombreux responsables patronaux ultra-marins. « Il faut aller au delà des belles intentions » confirme Didier Fauchard, le président du Medef Réunion. « Trois sujets n’ont pas été abordés : les délais de paiements des collectivités, l’accompagnement des PME et l’évaluation de cette expérimentation.
Laurence Albert et Bernard Grollier
LA TRIBUNE – 16/02/2017
Automobile : le bénéfice net de Valeo a bondi en 2016
Valeo, dont le chiffre d’affaires a crû de 14% à 16,52 milliards d’euros l’année dernière, s’est félicité d’une accélération des prises de commandes de 17% à 23,6 milliards d’euros
Les profits de l’équipementier automobile français sont venus s’établir juste en dessous d’un milliard d’euros l’an dernier, grâce à une progression des ventes de 11% et d’une forte croissance en Asie.
L’équipementier automobile français Valeo a publié jeudi un bénéfice net en progression de 27% pour 2016, à 925 millions d’euros, fruit de ventes en forte hausse et d’une nouvelle amélioration de la rentabilité.
Valeo, dont le chiffre d’affaires a crû de 14% à 16,52 milliards d’euros l’année dernière, s’est en outre félicité d’une accélération des prises de commandes de 17% à 23,6 milliards d’euros, « confirmant la capacité du groupe à croître structurellement à un rythme supérieur à celui de la production automobile », selon un communiqué. La marge opérationnelle a quant à elle gagné 0,4 point à 8,1% et Valeo a généré un flux de trésorerie libre, indicateur très surveillé dans l’industrie automobile, de 661 millions d’euros (+17%).
Forte croissance en Asie
La progression des ventes a été de 11% à périmètre et changes constants. Les changes ont eu peu d’incidence sur l’année et les trois points supplémentaires de croissance proviennent de l’intégration de deux sociétés allemandes, Peiker (électronique embarquée) et Spheros (air conditonné pour autobus). L’activité « première monte », c’est-à-dire les pièces livrées aux constructeurs pour installation sur des véhicules dans leurs usines, s’est avérée la plus dynamique, avec une croissance organique de 12% à 14,4 milliards d’euros, soit 87% du chiffre d’affaires.
Si l’Europe représente presque la moitié des débouchés commerciaux de Valeo dans cette branche (7 milliards d’euros, +11%), c’est l’Asie qui a connu la croissance la plus importante (+17%), portant les ventes à 3,9 milliards. Cette dernière région a bénéficié d’un bond de l’activité de 22% en Chine, premier marché automobile mondial, le reste du continent progressant de 11%, toujours à changes constants.
Les régions Amérique du Nord (3,1 milliards d’euros, +8%) et Amérique du Sud (296 millions, +7%) sont également dans le vert. Toutes les régions croissent pour Valeo à un rythme bien supérieur à la production automobile.
De l’optimisme en 2017
Pour cette année, l’entreprise dirigée par Jacques Aschenbroich se fixe le but d’une « croissance de son chiffre d’affaires supérieure de plus de 5 points à celle du marché » (8 points réalisés en 2016) ainsi qu’une « légère hausse de la marge opérationnelle » en pourcentage du chiffre d’affaires et avant acquisitions.
Elle a en outre prévu de diffuser le 28 février, à l’occasion d’une journée investisseurs, de nouveaux objectifs à moyen terme. Jusqu’ici, Valeo visait pour 2020 un chiffre d’affaires de 20 milliards d’euros et une marge opérationnelle entre 8 et 9%.
L’OPINION – 16/02/2017
Petits arrangements (entre amis) pour le sauvetage d’Alstom Belfort
La SNCF, qui n’avait rien demandé, va finalement acquérir les 15 rames de TGV promises à Alstom par le gouvernement
Abracadabra. La commande des 15 rames de TGV promises à Alstom par l’État en octobre dernier pour sauver l’usine de Belfort aura bien lieu. Mais pas suivant le schéma initial. À l’origine, Bercy devait financer directement l’investissement et affecter les rames à la ligne Intercités Bordeaux-Marseille en attendant l’hypothétique mise en service des lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan quelques années plus tard. Un plan ubuesque qui posait manifestement des problèmes juridiques, ce qui a conduit à sa révision.
C’est finalement la SNCF, et non son actionnaire, qui va payer la facture. L’exploitant des TGV qui n’avait rien demandé devra débourser entre 470 et 480 millions d’euros pour honorer la promesse publique. Les 15 rames livrées à partir de 2018 ne rouleront pas sur des lignes normales « ce qui paraissait peu cohérent », a admis mercredi un porte-parole du groupe. Elles seront affectées à la ligne à grande vitesse Bordeaux-Paris.
Sauver la face. Ce petit arrangement permet à toutes les parties de sauver la face. Alstom aura bien sa méga-commande, qui évitera le transfert de 400 salariés de Belfort vers d’autres sites voisins du groupe. La SNCF fait contre mauvaise fortune bon cœur en vantant « l’équilibre » de l’opération : ces 15 nouvelles rames à deux étages permettront d’économiser 150 millions d’euros prévus pour rénover 24 vieilles rames. Les coûts de maintenance d’un parc TGV plus homogène seront allégés de « plusieurs centaines de milliers d’euros ». Last but not least, Bercy a promis de réduire de 70 millions d’euros par an pendant 5 ans (à compter de 2017) la contribution que paye l’entreprise pour financer le déficit des lignes Intercités.
Le compte est à peu près bon pour l’entreprise dirigée par Guillaume Pepy, à condition que les promesses ne changent pas d’ici cinq ans. Quant à l’État, il a réussi à refiler le mistigri et peut se targuer de tenir son engagement industriel.
::: SOCIAL
LE POINT – 16/02/2017
Vers la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle
Le burn-out toucherait « des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de personnes », selon le député Gérard Sebaoun.
Des députés proposent que le syndrome d’épuisement professionnel soit reconnu ainsi que la création d’une agence nationale de la santé psychique au travail.
Le burn-out pourrait être reconnu comme maladie professionnelle. C’est en tout cas ce que propose mercredi une mission parlementaire. Pour mieux appréhender cette « réalité grandissante », elle propose aussi la création d’une agence nationale de la santé psychique au travail. Pour Gérard Sebaoun, député PS du Val-d’Oise et rapporteur d’une mission d’information à propos du syndrome d’épuisement professionnel, « les réponses qui ont été données jusqu’à aujourd’hui à cette réalité sont a minima insuffisantes, voire inadéquates ».
« Nous avons encore des difficultés à prendre en compte cette nouvelle souffrance psychique et notamment à la prévenir », a-t-il déclaré lors de la présentation des 27 propositions de la mission, devant la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. Le burn-out toucherait « des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de personnes », selon Gérard Sebaoun. Mais il n’existe aucune étude épidémiologique spécifique sur le sujet. L’INVS, devenu Santé publique France, évaluait à 30 000 le nombre de travailleurs touchés, sur la période 2007-2012.
25 % de taux d’incapacité
Actuellement, le burn-out n’est pas reconnu dans le tableau des maladies professionnelles. Seuls des comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles peuvent statuer au cas par cas. Cependant, un seuil de 25 % de taux d’incapacité permanente est requis, un « verrou » qui « limite » le nombre de dossiers reconnus (418 en 2015), a regretté Gérard Sebaoun, à l’instar de nombreux professionnels. Après avoir auditionné une centaine de personnes, la mission propose donc « une expérimentation de l’abaissement » à 10 % de ce taux, voire « sa suppression ». Anticipant une « affluence de dossiers », elle demande « d’améliorer considérablement les moyens » des comités. Insistant sur le « problème de définition » du burn-out, le président de la mission, Yves Censi, député LR de l’Aveyron, a prévenu qu’il « sera très important d’être précis » et « ne pas tomber dans les confusions » avec d’autres pathologies : surmenage, anxiété, dépression, etc.
Pour « approfondir les connaissances », la mission suggère également de créer un « centre national de référence consacré à la santé psychique au Travail », placé sous l’autorité de Santé publique France, et d’évaluer le coût économique et social, « astronomique », des pathologies psychiques liées au travail. Il avait été chiffré en 2007 à entre 2 et 3 milliards par an « rien que pour le stress au travail », selon Gérard Sebaoun. Autre proposition : protéger les médecins, notamment du travail, pour qu’ils ne soient pas attaqués par les employeurs lorsqu’ils établissent un lien entre la pathologie et les conditions de travail.
« Stage ouvrier » pour les managers
Les députés souhaitent également faire de la prévention des risques psychosociaux (RPS) un sujet de négociation obligatoire dans les entreprises où la santé au travail « doit devenir un élément clef de la stratégie ». Ils suggèrent aussi d’obliger les managers à effectuer un stage parmi les salariés, sur le modèle des « stages ouvriers », afin de se rendre compte de leurs conditions de travail. Enfin, elle recommande une certification des cabinets spécialisés dans les RPS.
Ce travail parlementaire s’inscrit dans la suite de la loi Rebsamen, qui, en août 2015, avait simplifié la procédure d’accès aux comités régionaux d’évaluation. Un groupe de parlementaires socialistes, emmenés par Benoît Hamon, en était à l’origine. La reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle est inscrite dans le programme du candidat PS à la présidentielle.
::: POLITIQUE
L’OPINION – 16/02/2017
DOM-TOM : le Medef veut peser dans la présidentielle
L’organisation patronale expose ses revendications pour l’outre-mer, dont elle juge le potentiel économique mal exploité.
A quelques semaines de la présidentielle, le Medef veut faire entendre la voix du patronat ultramarin. L’organisation présidée par Pierre Gattaz a publié fin janvier un Livre blanc baptisé « Outre-mer 2020 », état des lieux de la situation économique des territoires d’outre-mer et plaidoyer énergique en faveur d’une nouvelle salve de réformes. « Ce sont des territoires malmenés, alors qu’ils sont en réalité des joyaux oubliés, avec des potentiels de croissance faramineux entre l’économie bleue, la biodiversité, le tourisme, le numérique et les énergies renouvelables », a assuré Pierre Gattaz, lors de la journée de présentation réunissant les représentants patronaux ultramarins. Entre autres aspirations communes, celle d’une fiscalité plus favorable, allégée en charges, qui leur permette de rivaliser avec les pays voisins. Les ultra-marins plaident aussi pour davantage de simplification administrative et des investissements plus poussés dans les infrastructures (transports) qui affichent parfois de sérieux retards.
Un « socle commun » qui ne les empêche pas de réclamer du sur-mesure pour chaque territoire : le maintien de l’octroi de mer (taxe spécifique aux outre-mer sur les produits importés)pour Bernard Edouard, patron du Medef Martinique, un hub portuaire à Saint-Pierre-et-Miquelon, des équipements pour le numérique à La Réunion – seule île à être labellisée French Tech -, ou encore une zone franche à Mayotte, où le coût du travail, supérieur à celui des pays voisins, « devrait encore grimper en 2018 de 15 à 40 % avec la mise en oeuvre du Code du travail », selon le président du Medef local, Thierry Galarme. « Ces voix doivent être entendues », a martelé Pierre Gattaz.
Message aux prétendants
Message aux prétendants à l’Elysée, souvent enclins à choyer l’outre-mer pendant leur campagne. Mais pas uniquement : présente lors de la présentation du Livre blanc, Ericka Bareigts, ministre des Outre-mer, en a fait une mise au point. « Durant ce mandat, nous avons fait beaucoup de choses pour ces territoires blessés par le chômage. En matière fiscale, nous sommes déjà dans des dispositions particulières, favorables. On peut toujours faire plus, mais on a déjà fait beaucoup », a indiqué la ministre. « Il faut désormais essayer de requestionner ces aides économiques à la lumière des particularismes de chaque territoire, savoir pourquoi certains dispositifs ne marchent pas et les corriger, car ils décrédibilisent l’action publique mais aussi les entreprises, qui peuvent être taxées de chasseurs de primes. »
LE FIGARO – 16/02/2017
Les professions libérales veulent une fiscalité adaptée aux petites entreprises
Le Président de l’UNAPL, Michel Chassang, rappelle que les médecins, avocats, architectes etc. représentent un million d’entreprises et deux millions d’actifs
L’Union nationale des professions libérales (l’UNAPL) présente jeudi ses 20 mesures pour le prochain quinquennat.
Faire des petites entreprises l’étalon des normes sociales et de la fiscalité. C’est le fil rouge des vingt propositions de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) aux candidats à la présidentielle, que Le Figaros’est procurées. «Ce que nous connaissons à ce jour des programmes nous inquiète: rien ne montre que les candidats ont une bonne connaissance des entreprises, et surtout des plus petites d’entre elles», revendique Michel Chassang, son président. Bien que nouvelle adhérente de l’organisation patronale U2P, qui regroupe aussi les artisans, l’UNAPL a développé des propositions spécifiques. Et pour cause. «Nous, libéraux, ne sommes pas considérés comme des entreprises, alors que nous en sommes!», souligne Michel Chassang, qui rappelle que les médecins, avocats, architectes, etc. représentent un million d’entreprises et deux millions d’actifs.
D’abord, l’UNAPL ne veut pas du prélèvement à la source. Pas question que la retenue de l’impôt sur le revenu sur le salaire vienne perturber la bonne marche des petites entreprises. «Évoquer le secret fiscal face à un chef d’entreprise qui n’emploie qu’un seul salarié, c’est ubuesque, critique Michel Chassang. Nous ne pourrons pas faire autrement que connaître la situation fiscale de nos collaborateurs en appliquant le taux de prélèvement envoyé par le fisc!» L’UNAPL appelle à transformer la réforme par un acompte mensuel obligatoire prélevé sur le compte en banque des contribuables.
Mais l’organisation réclame surtout une baisse de la fiscalité sur les libéraux. D’abord, via un abattement de 5,33 % sur les bénéfices imposables des entreprises individuelles soumis à l’impôt sur le revenu. «Un avantage équivalant à la trajectoire de baisse de l’impôt sur les sociétés de 33,33 % à 28 % d’ici à 2020 décidée par le gouvernement», précise Michel Chassang. En un mot, l’UNAPL veut que la fiscalité soit équitable, quelle que soit la structure d’exercice – et donc le mode d’imposition – choisi. Les libéraux veulent aussi que soit «au moins» relevé le seuil d’assujettissement à la taxe sur les salaires. Cette fiscalité, qui s’applique aux entreprises non assujetties à la TVA, pèse surtout sur les professions de santé.
Risque prud’homal
Les libéraux regrettent par ailleurs qu’une des recommandations du rapport Grandguillaume de 2013 sur l’entreprise individuelle ait été enterrée par le gouvernement. À savoir, créer un taux forfaitaire de prélèvement de 15 % sur la part des bénéfices qui est réinvestie dans l’entreprise. Cette mesure serait à même de créer des emplois, défend l’UNAPL. De même, l’organisation aimerait que les TPE (très petites entreprises) et PME puissent créer des provisions pour risque prud’homal. Une disposition de la loi travail censurée par le Conseil constitutionnel pour vice de forme.
Le risque de se faire condamner aux prud’hommes est en effet particulièrement important pour les petits patrons et les libéraux, insiste Michel Chassang. «Il est quasiment certain qu’à un moment ou à un autre, nous ne respectons pas l’une ou l’autre de ces innombrables règles, car nous ne pouvons pas toutes les connaître, explique le médecin. Et pour cause, le droit du travail, illisible, a été modelé sur mesure pour les seules grandes entreprises et pas pour les petites.» L’UNAPL réclame ainsi que les accords de branche prévalent sur les accords d’entreprise, que les TPE n’ont pas les moyens de mettre en place. Elle s’oppose en cela au Medef, défenseur de l’accord d’entreprise.
Pour faire valoir ses propositions, l’UNAPL rencontrera un par un tous les candidats à la présidentielle d’ici à la mi-avril.
LES ECHOS – 16/02/2017
Macron vise 60 milliards d’économies sur le quinquennat
+VIDEO. EXCLUSIF. Le leader d’En marche finalise son cadrage budgétaire qui sera présenté mercredi prochain.La masse salariale de l’Etat et les dotations aux collectivités sont les principaux gisements d’économies identifiés.
Emmanuel Macron entre dans le vif du sujet. Dans une semaine, le candidat d’En marche à l’Elysée présentera le cadrage budgétaire de son programme présidentiel, avant la présentation de celui-ci le 2 mars. Le voile se lève peu à peu sur ses projections en matière budgétaire, alors que le candidat reste très attaqué par François Fillon et Marine Le Pen, notamment sur sa supposée « absence de programme ». Selon nos informations, l’ancien ministre de l’Economie ambitionne de faire baisser sur le prochain quinquennat de trois points de pourcentage le ratio des dépenses publiques par rapport au PIB, actuellement proche de 56,5 %. Trois points qui signifient environ 60 milliards d’euros d’économies. A un horizon plus lointain, l’objectif d’Emmanuel Macron est de faire descendre ce taux à 50 %. « La France est le mauvais élève en Europe dans ce domaine, elle doit retrouver sa crédibilité », assure un proche du candidat. « Tout en le faisant à un rythme acceptable et en préservant notre modèle social », ajoute un autre.
En tablant sur soixante milliards d’économies sur cinq ans, Emmanuel Macron s’inscrit peu ou prou dans les pas de son ancien mentor, François Hollande. Celui-ci avait annoncé 50 milliards d’économie sur trois ans (2015-2017). Il devrait au final n’en réaliser que 40 milliards au mieux. L’ancien ministre de l’Economie veut donc s’attaquer lui aussi au problème, alors même que des nouvelles difficultés s’annoncent pour le futur locataire de l’Elysée. La remontée du loyer de l’argent est attendue à moyen terme, alors que « 40 % de la réduction du déficit intervenue depuis 2011 était due à la baisse des taux d’intérêt », selon Didier Migaud, le premier président de la Cour des comptes. Ce dernier a aussi mis en garde contre l’emballement de la dynamique salariale des administrations publiques, du fait de mesures de revalorisation des carrières et du dégel du point d’indice. « L’augmentation de la masse salariale de l’Etat devrait être équivalente pour 2017 au total de l’évolution intervenue entre 2011 et 2016 », a averti Didier Migaud.
Signe de l’importance de ce dossier, Emmanuel Macron a identifié cette masse salariale des agents de l’Etat – proche des 85 milliards d’euros – comme l’un de ses deux grands postes d’économies. Le deuxième doit passer par une nouvelle réduction des dotations aux collectivités locales, un classique des gouvernements depuis quelques années. Pour l’instant, il n’est pas question de toucher au système de retraite, pourtant le premier levier invoqué à droite pour faire des économies. D’ici à mercredi et la présentation de ce cadrage, des derniers arbitrages peuvent toutefois encore avoir lieu au sein de l’équipe « programme » du candidat, emmenée par Jean Pisani-Ferry, qui a quitté en janvier France Stratégie pour rejoindre le candidat d’En marche.
Emmanuel Macron s’est aussi imposé des règles limitant ses marges de manoeuvre : pas d’augmentation de la pression fiscale, et donc pas de hausse de la TVA, et maintien du déficit public sous la barre des 3 % du PIB, objectif prévu cette année. Cela donne au final un effort d’assainissement budgétaire qui le place à mi-chemin des Républicains et du PS : François Fillon a promis 100 milliards d’économies, quand, à l’inverse, Benoît Hamon ne s’est pas aventuré du tout sur ce terrain, lui qui ne prévoit pas de respecter de toute façon la règle européenne des 3 % de déficit.
VIDEO – Emmanuel Macron vise 60 milliards d’euros d’économies : http://www.lesechos.fr/elections/presidentielle-2017/0211803800132-macron-vise-60-milliards-deconomies-sur-le-quinquennat-2065250.php
Gregoire Poussielgue et Renaud Honoré
LE FIGARO – 16/02/2017
Fillon installe sa campagne sur le terrain de la sécurité
Le candidat de la droite à la présidentielle propose d’abaisser la majorité pénale à 16 ans.
Inaudible, François Fillon? Le candidat de la droite à la présidentielle entend prouver que ni les affaires, ni les manifestations qui troublent ses déplacements ne l’empêcheront plus longtemps de mener campagne. Il a souhaité en faire la démonstration mercredi avec une visite dans l’Oise centrée sur la sécurité. Le contexte s’y prête dramatiquement avec les suites de l’affaire Théo et les débordements qui ont touché plusieurs communes de la banlieue parisienne. Jeudi dernier, déjà, le candidat de LR avait échangé avec des policiers municipaux d’Athis-Mons (Essonne), promettant une grande réforme de la sécurité, avec la création d’un ministère de la Sécurité nationale et 12 milliards d’euros débloqués pour la défense, la police et la justice.
Mais François Fillon n’entend pas en rester là. Car c’est notamment sur les questions régaliennes que le candidat espère marquer des points alors qu’il se trouve en difficulté dans les sondages. D’abord face à Marine Le Pen, dont c’est l’un des thèmes de prédilection. La présidente du FN bénéficie d’un fort crédit auprès des Français sur les sujets relevant de l’autorité et d’un terreau favorable chez les forces de l’ordre. Une étude du Cevipof publiée cet automne indiquait qu’un policier sur deux avait déjà voté pour le FN par le passé et que 57 % d’entre eux déclaraient être prêts à glisser dans l’urne un bulletin Marine Le Pen en 2017. Le député de Paris espère également rattraper son retard sur Emmanuel Macron qui, lui aussi, a prévu de consacrer l’essentiel de son déplacement en Provence-Alpes-Côte d’Azur, vendredi et samedi, au sujet.
Dès son arrivée à Compiègne (Oise), jeudi, le candidat a donc martelé son credo. «Président de la République, je soutiendrai les policiers, a-t-il lancé. Il y a eu des événements à Aulnay-sous-Bois ; si une faute a été commise, elle doit être sanctionnée. Mais cela ne doit pas faire oublier le travail effectué par les policiers.» Les grandes lignes du projet de l’ex-premier ministre concernant la sécurité sont connues depuis longtemps : dépénalisation des petits délits (remplacés par des amendes), exécution effective des peines, construction de 16 000 places de prison, généralisation de l’armement des policiers municipaux et plus forte coordination de ces agents avec ceux de la police et de la gendarmerie nationales.
À Compiègne, le candidat a ajouté une nouvelle mesure. Il s’agit de l’abaissement de la majorité pénale à 16 ans, au lieu de 18 ans actuellement. «Si les nouveaux délinquants mineurs se conduisent comme des adultes délinquants, il convient de les traiter comme tels en supprimant l’excuse de minorité et en abaissant la majorité pénale à 16 ans, explique le candidat. Concrètement, il n’y aura donc plus d’excuse de minorité pour le délinquant de 16 ou 17 ans qui commettra un délit ou un crime. Il sera jugé pour ses actes, comme un adulte.» Pour cela, il faudrait «remettre à plat de manière radicale les ordonnances du 2 février 1945 sur les mineurs», explique un proche du candidat, en reconnaissant que ce ne sera «pas facile».
La mesure prête à débat à droite et ce depuis longtemps. Nicolas Sarkozy l’avait défendue en 2006, François Fillon premier ministre l’avait même inscrite au programme de la session extraordinaire de l’été 2007. Mais le projet de réforme a été remisé et le gouvernement s’est montré sourd aux demandes des députés UMP qui s’étaient mobilisés sur la question en 2011. Durant la campagne de la primaire, en 2016, Nicolas Sarkozy avait à nouveau défendu l’abaissement de la majorité pénale, sans que ses concurrents ne le suivent. «François Fillon ne s’était pas prononcé sur la question jusqu’à présent», précise un proche de l’ex-premier ministre. Certains fillonistes se montrent même réservés sur la question. «Abaisser l’âge de responsabilité pénale et assouplir le Code du travail pour favoriser l’intégration professionnelle des adolescents conduit naturellement à poser la question de la majorité civile et de l’extension du droit de vote à 16 ans», s’inquiète un parlementaire. «J’ai très longtemps hésité sur cette mesure, mais elle est aujourd’hui indispensable compte tenu de la montée de la violence des mineurs», a expliqué François Fillon jeudi.
Quelques heures après le déjeuner de Nicolas Sarkozy et de son ex-premier ministre, l’ajout de cette proposition a également une valeur symbolique. Il fait figure de bonne manière à l’égard des sarkozystes qui restent nombreux à trouver que François Fillon ne leur prête pas assez attention. Ce n’est qu’un début. Dans les jours qui viennent, et notamment lors du déplacement qu’il effectuera vendredi à Tourcoing (Nord), il devrait faire à nouveau des propositions concernant les effectifs de police cette fois.
LE FIGARO – 16/02/2017
Valérie Pécresse : «Il y a un déni de réalité sur l’âge des auteurs de violences»
INTERVIEW – Pour enrayer les violences urbaines, la République doit, selon la présidente LR de la région Ile-de-France, reconquérir ses quartiers en éloignant les auteurs de violences de «leurs territoires».
LE FIGARO. – L’actualité des violences en banlieue parisienne vous fait «pousser un cri d’alarme». Lequel?
Valérie PÉCRESSE. – Il est urgent de prendre conscience de l’ampleur de ce qui est en train de se passer à Paris et en banlieue car il ne s’agit pas de commenter des incidents isolés mais d’organiser une vraie résistance contre la loi des bandes qui s’oppose aujourd’hui à la loi de la République. Le gouvernement dissimule la gravité de la situation. Des dizaines de communes ont été touchées par des casseurs. Dans la nuit de samedi, la préfecture a interdit aux bus de circuler dans tout le département de Seine-Saint-Denis, une décision jamais prise auparavant. Des milliers de Franciliens ont ainsi été empêchés de se déplacer. La gauche est dans un double déni, à la fois sur le constat et sur les solutions.
Que préconisez-vous?
Commençons par ouvrir les yeux et prendre la mesure de ce qui se passe pour poser un diagnostic lucide car ce n’est pas un problème ponctuel: la contestation de l’ordre établi s’étend, ça couve… Il faut mettre un terme à la loi des bandes et des groupuscules qui, sur fond de trafics divers et de communautarisme, font se replier les quartiers sur eux-mêmes. Ils livrent une guerre pied à pied, de territoire, contre tout ce qui incarne l’autorité, le policier, le pompier, mais aussi le maire ou le professeur… en instrumentalisant les plus jeunes. Certes, la police doit être exemplaire et tout dérapage immédiatement sanctionné, mais il faut aussi saluer l’extraordinaire courage et dévouement des forces de sécurité nationales et municipales aujourd’hui confrontées à la violence au quotidien. La République doit reconquérir ces territoires, en abordant sans tabou la question essentielle des mineurs. Chaque candidat à la présidentielle devra faire des choix clairs.
Des mineurs qui feraient l’objet, selon vous, d’un autre déni…
Oui, il y a un déni de réalité sur l’âge des auteurs de violences: ils sont aujourd’hui de plus en plus jeunes. Je reviens de Bobigny où dans la nuit de samedi à dimanche, une cinquantaine d’ados de 12 à 16 ans ont chargé une voiture de la police municipale, blessant à coups de pierres des agents, puis vandalisé et pillé des commerces. Ce sont encore ces jeunes bandes qui s’introduisent dans les établissements scolaires pour commettre des violences sur les proviseurs et les enseignants, comme on l’a vu récemment au Tremblay, à Saint-Denis ou dans le XXe arrondissement de Paris. C’est une bombe à retardement pour l’avenir, une génération qu’on est en train de perdre.
Quelles mesures?
Il faut mettre fin à l’excuse de minorité qui conduit les mineurs à se considérer comme «intouchables» par le juge avant 18 ans. Nous devons impérativement rescolariser les mineurs exclus du système scolaire pour des comportements violents ou des trafics dans des structures adaptées, et pas dans des collèges déjà fragiles. Il faut les contacter un par un et supprimer les allocations familiales en cas de refus de retour à l’école. Le ministère de l’Éducation nationale a le fichier des décrocheurs et refuse de le communiquer à la région pour qu’on puisse agir. Par ailleurs, on ne peut plus laisser les voyous les plus violents arrêtés par la police revenir dans leurs quartiers en attente de leur jugement, mais prononcer systématiquement des mesures d’éloignement. Enfin, plus aucun mineur ne doit être incarcéré dans une prison pour adultes. On sait que ce sont des lieux de recrutement du grand banditisme et du djihadisme. Quant aux réseaux sociaux dont le rôle est majeur, les enquêtes doivent permettre d’identifier et de sanctionner les auteurs des appels à la violence et ceux qui les relaient.
L’OPINION – 16/02/2017
Benoît Hamon : le malaise s’installe dans la campagne
Plusieurs députés se sont plaints du comportement, sur le terrain, des amis de Benoît Hamon.
Au cours d’une réunion houleuse à l’Assemblée, le cœur des députés socialistes a exprimé sa gêne face à un candidat qui préfère fuir la discussion avec les élus qui n’ont pas voté pour lui
Comme chaque semaine, les députés socialistes se sont réunis à huis clos mardi matin salle Victor Hugo, à l’Assemblée nationale. En l’absence du candidat socialiste à l’élection présidentielle, ils ont émis de nombreuses interrogations sur la campagne de Benoît Hamon, avec laquelle ils se retrouvent parfois en porte-à-faux.
Alors que la presse guettait en vain, mardi matin, l’explosion au sein du groupe LR à l’Assemblée nationale, c’est dans le huis clos du groupe socialiste que la déflagration s’est produite. Une semaine après le passage de Benoît Hamon devant les députés PS (une formalité expédiée par le candidat fraîchement investi en quarante-cinq minutes), une dizaine d’élus ont pris la parole ce mardi, pour dire enfin ce qu’ils avaient sur le cœur. « Nous avons eu ce matin une réunion de groupe… comment dire… agitée », reconnaissait mardi soir, au cours du pot de fin de session, Olivier Faure, président du groupe PS.
Loin de figurer parmi les partisans d’Emmanuel Macron (ces derniers, au nombre de trois ou quatre, se sont contentés de boire du petit-lait), les intervenants appartiennent à ce que l’on appelle couramment le « Marais ». Légitimistes, ils ont soutenu la politique de François Hollande durant le quinquennat, appelé à voter Manuel Valls à la primaire de la gauche, et s’apprêtent à entrer en campagne derrière le candidat socialiste, auquel ils n’ont rien à reprocher à titre personnel. Plutôt discrets, ils n’ont pas l’habitude d’intervenir en réunion de groupe.
En l’absence de Benoît Hamon, ils se sont adressés à ses représentants, Jean-Marc Germain, député des Hauts-de-Seine, codirecteur de campagne, et Régis Juanico, député de la Loire, et mandataire financier du candidat. « Cela a été très éruptif, tout le monde s’est lâché », témoigne un participant. « C’était une ambiance tendue et nerveuse, confirme un autre. Les députés sentent la pression de Macron dans leur circonscription, et ils ont le sentiment, face au danger, que Hamon ne fait pas le minimum d’efforts pour recoller les morceaux ». « Il n’y avait ni revanche, ni amertume, tempère un troisième. La question, c’est désormais comment on fait pour se rassembler ». « Les gens se demandent s’ils vont devoir distribuer des tracts dans lesquels ils se déjugent », complète un quatrième.
Les interventions des uns et des autres ont mis en lumière la difficulté de faire campagne pour un candidat minoritaire dans sa propre famille politique. Ainsi François-Michel Lambert, député des Bouches-du-Rhône, a-t-il fortement déploré la position de Benoît Hamon sur l’usine d’aluminium de Gardanne, qui rejette des boues rouges dans le parc national des Calanques. Là où l’ancien Premier ministre Manuel Valls avait donné cinq ans à l’industriel pour se mettre aux normes, Benoît Hamon a promis, durant la campagne interne, que lui Président, il fermerait l’usine.
Démarche à la Trump ! Ce qui met François-Michel Lambert, député de Gardanne, « très en colère ». Quelque 700 emplois, directs ou indirects, sont en effet concernés. « Benoît Hamon n’écoute ni son propre camp, ni les services de l’Etat, accuse-t-il. Dire Moi je sais, et faire fi de tous les rapports qui ont été rédigés sur le sujet, et des militants sur place, c’est une démarche à la Trump ! » Devant ses collègues, mardi matin, cet ancien député écologiste (il a rejoint le groupe PS en 2015) a fait état des notes envoyées au candidat PS sur le sujet, restées sans réponse. Il a souhaité que Benoît Hamon prenne ses distances avec le « délire médiatique » sur cette affaire, et « revienne vite à une démarche partagée ».
Autre député en colère, David Habib (Pyrénées-Atlantiques) est lui aussi monté au créneau, pour s’inquiéter de l’accord avec les Verts. Alors qu’en 2012, les écologistes de sa circonscription avaient appelé à ne pas voter pour lui au second tour, en dépit d’un accord national avec le PS leur assurant 17 sièges à l’Assemblée, le député redoute de voir les mêmes causes produire les mêmes effets en 2017. « On va offrir à Cécile Duflot la circonscription la plus confortable de France, mais les Verts vont-ils appeler à voter PS au second tour ? », a-t-il interrogé, ajoutant qu’il n’a « pas vocation à faire la courte échelle à des gens qui ne sont pas respectueux des accords ».
Plusieurs députés, comme Michèle Delaunay (Gironde) et Jean-Yves Le Bouillonnec (Val-de-Marne) se sont plaints du comportement, sur le terrain, des amis de Benoît Hamon. « Benoît nous demande d’être loyaux à son égard, je lui demande d’être loyal lui aussi à mon égard », a ainsi lancé l’ancienne ministre déléguée aux Personnes âgées, défiée à Bordeaux par le hamoniste Mathieu Rouveyre. Plus direct, le maire de Cachan a regretté la campagne que mènent contre lui, sur les réseaux sociaux, les hamonistes locaux. « Il faut que le candidat me dise si je suis un problème, a-t-il posé. Si je suis un obstacle, je ne me représenterai pas ».
Dame patronnesse. Le député vallsiste Malek Boutih (Essonne) a évoqué les incidents survenus à Bobigny durant le week-end, sur lesquels le candidat Benoît Hamon n’a guère été entendu. « Ces événements prouvent que la jeunesse de banlieue est prise en otage par les voyous et la racaille, a-t-il asséné. Il faut que la gauche arrête avec son discours de dame patronnesse, et condamne enfin la violence ».
Hugues Fourage (Vendée) a demandé « une clarification du candidat sur un certain nombre de sujets », comme le revenu universel, les dépenses budgétaires ou le 49.3 citoyen. Sur ce dernier point du programme de Benoît Hamon, David Habib a observé qu’il sera « difficile de faire campagne en Loire-Atlantique pour le 49.3 citoyen, alors que le premier geste du candidat est de bafouer le référendum sur Notre-Dame-des-Landes ».
Face aux critiques, les proches de Benoît Hamon n’ont guère apporté de réponses. « De toute façon, vous êtes libres de faire la campagne que vous voulez, on n’attend de personne qu’il ait le petit doigt sur la couture du pantalon », a répliqué en substance Jean-Marc Germain. Ce qui a fait bondir Catherine Beaubatie (Haute-Vienne). « Ce n’est pas cela un parti politique. Un parti, c’est un candidat, un projet, et chaque militant défend le projet », a-t-elle rappelé.
Depuis son investiture, Benoît Hamon fuit la confrontation avec les parlementaires de son camp. « Il ne faut pas oublier les 41 % de Manuel Valls, met en garde Hugues Fourage. C’est à lui de nous tendre la main ». « Il n’y aura pas assez de hamonistes pour faire le PS en entier », sourit Malek Boutih. « Il se prend pour Podemos, il ne veut pas se compromettre avec tout cela », croit comprendre un parlementaire. « On est en train de bien associer les parlementaires à la campagne », assure néanmoins Régis Juanico. Qui a eu mardi une altercation avec l’élu pro-Macron Jean-Louis Gagnaire (Haute-Loire), lui reprochant de « ne pas être à jour de ses cotisations au PS ». Un incident qui ne se reproduira pas : Olivier Faure a demandé mercredi matin aux « camarades qui soutiennent un autre candidat d’avoir la gentillesse de ne plus venir à nos réunions ».
LE PARISIEN – 16/02/2017
Présidentielle : et pendant ce temps, Marine Le Pen trace sa route
Nice (Alpes-Maritimes), lundi. La candidate du Front national, Marine Le Pen, en campagne sur un marché niçois.
Le fait du jour. Alors que la campagne présidentielle ne cesse de nous réserver des surprises, Marine Le Pen creuse son sillon, imperturbable.
Elle engrange, elle engrange… Pendant que François Fillon peine à sortir de la polémique Penelope, que Benoît Hamon en est encore à tenter de rassembler son camp et que les banlieues s’embrasent, Marine Le Pen, elle, déroule. Sans forcer, à son rythme, confortablement installée depuis des mois dans son statut de favorite pour le premier tour de la présidentielle. Sur elle, tout glisse. Elle refuse de rembourser les quelque 300 000 € que lui réclame le Parlement européen pour recouvrir les salaires perçus par des assistants parlementaires qui auraient en fait travaillé pour le FN. Las. La polémique ne prend pas.
A tel point que même ses adversaires politiques en sont désormais à brandir la menace : la candidate du Front national pourrait accéder aux plus hautes fonctions. Celle-là même qui, il y a une semaine, a battu le record d’audience de « l’Emission politique » sur France 2, avec plus de 3,5 millions de téléspectateurs. « On est tous emportés dans une logique politique qui conduit à Marine Le Pen. Attention à elle ! » a récemment averti Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS. « Si Mme Le Pen arrivait au pouvoir, ce serait la faillite au bout de six mois », martèle de son côté François Fillon.
Autant de postures qui, dans l’équipe de campagne de la candidate, font sourire : « C’est la preuve qu’on a gagné la bataille de la crédibilité : plus nos adversaires installent Marine au second tour, plus ils augmentent dans la tête des gens la possibilité que ça arrive », décrypte un membre de son staff. « Il y a encore quelques mois, on aurait pu se dire que l’impossible était impossible. Désormais, l’impossible est clairement possible », renchérit le vice-président du FN, Florian Philippot. « Elle a toujours fait le pari qu’avant la grande recomposition du paysage politique, il fallait passer par une décomposition. On est clairement là-dedans en ce moment », rajoute Philippe Olivier, chargé du pôle communication de la candidate.
Son programme : 100 à 200 milliards de dépenses nouvelles
Alors rue du Faubourg-Saint-Honoré (Paris VIIIe), au QG de campagne, on s’active. Depuis quelques jours, deux tracts, chacun tiré à plus de 4 millions d’exemplaires, sont sortis de presse : un sur la Sécurité sociale pour attaquer Fillon, l’autre de quatre pages pour présenter Marine Le Pen côté vie privée. A la fin du mois, la favorite des sondages entamera par ailleurs, à Nantes (Loire-Atlantique), sa tournée des Zénith, neuf d’ici au premier tour de la présidentielle. « Rien que pour ce premier rendez-vous, une quinzaine de cars de militants venus des départements voisins sont déjà réservés. La salle sera pleine », pronostique Jean-Lin Lacapelle, responsable du pôle mobilisation et militants.
Mais contrairement à 2012, ses grands-messes politiques avaient alors lieu le dimanche, elles auront, cette fois-ci, lieu le samedi. « C’est un choix très stratégique, poursuit Philippot. En s’exprimant le samedi, elle donne le ton du week-end à ses adversaires, notamment pour toutes les émissions politiques. Et on parlera d’elle autour du repas de famille du dimanche. »
Reste que le chemin qui mènerait à une hypothétique victoire est encore long. D’abord parce que Marine Le Pen — quel que soit son adversaire au second tour — est toujours systématiquement battue dans les sondages, et même de très loin. Mais aussi parce que la bataille de la crédibilité sur le terrain économique est pour elle loin d’être gagnée. Et encore moins depuis la présentation de son projet il y a dix jours à Lyon, 100 à 200 milliards de dépenses nouvelles sont envisagées pour renforcer la place et l’autorité de l’Etat, sans montants équivalents côté recettes.
Olivier Beaumont
::: INTERNATIONAL
LE FIGARO – 16/02/2017
Trump et Nétanyahou enterrent la «solution de deux États»
Les deux dirigeants envisagent d’inclure la question palestinienne dans un accord de paix régional.
L’apparition de Donald Trump et Benyamin Nétanyahou côte à côte à la Maison-Blanche mercredi a résumé le message principal de leur premier rendez-vous officiel: l’alliance israélo-américaine sort de l’ère glaciaire où l’avait plongée Barack Obama, soupçonné de penchants propalestiniens. Puisqu’il s’agit avant tout de «changer le théâtre politique de la relation», il importe peu que la conférence de presse commune ait précédé les entretiens entre les deux hommes.
Le président américain et le Premier ministre israélien n’en ont pas eu besoin pour affirmer le «lien indestructible» qui unit leurs deux pays, affichant des positions très proches sur l’Iran et sur le processus de paix au Proche-Orient. Donald Trump a de nouveau critiqué l’accord nucléaire avec Téhéran comme «le pire (qu’il) ait jamais vu», sans toutefois le dénoncer. «J’ai déjà pris de nouvelles sanctions et je ferai plus pour empêcher que l’Iran puisse jamais, jamais développer une arme nucléaire». Benyamin Nétanyahou a salué «sa clarté sur la nécessité de tenir tête au régime terroriste iranien».
Le «négociateur en chef» américain voit un accord de paix au Proche-Orient comme «le deal suprême». Il a confié cette «mission impossible» à son gendre, Jared Kushner, 36 ans, juif orthodoxe proche d’Israël et du mouvement des colons, qui connaît Nétanyahou, un ami de son père, depuis l’enfance. Ses premières consultations ont inclus des ambassadeurs arabes à Washington, en particulier celui des Émirats arabes unis, Youssef al-Otaiba. L’idée de Kushner est de voir plus grand que le rapport de force israélo-palestinien, diluant les complexités de la relation bilatérale dans un accord de paix israélo-arabe incluant l’Arabie saoudite et les monarchies du Golfe.
Trump et Nétanyahou ont confirmé le projet mercredi. «Il y a une chance de parvenir à un accord beaucoup plus large que simplement entre Israéliens et Palestiniens, englobant beaucoup d’autres pays», a déclaré le président, y voyant une stratégie «à laquelle personne n’avait pensé avant», quoi qu’elle reprenne l’initiative de paix arabe de 2005. «Pour la première fois, les pays arabes ne voient pas Israël comme un ennemi, mais de plus en plus comme un allié, a renchéri le Premier ministre. Il y a là une opportunité sans précédent que, je l’espère, nous pourrons saisir.»
Dans cette logique, la nouvelle Administration ne se sent plus tenue par la solution de deux États, qui forme le socle des efforts de paix depuis les accords d’Oslo de 1993. «Je peux vivre avec un ou deux États, a badiné Trump. J’aime celui qu’on a aujourd’hui.» Un haut responsable de la Maison-Blanche avait expliqué avant la rencontre: «Nous n’allons pas dicter les termes de la paix. Une solution de deux États qui n’apporterait pas la paix n’est pas un objectif que quiconque voudrait atteindre.» Reste-t-elle la voie privilégiée d’un règlement? «Peut-être, peut-être pas, ce n’est pas à nous d’imposer cette vision», dit l’entourage de Trump, rompant avec les trois Administrations précédentes.
Les dirigeants palestiniens ont accueilli avec inquiétude cette remise en cause. Le ministère des Affaires étrangères s’est ému «d’une inflexion dangereuse». Hanan Ashrawi, haut responsable de l’OLP, a dénoncé «une déclaration irresponsable qui ne fait pas avancer la paix». Saeb Erekat, qui a participé à toutes les négociations avec Israël depuis vingt-cinq ans, estime que «saper la solution des deux États serait un désastre et une tragédie tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens». La «seule alternative», souligne-t-il en effet, «c’est un État démocratique et laïc dans lequel chrétiens, musulmans et juifs auront les mêmes droits» – sauf à créer «un régime d’apartheid inacceptable en 2017».
«Lever un peu le pied»
Aucun contact direct n’a encore eu lieu entre le locataire de la Maison-Blanche et le président palestinien, Mahmoud Abbas. Selon le quotidien Haaretz, cela n’a pas empêché Trump d’annoncer à Nétanyahou: «Les Palestiniens feront des concessions.» Le président américain a aussi appelé Israël à en faire: «J’aimerais vous voir lever un peu le pied» sur la colonisation, a-t-il dit au Premier ministre. Reprenant la terminologie en vigueur sous George Bush, un communiqué de la Maison-Blanche avait postulé la semaine dernière que l’extension des implantations juives en Cisjordanie n’est pas en soi «un obstacle à la paix», mais qu’elle «n’aide pas».
Quant au transfert de l’ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem, jusqu’ici reporté à l’avènement de la paix, «j’aimerais le faire et je me penche sur la question avec attention», a dit Trump. Mais ce «n’est pas une décision facile», a-t-il avoué au journal israélien Israel Hayom.
Philippe Gélie et Cyrille Louis
Vous souhaitant une bonne journée.
Cordialement,
Elena NATALITCH
Service Presse, Communication / Formation
251, bd Pereire – 75852 PARIS Cedex 17
Tél. : 01 40 55 12 43
Fax : 01 40 55 12 40
https://www.facebook.com/medef.idf
ftpAME2017-09-19T13:35:42+02:00Mots-clés : Actualité, banque de France, MEDEF, Revue de Presse|
::: ILE-DE-FRANCE
LE PARISIEN – 08/02/2017
Ile-de-France : Cazeneuve et Pécresse relancent un plan d’investissement de 7,4 Mds€
Massy, ce mardi. Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités territoriales,
Bernard Cazeneuve, Premier ministre, Valérie Pecresse, présidente du conseil régional d’Ile-de-France et Jean-François Carenco, préfet de la région Ile-de-France et préfet de Paris,
lors de la signature de l’avenant du contrat de plan Etat-Region pour la période 2015-2020.
Il donne les grandes lignes de ce que sera l’Ile-de-France de demain, notamment en termes de transports. Réunis ce mardi à Massy, Bernard Cazeneuve, le Premier ministre, et Valérie Pecresse, présidente du conseil régional d’Ile-de-France, ont signé un avenant au contrat plan Etat-Région 2015-2020. Un document qui a pour but d’accélérer la réalisation de ces nombreux projets au coût pharaonique de 7,4 Mds€ (3 Mds€ versés par l’Etat, 4,4 Mds€ par la région). Nous vous en présentons les grandes lignes.
« Impulser une dynamique anti bouchons »
En mars 2017, un Plan spécial anti-bouchons sera lancé en Île-de-France, avec des moyens supplémentaires de très grande envergure (200 M€). Il prévoit notamment le contournement d’Orly. Le contournement routier par l’est de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle va également être lancé. Contre les embouteillages, des études d’aménagements de l’autoroute A86 seront également menées. Enfin, l’élargissement de la Francilienne à l’Est pour faciliter le contournement de l’agglomération parisienne va se poursuivre.
De vieux projets relancés
On en parle depuis longtemps. L’Etat et la région promettent qu’ils verront le jour dans les prochaines années. Le projet de prolongement du RER Éole (Paris-La Défense-Mantes-la-Jolie), qui réclame à lui seul plus de 2 Mds€, va être relancé. Tout comme plusieurs projets de tramways : le Tram-Train Massy-Évry, le T9 (Paris-Orly) ou le T1 à l’Est-Val de Fontenay. Plusieurs prolongements de métros sont également en études ou en travaux, comme le prolongement de la ligne 11 à Rosny ou la ligne 10 à Ivry-sur-Seine.
Autres objectifs : essaimer un peu partout sur le territoire de « nouveaux pôles gares multimodaux », comme Cergy ou La Défense, mais aussi travailler aux futures gares du Grand Paris Express des lignes 15 Sud et 16, à Issy-les-Moulineaux et à Chelles. Enfin, l’électrification de la ligne P (Paris-Troyes) va être poursuivie.
Favoriser le trafic fluvial
Les transports du futur se feront également sur l’eau. Un partenariat du Stif avec la société Batobus va permettre aux Franciliens de se déplacer au quotidien sur la Seine à un tarif préférentiel. Par ailleurs, le contrat plant Etat-Région envisage d’accélérer le développement des ports franciliens et la remise en état d’écluses du bassin de la Seine. Il comprend aussi un volet sur le financement de la réhabilitation de l’écluse de Méricourt (Yvelines).
Modernisation des trains
Au volet modernisation des trains, Valérie Pécresse a annoncé ce mardi un renouvellement du matériel roulant des RER, avec la commande de 700 trains neufs ou rénovés d’ici 2021 pour 9,5 Mds€, pris en charge à 100 % par le Stif.
Enseignement supérieur et recherche
Le conseil plan Etat-Région ne concerne pas que les transports, mais aussi l’enseignement supérieur. Il acte le démarrage des travaux de la bibliothèque du Campus Condorcet à Aubervilliers (75 M€). Au programme également, la construction du nouveau site « Picpus – Nation » de l’Université Paris III (20 M€) et la réhabilitation de l’IUT de l’Université de Cergy-Pontoise à Neuville. Le plan prévoit aussi l’extension du bâtiment Ader sur le site de la Cité Descartes, le projet d’extension de l’antenne de Paris-II Assas à Melun et le projet de bâtiment dédié aux maladies psychiatriques sur le campus Henri Mondor à Créteil.
Gérald Moruzzi
::: ECONOMIE
LES ECHOS – 08/02/2017
Salaires : la réalité des écarts selon les conventions collectives
Le salaire net mensuel moyen d’un salarié couvert par une convention collective était de 2.240 euros, hors apprenti, en 2014, selon une étude publiée ce mardi par la Dares. Mais cette moyenne recouvre des situations très différentes.
Pour gagner sa vie, mieux vaut travailler dans la métallurgie que la coiffure… Une étude de la Direction de la recherche du ministère du travail (Dares) portant sur les conventions collectives, mise en ligne ce mardi, vient mettre en chiffres les écarts de salaire entre les branches d’activité.
Au total, le salaire mensuel net moyen d’un équivalent temps plein hors apprenti était de 2.240 euros en 2014 pour les 15,3 millions de salariés couverts par une convention collective de branche. Mais cette moyenne recouvre des situations très différentes. Ainsi, dans les branches de plus de 50.000 salariés, elle s’échelonne entre 1.350 euros dans la coiffure et 4.360 euros chez les cadres de la métallurgie.
Ces éléments le confirment s’il en était besoin, le niveau du salaire moyen dépend « en grande partie » de la structure socio-professionnelle du salariat de chaque branche. Avec une « prime » liée au taux d’encadrement. « Les branches ayant un salaire moyen supérieur à 2.600 euros ont au moins 20 % de leurs effectifs composés de cadres », note la Dares.
Mieux vaut travailler dans l’industrie pharmaceutique que dans une pharmacie
Mais au sein même des catégories professionnelles, tous les secteurs ne se valent pas. Pour les cadres, mieux vaut travailler dans l’industrie pharmaceutique que dans une pharmacie … Dans le premier cas, comme dans le transport aérien, la chimie ou la banque, le salaire moyen est au dessus de 5.000 euros tandis que dans le second cas, il tourne entre 2.800 et 3.000 euros, comme dans le commerce de détail de fruits et légumes ou la restauration rapide. Pour les employés, le salaire dans les pharmacies d’officine et celui dans l’industrie pharmaceutique sont aux deux bouts de l’échelle (1.660 euros contre 2.960 euros).
Cette dernière fait aussi partie des huit industries qui paient les ouvriers à temps plein plus de 2.000 euros. contre 1.280 euros seulement dans le secteur de la propreté. Mais ce n’est pas seulement parce que l’un paie mieux que l’autre. « Au sein de chaque catégorie socio-professionnelle, les différences salariales s’expliquent aussi par l’hétérogénéité des postes occupés et par les différences de structure par âge », note l’étude du ministère du travail.
Elle évalue en outre à 7% la part des salaires mensuels nets en équivalent temps plein compris entre 1 et 1,05 SMIC parmi les salariés couverts par une convention collective, dont 90% sont des ouvriers ou employés. Cette proportion inférieure à celle des smicards dans l’ensemble du salariat du privé est liée au fait que les grilles salariales conventionnelles démarrent au-dessus du salaire minimum dans une bonne partie des branches.
Là encore, le pourcentage varie fortement d’une branche à l’autre : moins de 1% dans la métallurgie, le personnel au sol des transports aériens ou, toujours, l’industrie pharmaceutique ; 25% dans la coiffure ou la propreté. A l’autre extrême, près de 12% des salariés bénéficiant d’une convention collective perçoivent plus de 3 fois le SMIC.
LE PARISIEN – 08/02/2017
Le nouveau réquisitoire de la Cour des comptes
Dans son rapport annuel, la Cour estime que les 1,5% de croissance avancé par Bercy dans son projet de loi de finance sont optimistes.
Dépenses publiques, fiasco de l’écotaxe… le rapport annuel de la Cour des comptes se montre sévère avec la gestion du gouvernement et pessimiste quant aux prévisions de Bercy.
La Cour des comptes vient de rendre son rapport public annuel. L’épais document – plus de 1000 pages ! – des sages de la rue Cambon porte un coup assez sévère aux prévisions du gouvernement pour l’année à venir. La Cour estime que les 1,5% de croissance avancé par Bercy dans son projet de loi de finance sont optimistes, rappelant que l’OCDE et la Banque de France privilégie l’hypothèse d’une croissance entre 1,1% et 1,3%. Pour l’institution, la baisse des taux d’intérêts en 2016 explique en grande partie le léger fléchissement du déficit à 3,3% (-0,2 points).
Attention donc, car la remontée des taux pourrait soudainement alourdir la note dès 2017, alors que la France n’est toujours pas rentrée dans les clous européens. Bref, la Cour met en garde contre toute tentation de relâchement budgétaire, alors que plusieurs candidats à la présidentielle envisagent de s’affranchir de la règle des 3%.
« Le redressement de nos comptes publics est encore loin d’être acquis et nos finances publiques sont encore fragiles et vulnérables, ce qui tend à nos isoler et nous affaiblir », avait déjà prévenu Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, lors de l’audience de rentrée mi-janvier. Enfin, le gouvernement table sur une baisse des dépenses de l’assurance-chômage, mais rien ne permet selon la Cour des Comptes de certifier qu’elle aura lieu.
La hausse des dépenses de l’Etat pointée du doigt. Pour 2016, le rapport déplore une augmentation des dépenses de l’Etat de 3%, pointant du doigt une hausse des effectifs de 14 000 agents dans la fonction publique ainsi qu’une revalorisation salariale pour certains fonctionnaires. La Cour délivre quand même un bon point aux collectivités territoriales qui poursuivent leurs efforts de baisse de la dépense publique… même si celui-ci ne sera que de 1Mdsd’€ contre 2Mds d’€ prévus initialement. Les dépenses de l’assurance maladie, elles, continuent d’augmenter (2 ,1% en 2017).
Problème récurrent, certaines missions de l’Etat ou prestations sociales sont sous-budgétisées : c’est le cas des opérations militaires extérieures de l’armée, provisionnées à hauteur de 450M d’€ alors qu’environ 1 milliard est dépensé ces dernières années. Une critique adressée par la Cour au ministère de la Défense depuis longtemps… « Aucune économie structurelle » n’est clairement présente dans la loi de finance du gouvernement selon l’institution.
Alerte sur les effectifs des CRS et des gendarmes. A l’inverse, la Cour pointe une évolution préoccupante des effectifs effectifs des CRS et de gendarmes. Depuis 2010, ils ont chuté de 7,5% alors que la protection des Français a dû être renforcée sur fond de menace terroriste. La crise migratoire, mais aussi la Cop 21 et l’Euro 2016 ont mis à rude épreuve les forces de sécurité. L’élargissement continu des missions est donc visé : il représente un surcoût pour l’Etat et une fatigue supplémentaire pour les policiers et gendarmes « déjà engagés au maximum des possibilités opérationnelles sur le terrain ».
La formation professionnelle, un terreau propice pour la fraude. Autre situation épinglée par les magistrats, celle de la formation professionnelle qui coûte 11 Mds d’€ chaque année aux entreprises. Une somme que l’Etat prend en charge indirectement à hauteur de 4,8 Mds d’€. Le hic ? La puissance publique apparaît inefficace dans ses contrôles, notamment contre la fraude, tant du côté des entreprises que de celui des salariés. Une remise à plat de la gestion des organismes chargés de collecter les versements des entreprises pour la formation professionnelle est préconisée.
Mic-mac à Levallois (Hauts-de-Seine). Cette année, le rapport de la Cour pourrait prendre un tour particulièrement politique. La haute institution s’est penchée sur la gestion de la ville de Levallois-Perret. Son maire, Patrick Balkany, est déjà mis en examen, notamment pour corruption passive et blanchiment de fraude fiscale aggravée. Les sages dénoncent « un système peu transparent, générateur d’irrégularités et de dérives », ainsi qu’« une information incomplète et biaisée à destination de l’assemblée constituante ». Ils pointent du doigt « des élus municipaux exposés à des situations de conflits d’intérêts », « des anomalies dans la gestion des ressources humaines » et « des pratiques contraires au droit de la commande publique ».
Le gâchis de l’écotaxe. Autre chapitre éminement politique du rapport la Cour revient sur le fiasco de l’éco-taxe, mesure phare de l’action de Ségolène Royal au ministère de l’environnement enterrée par le gouvernement. de Manuel Valls. Cette redevance pour les poids lourds circulant en France avait été abandonnée fin 2014 après la grogne des Bonnets rouges. A l’arrivée, la facture avait été salée pour les finances publiques – 1,2 Mds d’€. Les sages ont des mots particulièrement durs, évoquant « un échec traduisant un perte de vision stratégique » ainsi qu’« un gâchis patrimonial, économique, financier, industriel et social ».
Matthieu Pelloli et Jean-Victor Semeraro
LE FIGARO – 08/02/2017
La formation continue: ses 32 milliards de dépenses par an et son risque élevé de fraude
Face à un secteur à la gouvernance très complexe et malgré de nombreuses réformes qui n’ont en rien simplifié un système complexe, les magistrats de la Cour des comptes demandent à l’État de mener une véritable politique de lutte contre la fraude pour limiter les abus les plus fréquents.
Malgré de multiples réformes, le système de la formation professionnelle reste particulièrement complexe en France. La formation est désormais considérée par Bruxelles comme un secteur concurrentiel comme les autres. Il se distingue cependant par sa grande proximité avec les pouvoirs publics -l’État et les régions restant les premiers financeurs de la formation des chômeurs- et l’implication des syndicats et du patronat au cœur de sa gouvernance via les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA).
Cette alchimie complexe, conjuguée à l’importance des sommes -32 milliards d’euros en 2014 au total qui naviguent dans le système- a toujours favorisé les soupçons de fraude ou de financements occultes. La Cour des comptes les partage. «La formation professionnelle est exposée à des risques d’irrégularités et de fraude, en raison de l’importance des montants en jeu, de la multiplicité des prestataires dispensant des formations, de l’absence de régulation et de la faiblesse des contrôles», notent ses experts.
Moins de 1% des prestataires de formation contrôlés
Les magistrats recensent les plus classiques: fausses listes d’émargement, surfacturation des heures de stage, détournements du champ de la formation professionnelle. Du côté des entreprises, plusieurs contrôles ont mis à jour un procédé consistant à recruter des salariés sous contrat de professionnalisation, sans leur donner la formation pour laquelle l’entreprise reçoit pourtant une subvention. Au sein des organismes paritaires, qui prennent en charge plus de 40% des dépenses de formation des entreprises, des cas de création de dossiers fictifs de remboursement ont été aussi repérés.
Au regard de ces enjeux, les magistrats jugent l’activité de contrôle par l’État particulièrement faible. Ainsi en 2014, ses services ont contrôlé moins de 1% des prestataires de formation susceptibles de l’être. Ils appellent alors de leurs vœux l’instauration d’une véritable politique de lutte anti-fraude avec des visites régulières aussi bien auprès des organismes paritaires que des sociétés de formation.
LE FIGARO – 08/02/2017
La fin de l’écotaxe poids lourds a coûté plus de 1 milliard d’euros aux contribuables
VIDÉOS – La Cour des comptes reproche vivement au gouvernement sa gestion dans le dossier de l’écotaxe poids lourd. Elle y voit «un échec stratégique et un abandon coûteux».
C’est l’histoire d’un fiasco que décrit par le menu la Cour des comptes dans son rapport annuel 2017. Votée à la quasi-unanimité par le parlement en 2009, dans l’élan du Grenelle de l’environnement, l’écotaxe poids lourds n’a finalement jamais vu le jour. Face à la révolte des «bonnets rouges» en Bretagne, qui détruisaient les portiques de l’écotaxe dans la région, le gouvernement Ayrault a décidé sa suspension. Une décision «prise dans la précipitation», selon les magistrats financiers, sans «qu’aucune analyse préalable de la portée de cette décision n’ait été conduite».
Et les dysfonctionnements ne se sont pas arrêtés là. S’en sont suivis des mois d’atermoiement, dus notamment à des divergences au sein de l’exécutif. A l’origine, le ministère de l’Écologie voulait maintenir la possibilité de mettre en œuvre la taxe, qui devait frapper les poids lourds utilisant 15.000 kilomètres de routes nationales ou importantes et qui devait financer la construction d’infrastructures, notamment ferroviaires ; le premier ministre avait, lui, comme objectif d’éviter que l’État paye les premiers loyers à Ecomouv’, l’opérateur privé choisi pour mettre en œuvre l’écotaxe.
Des indemnisations mal négociées et des risques de contentieux
Puis, alors que des projets alternatifs de taxation des poids lourds existaient, Ségolène Royal, ministre de l’écologie depuis avril de cette année-là, a annoncé le 9 octobre 2014, la suspension sine die de l’écotaxe. Le contrat avec Ecomouv’ a été résilié le 30 octobre. «Cette nouvelle décision n’a pas été davantage préparée que la précédente», tacle la Cour.
Surtout, elle a coûté cher. Il a fallu indemniser Ecomouv’ à hauteur de 181 millions d’euros pour la suspension de la taxe en 2014. Sachant que, selon la Cour, payer des loyers à la société n’aurait coûté que de 148 millions, voire 100 à 120 millions. Dit autrement, l’État – et donc le contribuable – ont perdu de l’argent avec l’option prise par le premier ministre d’éviter de payer les redevances. Quant à l’indemnisation liée à la résiliation définitive du contrat, elle a coûté 777 millions d’euros aux finances publiques! Pis, la Cour estime que l’État, en demandant que le paiement de cette indemnité soit étalé de 2016 à 2024, a renchéri la facture de 35 millions… Des éléments contestés par le gouvernement dans sa réponse à la Cour, qui juge que les deux indemnisations auraient été majorées de 100 millions chacune sans ces négociations. Quoi qu’il en soit, malgré ces indemnisations, s’ajoutent des risques de contentieux, évalués à 270 millions d’euros.
Actifs vendus pour une bouchée de pain
En outre, «les administrations ont engagé des dépenses de 70 millions entre 2008 et 2015, qui s’avèrent rétrospectivement inutiles», souligne la Cour. Des emplois avaient été créés aux Douanes, un système d’information mis en place… Quant aux portiques et autres éléments, qui valaient 652 millions d’euros, ils ne servent plus à rien. Certains ont été vendus, mais à prix cassé, si bien que l’État n’a récupéré que 2,19 millions. «Les serveurs informatiques ont été vendus à 2% de leur valeur», pointent ainsi les magistrats financiers.
Certes, le gouvernement a décidé de compenser la perte liée à la disparition de l’écotaxe en relevant la TICPE sur le gazole (taxe intérieure de consommation des produits énergétiques). Les finances publiques dans leur ensemble devraient en sortir gagnantes (pour 1,5 milliard d’euros de 2015 à 2024), la TICPE étant un impôt dynamique. Mais alors que les camions étrangers traversant la France auraient payé 31% de l’écotaxe, ils ne contribuent qu’à 2% de la TICPE selon la Cour ou 15% selon le gouvernement, ces transporteurs faisant peu le plein en France. Bref, le rééquilibrage des charges entre camionneurs français et étrangers est manqué. L’abandon de la taxe poids lourd constitue «un gâchis patrimonial, social et industriel» conclut la Cour. On ne saurait dire moins.
LES ECHOS – 08/02/2017
L’inquiétant creusement du déficit commercial français
Le déficit commercial est reparti à la hausse en 2016, à 48,1 milliards d’euros, après quatre années de baisse. Le solde des biens manufacturés s’est alourdi de plus de 10 milliards, dépassant son record de 2011.
« L’année 2016 n’a pas été bonne pour le commerce extérieur, ce n’est pas la peine de tourner autour du pot. » Matthias Fekl, le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, a lui-même résumé, ce mardi, la situation. Pour la première fois depuis quatre ans, le déficit commercial des biens a augmenté. Il atteint 48,1 milliards d’euros en 2016, soit 2,5 milliards d’euros de plus que l’année précédente. A titre de comparaison, sur les onze premiers mois de l’an passé, l’Allemagne affiche un excédent commercial de 234 milliards d’euros.
Mais le chiffre français cache en fait une aggravation bien plus inquiétante. Car la facture énergétique a reculé, elle, de plus de 8 milliards d’euros en 2016 avec la baisse du prix du pétrole. Le solde des biens manufacturés, c’est-à-dire hors agriculture, énergie et matériel militaire, s’est creusé de plus de 10 milliards d’euros l’an passé. Il s’est élevé à 35 milliards d’euros, dépassant son record de 2011. On est donc loin du déficit zéro, hors énergie, fixé par François Hollande lors de son arrivée à l’Elysée et abandonné deux ans plus tard. Ce chiffre seul dit beaucoup sur la faiblesse du tissu productif français en général et de l’industrie en particulier. Il montre surtout qu’il n’y a pas eu d’amélioration de la compétitivité française depuis 2012.
Contre-performance pour l’automobile
Plus en détail, cette aggravation du déficit global s’explique par la contre-performance de trois secteurs traditionnellement très dynamiques : l’aéronautique, l’automobile et l’agriculture, qui « contribuent le plus fortement à la dégradation du commerce extérieur », selon Matthias Fekl. Le solde de l’automobile s’est dégradé de 2,5 milliards en un an et le problème est grave, parce que structurel. La hausse des importations de véhicules, notamment en provenance d’Allemagne, a fortement progressé tandis que l’excédent enregistré par les équipementiers, lui, s’est réduit. Ces derniers ont tendance à suivre leurs clients, les fabricants, et donc à délocaliser. « C’est un élément d’inquiétude », a avoué le secrétaire d’Etat.
Les difficultés qu’a connues le secteur aéronautique l’an passé, et en premier lieu Airbus, apparaissent, en revanche, conjoncturelles. L’avionneur a pâti de retards de livraison en 2016 dûs à des problème d’approvisionnement qui ont ralenti les chaînes de production toulousaines. Dès cette année, l’excédent commercial que dégage traditionnellement ce secteur devrait augmenter. Il en est de même pour l’agriculture. En raison d’une météo capricieuse en 2016, les récoltes ont été mauvaises.
Autre raison de l’accroissement du déficit commercial global qui pourrait se révéler n’être que temporaire : les importations d’équipements mécaniques, électroniques et informatiques ont été fortes. Cela s’explique au moins en partie par le dynamisme de l’investissement des entreprises, tirés l’an passé par la mesure de sur-amortissement des investissements productifs.
Dans une étude récente, les économistes de Coe-Rexecode notaient que, depuis 2012, les coûts salariaux horaires dans l’industrie manufacturière en France avaient progressé de 4,8 %, « soit un rythme nettement plus modéré que dans la moyenne de la zone euro (7,3 %) et qu’en Allemagne (+9,3 %) ». Les mesures du gouvernement ont permis de modérer le coût du travail mais elles n’ont donc pas à elles seules suffi à redresser la barre. Le prochain exécutif est prévenu.
LES ECHOS – 08/02/2017
Commerce extérieur : les services touchés par la crise du tourisme
La balance commerciale des services, auparavant largement excédentaire, est à l’équilibre en 2016.
C’était un des points forts du commerce extérieur français. Ce secteur de l’économie a dégagé pendant plus de quinze ans des excédents récurrents qui ont atteint près de 25 milliards d’euros certaines années, comme en 2012. C’est fini. Le secteur des services affiche désormais une balance commerciale à peine excédentaire. L’excédent s’est élevé à 400 millions d’euros en 2016, contre 8 milliards l’année précédente.
En 2015, les trois quarts de cet excédent provenaient des dépenses des touristes étrangers en France. Celles-ci se sont effondrées l’an dernier, de 6 %. « Le contexte post-attentats, la mauvaise météo et les mouvements sociaux au printemps ont eu un impact sur le tourisme », a expliqué Matthias Fekl, le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur. En effet, l’an dernier, l’hôtellerie française a enregistré 4 millions de nuitées d’étrangers en moins qu’en 2015. Quant aux résidences et villages de vacances, la chute représente 2 millions de nuitées selon l’Insee. La dégradation est inquiétante, car le tourisme est un des atouts de la France et un secteur important dans l’économie.
Baisse du prix des destinations lointaines
Parallèlement, les Français dépensent, eux, de plus en plus à l’étranger, ce qui s’explique notamment par la baisse du prix des destinations lointaines. Les services de transport sont aussi moins rémunérateurs. La faiblesse des échanges de marchandises pèse sur leur prix. Enfin, on assiste à une tendance à « l’externationalisation des services support par les entreprises dans les pays émergents », a indiqué Matthias Fekl. Récemment, l’institut COE-Rexecode remarquait que « la part des exportations françaises de services dans le total de la zone euro poursuit sa chute : elle s’établit au deuxième trimestre 2016 à 14,4 %, soit son plus bas niveau depuis 2000 ». Bref, quelles qu’en soient les raisons, l’exportation de services, un des moteurs de l’économie française, a calé l’an passé.
La balance française des transactions courantes – qui prend en compte les exportations et importations de biens et services ainsi que les dividendes et salaires perçus et reçus de l’étranger et les investissements – est de plus en plus déficitaire. Alors que le déficit courant ne représentait que 0,2 % du PIB en 2015, il atteint 1,1 % de la richesse nationale produite en 2016. Pas de quoi paniquer à court terme, puisque Bruxelles considère qu’il n’y a danger qu’à partir d’un déficit courant représentant 4 % du PIB. Mais l’Allemagne, elle, devrait dégager un excédent de plus de 9 % de son PIB. Un record mondial qui prouve que les économies des deux pays divergent. De façon plus profonde, leurs intérêts commerciaux aussi ne sont plus convergents. Ce n’est pas une bonne nouvelle à l’heure du Brexit et de l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche.
::: ENTREPRISES
LES ECHOS – 08/02/2017
Agriculture : les défaillances d’exploitations en forte hausse
Les redressements ou mises en liquidation ont augmenté de 4 % en 2016.
En crise profonde, le secteur est le seul à afficher cette tendance.
L’agriculture est à la traîne. C’est la seule activité économique où les défaillances d’entreprises se sont encore aggravées en 2016, avec une nouvelle hausse de +4 %, pour 1.331 redressements ou mises en liquidation. Certaines productions agricoles sont encore plus mal loties que l’ensemble du secteur. C’est le cas de l’élevage, où les défaillances ont fait un bond de +30 % pour ce qui concerne la production laitière et +83 % dans le cas des élevages de porcs.
Dans tous les autres secteurs de l’économie, elles ont diminué de plus de 8 % selon la société Altares. Les entreprises non agricoles ont gagné en profitabilité, selon Thierry Millon, le directeur des études chez Altares, grâce aux mesures gouvernementales telles que le Cice (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), le pacte de responsabilité ou la baisse du pétrole.
Dans le secteur de l’agriculture, accablé par deux années de crise très profonde – crise du porc, impact de la fin des quotas laitiers… -, cela n’a pas suffi. Pourtant, selon le ministère de l’Agriculture, l’Etat a accordé 2,8 milliards d’euros d’allégements de charges sociales et fiscales supplémentaires aux entreprises agricoles et agroalimentaires en 2016 par rapport à 2012, à la veille de la mise en oeuvre du Cice et du pacte de solidarité.
Il faut néanmoins noter que l’essentiel de la baisse de charges (1,14 milliard) qui bénéficient aux exploitants agricoles concerne les charges patronales. L’impact du Cice, lui, est près de trois fois moindre, à 392 millions d’euros, tandis que la baisse des cotisations individuelles des exploitants a atteint 675 millions d’euros. Xavier Beulin, le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), met en garde contre une interprétation trop rapide des chiffres et souligne que « les charges sociales des agriculteurs ont baissé parce que leurs revenus ont baissé ».
En 2017, « l’impact de ces allégements devrait plus se ressentir en 2017 du fait de la mesure annoncée par Manuel Valls, Premier ministre en février 2016, de diminution de 10 points des charges sociales combinée à un revenu en retrait », précise encore Xavier Beulin. Et pourtant, la FNSEA s’attend à une accélération des défaillances cette année.
Selon le ministère de l’agriculture, la diminution des charges sur l’ensemble de la filière devrait atteindre 4,06 milliards d’euros au total, dont 2,26 milliards bénéficiant aux agriculteurs et 1,8 milliard aux coopératives et aux industries agroalimentaires.
Pas mieux en fin d’année
Tous secteurs de l’économie confondus, le quatrième trimestre a vraiment confirmé l’amélioration de l’état de santé des entreprises françaises, avec une nouvelle baisse des défaillances par rapport à la même période des trois années précédentes. Là encore, l’agriculture est à contre-courant. On ne voit pas poindre le moindre signe d’amélioration en fin d’année.
Au global, l’emploi dans les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire représente 1.200.000 salariés équivalents temps plein, employés par 241.000 établissements – une masse salariale de 34 milliards d’euros, dont 23 milliards d’euros entrant dans l’assiette du Cice.
Marie-Josée Cougard
LE FIGARO – 08/02/2017
BNP Paribas accélère sa transformation digitale
Pour investir 3 milliards d’ici à 2020 et augmenter ses profits, la banque va lancer un plan d’économies de 3,4 milliards.
BNP Paribas a très bien traversé l’année 2016. Malgré un environnement de taux très bas pesant sur ses marges et un durcissement réglementaire, la première banque française a dégagé un bénéfice net de 7,7 milliards d’euros, en hausse de 15,1 % par rapport à 2015. Un résultat comparable à ceux enregistrés en 2010 et en 2007, avant la crise financière.
BNP Paribas se fixe désormais pour objectif de faire croître ce résultat d’au moins 6,5 % par an en moyenne, d’ici à 3 ans. Dans le même temps, ses revenus devraient augmenter de plus 2,5 % annuellement en moyenne. Pour y parvenir, la banque de la rue d’Antin s’appuiera sur son nouveau plan de développement 2017-2020, dont les détails seront dévoilés le 20 mars.
Ce plan ambitieux a été conçu à partir d’hypothèses économiques prudentes (remontée graduelle des taux d’intérêt et croissance modérée dans la zone euro et aux États-Unis). Il repose sur l’investissement de 3 milliards d’euros, essentiellement dans le numérique.
Tous les métiers de la banque seront concernés par l’accélération de la «transformation digitale» et l’utilisation des données des clients. À commencer par la banque de détail, dont le réseau poursuivra sa mue. Le nombre d’agences devrait donc continuer à diminuer pour s’adapter à la moindre fréquentation des clients. Dans les pays du Vieux Continent où elle est très présente (Belgique, Italie, France), le nombre d’agences a déjà fondu de plus de 10 % depuis 2012. En France, 236 agences ont discrètement fermé leur porte en quatre ans (1964 agences au total fin 2016).
3,4 milliards d’euros d’économies entre 2017 et 2020
En parallèle, Hello Bank! continuera à monter en puissance. La banque en ligne compte aujourd’hui 2,5 millions de clients en Europe, dont 284.000 en France (et 1,54 million en Allemagne). Les dirigeants de la banque constatent depuis l’automne et l’annonce des hausses de tarifs bancaires, une augmentation des demandes d’ouvertures de comptes dans l’Hexagone. La banque d’affaires et les services financiers (leasing automobile, crédit conso…) accéléreront aussi leur digitalisation.
Ces investissements seront financés par des économies. BNP Paribas entend réaliser 3,4 milliards d’euros d’économies entre 2017 et 2020. Avec cette réduction de coûts massives et ces investissements, la banque espère générer 2,7 milliards d’euros d’économies par an à partir de 2020.
Contrairement au plan précédent (2014-2016), «l’objectif ne réside pas dans ces seules économies, mais bien dans la transformation qualitative de notre modèle bancaire au service du client» obtenu grâce aux transformations digitales, a expliqué mardi Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas. Au cours des trois prochaines années, le groupe a aussi prévu de verser 50 % de ses bénéfices sous forme de dividende, contre 45 % en 2016. Cela aboutira à un dividende en hausse moyenne de 9 % par an.
Chute de l’action en Bourse
Pour autant, l’action BNP Paribas, qui a atteint des sommets début janvier (62 euros), a dévissé de 4,77 % (à 57,15 euros) mardi à la Bourse de Paris. Et entraîné dans son sillage, les autres valeurs bancaires françaises. «Le plan de développement est prudent. Tenant compte des contraintes réglementaires et de la concurrence accrue dans la banque de détail, il prévoit une hausse timide de l’activité, pour mettre l’accent comme le précédent sur les gains d’efficacité, tirés cette fois par la digitilsation», estime Gildas Surry, analyste chez Axiom IM.
La banque de détail reste sous pression en France alors que l’arrivée prochaine d’Orange Bank sur le marché fait craindre une guerre de prix et un effondrement des marges comparable à celui qui a suivi l’entrée de l’opérateur Free sur le marché de la téléphonie mobile. De plus, la loi Macron, qui facilite depuis le 6 février les démarches des particuliers pour changer d’établissement, pourrait favoriser les banques en ligne, aux tarifs moins élevés, au détriment des établissements traditionnels.
Les résultats de BNP Paribas au quatrième trimestre, ont aussi déçu les investisseurs. «Ils étaient inférieurs aux attentes des analystes et les perspectives pour la banque de détail en 2017 sont jugées un peu faibles par le marché», estime Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant Bleu Gestion. «En 2017, les revenus de la banque de détail en France vont continuer de se dégrader, de façon moins importante qu’en 2016 mais ils subiront encore la pression des taux bas», a expliqué Thierry Laborde, directeur général adjoint de BNP Paribas. La banque anticipe toutefois de meilleures perspectives en France à partir de 2018.
En revanche, au cours des trois derniers mois de l’année, la situation a été nettement plus positive dans le pôle Corporate and Institutional Banking (CIB) où, à l’instar de nombreux acteurs du secteur financier, BNP Paribas a bénéficié du bond des activités de courtage, qui a suivi l’élection de Donald Trump aux États-Unis.
::: SOCIAL
LE FIGARO – 08/02/2017
À Chartres, des médecins manifestent contre la violence
REPORTAGE – Il y a une semaine, le docteur Patrick Rousseaux a été tué par un ex-patient à son cabinet de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir).
C’est «un sentiment de peine mêlé d’effroi et de colère» que les médecins sont venus exprimer mardi devant la préfecture d’Eure-et-Loir à Chartres. Une cinquantaine de médecins, mais aussi quelques infirmières ou pharmaciens, arborant un brassard blanc en signe de deuil, ont manifesté, une semaine après le meurtre d’un confrère, tué par un ex-patient à son cabinet de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir). Également en signe de solidarité, environ la moitié des cabinets médicaux avaient fermé leurs portes dans la matinée en Eure-et-Loir, selon le syndicat départemental des médecins.
«On voit bien que les incivilités augmentent!, s’exclame le Dr Jean-Paul Ortiz, président national de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). C’est tous les jours, y compris dans les petites villes… Si ça continue la désertification médicale va encore s’accentuer.» Isabelle, généraliste, raconte que son associée «a déplaqué de Trappes, car elle n’en pouvait plus»: «Agressée plusieurs fois, elle avait demandé à la police d’être accompagnée dans ses visites de nuit, mais cela lui avait été refusé.»
Président de la Fédération des médecins de France, le Dr Jean-Paul Hamon rapporte l’histoire d’«une de mes anciennes internes, dans le 92, qui a fait une consultation dans un logement où flottait un drapeau de Daech…». Et aussi celle de cette femme médecin, à La Réunion, qui a signalé, en décembre, aux services sociaux une petite fille marquée de brûlures de fer à repasser. «Trois jours après, le père venait avec un fusil de chasse, la menaçant d’incendier son cabinet et sa voiture!, indique-t-il. J’ai écrit au ministère, à l’Élysée, au Défenseur des droits. Seul ce dernier s’est mobilisé. Il a fallu faire un rappel au procureur pour qu’il contacte le médecin. Que penser d’un État qui ne respecte pas ses médecins?» Une autre généraliste renchérit: «On est un maillon invisible, et pourtant un ciment sociétal.» «La ministre viendra-t-elle demain à l’enterrement?, s’interroge-t-elle. Qui s’intéresse à nous? On abuse de nous sur tous les fronts.»
À 14h30, une délégation a été reçue par le préfet. «Les solutions sont toutes sur la table!, indique le Dr Ortiz. Nous réclamons des boutons d’alerte, comme dans les bijouteries ou les banques. Des caméras de surveillance aux abords des cabinets, qu’on puisse être accompagné en cas de visite la nuit et que nos numéros de portables soient reconnus dans les commissariats, de manière à être prioritaires. Cela fonctionne déjà dans certains départements.»
«En trois mois, on en est au quatrième cas dramatique, poursuit le Dr Ortiz. Bref, il y a tellement de choses à faire. Qu’attend le gouvernement? Le prochain mort?» Le docteur Patrick Rousseaux, 64 ans, avait été retrouvé par son associé mercredi 1er février, lardé de 48 coups de couteau. Interpellé aux Mureaux (Yvelines), un homme de 41 ans, ancien patient du Dr Rousseaux, a été placé en garde à vue peu de temps après. La veille, une violente agression avait lieu à Limoux (Aude). Selon le journal L’Indépendant, un généraliste entamait sa journée de consultation, quand un patient, mécontent de devoir rester trop longtemps en salle d’attente, l’a frappé, avant de lui jeter une pierre au visage.
En 2015, 924 attaques verbales ou physiques ont été répertoriées par l’Observatoire de la sécurité des médecins. «Mais tous les vigiles, toutes les caméras du monde et tous les doubles sas, déplore le Dr Hamon, seront impuissants à arrêter cette violence insidieuse et perverse qui conduit parfois les médecins et les autres soignants au suicide. Trois plus que dans la population générale.»
L’Ordre des médecins réclame des solutions pérennes
La Santé, l’Intérieur, la Justice. Pas moins de trois ministères s’étaient penchés, le 20 avril 2011, au chevet des professionnels de santé, pour signer, avec les conseils de l’Ordre concernés, un protocole relatif à leur sécurité. Une circulaire du ministère de l’Intérieur suivait le 6 juin de la même année pour préciser aux préfets comment mettre en œuvre, au niveau local, ce protocole national. Hélas, six ans plus tard, 42 départements ne l’ont toujours pas signé. Dans les autres, de nombreuses expérimentations ont été tentées. «Il faut en finir avec cette culture, bien française, de l’expérimentation, s’agace le Dr Patrick Bouet, président de l’Ordre national des médecins, et il faut aujourd’hui regarder quelles sont les solutions qui ont donné des résultats et que nous ayons la volonté de les généraliser sur le territoire.»
Une volonté que l’Ordre a semble-t-il évoquée le 15 décembre dernier chez le ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux. «Nous n’avons pas, pour l’instant, été suivis par la ministre de la Santé», regrette le médecin. Les solutions ne manquent pas: création d’un bouton d’appel d’urgence, accompagnement des professionnels de santé par des agents lors de visites sensibles, géolocalisation des médecins ou encore vidéosurveillance… «Des dizaines d’initiatives ont été prises, il faut maintenant évaluer et généraliser», explique le Dr Bouet.
::: POLITIQUE
LE PARISIEN – 08/02/2017
Présidentielle : la visite nocturne de Hamon sur un chantier du métro parisien
Le député des Yvelines était en visite de 02H00 à 03H00 du matin à la station Raspail sur la ligne 4.
Le candidat à l’élection présidentielle s’est rendu dans la nuit de mardi à mercredi sur un chantier du métro parisien.
«La France ne s’arrête pas de vivre entre 21H00 et 07H00, notamment dans les services publics qui assurent une continuité». Pour cette raison, Benoît Hamon s’est rendu dans la nuit de mardi à mercredi sur un chantier du métro parisien afin notamment de mettre en lumière les difficiles «conditions de travail». Le candidat socialiste à l’élection présidentielle a prévenu qu’il effectuerait «beaucoup de déplacements de nuit» durant la campagne présidentielle et jusqu’au premier tour le 23 avril.
«Ca m’intéresse de voir comment on peut améliorer les conditions de ceux qui travaillent la nuit, surtout quand ce sont des situations extrêmement exposées à des tâches répétitives, à des cadences qui sont dures, au travail en extérieur», a-t-il poursuivi.en visite de 2 heures à 3 heures du matin à la station Raspail sur la ligne 4.
«La France des invisibles»
«Il y a des métiers qui abîment les organismes et le compte pénibilité mis en oeuvre sous le précédent quinquennat et qui doit se déployer maintenant, doit à mes yeux être renforcé afin que ceux qui ont eu un métier pénible puissent partir plus tôt à la retraite», a précisé Benoît Hamon, en exprimant sa volonté de parler «positivement» de «la France des invisibles».
L’actuel compte de prévention pénibilité, qui fait partie du compte personnel d’activité mis en place par la loi Travail votée en 2016, permet d’accumuler des points et de bénéficier en échange de formation, d’un temps partiel ou d’un départ anticipé à la retraite.
Casque de chantier sur la tête et gilet fluo orange sur les épaules, Benoît Hamon s’est rendu sur les quais en réfection de la station, où s’affairaient une grosse vingtaine d’ouvriers de la RATP. «On a une grosse machine comme la RATP qui travaille 24 heures sur 24. Comme usager on n’en est pas toujours 100% satisfait (…) mais il y a quand même là une qualité de service public qu’on nous envie dans le monde entier», a-t-il estimé.
L’ancien ministre de l’Education a également réaffirmé son souhait de placer «la question sociale au coeur de l’élection présidentielle», en répondant à des problématiques concrètes du «quotidien des Français»
Il a aussi décoché une flèche à ceux qui attaquent sa proposition de revenu universel en lui reprochant de ne pas être le candidat du travail. «Ce sont les paresseux de la pensée qui disent ça. Pour le coup, revenu universel c’est travail universel car si on donne les moyens à chacun de disposer d’instruments pour pouvoir s’il le veut réduire son temps de travail, cela libère du travail, créé de l’emploi», a-t-il répondu.
LE FIGARO – 08/02/2017
La droite resserre les rangs derrière François Fillon
VIDÉO – «Il n’y a pas de plan B, il y a un plan A comme attaque», a lancé devant ses troupes le candidat de la droite et du centre, qui entend relancer une campagne entravée depuis quinze jours.
François Fillon est à l’offensive. Avant de publier, ce mercredi, une «lettre aux Français» dans la presse quotidienne régionale – véritable plaidoyer pro domo -, le candidat a consacré sa matinée de mardi à remobiliser les parlementaires, avant de se rendre l’après-midi à Troyes (Aube), chez le sénateur maire LR François Baroin.
Mais en fin de journée, dans son édition de mercredi, Le Canard enchaîné faisait état, pour la troisième semaine consécutive, de nouvelles révélations sur l’épouse du candidat. Penelope Fillon aurait touché 45.000 euros d’indemnités de licenciement, payées par l’Assemblée nationale, en deux fois «alors que, selon le journal satirique, la législation ne prévoit pas un tel niveau d’indemnités de licenciement pour un collaborateur parlementaire». L’hebdomadaire affirme que l’épouse du candidat a perçu, en août 2002, «16.000 euros d’indemnités, soit l’équivalent de cinq mois de salaires» tandis qu’elle avait retrouvé un mois plus tôt un emploi auprès du suppléant de François Fillon, Marc Joulaud. L’épouse du candidat aurait également touché, en novembre 2013, «29.000 euros de primes» après avoir de nouveau travaillé pendant un an et demi pour son mari redevenu député.
Dans un communiqué publié mardi soir, intitulé «Les mensonges du Canard enchaîné », François Fillon dénonce les «erreurs manifestes» de l’article du journal. Il souligne que «les chiffres (…) rendus publics lundi (lors de sa conférence de presse, NDLR) comprenaient la totalité des sommes figurant sur les bulletins de paye de (son) épouse, y compris les indemnités diverses de fin de contrat». Et il affirme que Penelope Fillon n’a pas reçu, en novembre 2013, la somme de 29.000 euros mais «7754,02 euros comprenant les congés payés».
Cette nouvelle polémique peut-elle remettre en cause les bénéfices de la séance de motivation du matin, au QG parisien du candidat? François Fillon a certes donné du «mes chers amis» aux parlementaires Républicains et centristes qu’il a reçus pendant une petite heure. Mais c’est à une reprise en main en bonne et due forme qu’il s’est livré. Un participant décrit «une organisation militaire». «Il n’y a pas de plan B, il y a juste un plan A comme attaque», a lancé le candidat, qui a consacré l’essentiel de son intervention à reprendre les arguments qu’il avait développés la veille face à la presse. «À travers cette crise, c’est bien la question de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance des pouvoirs qui est posée», a insisté le député de Paris. Relayant la ligne de défense de ses avocats, il a martelé: «Un parlementaire ne peut pas faire l’objet d’une incrimination pénale pour détournement de fonds publics.»
François Fillon a en outre annoncé plusieurs réaménagements dans son dispositif de campagne. Les deux présidents de groupes de l’Assemblée nationale et du Sénat, Christian Jacob et Bruno Retailleau, vont désormais se partager la direction politique de la campagne. «C’est un resserrement du dispositif, et la présence de Jacob dans le cœur du réacteur garantit la proximité avec tous les députés», se félicite le sénateur LR de la Manche, Philippe Bas.
Et pour mettre un terme aux cafouillages dans la communication du candidat, qui avait six porte-parole de campagne, François Fillon a promu mardi Thierry Solère, l’ex-président du comité d’organisation de la primaire, comme «seul porte-parole officiel». Le député LR des Hauts-de-Seine coordonnera les interventions «de tous ceux qui ont accès aux médias», selon les termes utilisés par le candidat.
Pour bien montrer que l’ancien premier ministre est le porte-drapeau de la droite et du centre, la parole a été donnée lors de cette réunion aux présidents des groupes centristes de l’Assemblée nationale et du Sénat, Philippe Vigier et François Zocchetto. «Sans cette alliance, on ne gagnera pas, car la tentation est forte, chez les centristes, d’aller chez Emmanuel Macron», a expliqué en substance le patron des députés centristes. Mais derrière cet appel à l’union demeure la question centrale des investitures accordées à l’UDI. «On a compris que l’UDI était tout à fait disposée à soutenir notre candidat… pourvu que nous lui donnions les circonscriptions qu’ils demandent», ironise un élu LR.
Après les interventions «officielles», des doigts se sont levés dans la salle. Outre le président du Sénat Gérard Larcher, un seul parlementaire a pu s’exprimer: le député UDI des Français de l’étranger Meyer Habib. S’adressant à l’auditoire, François Fillon avait évoqué un peu plus tôt les «doutes» éprouvés par «certains» élus de LR. «Je ne leur en veux pas», avait assuré le candidat. «Je lui ai répondu que tout le monde avait douté, même si certains seulement le lui avaient dit, mais que depuis sa conférence de presse, c’était l’unité absolue derrière lui, Républicains et centristes confondus», confie Meyer Habib.
François Fillon a effectivement déjoué toute tentative de «plan B». «Il n’y avait pas de consensus possible faisant l’unanimité sur un autre nom», estime Philippe Bas. «Avec le retrait réaffirmé à trois reprises d’Alain Juppé, il n’y a pas de plan B qui tienne la route», admet Philippe Gosselin. Une semaine plus tôt, le député LR de la Manche avait lancé un appel au maire de Bordeaux, qui y a donc répondu par une fin de non-recevoir.
Jugeant que le candidat avait été «très bon» lors de sa conférence de presse, les parlementaires ont retrouvé mardi un espoir qui reste néanmoins fragile. «On sentait un regain d’optimisme dans l’assistance, mais toujours teinté d’incertitude sur le rebond dont François Fillon peut bénéficier dans l’opinion», confie Christian Kert.
En réalité, tous ont envie de tourner la page et d’entrer pleinement en campagne. Même si, comme l’a affirmé le député du Nord et ex-sarkozyste Sébastien Huyghe, «la colère des électeurs de droite est à la hauteur de leur déception». Avant les nouvelles révélations du Canard, les réactions relevaient plutôt du soulagement. «Fillon, c’est le patron, tout le monde est derrière lui», résumait Valérie Boyer (Bouches-du-Rhône). Son collègue Marc Le Fur (Côtes-d’Armor) fustigeait «un complot organisé». «La droite a un candidat très légitime, dont la campagne est entravée par des affaires lancées en pâture à l’opinion publique», dénonçait encore Philippe Goujon (Paris).
Dans sa «Lettre aux Français», Fillon cherche à répondre au «trouble» de l’opinion, qu’il «comprend parfaitement». Il réaffirme qu’il a «toujours agi dans la stricte légalité et dans la plus parfaite honnêteté» et réitère ses «excuses» pour ne pas avoir interrompu plus tôt sa collaboration avec sa femme. «Reste à savoir quelle va être la température donnée par les sondages. On ne pourra pas les ignorer», estime néanmoins un élu filloniste.
Judith Waintraub et Sophie Huet
L’OPINION – 08/02/2017
Remue-ménage en vue à la DGSE
L’après-Hollande se prépare déjà en coulisses dans le monde des services secrets. Nomination à la DGSE, réforme des structures existantes, les services de renseignements seront en haut de l’agenda du prochain chef de l’Etat
Alors que la France est toujours sous la menace terroriste et que les tensions internationales s’avivent, le directeur de la Direction générale de la sécurité extérieure, Bernard Bajolet, doit en principe quitter son poste le 21 mai prochain, jour de son 68ème anniversaire. Sa succession est ouverte et elle sera l’un des premiers dossiers sur le bureau du prochain chef de l’Etat élu le 7 mai, qui pourrait également avoir à engager des réformes de structures. Plusieurs schémas sont sur la table. Dans les équipes de campagne, les spécialistes phosphorent.
C’est un anniversaire qui tombe un peu trop tôt. Le 21 mai prochain, Bernard Bajolet aura 68 ans et, atteignant la limite d’âge, il devra quitter son poste de directeur de la DGSE. Élu deux semaines auparavant, le nouveau président de la République devra nommer son successeur à la tête des services secrets. Ce sera l’une de ses toutes premières nominations importantes, à moins que le gouvernement ne parvienne à bricoler un dispositif juridique permettant à Bernard Bajolet d’assumer lui-même un bref intérim. Quoi qu’il en soit, le renseignement et la DGSE s’imposent en haut de l’agenda du futur chef de l’État.
Dans les équipes de campagnes, les experts s’activent… discrètement. Ainsi, chez Emmanuel Macron, François Heisbourg, président de l’International Institute for Strategic Studies, ou l’ambassadeur Jean-Claude Cousseran, ancien directeur de la DGSE (2000-2002) sont écoutés. À droite François Fillon s’appuie d’abord sur son ancien directeur de cabinet à Matignon Jean-Paul Faugère, pour traiter ses sujets sensibles.
Tous les lobbies, tous les spécialistes, toutes les ambitions font le siège des vainqueurs potentiels de la présidentielle. Pour certains, les résultats des primaires n’ont pas été à la hauteur de leurs espérances. Les milieux policiers notamment, misaient sur Nicolas Sarkozy et Manuel Valls. Las ! La défaite d’Alain Juppé a également douché quelques espoirs…
Stagiaire. Chacun arrive avec son idée, qui de nouvelles têtes, qui de réformes de structures. Pour l’heure, peu de noms circulent quant à un successeur possible de Bernard Bajolet à la tête de la DGSE. Ce diplomate est un proche de longue date de François Hollande qu’il tutoie pour l’avoir accueilli comme stagiaire de l’ENA à l’ambassade d’Alger. Pour la première fois, l’idée d’une nomination interne est envisagée, avec la promotion d’un des principaux cadres du Service.
Jusqu’à présent, les directeurs de la DGSE ont toujours été choisis à l’extérieur, parmi les militaires, les préfets ou les diplomates, comme si le gouvernement se méfiait de la « Centrale ». Pour beaucoup, une promotion interne confirmerait la confiance que l’hôte de l’Élysée témoigne au personnel de ce service de l’État, certes un peu particulier, mais qui a acquis une nouvelle légitimité au sein des institutions publiques.
À droite, certains experts s’interrogent sur une réforme en profondeur du renseignement. Deux grands sujets sont sur la table : le rôle du Coordonnateur national du renseignement (CNR) à l’Élysée et la création d’une NSA à la française, en cassant la DGSE en deux entités.
Créé en 2008 par Nicolas Sarkozy, le CNR n’a jamais complètement trouvé sa place dans le dispositif du renseignement. En neuf ans, cinq hommes ont occupé ce poste, dont quatre sous François Hollande. Le CNR est entouré d’une toute petite équipe de six personnes installée rue de l’Élysée et qui n’a pas de rôle opérationnel direct. Certains souhaitent donner plus d’importance au CNR, peut-être en y nommant un général spécialiste du renseignement. Il s’agirait alors de piloter les différents services de la communauté du renseignement depuis l’Élysée, sur le modèle du Director of National Intelligence (DNI) américain.
Naturellement, les grands patrons des services, comme la DGSE ou la DGSI – ou ceux qui aspirent à le devenir – voient cette perspective d’un très mauvais œil. L’expérience américaine aurait plutôt tendance à leur donner raison : Washington a rajouté un niveau bureaucratique à un univers qui n’en manquait pas. L’exemple britannique invite aussi à la prudence, comme on l’a vu à l’époque de la guerre d’Irak (2003) : lorsque le renseignement est dirigé d’en haut, par le niveau politique, la tentation est forte de faire dire aux services uniquement ce que le pouvoir a envie d’entendre… La pluralité des sources est, à cet égard, une garantie pour la qualité du travail des services et pour la liberté de choix des décideurs.
Ecosystème. Néanmoins, une meilleure coopération entre les différents services est une nécessité, qui n’échappe à aucun spécialiste. Certes, d’importants progrès ont été réalisés ces dernières années, mais l’alternance politique et de nouvelles réformes pourraient être l’occasion de relancer des rivalités. Parmi ces réformes, l’idée de couper la DGSE en deux revient sur la table. Les policiers de la DGSI se plaignent parfois de ne pas avoir suffisamment accès aux interceptions qui relèvent de la Direction technique (DT) de la DGSE. D’où le projet de créer une « agence » chargée uniquement des interceptions, comme la NSA américaine ou le CGHQ britannique, et qui alimenterait les autres services.
La DGSE est évidemment vent debout contre cette perspective, qui la priverait de la moitié de ses effectifs, en sortant la DT de son « écosystème ». La DGSE entend rester un « service intégré », gage, selon elle, de son efficacité à moindres frais. Autre menace vue du Boulevard Mortier : l’idée de lui retirer son bras armé pour les opérations clandestines, le Service Action. Comme le SAS britannique ou le JSOC américain, le Commandement des opérations spéciales (qui relève des armées) pourrait récupérer ces missions. Au risque d’une confusion entre opérations militaires et clandestines. Seules ces dernières ne sont pas publiquement assumées par le gouvernement.
D’autres propositions, comme celle de la commission Fenech sur les attentats visant à la création d’une Agence nationale de lutte contre le terrorisme, sont également avancées. Mais comme le dit un haut fonctionnaire au cœur du dossier, invitant à la prudence, « on doit améliorer les choses, mais c’est aussi simple que de changer les pièces d’une voiture en train de rouler ». Car, face à la menace terroriste et à la montée des tensions internationales, le renseignement ne peut se payer le luxe d’une sortie de route, pour une réforme mal pensée. Ou mal conduite.
::: INTERNATIONAL
LE MONDE – 08/02/2017
Le Parlement écossais se prononce contre le lancement du « Brexit »
Les députés écossais ont voté symboliquement mardi contre le projet de loi du autorisant la première ministre britannique Theresa May à lancer le processus du Brexit.
Le Parlement écossais, dominé par les indépendantistes du Parti national écossais (Scottish National Party, SNP), a voté symboliquement, mardi 7 février, à une majorité écrasante contre le projet de loi du gouvernement britannique autorisant la première ministre Theresa May à lancer le processus du Brexit – la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE).
Ce vote, acquis par 90 voix contre le projet et 34 pour, n’a aucun poids à Londres. La Cour suprême a statué en janvier : seul le Parlement à Westminster devait être consulté sur le Brexit, s’opposant à une consultation des Parlements régionaux. Et ce sera le cas mercredi : les députés britanniques voteront en première lecture sur le texte permettant de lancer la procédure de divorce d’avec l’UE, avant son examen par la chambre des Lords.
Cela n’a pas empêché le SNP de présenter son vote comme « l’un [d]es plus significatifs dans l’histoire du Parlement écossais depuis la dévolution » accordée aux Parlements régionaux, selon la première ministre, Nicola Sturgeon : « Ce vote est beaucoup plus que symbolique. C’est un test-clé pour savoir si la voix de l’Ecosse est écoutée et si nos souhaits peuvent être pris en compte au sein du processus britannique [de sortie de l’UE]. »
Le Parti travailliste écossais en renfort
Le Parti travailliste écossais, fort de vingt-quatre représentants au Parlement régional, avait également fait part de son opposition au projet de loi gouvernemental, apportant ainsi suffisamment de voix au SNP – qui a 63 représentants sur 129 – pour assurer le résultat du vote. Sa cheffe, Kezia Dugdale, a toutefois appelé Nicola Sturgeon à cesser d’utiliser le Brexit pour brandir la menace d’un nouveau référendum sur l’indépendance.
Lors du référendum de 2014, Edimbourg s’était vu promettre d’être considéré comme un « partenaire égal » à Londres au sein du Royaume-Uni si la région rejetait la scission, ce qu’elle a fait par 55 % des voix. Vingt mois plus tard, l’Ecosse a voté à 62 % pour rester dans l’UE, mais le Brexit l’a emporté avec 52 % des voix dans l’ensemble du pays.
L’Irlande du Nord a elle aussi voté majoritairement pour le maintien dans l’UE, tandis que le pays de Galles s’est rallié à la position de l’Angleterre, favorable à une sortie.
LES ECHOS – 08/02/2017
Varsovie et Berlin tentent de resserrer leurs liens
« L’Allemagne et la Pologne sont deux Etats européens qui ont un rôle important à jouer du fait des changements en cours dans l’Union européenne »,
a déclaré la Première ministre polonaise Beate Szydlo aux côtés d’Angela Merkel à Varsovie
Varsovie a réservé un accueil chaleureux à Angela Merkel, qui a insisté sur les valeurs.
L’élection de Donald Trump aux Etats-Unis et le vote britannique en faveur du Brexit rebattent les cartes en Europe. Après s’être opposés sur la politique d’asile , Berlin et Varsovie ont cherché mardi à ressouder les liens alors que Bruxelles menace le gouvernement polonais de suspendre ses droits de vote au sein de l’Union européenne (UE) à cause de sa politique jugée autoritaire.
« L’Allemagne et la Pologne sont deux Etats européens qui ont un rôle important à jouer du fait des changements en cours dans l’Union européenne », a déclaré la Première ministre polonaise Beate Szydlo aux côtés d’Angela Merkel, venue à Varsovie pour un déplacement de plus de sept heures.
Kaczynski « pro-Merkel »
Détail crucial, la chancelière allemande devait ensuite rencontrer Jaroslaw Kaczynski, chef de file du parti conservateur Droit et Justice (PiS) perçu comme celui qui tire les ficelles à Varsovie. « Merkel serait le mieux pour nous », avait pris soin de déclarer celui-ci auparavant à la « Frankfurter Allgemeine Zeitung » tout en critiquant Martin Schulz, le rival d’Angela Merkel . L’an dernier, Jaroslaw Kaczynski avait fustigé la politique de migrants de cette dernière et jugé que l’Allemagne n’était pas à la hauteur de la « domination discrète » qu’elle exerce en Europe.
Changement de donne diplomatique
L’élection de Donald Trump, qui plaide pour un resserrement des liens avec Vladimir Poutine et le Brexit, qui prive l’Union d’un ardent défenseur d’une ligne dure face à Moscou, incitent toutefois Varsovie à revoir sa copie et se retourner vers Angela Merkel, qui sert de rempart contre l’ennemi héréditaire russe et se dit prête à assumer plus de responsabilité en matière de défense.
Témoin de ce rapprochement, la chancelière et la Première ministre ont décidé de mettre en place un groupe de travail sur le projet controversé de nouvel oléoduc russo-européen, que Berlin avait poussé . « P our la Pologne, il n’est pas acceptable que Nordstream 2 soit réalisé », a martelé Beate Szydlo.
Dérive autoritaire
Angela Merkel, qui s’est posée face à Donald Trump en garante des valeurs libérales et démocratiques, s’est félicitée que le gouvernement polonais veuille répondre aux questions de la Commission européenne sur l’Etat de droit, l’indépendance des médias et de la justice.
Bruxelles s’inquiète d’une dérive autoritaire en Pologne. « Je souhaite que la discussion soit très constructive », a dit l’ancienne citoyenne de RDA en invitant la Pologne à être à la hauteur de son passé. « Solidarnosc a aussi marqué ma vie », a-t-elle dit en soulignant l’influence du syndicat sur la fin de la guerre froide. « De cette période, nous savons à quel point les sociétés plurielles, une justice indépendante et les médias sont importants car tout ceci n’existait pas avant ».
La veille, le vice-président de la Commission européenne Jyrki Katainen avait menacé Varsovie de suspendre ses droits de vote . « On ne peut pas passer de compromis sur l’Etat de droit. Soit vous respectez l’Etat de droit, soit ce n’est pas le cas », a dit le Finlandais à Reuters. Une telle mesure devrait toutefois être votée à l’unanimité par les autres Etats membres. Or la Hongrie a signalé son soutien à son voisin.
Thibaut Madelin et Gabriel Grésillon
LE FIGARO – 08/02/2017
Commerce : Trump déterminé à réduire le déséquilibre avec la Chine
La nouvelle Administration américaine est prête à remettre en question des décennies de prinicipes fondamentaux du commerce international pour favoriser ses intérêts.
La Chine reste le premier pays avec lequel les États-Unis accumulent un déficit commercial en 2016. Pour autant la situation globale du commerce américain ne se détériore guère. Le déficit est presque inchangé l’an dernier par rapport à 2015, grimpant de 500,4 à 502,3 milliards de dollars, selon les chiffres publiés mardi par le département du Commerce. L’écart avec la Chine atteint encore 347 milliards de dollars, mais recule de 5,5 %. Le Japon, l’Allemagne et le Mexique sont loin derrière, avec des déficits entre 63 et 69 milliards de dollars.
Pour Donald Trump, ce déficit prouve que l’Amérique est victime d’un système international défavorable à ses intérêts. Sa priorité est donc de changer d’approche pour «remettre l’Amérique au premier rang». Le Sénat n’a toujours pas confirmé les choix du nouveau président aux postes clés de secrétaire au Commerce et de négociateur commercial. Mais Wilbur Ross et Robert Lighthizer, les deux personnalités désignées par Donald Trump pour ces fonctions, semblent déterminés à remettre en question plusieurs décennies de principes fondamentaux du commerce international pour rééquilibrer les échanges commerciaux américains.
Sanctions pénalisantes
La confrontation avec le Mexique a déjà commencé. La renégociation du traité de libre-échange de 1994 doit s’engager au printemps, sous la menace de droits de douane américains. Surtout, dans le but d’arracher des concessions à la Chine, jugée encore plus déloyale et destructrice de l’emploi industriel américain, beaucoup croient la nouvelle Administration capable d’imposer des sanctions pénalisantes à Pékin, au point de mettre les États-Unis en marge de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
À ses yeux, les règles actuelles privent l’Amérique de son principal moyen de pression: l’accès à son immense marché domestique. De fait, l’organisation forcerait Washington à pratiquer une politique perçue par Donald Trump comme un désarmement unilatéral profitant avant tout à la Chine.
Vous souhaitant une bonne journée.
Cordialement,
Elena NATALITCH
Service Presse, Communication / Formation
251, bd Pereire – 75852 PARIS Cedex 17
Tél. : 01 40 55 12 43
Fax : 01 40 55 12 40
ftpAME2017-09-19T13:35:43+02:00Mots-clés : Actualité, banque de France, MEDEF, Revue de Presse|
::: ILE-DE-FRANCE
LE MONDE – 20/01/2017
Piétonisation des voies sur berge : la région s’alarme d’une aggravation de la pollution
La présidente Les Républicains de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, propose trois scénarios alternatifs de « piétonisation douce ».
La piétonisation des voies sur berge à Paris continue de faire polémique. Jeudi 19 janvier, Valérie Pécresse a rendu public le troisième rapport d’étape du comité d’évaluation régional de la fermeture de la voie Georges-Pompidou, décidée par la mairie de Paris depuis le mois de juillet. Pour la présidente (Les Républicains, LR) de la région Ile-de-France, la décision d’Anne Hidalgo a eu des impacts négatifs sur la qualité de l’air, le trafic routier et la pollution sonore. « Nous n’assistons pas à l’effet d’évaporation attendu : les effets de report sont très importants, allant jusqu’à l’A86 ; les nuisances sonores augmentent, et la pollution de l’air s’aggrave », a-t-elle résumé.
Alors que, lundi 16 janvier, la ville de Paris notait une nouvelle réduction du trafic sur les principaux axes de report, le comité régional installé le 12 septembre 2016 sous l’autorité du professeur Pierre Carli, médecin chef du SAMU de Paris, constate « un impact négatif sur la circulation qui se confirme » en centre-ville, et une augmentation du bruit, « surtout la nuit ». « Pendant la nuit, les augmentations peuvent aller au-delà d’un doublement de l’énergie sonore à certains endroits », insiste-t-il, donnant en exemple le quai de la Mégisserie, où le bruit s’est accru, entre novembre 2015 et novembre 2016, de 3,5 décibels, soit une augmentation de 125 %.
Le comité d’évaluation régional s’alarme surtout d’une détérioration de la qualité de l’air. « Il y a eu plus d’embouteillages en novembre 2016, ce qui produit par conséquent plus de pollution en oxydes d’azote (NOx) et en particules. Cette dégradation constitue une tendance préoccupante. Contrairement à l’objectif affiché par la maire de Paris, la fermeture des voies sur berge n’a pas entraîné d’amélioration de la qualité de l’air », relève-t-il.
Ainsi, entre novembre 2015 et novembre 2016, les émissions induites depuis la fermeture par le ralentissement des voitures auraient augmenté de 53 % pour le NOx et de 49 % pour les particules fines sur les quais hauts ; et, sur le boulevard Saint-Germain, de 18 % pour le NOx et de 15 % pour les particules fines.
Calcul contesté
Ces conclusions sont contestées par les experts. « Ces chiffres reposent sur un calcul théorique et très localisé, établi à partir du volume de trafic. Ce n’est qu’au bout de six mois de fermeture des voies sur berge et de mesures que nous pourrons vraiment évaluer la façon dont évolue la qualité de l’air sur l’ensemble de l’agglomération parisienne, en tenant compte des évolutions météorologiques et de comportements », nuance Airparif, l’observatoire de la qualité de l’air en Ile-de-France qui, à la demande de la région, de la métropole, du Grand Paris et de la ville de Paris a installé, depuis le 15 novembre, près de 80 points de mesure jusqu’en petite couronne, dont un point tous les 300 mètres sur les voies sur berge (quais haut et bas).
Pour l’heure, le seul constat que puisse clairement établir Airparif porte sur la « différence notable » – et somme toute logique – de niveaux de pollution entre la voie Georges-Pompidou, désormais fermée à la circulation automobile, et le quai haut. « Sur les quais bas, les cyclistes et les piétons sont exposés à des niveaux de concentration en dioxyde d’azote 25 % moins importants que sur le trottoir côté Seine des quais hauts. De même, sur le quai haut, les niveaux de pollution sont de l’ordre de 10 % plus faibles sur le trottoir côté Seine, que sur le trottoir côté bâtiments. Ces différences s’expliquent essentiellement par rapport à la distance du trafic routier », note Airparif dans son bulletin de décembre 2016.
Au vu des données mises en avant par le comité régional qui appellent, selon elle, à la « plus grande vigilance », la présidente de la région n’écarte pas la possibilité d’une remise en cause, par le préfet de police de Paris, Michel Cadot, de la piétonisation de la voie Georges-Pompidou, au terme des six mois de test souhaité par celui-ci. Dans cette perspective, elle a présenté jeudi trois scénarios alternatifs « de piétonisation douce », qu’elle entend proposer au comité de suivi mis en place par le préfet.
Alternatives
Ces trois scénarios prévoient tous trois la réintroduction d’une, voire deux voies de circulation, classiques ou apaisées à 30 km/h sur les quais bas. Ils comportent par ailleurs un réaménagement de la voirie sur les quais hauts, avec une voie pour un bus électrique à haut niveau de service et une piste cyclable sécurisée, simple ou double ; le nombre de voies pour les voitures est, quant à lui, maintenu à trois voies classiques dans un scénario et ramené à deux voies apaisées dans les deux autres.
« Nous voulons être constructifs », a insisté Valérie Pécresse en présentant ces scénarios reposant sur une piétonisation « plus douce, plus progressive et plus équilibrée » que le projet de la ville de Paris « pris sans aucune concertation ». « Nous ne sommes pas contre la piétonisation du centre de Paris. Ces projets ont pour principes d’étude moins de circulation, moins d’embouteillages et plus de place pour les piétons, les vélos et les transports en commun », a-t-elle soutenu.
« Le préfet a tenu à ce que soit maintenue sur les quais bas une voie de circulation pour les véhicules de secours. On peut peut-être se servir de cette voie pour délester les quais hauts, à certains moments de la journée et selon les saisons », a, pour sa part, expliqué Fouad Awada, directeur général par intérim de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) de l’Ile-de-France qui doit, à la demande de la région, enrichir et évaluer ces scénarios d’ici la mi-février.
Une chose est sûre, Valérie Pécresse ne baisse pas la garde. La polémique entre la présidente de la région et la maire de Paris n’est pas prête de s’estomper.
LE FIGARO – 20/01/2017
Voies sur berge piétonnes à Paris: des effets pernicieux
Avec davantage de pollution, de temps de parcours et de niveau sonore, les quais hauts de la rive droite paient le prix fort.
Face aux coups de boutoir de la Mairie de Paris pour l’aménagement des voies sur berge, la région a présenté son troisième rapport d’étape qui, on s’en doute, n’arrive pas aux mêmes conclusions que celles de la ville. Pour élaborer ce rapport, la région a fait appel à deux organismes indépendants, Airparif et l’Institut d’aménagement urbain (IAU). La compilation des données montre que la pollution, le niveau sonore et les temps de parcours sont en nette augmentation. À fin novembre, soit trois mois après le début de l’expérience de la fermeture des voies sur berges, tous les indicateurs sont au rouge. Selon les estimations de l’IAU, la pollution par particules sur les quais hauts rive droite a augmenté en journée de 49% et de 15% sur le boulevard Saint-Germain. Pour l’oxyde d’azote, l’augmentation est de 53% sur les quais hauts et de 18% sur le boulevard Saint-Germain. Sans surprise, la pollution sur les voies sur berge, désormais sans voiture, diminue.
Quant à la pollution sonore, elle augmente en journée de 12% sur le boulevard Saint-Germain et de 25% la nuit. Le quai de la Mégisserie subit, lui, une augmentation de 12% la journée… et de 100% la nuit.
Les restrictions de circulation allongent les temps de parcours, selon le rapport de la région. Entre novembre 2015 et novembre 2016, ils ont augmenté sur les quais hauts de la rive droite de 92% à la pointe du soir et de 87% sur le boulevard Saint-Germain entre 18 et 19 heures. Pour la pointe du matin, la hausse est plus modérée mais reste élevée à 25% pour les quais et 31% pour le boulevard Saint-Germain.
Dans le projet présenté par la Mairie de Paris, Anne Hidalgo a évoqué la création d’un tram-bus en remplacement de la ligne 72 et fonctionnant à double sens sur les quais hauts. La région s’est étonnée de cette proposition qui n’est pas celle qui avait été discutée entre le Syndicat des transports d’Île-de-France et la Mairie. Le projet validé avec un budget de 30 millions d’euros est celui de l’électrification de la ligne 72 passant dans un sens sur la rue de Rivoli et dans l’autre sur les quais hauts.
Solutions alternatives
Par ailleurs, la région tient à revoir entièrement le plan bus, aussi bien à Paris qu’en banlieue. «Pour avoir moins de voitures dans Paris, il faut absolument plus de transports en commun en banlieue», a tenu à rappeler Valérie Pécresse. «Nous ne sommes pas anti-voiture, mais nous sommes pro-voitures propres», a poursuivi la présidente, insistant sur le vote d’un budget de 4 millions d’euros pour aider les artisans à changer de véhicule. La région, qui fait partie du comité de suivi mis en place par la Préfecture de police, propose donc trois solutions alternatives afin d’apaiser le trafic, «des solutions adaptables selon les saisons, été ou hiver et qui devront faire l’objet d’études d’impact». Bref, entre la région et la ville, la mésentente n’est plus cordiale.
LE PARISIEN – 20/01/2017
Les propositions de Pécresse pour réduire les bouchons sur les quais
La région propose trois scénarios, qui rétablissent au moins une voie de circulation sur les berges, afin de réduire les congestions que connaissent les quais hauts.
Elle se veut « constructive en cette période d’expérimentation ». La présidente de la région, Valérie Pécresse, a présenté ce jeudi trois alternatives à la fermeture des voies sur berges voulue par la mairie de Paris. Des propositions au préfet de Police de Paris, seul décisionnaire en la matière. C’est lui qui décidera, avec Paris, de la suite à donner à l’expérimentation, fin mars. «Nous cherchons des solutions douces et progressives qui limitent les reports de circulation sur d’autres routes et ré-ouvrent le dialogue, précise Fouad Awada, directeur général de l’IAU, l’Institut d’aménagement de la région qui a planché sur le sujet. Il faudrait, comme à Florence en Italie rendre le centre historique piéton mais conserver un axe de contournement. A Paris, cette voie de contournement, ce sont les berges de Seine ».
Ces trois solutions rétablissent au moins une voie de circulation en bas pour décongestionner le haut : « On ne comprend pas bien pourquoi on met la pollution plus près des habitations que des poissons…», soupire Chantal Jouanno, en charge de l’environnement à la région.
Le scénario 1 (voir infographie) veut rendre les quais hauts « apaisés », avec une voie dédiée aux bus, une autre aux vélos, et un trottoir élargi pour les piétons comme un « balcon sur la Seine». Les deux voies restantes reviendraient aux voitures roulant à faible allure. En bas : trottoir élargi pour piétons et vélos et rétablissement d’une file à 50km/h conçue comme un transit ouest-est de Paris, sans échange (entrées ou sorties) avec l’étage supérieur.
Même schéma pour les quais hauts dans le scénario 3. En revanche, il rétablit les deux files de circulation à 50 km/h, conçues là encore comme un transit.
Quant au scénario 2, il apaise le bas avec large trottoir pour piétons et vélos et une voie à faible allure pour les voitures. En haut, trois files sont réservées aux véhicules à 50km/h.
Ces configurations pourraient varier en fonction des saisons, et des opérations spéciales, comme Paris Plage ou Paris Respire.
« C’est du sang et des larmes »
Y a-t-il un des scénarios proposés par la région qui trouve grâce aux yeux de la ville de Paris ? « Aucun », tranche Christophe Najdovski, adjoint EELV, en charge des transports à la mairie de Paris. « Sur la forme, on ne voit pas bien au nom de quoi Mme Pécresse s’exprime. Si elle voulait dialoguer , elle aurait pu nous parler plutôt que de le faire à la presse ».
Quant au fond, l’élu estime que « c’est un projet qui vise à remettre de la circulation automobile sur les berges tout en maintenant une circulation forte sur les quais hauts. C’est du sang et des larmes ». Sur la pollution, Christophe Najdovski s’en remet aux études « scientifiques » d’Airparif et dénonce les conclusions du « comité Theodule » de la région présidé par un médecin « qui n’a aucune compétence en circulation »
Jean-Gabriel BONTINCK et Jila Varoquier
LE FIGARO – 20/01/2017
L’Île-de-France rêve d’une «Smart Week» regroupant tous les événements de la tech
INFO LE FIGARO – La région voudrait fédérer et regrouper en une semaine les événements consacrés à la tech et aux start-up à Paris.
Futur en Seine, Viva Technology, Digital Marketing Symposium, EuroCloud, Bpifrance Inno Génération, Entreprise Digital Paris, e-commerce Paris… Sans même parler de la Paris Games Week. Les événements dédiés à la high-tech, à l’innovation et aux start-up se succèdent à un rythme effréné à Paris, et à liste n’en finit pas de s’allonger. Ce qui lève quelques interrogations sur l’efficacité de ce calendrier bien chargé. La Région Ile-de-France a bien une idée de réponse: «Nous voulons mettre en place une “Smart Week” en Ile-de-France pour réunir toutes ces manifestations sur une seule et même semaine», explique Jérôme Chartier, premier vice-président de la région, chargé de l’Économie et de l’Emploi.
En regroupant tous ces salons, grands ou petits, sur une période plus courte, Jérôme Chartier estime que «cela permettrait de faire venir à Paris des personnes qui seraient attirées par un rendez-vous important, mais qui ne sont pas disposées à venir plusieurs fois par an». Il lui reste encore le plus difficile à accomplir: convaincre les différents organisateurs que l’union peut faire la force.
Les start-up françaises attirent les investisseurs
Cette idée s’inscrit dans une politique plus large que mène la Région pour encourager l’innovation et le développement sur son territoire. Les initiatives mises en place couvrent une large palette, depuis la facilitation des relations entre les chercheurs et les entreprises, jusqu’à des aides financières (Innov’Up) et le soutien à des incubateurs, comme Creativ’ Vallée au Kremlin Bicêtre, ou le Cargo à Paris, financé à 40% par la Région. «Nous avons aussi un projet de fab lab pour offrir aux entrepreneurs un espace où ils pourront réaliser des prototypes, notamment avec des imprimantes 3D», ajoute Jérôme Chartier, convaincu que c’est un premier pas vers une réindustrialisation du tissu économique local.
Malgré un beau dynamisme dans les autres régions, l’Ile-de-France demeure l’épicentre de la high-tech en France. Elle a encore attiré une large majorité (61%) des investissements en 2016, avec près de 1,7 milliard d’euros levés, contre environ 1,1 milliard dans les autres régions, selon un rapport de Dealroom publié cette semaine. Sur l’ensemble du territoire français, plus de 2,7 milliards d’euros ont été investis dans les start-up l’an dernier, faisant de la France la deuxième destination en Europe, derrière le Royaume-Uni (3,2 milliards d’euros) et désormais devant l’Allemagne (2 milliards).
Carte interactive : http://premium.lefigaro.fr/secteur/high-tech/start-up/2017/01/19/32004-20170119ARTFIG00122-l-ile-de-france-reve-d-une-smart-week-regroupant-tous-les-evenements-de-la-tech.php
LE PARISIEN – 20/01/2017
Salon du travail : deux jours pour prendre sa carrière en main
La 3e édition du Salon du travail et de la mobilité professionnelle, qui se tiendra les 20 et 21 janvier à Paris, offre les clés pour donner un nouvel élan à sa vie professionnelle.
Trouver un emploi, créer son entreprise, se former, explorer le potentiel des régions ou encore s’expatrier : le Salon du travail et de la mobilité professionnelle, organisé par l’Express, Libération et BFM Business, vise à répondre à l’ensemble des aspirations des visiteurs. « Nous souhaitons les accompagner dans leurs réflexions d’évolution professionnelle », indique Valérie Bruschini, commissaire générale de l’événement.
SIX VILLAGES THÉMATIQUES
Du jeune diplômé au sénior actif en passant par le demandeur d’emploi, tous les profils sont invités à parcourir les six villages thématiques du salon, animés par plus de 250 exposants :
– « Je cherche un job » : pour rencontrer les entreprises qui recrutent et optimiser sa recherche d’emploi.
– « Je me forme » : pour concrétiser son projet de formation ou de reconversion professionnelle.
-« Je découvre l’emploi public » : pour s’informer sur les offres d’emploi, les formations et les concours du secteur public.
– « J’entreprends » : pour créer ou reprendre une entreprise, s’informer sur les aides et les démarches.
– « Je bouge en France » : pour découvrir les opportunités professionnelles en région ainsi que les dispositifs d’accompagnement pour la création et la reprise d’entreprise.
– « J’ose le monde » : pour échanger avec les recruteurs à l’international et préparer son projet de départ.
LES NOUVEAUTÉS DE L’ÉDITION 2017
Plus de 30 conférences et ateliers pratiques seront proposés durant les deux jours du salon. « Pour cette 3e édition, les entreprises présentes vont proposer différentes animations, par exemple un espace de coaching pour rédiger un CV », précise Valérie Bruschini.
D’autres nouveautés sont également au programme, comme le “lab des idées” : quatre débats permettront de s’interroger sur les mutations du monde du travail, en lien avec le numérique ou encore la diversité.
Le salon est également partenaire d’Expolangues, qui se déroulera simultanément sur le même site. « Les personnes intéressées par l’expatriation pourront bénéficier d’informations complémentaires grâce à ce salon centré sur la mobilité internationale », explique Valérie Bruschini. Pour profiter pleinement du salon, il est recommandé de préparer sa visite en consultant l’ensemble des informations utiles sur le site internet : www.salondutravail.fr.
Informations pratiques
Salon du travail et de la mobilité professionnelle : vendredi 20 janvier de 10 h à 18 h et samedi 21 janvier de 10 h à 17 h. Lieu : Grande halle de la Villette 211, avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris
Entrée gratuite sur inscription en ligne :www.salondutravail.fr
Plus de 30 000 visiteurs SONT ATTENDUS À LA 9E ÉDITION DU SALON DU TRAVAIL ET DE LA MOBILITÉ PROFESSIONNELLE.
Pour en savoir plus : http://www.leparisien.fr/economie/business/salon-du-travail-deux-jours-pour-prendre-sa-carriere-en-main-16-01-2017-6574293.php
::: ECONOMIE
LE FIGARO – 20/01/2017
L’ultime charge de la Cour des comptes contre la gestion Hollande
L’institution a déjà programmé un audit complet des finances publiques pour juin.
En ce jour d’audience solennelle et de vœux au gouvernement, Didier Migaud avait revêtu la robe noire de magistrat et l’hermine du premier président de la Cour des comptes. L’ex-député PS a profité de l’occasion, et du public de premier choix assis juste devant lui (le premier ministre, les ministres de la Justice, du Budget, de la Fonction publique…), pour fustiger l’attitude des hommes politiques au pouvoir qui ne peuvent s’empêcher de travestir la réalité et d’enjoliver la situation des comptes publics. Le tout dans un discours très bien écrit multipliant les références aux contes de fées et où les «tours de passe-passe» rivalisent avec les «magiciens». Ambiance.
«Aux élixirs d’alchimiste, les magistrats de la Cour des comptes recommandent et continueront de recommander de substituer de vrais remèdes», a martelé Didier Migaud, face à des ministres crispés d’être ainsi rappelés à l’ordre. Certes, le premier président a reconnu «les efforts et progrès intervenus dans les années récentes» – le déficit a baissé de 18 milliards en cinq ans -, mais «nos finances publiques sont encore fragiles et vulnérables». La dette s’est en effet alourdie en 2016, alimentée par un déficit public qui devrait atteindre 3,3 % du PIB. Soit un point de plus que le niveau nécessaire pour stabiliser un fardeau financier qui culminera à 96 % du PIB et qui justifie le maintien de la France, au même titre que la Grèce, le Portugal et l’Espagne, dans le club des pays européens toujours dans le collimateur de Bruxelles pour déficit excessif.
Didier Migaud a aussi dissipé les écrans de fumée dressés par la ministre de la Santé autour des comptes sociaux. Marisol Touraine a beau se féliciter d’avoir «sauvé la Sécu», lui rappelle que «son équilibre n’est pas encore assuré». Pis, les progrès observés résultent selon lui essentiellement de transferts financiers vers l’État! Quant à la bonne surprise annoncée mardi par Bercy – un déficit 2016 inférieur d’un milliard aux dernières prévisions -, «la Cour aura l’occasion de vérifier (…) les conditions dans lesquelles ces résultats ont été obtenus», prévient-il, visiblement sceptique sur le résultat claironné par Michel Sapin.
Défi considérable
À l’orée d’élections cruciales, Didier Migaud ne s’est d’ailleurs pas contenté de régler ses comptes avec les sortants. Il a aussi, et surtout, prévenu les suivants que le redressement des comptes publics sera «un défi considérable». Et ce notamment parce que l’alignement des planètes (de bas taux d’intérêt et de cours de pétrole corrélés à des bons taux de change), dont a bénéficié l’Hexagone ces dernières années pour redresser ses finances publiques, s’est récemment disloqué. Selon Didier Migaud, la baisse des taux d’intérêt depuis 2011 a ainsi fait fondre le déficit… de 40 %.
La réduction de la contribution au budget européen, qui explique aussi le «bon» déficit 2016, est tout autant de l’histoire ancienne. Avec le Brexit, l’écot réglé par la France devrait peser 1,2 milliard de plus, selon le Sénat. Après plusieurs années de gel de leur traitement, les dépenses salariales de la fonction publique devraient également s’envoler en 2017, alourdissant la facture autant en un an que lors des six dernières années.
Au successeur de Bernard Cazeneuve, Didier Migaud conseille enfin de mener moins de réformes et de mieux les évaluer en amont. Et ce afin que la Cour dresse «moins de constats négatifs» à l’avenir. Pour que le futur exécutif parte sur de bonnes bases, il a d’ailleurs déjà programmé un «audit général des finances publiques» qu’il présentera au futur président en juin…
LES ECHOS – 20/01/2017
Des pistes de réforme pour améliorer l’orientation post-bac
Près de 4 étudiants sur 10 se réorientent entre la première et la deuxième année d’études supérieures, selon France Stratégie.
L’organisme propose, entre autres, de réformer le bac.
Les lycéens qui veulent poursuivre des études dans l’enseignement supérieur vont pouvoir saisir leurs voeux, dès ce vendredi, sur le portail Admission post-bac (APB). Cette première étape d’inscription court jusqu’au 20 mars, avant l’ouverture de la phase de confirmation des voeux. Mais APB n’est qu’un outil, qui ne règle pas la question de fond de l’orientation. C’est ce que souligne France Stratégie dans une étude récente.
Cet organisme, rattaché à Matignon, a chiffré le « coût collectif » des « accidents de parcours » à « plus de 500 millions d’euros par an, soit le budget de fonctionnement de deux universités de taille moyenne ». Les difficultés « se concentrent » à l’université, selon lui : à peine 40 % des étudiants poursuivent, après une première année d’études en licence, dans la deuxième année de la formation. A cela s’ajoute un taux d’échec important puisque 20 % des étudiants ayant commencé des études supérieures en sortent sans avoir obtenu de diplôme.
Licences professionnelles
France Stratégie y voit le résultat des « fréquentes difficultés d’orientation », avec des étudiants « mal informés sur les choix qui s’offrent à eux ». Un constat problématique au vu de l’explosion attendue des effectifs du supérieur et du « déficit français en matière de compétences ». L’étude rappelle les « résultats médiocres » de l’Hexagone dans les enquêtes internationales (PISA pour les élèves de 15 ans, PIAAC pour les compétences des adultes).
Que faire ? Le « think tank » rattaché à Matignon, qui entend nourrir le débat en vue de l’élection présidentielle, met deux options sur la table. La première vise à créer des parcours intégrés entre le lycée et l’enseignement supérieur. L’idée est de renforcer, à côté des filières sélectives longues, les filières professionnelles de niveau bac +2 et bac +3 et d’en garantir l’accès aux élèves ayant un bac professionnel ou technologique. France Stratégie propose aussi de créer des licences professionnelles en trois ans qui seraient proposées aux bacheliers généraux. Les autres élèves souhaitant poursuivre leurs études dans des formations générales non sélectives de niveau licence devraient passer « un test de positionnement » durant l’année de terminale, pour éventuellement recevoir ensuite un accompagnement renforcé ou une mise à niveau.
L’autre option suggérée par l’étude aboutirait à une transformation profonde du baccalauréat, en permettant aux élèves de se construire un parcours à la carte, à partir de différents modules de formation. Les lycéens suivraient des modules de formation généraux et d’autres, spécialisés, en lien avec les études supérieures envisagées. « Le changement de filière serait facilité », vante France Stratégie. Les lycées deviendraient polyvalents, proposant à la fois des filières générale, technologique et professionnelle. Le bac serait dès lors « validé en contrôle continu », avec un nombre limité d’épreuves terminales.
Dans le supérieur, la première année de licence deviendrait une année de préparation aux études supérieures durant laquelle les étudiants affineraient leurs choix. Cette réforme déboucherait aussi sur la création d’un « corps enseignant commun » aux lycées et aux établissements d’enseignement supérieur « pour mieux assurer la continuité » entre le lycée et le supérieur. Autant de pistes de refonte pour des candidats à l’élection présidentielle qui savent toutefois que le bac est un sujet politiquement très délicat à manier.
Marie-Christine Corbier
LE FIGARO – 20/01/2017
Les 5 chiffres à retenir sur les salaires des Français
LE SCAN ÉCO – Salaire moyen, différences hommes-femmes, comparaison public-privé, l’Insee a publié ce jeudi une note sur le revenu salarial en 2014.
Le revenu salarial annuel, soit la somme de tous les salaires nets perçus par un individu en 2014, atteint 20.670 euros, peut-on lire dans la note de l’Insee sur le revenu salarial en 2014, publiée ce jeudi. Ce revenu progresse de 1% en 2014 en euros constants alors qu’il avait augmenté de 0,7% par an entre 1995 et 2009, puis diminué de 0,3% par an jusqu’en 2013.
Les 50-54 ans touchent un revenu salarial annuel (25.367 euros) 3,4 fois plus élevé que celui des moins de 25 ans (7362 euros) en 2014.
Les femmes perçoivent un revenu salarial inférieur en moyenne de 24% à celui des hommes. En 2014, elles gagnent 17.815 euros annuels contre 23.398 euros annuels pour les hommes. «L’écart de revenu salarial moyen entre femmes et hommes s’explique pour plus des deux tiers par des écarts de salaire en équivalent temps plein et moins d’un tiers par des différences de volume de travail», précise l’Insee. Mais ces écarts diffèrent aussi selon l’âge et le niveau de revenu salarial.
Depuis 2009, le revenu salarial moyen des femmes évolue plus favorablement que celui des hommes.
Les cadres sont 2,6 fois mieux payés que les ouvriers et 2,9 fois plus que les employés en 2014. Lorsque les premiers gagnaient 40.455 euros annuels en 2014, les deuxièmes touchaient 15.282 euros et les derniers 13.988 euros. Quant aux diplômés de niveau Bac+3 ou plus, ils percevaient le double des salariés de niveau inférieur au Bac, soit 36.537 euros annuels.
En moyenne un salarié du privé gagne 20.152 euros et un salarié du public 22.442 euros. La différence entre le salaire au-dessus duquel se situent 10 % des salaires (D9) et le salaire au-dessus duquel se situent 90 % des salaires (D1) est plus forte dans le privé que dans le public. Plus précisément, le rapport interdécile D9/D1 vaut 16,8 (37.234/ 2218) dans le privé contre 7,8 (36.797/4716) dans le public. La raison? Une plus grande variabilité dans le secteur privé du volume de travail et des salaires ainsi que des périodes de non-emploi (chômage ou inactivité) des salariés du privé.
En 2017, la hausse des salaires est plus marquée dans le public qui suit la moyenne générale que dans le privé (+ 0,6%). Mais depuis 2000, c’était plutôt l’effet contraire qui était observé avec un revenu salarial moyen plutôt stable dans le public et en hausse dans le privé.
::: ENTREPRISES
LES ECHOS – 20/01/2017
La restauration française cherche un nouveau souffle
Le chiffre d’affaires des restaurateurs a baissé de 4,5 %. A l’heure du Salon professionnel Sirha, qui ouvre à Lyon samedi, l’innovation fait figure de planche de salut.
Bien-être, développement durable, traçabilité, rapidité du service, numérique, réseaux sociaux : aux dires des professionnels et des experts du secteur, ces quelques mots clefs sont au coeur de la restauration gagnante d’aujourd’hui et de demain alors que s’ouvre ce samedi, à Lyon, le Sirha, la grand-messe sectorielle présentée par ses organisateurs comme « le rendez-vous mondial de la restauration et de l’hôtellerie ».
Pour les restaurateurs français, il intervient après une année 2016 pour le moins complexe dans un contexte de menace terroriste ravivée par la tuerie de Nice , de lente sortie de crise, sans parler des incidences des mouvements sociaux ou même des inondations. Le groupement patronal GNI, qui vient de publier sa dernière note de conjoncture trimestrielle, fait état d’une baisse du chiffre d’affaires des restaurateurs de l’ordre de 4,5 % en moyenne sur l’ensemble de l’année. Une tendance amorcée quand le secteur avait plongé au quatrième 2015, à la suite des attentats du 13 novembre .
Frémissement à Paris
A la fin 2016, le GNI relève cependant un moindre repli de l’activité, avec une baisse de 1 % au quatrième trimestre. Il est particulièrement tangible à Paris où les brasseries ont été sévèrement affectées par la chute du tourisme international. Outre un effet de base favorable, les professionnels constatent un frémissement de reprise de la fréquentation, y compris de visiteurs étrangers. Ceci étant, le GNI souligne que le chiffre d’affaires des restaurateurs franciliens se maintient à un niveau « exceptionnellement bas » au quatrième trimestre 2016, rapportés aux « résultats catastrophiques » observés un an auparavant. La baisse était alors de l’ordre de 20 %.
Autre note positive toutefois : le groupe d’études NPD, qui s’appuie sur un panel de consommateurs, a communiqué jeudi des données attestant d’un « retour de la croissance après trois années consécutives de recul » du marché de la restauration hors domicile. Tous segments confondus, la fréquentation a progressé de 0,4 % sur douze mois à la fin novembre, la dépense moyenne augmentant de 0,3 %, à 5,50 euros, d’où un total de dépenses estimé à 54,6 milliards d’euros. Sur cette même période, la fréquentation croît de 1,2 % dans la restauration rapide, et ne baisse plus que de 0,4 % pour la restauration à table.
Campagne de communication
Néanmoins, signe des temps, le ministère de l’Economie lancera début mars une grande campagne de communication en faveur du secteur, indique l’Umih, la principale organisation patronale de l’hôtellerie-restauration.
« Le marché se stabilise mais on n’a pas retrouvé le niveau de 2014 », observe le président de sa branche restaurateurs, Hubert Jan, avant d’insister sur le « distinguo Paris-province ».
Le dynamisme de certaines chaînes – comme Au Bureau (99 pubs brasseries, +6,5 % de croissance à base comparable en 2016), ou l’expansion express d’une enseigne comme Burger King – ne doit pas masquer les difficultés des autres et les disparités selon les villes ou les modèles de restauration. « La situation reste difficile à Paris, comme pour d’autres villes, alors que l’axe Bordeaux-Lyon fonctionne bien », constate ainsi le directeur général de Groupe Flo.
LE PARISIEN – 20/01/2017
Pourquoi votre facture d’électricité va grimper au 1er août
Ce « péage » est destiné aux deux gestionnaires du réseau, à savoir RTE pour le transport (les lignes hautes tensions),
et Enedis (ex-ErDF) pour la distribution (les moyennes et basse tension), tous deux filiales à 100% d’EDF.
À compter du 1er août, les consommateurs subiront une hausse de leur facture d’électricité de 2%, du fait d’une revalorisation du TURPE de 2,71%. Explications.
C‘est une simple ligne sur la facture d’électricité, que reçoivent chaque mois les 35 millions de ménages français. Le TURPE, ou Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité, contribue pourtant à faire augmenter régulièrement les prix de l’électricité. Ainsi, à compter du 1er août prochain, les consommateurs subiront une hausse de la facture de 2%, du fait d’une revalorisation du TURPE de 2,71%. Sans compter évidemment l’augmentation à prévoir des autres taxes (TVA, CSPE…), ainsi que des coûts de production.
Un «péage» reversé aux deux gestionnaires du réseau
De quoi s’agit-il ? Le TURPE est en fait le tarif dont s’acquittent l’ensemble des fournisseurs d’électricité (EDF évidemment, mais également tous les alternatifs comme Engie ou Direct Energie) via les factures qu’ils envoient à leurs clients, pour que l’électricité produite dans leurs centrales, ou achetée sur le marché de gros, ait le droit de circuler sur le réseau de transport. Un péage en quelque sorte, qui représente un tiers de la facture des ménages. Il est reversé aux deux gestionnaires du réseau, à savoir RTE pour le transport (les lignes hautes tensions), et Enedis (ex-ErDF) pour la distribution (les moyennes et basse tension), tous deux filiales à 100% d’EDF.
Une quinzaine d’euros en moyenne sur la facture
2%, c’est une quinzaine d’euros en moyenne sur la facture annuelle d’électricité d’un ménage, pour ce péage. Cela vous semble beaucoup ? Cela aurait pu être bien plus. Depuis plusieurs mois, à la demande d’EDF, la ministre de l’Énergie, Ségolène Royal, bataillait en effet avec la Commission de régulation de l’Energie (CRE) pour porter l’augmentation du TURPE à 3%. Soit 22 euros supplémentaires, et non plus 15 euros sur la facture de ce même ménage. Sauf que c’est bien à la CRE que revient la tâche de fixer tous les quatre ans le montant du TURPE, depuis la création de ce tarif en 2000.
Il se calcule en fonction des charges d’exploitation, de développement et d’entretien des deux gestionnaires du réseau. Enedis notamment, aurait fait ses comptes. Il lui manquerait 3 milliards d’euros sur la période pour couvrir ses besoins prévisionnels d’investissements. L’entreprise met en avant les nombreux chantiers auxquels elle doit faire face : raccorder au réseau les nouvelles installations renouvelables (plus de 2 000 mégawatts par an pour l’éolien), et développer les infrastructures pour accueillir 7 millions de véhicules électriques. Sauf que le gendarme de l’énergie répond qu’Enedis a versé à sa maison-mère EDF 500 millions de dividendes annuelles sur la période 2013-2015. Ségolène Royal ne veut pourtant rien entendre. Et est allée jusqu’à s’opposer à une première délibération de la CRE, le 17 novembre dernier, au prétexte que le montant proposé ne prenait pas suffisamment en compte la transition énergétique. En demandant au gendarme de l’énergie de revoir sa copie.
«Un tarif qui préserve le pouvoir d’achat des consommateurs»
La CRE, dont le mandat de son président, Philippe de Ladoucette, s’achève le 7 février prochain, a pourtant décidé de tenir tête à la ministre. Estimant que le TURPE ne peut pas augmenter indéfiniment, rejoignant ainsi les associations de consommateurs, elle a publié, ce jeudi 19 janvier, une nouvelle délibération où elle maintient sa proposition initiale. Ce sera donc bien une hausse de 2,71% du TURPE, qui se traduira par une hausse moyenne de 2% sur la facture, et rien de plus. «Un tarif qui prend en compte les enjeux de la transition énergétique et préserve le pouvoir d’achat des consommateurs» indique un communiqué de la CRE qui accompagne sa délibération. La législation donnant à la CRE le dernier mot, c’est bien cette seconde délibération qui détermine des tarifs à venir pour le TURPE. N’en déplaise à Ségolène Royal. Contacté par notre journal, le ministère de l’Énergie n’a pas répondu à nos sollicitations.
EN SAVOIR PLUS / EDF veut fermer ses 77 agences d’ici à 2019 : http://www.leparisien.fr/economie/pourquoi-votre-facture-d-electricite-va-grimper-au-1er-aout-19-01-2017-6590943.php
Erwan Benezet
LE FIGARO – 20/01/2017
Michelin révolutionne son dialogue social
INFO LE FIGARO – Pour améliorer sa compétitivité, l’industriel incite les salariés d’une usine à bâtir des pactes d’avenir innovants.
Et de trois! Ce vendredi, le groupe Michelin signe un nouveau pacte d’avenir engageant, après celles de Roanne et la Roche-sur-Yon, son usine de Vannes. Un tel pacte n’a pas d’existence juridique: sa valeur est purement symbolique mais il est pris très au sérieux chez Michelin. «Quand j’ai pris mon poste en 2013, on m’a dit que pour que Michelin conserve son empreinte industrielle en France, les sites allaient devoir monter en compétitivité, explique Rémi de Verdilhac, le patron de Michelin France. Mais cela ne se décrète pas. Nous avons donc réfléchi à ces accords du troisième type, fondés sur la confiance, la responsabilisation de chacun et la conviction que les salariés se préoccuperont bien des clients uniquement si Michelin se préoccupe d’eux.»
À Vannes, le groupe s’engage à investir 22 millions d’euros sur cinq ans dans l’usine qui fabrique des câbles pour pneus poids lourds, afin de lui permettre de monter en gamme. En face, les salariés ont planché pendant une année pour définir une nouvelle organisation de travail qui améliorera la compétitivité du site et fera baisser son coût de production. Michelin a fixé l’objectif d’une réduction de 120 postes d’ici à 2021, sur les 450 actuels, mais s’engage à ne procéder à aucun départ contraint.
La CGT ne signe pas
Sur le papier, la célébration hommage au dialogue social renouvelé du XXIe siècle s’annonçait parfaite… Sauf que le premier syndicat du site, la CGT (60 % des suffrages) a décidé de ne pas parapher le texte final. «Au final, le pacte est une application de l’accord 35 heures de 2001, que nous n’avions pas signé. Comme il n’y a pas d’amélioration, il est logique de ne pas le signer non plus, même si on est bien conscient que le statu quo n’était pas une option», justifie Éric Boisgard, le délégué CGT. «Vu tout le travail que nous avons accompli avec la CGT depuis un an, c’est déjà une réussite, même si j’aurais bien sûr préféré que tous les syndicats signent», veut dédramatiser le directeur de l’usine, Bertrand de Solages. Il peut se consoler avec l’adhésion de l’Unsa (23 %) et de la CFE-CGC (12 %).
En 2016, le projet aura profondément marqué le site. L’ensemble des salariés y ont consacré au total 1200 journées de travail, à raison de deux heures de réunion en groupe thématique par semaine. «Les suggestions des équipes ont été écoutées. Par exemple sur le temps de travail, nous avons retenu l’organisation demandée par la majorité des employés, que je n’aurais pas choisie spontanément», avance Bertrand de Solages. «Il ne s’agit pas d’une démarche de cogestion, tient toutefois à préciser Rémi de Verdilhac. On ne demande pas l’avis du personnel sur les questions de repositionnement stratégique. Elles sont de notre responsabilité.» La comparaison avec le modèle allemand s’arrête donc là.
Pour Étienne Forcioli, président du cabinet Plein Sens qui a accompagné le projet, «la nouveauté technique réside dans ce dialogue social hors instance, où tous les syndicats ont participé. Mais la rupture la plus forte est la transparence sur les informations. Pour les managers, qui ont l’habitude d’avoir toujours un temps d’avance, ce n’est pas évident.» Malgré les difficultés, Michelin y croit. En 2017, deux nouveaux sites français du groupe vont réfléchir à leur propre pacte d’avenir…
Le site de Vannes
LA TRIBUNE – 20/01/2017
Pourquoi Safran a enfin pu mettre la main sur Zodiac
Le directeur général de Safran Philippe Petitcolin et le président du conseil d’administration Ross McInnes ont été les artisans du rachat de Zodiac
Après un échec en 2010, Safran va enfin racheter Zodiac qu’il n’a jamais cessé de convoiter. Pourquoi cela a marché cette fois-ci ? Quatre raisons à cela : la méthode, l’environnement aéronautique, Zodiac et Safran ont changé depuis six ans.
Safran a annoncé jeudi le lancement d’une offre publique amicale (OPA) visant Zodiac Aerospace, qui donnera naissance à un nouveau géant de l’aéronautique avec un chiffre d’affaires de plus de 21 milliards d’euros. Le nouveau groupe emploiera 92.000 personnes (dont plus de 45.000 en France) et sera présent dans plus de 60 pays. Avec cette acquisition, Safran va devenir le numéro trois du secteur, hors constructeurs d’avions :
Nous allons créer « un leader mondial (…) derrière (les américains) UTC et General Electric, mais très proche, et dans les équipements un chiffre d’affaires de 10 milliards qui va nous situer au deuxième rang mondial », s’est félicité le directeur général de Safran, Philippe Petitcolin. « Nous créons une combinaison de deux leaders sur leurs marchés respectifs », a-t-il précisé en qualifiant l’opération d' »opportunité unique » pour Safran qui se recentre sur son cœur de métier Aéronautique et Défense.
Dans un communiqué, le chef de l’État François Hollande a salué un rapprochement qui crée « un leader français de niveau mondial dans l’industrie aéronautique ». Actionnaire à hauteur de 14% de Safran, l’Etat « restera le premier actionnaire du groupe fusionné », a précisé François Hollande.
Une question de confiance
« Nous avons réussi là où c’était impossible il y a six ans », a confié à la Tribune le président du conseil d’administration Ross McInnes, ravi de cette opération. Tout est résumé dans cette petite confidence. Si les actionnaires de Zodiac ont accepté cette fois-ci la proposition de rapprochement avec Safran, cela n’avait pas été le cas en 2010 quand l’équipementier alors présidé par Jean-Paul Herteman, mal conseillé par son banquier-conseil, avaient été vertement éconduit par le spécialiste des cabines d’avions. Clairement, « le courant n’est pas passé » entre des actionnaires familiaux attachés à leur entreprise et l’ancien direction de Safran qui ne l’a pas compris, a expliqué le président du conseil de surveillance, Didier Domange.
Pourquoi un tel changement d’attitude? « Nous sommes très heureux de cette opération qui est bonne pour l’ensemble des parties prenantes, bonne pour les actionnaires, l’entreprise, les salariés et les clients », a estimé le président du directoire de Zodiac Aerospace, Olivier Zarrouati. D’autant que l’opération annoncée jeudi matin porte sur l’ensemble du périmètre de Zodiac, contrairement à la première fois où, semble-t-il, Safran convoitait qu’une partie de sa cible. « A l’époque, Safran était arrivé comme des éléphants dans un magasin de porcelaine », explique-t-on en outre à La Tribune.
Et les actionnaires de Zodiac? Pour Didier Domange, dont la famille possède 10,84% du capital de Zodiac, « la méthode a changé. Nous avons eu avec Ross (McInnes) et Philippe (Petitcolin) un dialogue loyal, ouvert, respectueux, professionnel, un dialogue d’industriels (…) Ensuite parce que la proposition de Safran a changé. Elle donne à nos actionnaires la plein valeur économique de leurs actifs (…) Elle permet aux actionnaires de référence de Zodiac, familles et associés de FFP (famille Peugeot, ndlr) et FSP (Fonds Stratégique de Participations, soutenu par six assureurs majeurs en France, Ndlr), de continuer l’aventure au sein du groupe Safran, comme actionnaires de long terme, engagés à le rester et impliqués dans sa gouvernance aux côté de l’État avec qui nous allons signer un pacte de stabilité pour donner au groupe issu de la fusion le socle stable et motivé d’actionnaires qu’il mérite ».
L’environnement aéronautique
Si la course à la taille pour répondre à la baisse des prix imposée par les avionneurs ne date pas d’hier, l’environnement aéronautique accentue aujourd’hui plus qu’hier cette tendance qui pousse les équipementiers à se regrouper rapidement. Avec l’absence de nouveaux programmes d’avions et de la faiblesse du prix du carburant qui n’incite pas les compagnies aériennes à commander des appareils neufs, les constructeurs d’avions cherchent davantage à se différencier par une baisse des prix des avions. Ne voulant pas sacrifier leurs marges, ils accentuent la pression sur les prix des achats commandés aux équipementiers, lesquels n’ont pas d’autres choix que de se regrouper pour pouvoir absorber la baisse des prix.
En octobre dernier, Rockwell Collins, spécialisée dans l’avionique et les technologies de l’information, avait ouvert la voie en rachetant son compatriote américain B/E Aerospace, spécialiste des cabines d’avion pour 8,3 milliards de dollars. Voir l’un de ses concurrents s’adosser à un gros équipementier a forcément mis la pression sur les familles détentrices de 11% du capital.
Les difficultés industrielles de Zodiac
Les difficultés de Zodiac ont évidemment pesé dans la balance. Avec les énormes déboires industriels rencontrées depuis deux ans dans son activité de fabrication de sièges d’avion qui ont conduit à des retards importants de livraisons à Airbus et Boeing, Zodiac est aujourd’hui un équipementier affaibli et ne présente plus comme en 2010 le visage une entreprise flamboyante et robuste. La perte de contrôle sur la production observée a montré le manque de préparation de la capacité industrielle de Zodiac à suivre les hausses de cadences imposées par les avionneurs.S’en est suivie une dégringolade du cours de Bourse, avec un titre qui dépassait de 35 euros en mars 2015 avant que ne soient dévoilés au grand jour le dérapage industriel à un peu plus de 14 euros en février 2016, avant de remonter depuis au dessus des 20 euros avec la mise en place de mesures pour redresser la situation. Le déploiement l’an dernier de son plan Focus de retour à la performance opérationnelle a commencé à porter ses fruits. Pour autant, l’application de ce plan de transformation industrielle qui aurait dû être lancé bien plus tôt risque de reléguer de facto au deuxième rang les efforts de transformation digitale dans lesquelles l’ensemble du secteur est plongé. Face à cette bête blessée, Safran a eu le tact de ne pas jouer les gros bras. En ne mettant pas, selon Zodiac, ces difficultés en tête des sujets à traiter.
Safran a changé
« Au-delà des questions de personnes, le Safran d’aujourd’hui est différent de celui il y a six ans », a estimé Ross McInnes. A l’époque, Safran devait résoudre les problèmes posés par l’intégration des activités de Sagem, a-t-il rappelé. Par ailleurs, le président du conseil d’administration a fait observer que le cours de bourse de Safran a doublé par rapport à cette époque. Ce qui lui confère de la puissance, de la sérénité et de la stabilité. Enfin Ross McInnes et Philippe Petitcolin ont amené une discipline financière très exigeante. Ce qui va rassurer les actionnaires familiaux de Zodiac.
Le duo à la tête de Safran n’a d’ailleurs pas hésité à se séparer d’une activité jugée « prometteuse », selon Philippe Petitcolin, estimant qu’elle pourrait mieux se développer en dehors du groupe. Dès son arrivée dans le fauteuil de directeur général, il avait déjà en tête une telle cible, Zodiac en faisait partie. Quels sont les critères d’acquisition de Safran ? La cible doit être un fournisseur de rang 1, présente dans la haute technologie et avoir une activité services développée. « L’acquisition de Zodiac coche toutes les cases », a avoué Philippe Petitcolin.
Michel Cabirol et Fabrice Gliszczynski
LES ECHOS – 20/01/2017
Armement : nouveau record à l’exportation en 2016 pour la France
Après des débuts difficiles à l’export, le Rafale de Dassault avait trouvé pour la première fois preneur en 2015 au Qatar et en Egypte,
avant la conclusion, en septembre dernier d’un contrat d’achat par l’Inde de 36 appareils.
La France a battu un nouveau record l’année passée avec des commandes de 20 milliards d’euros.
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, n’a pas boudé son plaisir à l’occasion de la cérémonie des voeux aux armées pour 2017. Il a pu se prévaloir d’un nouveau record pour l’exportation française d’armements au cours de l’année écoulée avec 20 milliards d’euros de commandes grâce à la vente à l’Inde du chasseur Rafale et au mégacontrat conclu avec l’Australie pour des sous-marins. En 2015, ces exportations – mesurées en prises de commandes – avaient déjà atteint quelque 17 milliards d’euros en 2015, grâce aux premiers contrats de vente du chasseur Rafale à l’étranger, soit plus du double de l’année précédente. « En 2015, nous avons réalisé le chiffre historique de 17 milliards d’euros d’exportations. Pour 2016, le bilan n’est pas encore consolidé, mais nous avons atteint un nouveau sommet avec plus de 20 milliards d’euros de prises de commandes », a déclaré le ministre.
Ces ventes record sont dues à « de nouveaux succès à l’exportation », a souligné Jean-Yves Le Drian. « Je pense aux Rafale, je pense à la conclusion du plus grand contrat de l’histoire de l’export français avec l’Australie », a-t-il ajouté.
Contrat de près de 40 milliards de dollars pour DCNS
Au terme de longues négociations, l’Inde a conclu en septembre l’achat de 36 avions de combat Rafale, fabriqué par le groupe Dassault. Après des débuts difficiles à l’exportation, le Rafale avait trouvé pour la première fois preneur en 2015 au Qatar et en Egypte. Chaque pays avait acquis 24 appareils. Autre succès : le choix par l’Australie du constructeur français DCNS pour renouveler sa flotte de sous-marins, un contrat géant de près de 40 milliards de dollars américains pour la construction de 12 submersibles. « Notre équipe, votre équipe a créé des dizaines de milliers d’emplois en France et continue en même temps à garantir l’autonomie stratégique et l’indépendance de notre pays », s’est félicité Jean-Yves Le Drian.
La « qualité des matériels français » et leur emploi par l’armée nationale sur les théâtres d’opérations extérieurs jouent un rôle clef dans ces succès à l’exportation, estime le ministère.
La France est engagée avec ses chasseurs Rafale et Mirage dans les opérations aériennes de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique en Irak et en Syrie. Elle conduit aussi une opération antiterroriste (Barkhane) dans cinq pays du Sahel.
Marie-José Cougard
::: SOCIAL
LE PARISIEN – 20/01/2017
Divorce : la CAF va recouvrer les pensions alimentaires impayées
Une vingtaine de CAF et des centaines d’agents vont être mobilisés pour faire fonctionner la nouvelle agence de recouvrement des pensions alimentaires impayées.
La ministre des Familles Laurence Rossignol inaugure ce vendredi à Guyancourt (Yvelines) l’Agence nationale de recouvrement des pensions alimentaires impayées (ARIPA), alors qu’on estime que 30 ou 40% des pensions restent en souffrance.
Quelque 100.000 familles monoparentales seraient concernées, selon le ministère de la Santé. Généralisée depuis le 1er avril 2016 après une période de tests, le dispositif de garantie des pensions alimentaires impayées (Gipa) va désormais disposer d’une agence dédiée, lancée ce vendredi par la ministre des Familles Laurence Rossignol.
Création de la loi sur l’égalité homme-femme d’août 2014, L’ARIPA (agence de recouvrement des impayés de pension alimentaire) a vocation à «réduire la pauvreté des foyers monoparentaux», composés à 85% de femmes selon les dernières statistiques de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf). Pour les personnes concernées, la pension alimentaire ou «contribution à l’entretien et l’éducation des enfants» (CEEE) porte bien son nom puisqu’elle représenterait pas moins de 20% des revenus du foyer.
Malgré tout, les parents en difficulté tardent trop à se faire aider pour obtenir gain de cause, comme le soulignait auprès du Parisien Frédéric Marinacce, directeur des politiques familiales et sociales à la Cnaf, en septembre dernier : «le montant moyen de l’impayé au moment de la demande est de 5 000 €», tandis qu’au total, «l’encourt des créances s’élève actuellement à 85 millions d’euros !».
Éviter les confrontations en cas de violences
Le dispositif consiste notamment à verser un complément de pension, «l’allocation de soutien familial» (ASF) pour pallier la défaillance de l’ex-conjoint qui ne respecte pas, ou irrégulièrement ses obligations financières La pension minimale, aide comprise, doit atteindre la somme de 104,75 € par enfant. «Par exemple, pour une pension fixée à 54 euros, la Caf versera alors 50 euros par mois et enfant», indique la CAF sur son site. Ceci même si le parent défaillant est à l’étranger.
L’ARIPA entend par ailleurs renforcer les moyens de recouvrement des pensions, notamment dans le cas où l’un des ex-conjoints serait victime de violences ou de menaces, en évitant tout contact direct entre les parties en présence. «L’objectif, c’est de faire écran et d’éviter toute nouvelle confrontation entre les parents», expliquait déjà, mercredi, une spécialiste au Parisien. Ses agents, répartis dans une vingtaine de Caisse d’allocations familiales (ainsi qu’une mutualité sociale agricole), ont aussi la mission de récupérer les pensions impayées.
Pour cela, elle engagera une action à l’amiable et, si elle échoue, un recours auprès de l’employeur et/ou de la Banque de France pour une saisie sur salaire ou sur compte bancaire. Les caisses peuvent ainsi récupérer jusqu’à deux ans d’arriérés.
«Le non-paiement de la pension, c’est parfois une violence économique», a estimé Stéphanie Lamy, fondatrice du collectif Abandon de famille-tolérance zéro auprès du Monde. Saluant «la bonne volonté» des pouvoirs publics, elle a déploré que les délais de récupération des pensions, soient important, notamment à cause de cette «phase amiable qui peut durer plusieurs mois». Le collectif dénonçait déjà en mars la faiblesse du plafond de l’allocation comparée au montant médian des pensions : 150 €.
Vidéo. Parole d’avocat : comment obtenir le paiement de la pension alimentaire ? http://www.leparisien.fr/laparisienne/societe/divorce-la-caf-va-recouvrer-les-pensions-alimentaires-impayees-20-01-2017-6594093.php
::: POLITIQUE
EXPRESS – 20/01/2017
Primaire à gauche: aucun des candidats n’impose sa différence
Les 7 candidats Francois de Rugy, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Sylvia Pinel, Benoit Hamon, Vincent Peillon et Jean-Luc Bennahmias
lors du dernier débat télévisé le 19 janvier 2017 à Paris
Pour cette troisième et dernière confrontation avant le 1er tour du scrutin le 22 janvier, alors que l’écart se resserre dans les sondages entre Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, pas un des sept candidats n’a réussi à prendre l’avantage.
D’emblée, lors de ce 3e débat télévisé entre candidats à la primaire à gauche, Manuel Valls passe à l’offensive, bien décidé à ne pas concentrer sur lui l’essentiel des critiques de ses camarades comme cela avait été le cas dimanche dernier. Interrogé sur les finances publiques, l’ancien Premier ministre, favorable à une « maîtrise raisonnable » de la dette, n’attend pas pour dénoncer cette gauche « qui fait des propositions à crédit » et qui finalement « perd son crédit ». Clairement visé: Benoît Hamon et l’une des propositions phares de son programme, le revenu universel.
Arnaud Montebourg, lui, joue de son sens des formules. « C’est la dernière station avant le lepénisme », souligne-t-il, grave, en parlant d’une « cohérence à construire ». Plus tard, il moque Emmanuel Macron et ses hommages à géométrie variable, de Philippe de Villiers à Gisard d’Estaing en passant par François Mitterrand: « C’est flou, tout ça…. Et quand c’est flou, y’a un loup! », insiste l’ancien ministre de l’Economie, citant Martine Aubry à propos de François Hollande en 2011.
Arnaud Montebourg propose une mutuelle publique à 10 euros dans le cadre du débat sur la protection sociale, tandis que Manuel Valls veut en finir avec le numerus clausus et Vincent Peillon souhaite des avantages fiscaux pour les médecins qui s’installeront en zone rurale.
Sur la question du protectionnisme, Benoît Hamon réclame une harmonisation européenne fiscale et sociale, tandis que François de Rugy insiste: « On ne reviendra pas en arrière sur le marché européen. » Arnaud Montebourg est le seul à envisager de nouvelles nationalisations, comme celle des chantiers navals de Saint-Nazaire.
Passe d’armes Valls-Peillon sur Trump
Vient l’heure des « cartes blanches ». Manuel Valls veut un service civique obligatoire, François de Rugy et Benoît Hamon légaliser l’euthanasie, Sylvia Pinel un plan pour l’autisme, et Montebourg une clause d’embauche pour les jeunes diplômés des quartiers populaires. Sur le thème de la sécurité, le clivage se dessine entre les candidats qui privilégient les solutions alternatives dans le cadre de la contrainte pénale, et ceux qui commencent par augmenter le nombre de places de prison: 16 000, précise Manuel Valls.
En revanche, à propos de la Syrie, tous les candidats s’accordent pour dire qu’Assad devra répondre de ses actes devant la justice internationale, et que rien de durable ne peut se négocier avec lui. Quant à l’Amérique de Donald Trump, elle inquiète les sept participants. Manuel Valls parle d’une « déclaration de guerre politique à l’Europe », repris par Vincent Peillon qui lui reproche de galvauder le mot « guerre ». « On dirait mon vieux professeur« , se moque l’ancien chef du gouvernement, sitôt tancé par son ex-collègue sur la précision des mots.
Un vieux pays de machos
Jean-Luc Benahmmias se distingue de ses camarades pendant le débat sur la parité: « Nous sommes dans un vieux pays de machos. Il ne faut pas attendre grand-chose des hommes, c’est aux femmes de prendre la place. » En attendant, Manuel Valls rappelle qu’une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon. Puis il faut déjà passer à la conclusion : chacun appelle les électeurs à choisir une gauche « rénovée ». De nouveau, Arnaud Montebourg est le plus lyrique: « Je n’appartiens pas à cette gauche qui a renoncé comme les oiseaux se cachent pour mourir. »
L’émission se termine. Un sondage auprès d’un panel de téléspectateurs assure que Benoît Hamon a été le plus convaincant. C’était Arnaud Montebourg lors du précédent débat. Une seule chose est sûre: personne n’est en mesure de donner l’ordre du tiercé d’arrivée dimanche prochain.
Élise Karlin
LES ECHOS – 20/01/2017
Primaire : les principales propositions des sept candidats
Revenu universel, bouclier fiscal pour les plus modestes, abrogation de la loi travail, 49-3 : les candidats à la primaire du PS et de ses alliés bataillent pour faire entendre leurs différences.
La brièveté de la campagne (par rapport à celle de la droite) et l’impopularité du PS en cette fin de quinquennat n’ont pas aidé les candidats à la primaire de la gauche à faire entendre leurs propositions. « Dans la tête des gens, c’est la mélasse », avoue un parlementaire.
Passage en revue de leurs principales propositions :
Manuel Valls
Sur le fond, le Valls de la primaire de 2017 n’a plus grand-chose à voir avec le Valls de celle de 2011. Dans cette campagne, dans laquelle il n’est rentré que début décembre, l’ancien Premier ministre joue les équilibristes : entre défense du bilan et « droit d’inventivité » ; entre affirmation d’autorité et appels du pied à une gauche qu’il a, quand il était à Matignon, fracturée.
Son slogan : « Une République forte, une France juste ». Deux de ses propositions ont fait couler beaucoup d’encre, illustrant la difficulté de son positionnement. L’une est politique : la suppression, hors textes budgétaires, du recours à l’article 49-3 de la Constitution . L’autre est économique : défiscaliser les heures supplémentaires pour redonner du pouvoir d’achat aux Français, mesure supprimée au début du quinquennat. Tout en promettant aux entreprises la stabilité fiscale, Manuel Valls veut poursuivre les baisses d’impôts des classes moyennes et populaires, revaloriser le salaire des enseignants et les petites retraites, instaurer un « revenu décent » de 850 euros versé sous condition de ressources et un service civique obligatoire de six mois pour les jeunes.
Arnaud Montebourg
L’ex-ministre de l’Economie et chantre du Made in France se veut le « candidat du travail et des salaires », en croisade contre le « mur des puissants » . Jurant d’« ouvrir les hostilités » avec Bruxelles, il promet un plan de relance de 30 milliards en France pour « organiser le redécollage économique », l’abrogation de la loi travail, l’encadrement des salaires des dirigeants des grandes entreprises – contraints d’augmenter les salaires de leurs employés s’ils veulent augmenter le leur – et une « taxe exceptionnelle sur les profits » des banques françaises (5 milliards par an).
Une contribution qu’il juge « très modérée par rapport à ce qu’elles nous ont coûté dans la crise ». Il entend rendre 800 euros par an de pouvoir d’achat aux classes moyennes et populaires via la baisse de la CSG et créer une mutuelle publique à 10 euros par mois.
Benoît Hamon
Candidat depuis le 16 août, Benoît Hamon a eu le temps de peaufiner un programme très à gauche. Le candidat avance une mesure phare : le revenu universel . Comprendre la mise en place, à terme, d’une allocation versée à tous les Français de plus de 18 ans, quel que soit le niveau de leurs ressources. Le projet, dont le coût est estimé entre 300 et 400 milliards d’euros, a suscité d’intenses débats, obligeant Benoît Hamon à quelques allers-retours . Sa proposition (qui doit justement aider à financer le revenu universel) de taxer les robots quand ils prennent la place d’emplois occupés par les hommes, a aussi fait polémique.
Benoît Hamon propose, en outre, l’abrogation de la loi travail et une sortie complète du diesel en 2025 (avec 50 % d’énergies renouvelables à la même échéance). Côté institutions, il promet un « 49-3 citoyen », à savoir la possibilité pour 1 % du corps électoral, soit 450.000 personnes environ, d’initier une proposition de loi, ou de suspendre son application après son vote par le Parlement.
Vincent Peillon
Candidat sur le tard, Vincent Peillon n’a eu que quelques jours pour peaufiner son programme. Avec une proposition phare : instaurer la proportionnelle à 100 % pour l’élection des députés. De quoi changer le fonctionnement de la Ve République.
En matière économique, Vincent Peillon propose la création d’un « bouclier fiscal » à destination des ménages les plus modestes, qui leur permettrait de conserver un reste à vivre décent. Partisan, comme ses camarades, d’une relance de l’Europe, Vincent Peillon promet un plan de relance de 1.000 milliards, bien supérieur au plan Juncker, notamment dédié aux transitions énergétique et numérique.
François de Rugy
Autoproclamé « seul candidat écologiste » de la primaire, le député de Loire-Atlantique propose des mesures ambitieuses à ce sujet. Notamment que 100 % de l’électricité produite en France en 2050 soient issus d’énergies renouvelables (contre 20 % aujourd’hui).
Sylvia Pinel
La présidente du Parti radical de gauche défend un programme résolument favorable aux entreprises , avec notamment le plafonnement de l’impôt sur les sociétés à 20 % (contre 33,33 % actuellement) et des aides au financement pour les PME.
Jean-Luc Bennahmias
De son propre aveu, le programme du président du Front démocrate reprend de nombreuses mesures de ses adversaires, notamment le revenu universel. Il se distingue par sa défense virulente de la légalisation du cannabis. Et par la promesse d’accorder aux PME deux emplois « zéro charge » pendant cinq ans.
Pour en savoir plus : http://www.lesechos.fr/elections/primaire-a-gauche/0211709415569-primaire-les-principales-propositions-des-sept-candidats-2058539.php
Gregoire Poussielgue, Pierre-Alain Furbury et Alexandre Rousset
LE FIGARO – 20/01/2017
François Fillon réplique au «chœur des pleureuses»
REPORTAGE – En déplacement jeudi dans l’Ain, le vainqueur de la primaire de la droite a martelé qu’il ne fallait pas «avoir peur de faire des changements».
Pour résister aux vents mauvais, François Fillon reste fidèle à la recette qui lui a si bien réussi à la primaire: foncer droit vers son cap, envers et contre tous ceux qui lui conseillent d’emprunter une route moins exposée. C’est ce qu’il a encore fait, jeudi, dans l’Ain. Le déplacement devait lui permettre de développer ses propositions pour lutter contre ce qu’il considère comme «l’un des pires scandales français»: «Ces deux millions de jeunes qui ne sont nulle part, ni à l’école, ni en apprentissage, ni au travail.»
Mais, lors de son déjeuner avec les acteurs économiques du département, au parc industriel de la Plaine de l’Ain, comme après sa visite de l’usine Vehixel puis du centre de formation de l’AFPMA (Association pour la formation et la promotion des métiers de l’Ain), il a surtout été confronté aux doutes sur la «radicalité» revendiquée de son projet.
Au cours du déjeuner, il n’a pas hésité à prendre l’auditoire à partie. À l’un de ses convives qui s’interrogeait sur la faisabilité de son programme, notamment la suppression de 500.000 postes dans la fonction publique, il a lancé: «Aidez-moi, au lieu de vous taire – et je parle pour les plus courageux d’entre vous!»
«À chaque fois que je propose des changements, un peu radicaux je le reconnais, le chœur des pleureuses se met en marche en disant que ça va très bien comme ça, leur a-t-il affirmé. Il faut changer beaucoup de choses, avec beaucoup de force, parce que nous sommes dans un pays sur le déclin. Mon objectif est très simple: je veux que tous les Français aient un boulot et il faut les protéger. Je vous le dis: il ne faut pas avoir peur de faire des changements!»
En guise de conclusion du déjeuner, il a tenté de lever les réticences qu’il sentait encore dans l’auditoire en affirmant: «Je suis le seul candidat qui vous propose une rupture. Tous les autres sont en train de s’organiser pour conserver le système, sans le dire.»
François Fillon n’a pas cité Emmanuel Macron, mais c’est au fondateur d’En marche! qu’il pensait quand il a ajouté: «Je sais par expérience – car l’expérience a des avantages – que c’est difficile de faire les choses quand vous ne les avez pas dites avant, ou que vous avez dit le contraire!» Juste avant que le candidat parte, une femme chef d’entreprise dans le secteur des assurances s’est penchée vers lui pour lui glisser: «Monsieur Fillon, il faut que vous nous donniez plus envie!»
Laurent Wauquiez a entendu l’aparté. Le candidat avait invité le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes à se joindre à lui par courtoisie, puisqu’il était sur ses terres, et surtout pour qu’ils affichent leur réconciliation après leur accrochage public au Conseil national des Républicains, le 14 janvier. Wauquiez a joué le jeu, en assurant que son but était de «faire gagner François Fillon» et que, dans cette campagne, il n’y avait «pas de place pour les frondeurs ni pour les gens qui jouent perdants». Mais il a ajouté que c’est précisément parce qu’il voulait la victoire en 2017 qu’il continuerait à plaider pour que le projet de Fillon soit «plus équilibré».
Dans un registre très différent, Rachida Dati s’est lâchée dans Le Parisiende jeudi. Évincée de l’ancienne circonscription parisienne de François Fillon au profit de Nathalie Kosciusko-Morizet, la maire du VIIe s’indigne: «La première décision de François Fillon n’est donc pas de revoir la réforme de Sécurité sociale, mais de nommer Nathalie Kosciusko-Morizet.» Elle prédit que si la droite n’incarne pas «l’espoir», elle ira «dans le mur». Selon elle, «si on continue comme ça, il ne faut pas exclure un second tour Macron-Le Pen».
L’avertissement coïncide avec la publication par Le Monde de la nouvelle vague de l’étude du Cevipof sur les intentions de vote à la présidentielle. Marine Le Pen est revenue en tête dans toutes les hypothèses. François Fillon n’est plus qu’en deuxième position et Emmanuel Macron, pas très loin derrière. Mais il en faudrait plus pour troubler le vainqueur de la primaire, qui s’est interdit de commenter publiquement les sondages. Quant aux doutes à droite, il les a balayés d’une phrase: «Ce n’est pas mon sujet. La présidentielle, c’est un dialogue entre les Français et moi, pas avec les autres.»
Grâce à Damien Abad, la journée s’est mieux terminée qu’elle n’avait commencé pour le candidat. Le député et président du conseil départemental de l’Ain a transformé ses vœux annuels à Oyonnax en meeting, en assurant au candidat: «Nous n’attendons pas de toi que tu dénatures ton projet, mais que tu le portes haut et fort, contre vents et marées.» Et la salle était comble, bien au-delà des 2000 places assises prévues.
::: INTERNATIONAL
L’OPINION – 20/01/2017
Trump président : Donald tout-puissant
Avec les deux Chambres du Congrès sous le contrôle des républicains et une économie florissante, le 45e président des Etats-Unis entre en fonction dans des conditions idéales. Sa plus grande incertitude : lui
Elu le 8 novembre à la présidence des Etats-Unis, Donald Trump prête serment, ce vendredi, sur les marches du Capitole avant de défiler le long de la Pennsylvania Avenue qui mène à la Maison Blanche. Les autorités attendent 800 000 spectateurs, alors que l’investiture de Barack Obama en 2009 en avait attiré 1,8 million. Le nouveau Président pourrait prendre quatre ou cinq décisions par décret le jour même, notamment pour revenir sur certaines décisions de son prédécesseur. Sur qui pourra-t-il compter pour gouverner ? L’Opinion dresse la liste des soutiens et des résistants. Mais avant les élections de mi-mandats, un boulevard s’offre à lui.
Intronisé ce vendredi comme 45e président des Etats-Unis, Donald Trump dispose sur le papier d’un boulevard et de deux ans devant lui. S’ils ont perdu quelques sièges par rapport au 115e Congrès au sortir des élections du 8 novembre, ses « nouveaux amis » du parti républicain continuent d’avoir le contrôle du Capitol avec 52 élus sur 100 au Sénat et 241 sur 435 à la Chambre des représentants. Cela permet de voir venir avant les élections de mi-mandat, en 2018.
Même si quelques-uns regimbent sur certaines nominations de la nouvelle administration, le Grand old party (GOP) sait qu’il doit à l’homme d’affaires new-yorkais son retour au pouvoir. En dépit de nombreux conflits d’intérêts, l’équipe devrait surmonter l’examen de passage du Congrès, sauf accident industriel.
Dans les grandes lignes, le programme économique du nouvel hôte de la Maison Blanche n’est pas pour lui déplaire. Mike Pence, le vice-Président, a été choisi pour faire le lien entre le Congrès et la Maison Blanche. Plus modéré que Donald Trump, l’ancien gouverneur de l’Indiana a des relais aux postes clefs. C’est le cas de Reince Priebus, jusque-là Président du conseil national du Parti républicain, choisi pour assurer le secrétariat général de la Maison Blanche. C’est le cas aussi de Paul Ryan, le Président sortant de la chambre des Représentants, dont il a sauvé le perchoir en dépit de l’inimitié régnant entre l’élu du Wisconsin et Donald Trump.
Le 45e Président des Etats-Unis va aussi hériter d’un pays en ordre de marche sur le plan économique après la grave dépression de 2008. Ce qui devrait lui permettre de mettre en musique ses engagements électoraux de baisse d’impôts tant aux entreprises qu’aux particuliers et de relance des dépenses (défense, infrastructures) sans créer de choc, tout du moins à court terme.
Goldilocks economy. Après un début d’année 2016 un peu poussif, la croissance s’est établie à 3,5 % en rythme annuel à la fin du troisième trimestre grâce à une reprise de la consommation (+2,8 %). Le taux de chômage était de 4,7 % à fin décembre, suite à la création de 2,16 millions d’emplois sur l’exercice. En un an, le salaire moyen horaire a progressé de 2,9 %, signe tangible d’une reprise sur le front des rémunérations.
Dans ses prévisions médianes, la Réserve fédérale table sur une croissance de 2,1 % en 2017, de 2 % en 2018 et de 1,9 % en 2019 avec un taux de chômage stable à 4,5 %. Certains économistes plus optimistes voient le PIB américain croître à un rythme supérieur de 2,5 % à 3 % en 2018 et 2019 grâce aux mesures de relance promises par Donald Trump. Les spécialistes parlent de « Goldilocks economy », une référence au conte de fées attribué aux frères Grimm « Boucles d’or et les trois ours. » Preuve de cet optimisme, les indices boursiers ont fortement grimpé à Wall Street depuis les élections du 8 novembre, avec un bond de 8 % pour le Dow Jones et de 6 % pour le S&P500.
Seules les menaces protectionnistes du Président élu inquiètent les marchés. Car si Donald Trump dispose d’un boulevard devant lui, c’est à condition de ne pas commettre d’écarts de conduite. Or, loin de tenir compte des us et coutumes de sa future charge, il n’a rien changé à ses habitudes. Il continue de tweeter plus vite que son ombre et à régler ses comptes en cent quarante signes, sans diplomatie ni sélectivité aucune. Peu lui importent les sondages ne lui attribuant que 40 % d’opinions favorables ! Ils se sont trompés tout au long de la campagne présidentielle, dit-il.
Personne n’échappe à ses foudres. Dans un langage parfois ordurier (« ça pue ! », « c’est de la merde »), il dénonce successivement « la presse qui ment », l’émission humoristique « Saturday Night Live » qui le ridiculise, les démocrates qui sont de « mauvais perdants », les entreprises américaines et étrangères qu’il menace de rétorsions douanières si elles continuent à délocaliser sans parler de ses démêlées avec les services de renseignement américains sur le parasitage de l’élection présidentielle par la Russie.
Rappel à l’ordre. Ce qui lui a valu un rappel à l’ordre par le patron sortant de la CIA. « La spontanéité n’est pas quelque chose qui protège les intérêts de la sécurité nationale, donc quand [Donald Trump] s’exprime ou réagit, il faut être sûr qu’il comprend bien les implications et l’impact profonds que cela peut avoir sur les Etats-Unis », a prévenu John Brennan, la semaine dernière. Il a ajouté : « Cela ne concerne pas juste M. Trump, cela concerne les Etats-Unis d’Amérique. »
Avant même d’arriver à la Maison Blanche, « The Donald » a déjà provoqué quelques couacs diplomatiques avec la Chine en prenant langue avec les dirigeants de Taïwan ou au Moyen Orient en laissant entrevoir le déménagement prochain de l’ambassade des Etats-Unis de Tel Aviv à Jérusalem. Donald Trump a déjà contraint le Mexique, menacé à plusieurs reprises de rétorsions commerciales, à changer de ministre des Affaires étrangères. Le Canada, autre proche voisin des Etats-Unis, en a fait de même pour s’adapter à la situation à venir.
Tout cela n’est pas sans inquiéter certains responsables du parti républicain. Le stratégiste américain John Zogby ne croit pas à une lune de miel avec le Congrès lors des cent premiers jours. « Cela va ressembler plus aux mariages de Johnny Depp-Amber Heard et Brad Pitt-Angelina Jolie qu’à une démonstration d’amour », pronostique-t-il sur son blog, en listant tous les sujets qui fâchent, de la main tendue à Vladimir Poutine aux critiques à l’encontre de la CIA. « La Présidence Trump est aussi prévisible que sa campagne », ironise-t-il.
Car, à ce jour, le plus grand ennemi de Donald Trump est Donald Trump lui-même.
LE FIGARO – 20/01/2017
Les premiers gestes attendus du 45e président américain
VIDÉO – Donald Trump en avait fait un argument électoral, les Américains peuvent donc s’attendre, dès l’entame de sa présidence, à une profusion de décrets et d’ordres émis par la Maison-Blanche.
Les choses sérieuses commencent lundi. Après avoir maintes fois promis de s’atteler à ses priorités dès le premier jour de sa prise de fonctions, affectant même ses équipes à un «First Day Project», Donald Trump a décidé de laisser se dérouler le week-end de festivités avant de passer à l’action. «Lundi sera notre premier jour de travail, a-t-il dit lors de sa conférence de presse à New York. Nous aurons de belles séances de signatures, lundi, et encore mardi, mercredi et les autres jours et la semaine suivante. Vous serez tous invités.» Dès l’entame de sa présidence, les Américains peuvent donc s’attendre à une profusion de décrets et d’ordres émis par la Maison-Blanche. Trump en a fait un argument électoral, mais il est traditionnel que le nouveau chef de l’État efface certaines mesures symboliques de son prédécesseur. Barack Obama avait ordonné la fermeture de Guantanamo et l’arrêt des interrogatoires musclés des suspects de terrorisme. Sa première décision reste inaccomplie, le Congrès n’ayant jamais pu s’accorder sur une solution de remplacement. Le champ de ce que souhaite réaliser Trump s’annonce cependant plus vaste.
Un des thèmes phares de la campagne, Trump devrait lancer le chantier du «mur» promis sur la frontière sud. «Je pourrais attendre un an et demi que nous concluions les négociations avec le Mexique, mais je ne veux pas. On va commencer à le bâtir. Mexico nous remboursera, par des taxes ou un versement.» Il devrait aussi ordonner la déportation des illégaux ayant un casier judiciaire et pourrait annuler deux décrets d’Obama suspendant les expulsions de mineurs et de parents illégaux d’enfants nés aux États-Unis. En outre, il devrait stopper le programme d’accueil des réfugiés syriens (10.000 acceptés en 2016) et commander une révision du système d’octroi des visas, incluant une suspension des admissions en provenance de «régions à risques».
Donald Trump a l’intention de décréter un gel des embauches de fonctionnaires et d’exiger pour toute nouvelle réglementation la suppression de deux anciennes. Certaines limites aux émissions de gaz à effet de serre des véhicules ou des centrales à charbon pourraient être supprimées. Le pipeline Keystone, bloqué par son prédécesseur, serait validé sur-le-champ. Des contraintes imposées aux vendeurs privés d’armes à feu seraient levées. Les mesures d’Obama exigeant des contractants et souscontractants du gouvernement de verser à leurs employés un salaire minimum de 10,10 dollars de l’heure, de leur octroyer des congés maladie et de s’engager à respecter leur orientation sexuelle devraient être effacées d’un trait de plume. De même pour la directive menaçant les écoles publiques de perdre leurs financements fédéraux si elles ne laissent pas les élèves transgenres utiliser les toilettes de leur choix. Trump doit également édicter de nouvelles règles d’éthique interdisant à un membre de l’Administration de devenir lobbyiste pendant cinq ans ou de représenter un gouvernement étranger à perpétuité. La réforme de l’Obamacare et les baisses d’impôts promises pourraient subir des impulsions présidentielles dès les premières heures.
Le nouveau président pourrait menacer l’accord nucléaire avec l’Iran en rétablissant des sanctions suspendues par Obama. Par la même méthode, il pourrait remettre en cause le réchauffement avec Cuba. Il devrait annoncer officiellement le retrait des États-Unis du Partenariat transpacifique et ordonner à son Administration de passer en revue l’accord de libre-échange nord-américain. Le retrait de l’accord de Paris sur le climat reste une option à l’étude. Donald Trump a prévu de donner 30 jours aux généraux pour lui présenter un plan contre l’État islamique et une stratégie de cyberdéfense sous 90 jours. Il entend amorcer sans attendre son rapprochement avec la Russie – comme son bras de fer avec la Chine.
Vous souhaitant une bonne journée et un agréable week-end.
Cordialement,
Elena NATALITCH
Service Presse, Communication / Formation
251, bd Pereire – 75852 PARIS Cedex 17
Tél. : 01 40 55 12 43
Fax : 01 40 55 12 40
https://www.facebook.com/medef.idf
ftpAME2017-09-19T13:35:40+02:00Mots-clés : banque de France, économie, Essonne|
Léger repli de l’activité industrielle, développement des chiffres d’affaires dans les
services marchands, qui ont poursuivi leurs embauches.
ftpAME2017-09-19T13:35:41+02:00Mots-clés : Actualité, banque de France, MEDEF, Revue de Presse|
Chef de file de l’action économique depuis le 1er janvier 2017, la collectivité régionale a validé mi-décembre sa stratégie économique globale pour la période 2017/2020. Elle vise à renforcer les atouts de l’Ile-de-France et combler ses faiblesses pour devenir la 1ère région économique mondiale, avec comme mots d’ordre : attractivité, compétitivité, innovation, simplification, efficience, digitalisation…
Tout juste un an après avoir pris ses fonctions, la nouvelle majorité régionale a élaboré un plan d’actions pour les quatre années à venir aussi précis et exhaustif qu’ambitieux. Pas un pan du développement économique ne manque aux thèmes abordés par le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII) novation de la loi NOTRe, adopté par le conseil régional d’Ile-de-France le 14 décembre 2016, après six mois d’une très large concertation, menée notamment par Jérôme Chartier, premier vice-président en charge de ces questions.
En effet, outre le transfert de la compétence économique aux régions, la dernière loi de décentralisation en date imposait à ces dernières l’adoption d’un outil de programmation prescriptif. Considérant « l’absence de leadership sur les sujets économiques nuisible à l’efficacité globale de l’action publique », Valérie Pécresse s’est saisi à bras le corps de ce nouveau rôle d’acteur central de l’économie.
Valérie Pécresse entend faire de sa politique de développement économique « un laboratoire de la modernisation de l’innovation publique ». © Jgp
Aussi, la présidente de la région Ile-de-France a fixé une « stratégie ambitieuse et partagée avec tous les acteurs publics (Etat, villes, intercommunalités, départements) et privés pour libérer et encourager l’exceptionnel potentiel de croissance, d’emplois et d’innovation de l’Ile-de-France afin d’en faire la première région du monde à l’horizon 2020 ».
Face à un solde migratoire négatif, l’incapacité de la région à capitaliser sur ses atouts et retenir ses talents, la chute de l’emploi industriel et un taux de chômage bloqué à 8,5 %, il convient d’agir sur tous les leviers simultanément. Pour combler ces faiblesses, les deux priorités de Valérie Pécresse sont de « redonner du souffle à l’économie francilienne », en instaurant un climat favorable aux affaires et en soutenant les entrepreneurs, et renforcer l’attractivité de l’Ile-de-France pour attirer entreprises, investisseurs et talents.
Pour les premiers, il s’agira de rendre les aides aux entreprises plus « efficaces, lisibles, faciles d’accès et homogènes sur l’ensemble du territoire régional », notamment en vue d’accroître l’internationalisation des PME franciliennes via un nouveau plan régional d’internationalisation des entreprises (PRIE). Mais aussi, d’alléger la fiscalité des entreprises, de simplifier les normes, d’équiper tout le territoire régional du très haut débit en 2020 et d’adapter les formations à la révolution digitale et au développement du big data.
Pour attirer les entreprises et investisseurs internationaux, la stratégie du SDREII repose sur la création d’un guichet unique « Choose Paris Region » et d’une marque commune à tous les acteurs, « Paris Region ».
Valérie Pécresse, entourée de Manuel Valls, Patrick Ollier et Jean-Paul Vermès, lors de l’inauguration de « Choose Paris Region ». © Jgp
Sa mise en œuvre sera assurée par Paris région entreprises (PRE) qui devient le référant unique pour toutes les actions de marketing, prospection et accompagnement. La démarche concerne aussi les forces vives franciliennes, tels les territoires de projet identifiés internationalement à l’instar de Paris-Quartier central des affaires, La Défense, Grand Roissy-Le Bourget, Saclay, Vallée de la Seine et ceux à fort potentiel tels Plaine-Saint-Denis, Marne-la-Vallée, Orly-Rungis, Cergy Confluence, Génopôle… dont l’animation et la promotion à l’internationale seront assurées par la Région et PRE.
Enfin, pour doper l’offre de bureaux dont le besoin de création-renouvellement est estimé à 500 000 m2 par an d’ici à 2030 et optimiser la production d’immeubles réversibles, le SRDEII désigne l’Observatoire régional de l’immobilier d’entreprise (Orie) comme le « lieu d’analyse et d’échange » entre pouvoirs publics et professionnels permettant « d’inspirer les orientations stratégiques des grands opérateurs » publics et privés. En matière d’offre foncière, l’Etablissement public foncier d’Ile-de-France (Epfif) apportera sa contribution, tandis que d’autres opérateurs publics (ville de Paris, EPA, EPCI, départements) pourront intervenir en complément.
Mais Valérie Pécresse veut aussi profiter de l’occasion pour faire de sa politique de développement économique « un laboratoire de la modernisation de l’innovation publique ». Cette ambition se décline dans toutes les étapes de l’élaboration et de la mise en œuvre du SRDEII dont les maitres mots sont la concertation et la coconstruction. Par exemple, les représentants du monde économique et les collectivités locales seront consultés pour identifier les enjeux prioritaires en Ile-de-France et les besoins en faveur de la diversité de l’économie et du développement des nouvelles formes d’économie (circulaire, sociale et solidaire). Cette concertation aboutira à une « stratégie régionale partagée » de l’économie circulaire pilotée par la Région.
De même, un travail de concertation avec les élus régionaux, les acteurs industriels et tous les partenaires concernés sera engagé au cours du 1er semestre 2017 pour déterminer les enjeux liés à l’industrie afin de fixer ensuite des pistes d’actions concrètes pour maintenir ou renforcer les activités industrielles.
Cette modernisation de l’action publique vise aussi à simplifier et à renforcer l’efficacité de l’action administrative ce qui se traduira notamment par la territorialisation de l’action régionale via la définition de 24 bassins d’emploi. Sur chacun d’eux, la Région sélectionnera un guichet actif via un appel à manifestation d’intérêt, qui aura pour vocation de cibler les besoins des entreprises et les aider à bénéficier des aides adaptées. La Région désignera un référant pour chaque guichet (EPCI, agence de territoire, etc.) et coordonnera le réseau des 24 guichets.
Enfin, un système de suivi et d’évaluation permettra d’ajuster les actions en fonction de leurs résultats. Il s’opèrera par la création d’une instance dédiée, pilotée par la Région et le Ceser, dont l’une des missions sera de coordonner la mise en place d’outils partagés en s’appuyant sur le réseau de partenaires actifs (Direccte, DRIEA, Insee, Pôle emploi, etc.). Les premiers travaux dès 2017 consisteront à choisir des indicateurs de suivi, lancer des premières études et préparer les premières évaluations à mettre en place en 2018.
ftpAME2017-09-19T13:35:43+02:00Mots-clés : banque de France, RCME, Rugby|
::: ILE-DE-FRANCE
BFM – 03/01/2017
Les 10 nouveautés attendues à Paris et en Ile-de-France en 2017
Le tribunal de grande instance de Paris va quitter l’Ile de la cité pour la cité judiciaire de Clichy-Batignolles.
Déménagement du palais de justice de Paris, des taxis volants sur la Seine ou encore un Harvard français à Aubervilliers, tour d’horizon de 10 chantiers ou projets qui vont prendre forme en 2017.
Le tribunal quitte l’Ile de la Cité
Le Tribunal de grande instance va quitter les vieilles pierres du Palais de justice de l’Ile de la Cité pour rejoindre une cité judiciaire toute neuve. Le bâtiment de 160 mètres de haut situé porte de Clichy dans le 17e arrondissement doit être mis à disposition de l’Etat au mois de juin 2017. En tout, le building construit en escalier sur 40 niveaux doit permettre d’accueillir près de 9.000 visiteurs. Ce bâtiment gigantesque, notamment critiqué pour son éloignement du centre de la capitale, accueillera aussi les tribunaux d’instance des arrondissements parisiens. Autre révolution pour l’Ile de la Cité, la direction de la police judiciaire jusque là située au célèbre 36 quai des Orfèvres sera aussi implantée sur le site de Clichy-Batignolles.
Des taxis volants sur la Seine
Paris va connaître une première mondiale au printemps 2017 avec des voitures « volantes » testées sur la Seine. Les Sea Bubbles, sorte de capsules fonctionnant à l’électricité, capables grâce à la pression de l’eau de se soulever au-dessus de la surface ont séduit Anne Hidalgo qui soutient le projet créé par le navigateur Alain Thébault. A terme, son inventeur aimerait faire des Sea Bubbles une sorte de Uber des fleuves, avec la possibilité pour les utilisateurs de les commander grâce à une application mobile.
Sea Bubbles – Les Sea Bubbles doivent être testées à Paris au printemps.
Une nouvelle salle de concert sur l’Île Séguin
Le printemps de cette nouvelle année verra aussi la naissance d’une toute nouvelle cité dédiée à la culture et plus spécifiquement à la musique. Située sur l’île Séguin à Boulogne-Billancourt, la « Seine Musicale » ouvrira en avril. Ce complexe, imaginé par Shigeru Ban, déjà architecte du centre Pompidou-Metz sera composé d’une grande salle de 6.000 spectateurs ainsi que d’un auditorium de 1.150 places plus particulièrement dédié à la musique classique. La Seine Musicale accueillera des artistes en résidence et notamment l’orchestre Insula dirigé par Laurence Equilbey.
Le toit de l’Arche de la Défense rouvre au public
En 2017, le public pourra de nouveau grimper au sommet de la Grande Arche de la Défense. Son accès était interdit depuis 2010 pour des raisons de sécurité. Un incident d’ascenseur avait entraîné cette fermeture, tout comme celle du musée de l’informatique et du jeu vidéo qui était installé au sommet de l’arche. Mais des travaux de rénovation vont permettre aux visiteurs de revenir sur le toit dès le 1er avril prochain et de profiter du panorama imprenable sur l’avenue de la Grande armée et l’Arc de Triomphe.
Accélération du Grand Paris express
Les chantiers du Grand Paris express sont déjà en cours mais vont s’accélérer cette année. Les travaux de la ligne 15 sud vont notamment monter en puissance. Sur cette ligne, qui devra à terme relier Pont-de-Sèvres à Noisy-Champs en 35 minutes 14 des 16 gares prévues vont être mises en chantier. Les travaux de prolongement de la ligne 14 au sud doivent également débuter au début de l’année. La ligne qui relie actuellement la gare Saint-Lazare à Olympiades se poursuivra jusqu’à l’aéroport d’Orly.
Une ferme sur l’Opéra Bastille
La ville de Paris a sélectionné 33 projets destinés à intégrer l’agriculture à l’environnement urbain. En tout, 5,5 hectares de la ville vont être végétalisés, avec une mise en oeuvre à partir de ce début d’année 2017. Parmi ces projets, une ferme maraîchère ainsi qu’une houblonnière devraient voir le jour sur le toit de l’Opéra Bastille. Les concepteurs du projet envisagent de pouvoir fabriquer jusqu’à 8.000 litres de bière sur place grâce à une microbrasserie.
Un Harvard français à Aubervilliers
Aubervilliers accueillera d’ici 2018-2019 le plus important équipement universitaire d’Europe consacré aux sciences humaines. Si les premiers travaux ont déjà démarré, le chantier du « campus Condorcet » va très largement s’accélérer cette année, souligne Le Parisien. Une sorte de « Harvard à la française » avec 180.000 m2 de bâtiments. Le campus devrait à terme accueillir 18.000 personnes.
Ouverture de l’Arena 92
Le Racing 92 aura un stade tout neuf en 2017 à la Défense. Une arène qui combinera stade et salle de spectacle et qui devrait ouvrir ses portes en septembre prochain. Le site qui servira également aux Jeux Olympiques de 2024, si la candidature de Paris est retenue.
Epadesa, L’autre image – L’Arena 92 combinera un stade et une salle de spectacle.
L’école centrale déménage
La prestigieuse école centrale installée à Châtenay-Malabry depuis 1969 va déménager cette année avec une rentrée 2017 qui se fera sur le plateau de Saclay, au nord de l’Essonne. Deux bâtiments d’une surface de 70.300 m2 sont en cours de finition, précise Le Parisien. L’Ecole normale supérieure de Cachan rejoindra également ce campus en 2018.
Une piétonisation définitive des voies sur berge?
La phase de test de la piétonisation de la voie Georges Pompidou à Paris prendra fin au mois de mars prochain. Un projet qui s’inscrit dans la volonté d’Anne Hidalgo de lutter contre la pollution en diminuant les accès aux voitures dans Paris. La maire de Paris souhaite que les voies sur berge restent piétonnes à la fin de cette phase de test à l’issue de laquelle des études sur la qualité de l’air et les embouteillages doivent être rendues.
Des aménagements sur les voies sur berge ont déjà débuté cet hiver, à terme le projet de la maire de Paris prévoit de transformer les voies piétonnes en parc urbain. La piétonisation continue toutefois de rencontrer l’opposition d’élus de villes voisines qui dénoncent l’augmentation du temps de parcours, ainsi que les critiques de la présidente de région Valérie Pécresse.
Carole Blanchard
20 MINUTES – 03/01/2017
Ile-de-France : Les nouveautés et grands événements à venir en 2017
RENDEZ-VOUS « 20 Minutes » dresse le portrait de l’année 2017 à Paris et en Ile-de-France…
2017, c’est parti. Politique, transport, travaux, événements culturels et sportifs… Quels vont être les grands rendez-vous de l’année ? 20 Minutes fait le point.
Politique
Premier gros rendez-vous politique de l’année 2017 : les primaires à gauche, dont le premier tour aura lieu dans trois semaines. Au total, sept candidats sont en lice, dont Vincent Peillon (PS) qui a reçu le soutien de la maire de Paris, Anne Hidalgo. « Il y a à Paris une identité et une culture de la gauche qui s’est incarnée dans Jospin, Delanoë, Hidalgo, qui reste difficilement compatible avec ce qu’expriment Valls ou même les frondeurs », expliquait récemment au Monde, le premier adjoint Bruno Julliard.
Dans la foulée de l’élection présidentielle, les élections législatives se dérouleront à Paris dans dix-huit circonscriptions. Dans la 17e circonscription deux adjoints d’Anne Hidalgo s’affronteront : Colombe Brossel (PS) et Ian Brossat (PCF). Les yeux seront aussi rivés sur la 18e circonscription où se présente Myriam El Khomri. Côté politique locale, la maire de Paris, entourée de son exécutif, présentera ce vendredi ses vœux aux élus de Paris et détaillera à cette occasion les temps forts de 2017 et annoncera une série de mesures qui rythmeront l’année à venir.
Transports et circulation
« 2017 marque le lancement de « la révolution des transports », indique la présidente de la Région Ile-de-France, Valérie Pécresse, dans ses vœux. Et ce, avec « la commande de 700 trains neufs ou rénovés sur les réseaux RER et Transilien d’ici 2021 pour remplacer les trains vieux de plus de trente ans ». Sur les chantiers, Champigny dans le Val-de-Marne accueillera en novembre un tunnelier qui viendra creuser le souterrain de la ligne 15 sud. Celle-ci sera composée de 16 gares entre Pont de Sèvres et Noisy-Champs et fera le trajet sans passer par Paris, en 35 minutes. En juillet, le T 11 Express – la première ligne de banlieue à banlieue du Grand Paris – qui reliera Epinay au Bourget, sera, elle, inaugurée.
Enfin pour les automobilistes, n’oubliez pas qu’à compter du 15 janvier 2017, Paris deviendrala première Zone à circulation restreinte (ZCR) en France. Les véhicules circulant dans la capitale devront alors obligatoirement s’équiper d’un certificat qualité de l’air « Crit’Air » indiquant leur niveau de pollution. En février, le préfet de police de Paris, Michel Cadot, remettra de son côté, un rapport sur l’impact de la fermeture de la rive droite aux véhicules. Cela peut-il changer la donne ? Anne Hidalgo se dit en tout cas déjà prête à inaugurer en mars « le grand parc des rives de Seine », note Le Parisien.
Urbanisme et grands travaux
Avec 34.000 mètres carrés, la Station F – anciennement connue sous le nom de la Halle Freyssinet – sera l’incubateur le plus grand au monde. Basé dans le 13e arrondissement et financé par Xavier Niel l’endroit doit ouvrir en avril. Le mois de juin, lui, devrait marquer la fin des travaux du futur tribunal de Paris qui réunira l’ensemble des services du tribunal de grande instance actuellement dispatchés sur cinq sites dont l’Ile de la Cité, le tribunal de police et les tribunaux d’instance. Situé entre le boulevard périphérique à la Porte de Clichy et le boulevard Berthier, ce bâtiment qui accueillera plus 8 000 personnes chaque jour ouvrira ses portes vers le deuxième trimestre 2018, selon le ministère de la Justice.
Le chantier du campus Condorcet situé à Aubervilliers connaîtra également ses premiers travaux. Ce pôle dédié aux sciences humaines et sociales ouvrira ses portes en 2019. Enfin, 2017 marquera aussi le début des travaux du futur canal Seine-Nord Europe. Cet ouvrage reliera d’ici 2024 les bassins de la Seine et de l’Oise au réseau européen du nord de l’Europe.
Jeux Olympiques et paralympiques en 2024 à Paris ?
Le 13 septembre, le Comité international olympique (CIO) se réunira en congrès à Lima au Pérou pour désigner la ville hôte des Jeux olympiques d’été 2024, entre Los Angeles, Budapest et Paris. Autre événement majeur pour Paris et sa région, l’exposition universelle de 2025. Le dépôt de dossier se fera en novembre 2017. « Deux occasions de faire rayonner notre région mais aussi de la valoriser pour y attirer les talents et les investisseurs », déclare Valérie Pécresse.
Les rendez-vous sportifs et culturels
Du 11 au 29 janvier 2017, Paris accueillera le Championnat du monde de handball à l’AccorHotels Arena. A proximité du lieu de la compétition, Bercy Village deviendra alors « le terrain convivial et festif où se retrouveront les fans de handball du monde entier », note la Mairie de Paris.
A l’occasion du centenaire de la mort du sculpteur Auguste Rodin, le Grand Palais organisera du 22 mars au 31 juillet« Rodin. L’exposition du centenaire ». Du côté des salles de concert, Bob Dylan, sera en tournée avec une date unique le 20 avril, au Zénith de Paris. A noter que le groupe Depeche Mode sera au Stade de France le 1er juillet, puis les Guns’N’Roses le 7 juillet.
L’OPINION – 02/01/2017
La métropole du Grand Paris doit démontrer son utilité pour éviter sa disparition prématurée
Patrick Ollier défend « sa » métropole, que François Fillon veut supprimer
Après le développement durable, la métropole du Grand Paris a vu le 1er janvier ses compétences s’élargir au logement, à l’habitat et à la prévention des inondations. Regroupant 131 communes d’Ile-de-France, la métropole est pourtant dans le collimateur de François Fillon qui la supprimerait s’il devenait président de la République.
Décollage imminent ou atterrissage programmé ? Doucement, la métropole du Grand Paris (MGP) s’installe. « La phase de création est achevée. La métropole existe », avance son président, Patrick Ollier, maire de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Comme pour conjurer le sort.
Car François Fillon, s’il devient président de la République, n’est pas du même avis : « Je considère comme beaucoup d’élus franciliens qu’il existe une redondance entre la métropole du Grand Paris et la région Ile-de-France. Je proposerai donc de supprimer cette métropole », peut-on lire dans son programme.
Redondance ? Entre Patrick Ollier et la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, tous deux membres des Républicains, les relations sont bonnes mais les intérêts divergents : « Valérie Pécresse est une amie, elle est intelligente et compétente. Je l’ai soutenue », assure le président de la métropole, qui ajoute : « Je connais sa position, elle souhaite que la métropole soit transférée à la région. Je ne vois pas comment. Il ne peut pas y avoir de grande capitale sans une métropole. Métropole et région sont des entités complémentaires. »
Un avis évidemment partagé par la maire de Paris, liée avec Patrick Ollier par une alliance de circonstance : « Le Républicain que je suis s’entend très bien avec la socialiste Anne Hidalgo », dit le président de la métropole, qui a composé un bureau de métropole où tous les partis sont représentés (la maire de Paris en est la première vice-présidente) et vante aussi ses excellentes relations avec le préfet de région, Jean-François Carenco.
Patrick Ollier va même plus loin. Il estime que « si la question de la métropole doit être remise sur le métier par le prochain président de la République et s’il doit y avoir une nouvelle loi, ce sera pour donner plus de pouvoirs aux métropoles. » Et, selon lui, ça ne pourrait pas être avant 2020, date où un premier bilan a été prévu par la loi de 2014.
Encore peu ou mal identifiée par les citoyens, la métropole ressemble fort à une nouvelle couche du fameux mille-feuilles territorial. Pas du tout, se récrie Patrick Ollier : « Un interlocuteur au lieu de 131 puisque nous regroupons 131 communes, si ça n’est pas de la simplification, je ne sais pas ce que c’est ! » lance-t-il à quiconque se demande si on n’a pas rajouté, après la région, les départements, les « intercos » et les communes, un échelon de plus qui ne peut que rendre encore plus complexes les circuits de décision.
Concours de miels. En attendant de se retrouver dans le débat présidentiel, la métropole du Grand Paris, un an après son lancement, a vu le 1er janvier ses compétences s’élargir du développement durable au logement (objectif : 39 000 logements par an), à l’habitat et à la gestion des milieux aquatiques et à la prévention des inondations, dites « GEMAPI ». Ce dernier sujet a été anticipé d’un an par la métropole en raison des inondations du printemps 2016 : « Il faut éviter que la région soit dévastée » par une crue centennale, dit Patrick Ollier.
Parmi les initiatives lancées par la métropole en 2016, Patrick Ollier cite avec fierté la prime de 5 000 euros pour les véhicules propres et le concours des meilleurs miels du Grand Paris, destiné à « mettre en lumière les communes qui, soucieuses de la préservation de la biodiversité en ville, favorisent l’implantation de ruchers sur leur territoire ». Le jury a choisi les vainqueurs parmi 87 candidatures issues de 56 communes.
Le bureau de la métropole a aussi voté en décembre 1922 millions d’euros de subventions pour les communes pour des projets de développement durable pour aider, par exemple, la construction d’un mur anti-bruit à Saint-Denis, l’extension de la flotte de véhicules propres à Sceaux, la rénovation thermique du patrimoine bâti à Charenton, l’aménagement des berges et bords de Marne à Créteil ou de nombreuses pistes cyclables entre Paris et les communes de la petite couronne.
« Nous sommes là pour aider les maires, pas pour les gêner », assure Patrick Ollier. La présidente de la région pourrait sans doute dire la même chose pour nourrir leur dialogue de sourds.
::: ECONOMIE
LE PARISIEN – 02/01/2017
Croissance et emploi : nos prévisions pour 2017
Le prochain président de la République prendra les commandes d’un pays à l’économie fragile. Election de Trump, Brexit, prix du pétrole… 2017 s’annonce perturbée.
On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. Lors de ses vœux aux Français, François Hollande s’est félicité des effets de sa politique économique. « Les résultats arrivent, plus tard que je ne les avais prévus, j’en conviens, mais ils sont là », a insisté le président de la République, citant pour illustrer son propos des « comptes publics rétablis », la « Sécurité sociale à l’équilibre » et, « surtout, surtout, le nombre de demandeurs d’emploi baisse enfin depuis un an ». Des avancées réelles. Mais la crise est encore loin d’être derrière nous.
Le successeur de François Hollande entamera en réalité son quinquennat dans un climat économique maussade. A l’image de la décevante année 2016, l’économie française ne devrait pas sortir de sa torpeur en 2017. La croissance pourrait, selon la Banque de France, « marquer le pas en 2017 » et terminer à 1,3 %. Un score identique à celui de cette année. En clair, pas de quoi envisager des folies budgétaires au lendemain du 7 mai, date du deuxième tour de la présidentielle ! Il n’y aura donc pas d’état de grâce pour celui ou celle qui s’installera à l’Elysée. D’autant que le futur gouvernement devra vraisemblablement composer avec la remontée des taux d’intérêt. Le remboursement de notre dette publique — 2 096 Mds€ — coûtera alors plus cher. Et, hop, une dépense supplémentaire à financer !
Incertitudes politiques
Le redécollage économique de notre pays s’annonce poussif. Et encore, toutes ces prévisions se basent sur une hypothèse : le monde continuera de tourner rond l’an prochain. Sauf que, depuis quelques mois, l’actualité internationale nous a appelés à la modestie en matière de prédictions. Qui aurait parié un dollar sur Donald Trump à la Maison-Blanche ? Qui peut dire ce que sera sa politique économique ? Et qui est capable d’anticiper les conséquences du Brexit (la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne) ?
En matière économique, ce qui se passe dans le monde a toujours une répercussion sur notre vie quotidienne. Le prix du baril de pétrole remonte, l’essence coûtera plus cher à la pompe ; les taux d’intérêt grimpent, les entreprises auront plus de peine à investir et à embaucher. 2017 sera rythmée par de grandes incertitudes, dont l’économie a horreur. A charge pour le futur pilote de l’avion France de prendre les mesures qui boosteront la croissance et protégeront les passagers des turbulences internationales.
Boris CASSEL et Matthieu PELLOLI
LE PARISIEN – 02/01/2017
Chômage : une victoire tardive et fragile
François Hollande a remporté — tardivement — une victoire sur le front de l’emploi. Pour la première fois depuis 2008, le chômage a en effet reculé en novembre pour le troisième mois de suite. Mais cette décrue se poursuivra-t-elle cette année? «L’emploi marchand continuerait de progresser et le chômage baisserait légèrement d’ici à la mi-2017», estime prudemment l’Insee dans sa dernière note de conjoncture, publiée mi-décembre. Un effet mécanique, en quelque sorte, des bons résultats de l’automne, et du plan de Hollande de formation de 500 000 chômeurs , dont le rythme de croisière n’est pas encore atteint.
Oui mais… La baisse du chômage prévue en début d’année prochaine est une « queue de comète », rétorquent les plus pessimistes, qui redoutent que la fin de l’alignement des planètes — faiblesse des cours du pétrole et des taux d’intérêt, baisse de l’euro par rapport au dollar — en 2017, puis l’essoufflement des mesures Hollande, ne réorientent la courbe à la hausse.
La partie n’est pas perdue pour autant, car les entreprises ont restauré leurs marges de manière spectaculaire en 2016. Cette année, pourraient-elles se remettre à embaucher ? « Le rapport automatique entre reconstitution des marges et embauches n’existe pas, nuance Claude Solarz, vice-président de Paprec, une société de valorisation des déchets qui emploie 4 500 personnes. Lorsqu’elles retrouvent des marges de manœuvre, les entreprises ont beaucoup d’autres contraintes à prendre en compte. »
«Encore beaucoup d’incertitudes»
Oui, aujourd’hui le monde des affaires se porte mieux — « les patrons nous expliquent qu’ils ont augmenté leurs bénéfices », se félicite-t-on au Medef — mais de là à porter sur 2017 un regard optimiste, il y a un pas que le syndicat patronal ne franchit pas. «Les entrepreneurs ont toujours beaucoup d’incertitudes concernant l’année qui s’ouvre… Ce dont ils ont surtout besoin pour traduire la reconstitution de leurs marges en embauches, c’est de confiance et de stabilité ! Or, ces dernières années, à chaque projet de loi de finances, les règles du jeu ont changé… »
Le Medef délivre quand même un bon point à François Hollande. « Preuve a été donnée que le chômage n’est pas une fatalité. Qu’on pouvait faire mentir le vieil adage mitterrandien Contre le chômage, on a tout essayé via des baisses de charges et des mesures de simplification administrative réclamées depuis longtemps par les entreprises. » Il y a de l’incertitude, mais il y a donc aussi de l’espoir. « Nous sommes passés de 20 à 30 salariés en 2016, s’enthousiasme Luc Foin, le PDG de Deejo, une PME de coutellerie. Pour 2017, nous avons quatre recrutements prévus : deux manutentionnaires, un chargé de communication et un commercial qui nous aidera à nous développer sur le marché américain. »
D’autres voient 2017 avec plus de craintes… « Je m’inquiète pour le cours du dollar, qui a un impact sur le coût de l’énergie et sur le prix du gaz que nous utilisons pour faire chauffer nos friteuses géantes », détaille Laurent Cavard, le PDG d’Altho, une entreprise de chips en Bretagne, qui emploie 285 salariés. En 2016, le patron a transformé une petite dizaine de CDD en CDI. L’année 2017 lui permettra-t-elle de faire autant d’heureux ? Pas sûr, avec « la hausse du prix de l’huile — dont le cours est mondial — et la remontée des taux d’intérêt ».
Prudent, Laurent Cavard s’est néanmoins organisé : « Depuis deux ans nous avons beaucoup emprunté pour profiter des taux bas, actuellement nous avons pas mal de trésorerie. » Un matelas qui vise moins à embaucher… qu’à faire face à un coup dur, « comme celui de la crise financière de 2007 ». Bref, concernant l’emploi en 2017, personne n’a de boule de cristal.
LES ECHOS – 03/01/2017
Le retour de l’inflation sera l’un des changements marquants de 2017
Avec la remontée des cours du pétrole, la hausse des prix devrait dépasser 1 % cette année, alors qu’elle a été quasi nulle en 2015 et 2016.
Le pouvoir d’achat des ménages va s’en ressentir, mais l’impact sera limité.
L’inflation nulle ou presque, c’est fini. La hausse des prix devrait retrouver le chemin de la « normalité » en s’élevant au-dessus de 1 % en 2017 en France, si l’on en croit les économistes, alors qu’elle était proche de zéro ces deux dernières années. Ce n’est pas parce que la Banque centrale européenne (BCE) a fait tourner la planche à billets à plein ces dernières années, ni parce que les prix des biens manufacturés ou des services vont s’envoler. Mais du fait de la simple stabilisation des prix de l’énergie par rapport à l’an passé.
La remontée de l’inflation a d’ailleurs déjà commencé. Dans l’Hexagone, les prix ont grimpé de 0,5 % en novembre dernier par rapport au même mois de 2015 alors que les prix baissaient au printemps dernier sur douze mois. En Allemagne aussi, le mouvement est en cours. D’ailleurs, les investisseurs semblent avoir anticipé ce retour de l’inflation puisque les taux d’intérêt sur les marchés ont augmenté ces dernières semaines. La hausse du prix du baril de pétrole depuis un mois, qui se négocie désormais au-dessus de 55 dollars, va soutenir l’indice des prix, tout comme l’affaiblissement récent de l’euro face au dollar va renchérir les importations. « Nous ne quittons pas seulement un monde de taux et d’inflation faibles, nous allons vers un monde où les taux d’intérêt vont converger vers des niveaux plus hauts et l’inflation se rapprocher des objectifs des banques centrales », estiment les économistes d’AXA Investment Managers.
Certes, cette remontée devrait rester modérée dans beaucoup de pays et notamment en France où le chômage reste élevé, c e qui pèse sur les prix. D’autant que la baisse passée du prix du pétrole a tendance à se diffuser lentement à travers l’économie. Il n’y a donc pas de hausse conséquente des prix à prévoir a priori. Mais, même lente, la remontée de l’inflation devrait tout de même avoir des conséquences importantes sur la conjoncture.
Hausse des taux d’intérêt
D’abord sur le pouvoir d’achat. Celui-ci, tiré ces deux dernières années par la faiblesse de l’inflation, va marquer le pas. Les salaires ont peu de chances d’accélérer franchement en 2017, car leur évolution dépend, au moins en partie, de l’inflation passée et de l’importance du sous-emploi. Les prestations sociales, elles, ne seront que peu revalorisées, puisque l’inflation en 2016 a été quasi nulle. La consommation devrait s’en ressentir et moins jouer le rôle de moteur de l’activité que l’an passé, même s’il est probable que les Français puisent un peu dans leur bas de laine pour financer leurs achats. Ils ont en effet augmenté leur épargne l’an passé. Le retour de l’inflation n’en va pas moins peser sur les salaires réels et la demande des ménages.
Patrick Artus, le chef économiste de Natixis, voit aussi un autre risque qui découle du retour de l’inflation, celui de la hausse des taux d’intérêt à long terme. Celle-ci, si elle se poursuivait, pourrait freiner l’investissement et dégrader la solvabilité des emprunteurs. « Si le redressement de l’investissement des entreprises ou en logements n’est pas clair, la hausse des taux d’intérêt à long terme peut compromettre la reprise. Ceci risque d’être le cas en Italie en particulier et aussi en France et en Allemagne », estimait-il dans une étude publiée le mois dernier.
Pour l’instant, les conjoncturistes n’y croient pas car d’autres moteurs existent, tels que les exportations ou encore une politique fiscale moins restrictive dans la zone euro. Et la BCE a l’intention de continuer à mener sa politique ultra-accomodante en 2017.
Guillaume de Calignon
LE FIGARO – 03/01/2017
Les grands rendez-vous de l’économie en 2017
LE SCAN ÉCO – Plusieurs événements rythmeront l’année qui vient de démarrer, sur le front économique. Mise en place du Brexit, COP23, désignation de la ville hôte des Jeux Olympiques de 2024 … sont autant de rendez-vous à ne pas manquer.
2017, c’est parti. Si l’année 2016 a été le théâtre d’événements économiques majeurs tant en France qu’à l’échelle européenne ou internationale: levée des sanctions contre l’Iran, «Brexit», signature du CETA, premier vol commercial entre Cuba et les États-Unis… les douze mois à venir s’annoncent aussi riches. Le Figaro fait un tour d’horizon des dates à entourer en rouge dans vos agendas 2017:
Les «réunions»
Le 28 janvier est attendue la décision de la cour suprême britannique sur l’appel du gouvernement contre l’obligation décrétée par la Haute Cour de Londres de consulter le parlement avant d’entamer la procédure de divorce avec l’Union européenne. Le déclenchement de l’article 50 du traité de Lisbonne qui ouvre les négociations de rupture avec l’Union européenne (UE) devrait intervenir avant la fin du mois de mars. La première ministre britannique sera dans l’obligation de dévoiler ses intentions quant au Brexit.
Le 13 septembre, le Comité international olympique (CIO) se réunira en congrès à Lima (Pérou) pour désigner la ville hôte des Jeux Olympiques d’été 2024, entre Los Angeles, Budapest et Paris.«Paris a une candidature très forte», a déjà estimé Thomas Bach, président du CIO. Certains observateurs du monde olympique craignent que la candidature de Los Angeles soit affaiblie par la présidence de Donald Trump.
Le 27 octobre 2016, la première commission Désarmement et sécurité internationale de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) a adopté une résolution historique – «Faire avancer les négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire» – en vue de parvenir à l’«élimination complète» des armes nucléaires. Cette conférence se tiendra à l’ONU du 27 au 31 mars et du 15 juin au 7 juillet 2017. Cette décision ouvre les portes aux premières négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire depuis plus de 20 ans.
Le 6 novembre s’ouvrira la 23e conférence des Nations unies sur le climat. Organisée par les îles Fidji, la conférence se déroulera à Bonn, en Allemagne, pour des raisons logistiques.
Autre événement majeur pour Paris et sa région, après l’éléction de la ville hôte des JO de 2024, l’exposition universelle de 2025. Le dépôt de dossier se fera en novembre 2017. Une occasion de plus de faire rayonner Paris mais aussi de la valoriser pour y attirer les talents, les investisseurs et… les touristes étrangers.
Une année électorale…dans les entreprises
Les salariés des TPE voteront pour élire leurs représentants syndicaux. Les élections débuteront le 30 décembre et clôtureront le 13 janvier. Résultats le 3 février 2018.
Cette année sera aussi une année de campagne électorale pour les grandes centrales syndicales ou patronales qui renouvellent leur dirigeant en 2018. Pierre Gattaz quittera la tête du Medef en juillet 2018, Jean-Claude Mailly celle de Force ouvrière en avril 2018. Le mandat de Laurent Berger à la tête de la CFDT, bien que renouvelable, se terminera aussi en 2018.
Les salons
L’année sera aussi rythmée par les salons. C’est le Consumer electronics show (CES) qui ouvre le bal du 5 au 8 janvier. Plus de 250 start-up françaises représenteront la French Tech à Las Vegas.
Le prochain salon automobile de Detroit ouvrira ses portes au public du 14 au 22 janvier 2017. Fiat Chrysler ou Porsche ont choisi de faire une croix sur le déplacement. Au rang des présents, on relève notamment la venue de Volkswagen, plus d’un an après le Dieselgate.
Le salon international de l’Automobile de Genève aura lieu du 7 au 19 mars 2017. Toutes les innovations du domaine des transports individuels sont présentées dans ce salon qui attire tous les ans des centaines de milliers de visiteurs. L’occasion de désigner la voiture de l’année 2017.
Signe de sa notoriété et de l’excellente santé du secteur, les 130.000m2 du plus grand salon aéronautique ont été réservés par plus de 2300 exposants. Au mois de décembre, le salon affichait déjà complet, une première. Cette 52ème édition se déroulera du 19 au 25 juin 2017.
Le dernier Mondial de Paris a été marqué par un nombre record d’absences. Le prochain Salon de Francfort, qui se tiendra du 14 au 24 septembre 2017 pourrait faire pire… Peugeot, Volvo et DS ont confirmé qu’ils ne se rendront pas au rendez-vous. Ces annonces pourraient avoir un effet boule de neige, avec comme conséquence une rentrée moins riche en nouveautés.
Les rendez-vous
L’exposition internationale de 2017 ayant pour thème l’ «Energie du futur» se déroulera à Astana au Kazakhstan entre le 10 juin et le 10 septembre 2017.
L’industrie aura sa semaine du 20 au 26 mars pour sa 7e édition, avec pour thème cette année, «l’industrie aussi c’est écologique». Le gouvernement a lancé un appel aux entreprises pour qu’elles proposent leurs événements avant le 6 mars prochain.
Les anniversaires
Le 25 mars, l’Europe célébrera les 60 ans du traité de Rome, qui dans son préambule aspirait à établir «une union sans cesse plus étroite entre les peuples européens». Aujourd’hui, l’Union européenne est secouée par une importante crise identitaire et politique.
Le 31 août prochain, la SNCF célébrera les 80 ans de sa création (le 31 août 1937). Dans le cadre de cet anniversaire, une exposition retraçant l’histoire de la SNCF sera mise en oeuvre dans un train.
::: ENTREPRISES
LES ECHOS – 03/01/2017
Les 4 défis des industriels français pour 2017
Les grandes entreprises tricolores de l’aéronautique ont engagé des programmes de réduction des coûts.
Alors que le suramortissement arrive à échéance, l’évolution de l’investissement productif sera l’enjeu clef de l’année. Les industriels devront aussi encaisser la hausse du pétrole et gérer les incertitudes à l’international.
L’industrie française va-t-elle enfin enclencher la seconde en 2017 ? Alors que l’activité du secteur manufacturier a franchement accéléré en décembre, enregistrant sa progression la plus rapide depuis mai 2011, selon l’indice PMI Markit, c’est désormais la question qui hante les esprits des économistes comme des chefs d’entreprise.
Portée par un « alignement des planètes » très favorable (faiblesse de l’euro, amélioration des marges, prix bas du pétrole), l’industrie française avait connu un bon démarrage en 2016 avant de caler au printemps, pénalisé par les grèves dans les raffineries et des carnets de commandes moins encourageants. 2017 marquera-t-il un virage en la matière ? Tour d’horizon des enjeux qui attendent les industriels pour l’année à venir.
Ce sera le grand défi de l’année pour la filière. Si le climat des affaires s’améliore nettement dans l’industrie, avec un indice à son plus haut niveau depuis août 2011, les patrons restent prudents en matière d’investissement. Interrogés cet automne par l’Insee, les chefs d’entreprise du secteur manufacturier anticipaient tout juste une stabilité de leur investissement productif en 2017 (+0 %), après pourtant un joli rebond en 2016 (+5 % contre 2 % l’année précédente). De fait, les entreprises ont cherché l’an dernier à bénéficier de la faiblesse des coûts du capital et du suramortissement fiscal. Un dispositif beaucoup mieux compris par les patrons de PME et d’ETI que le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE).
Reste que le suramortissement va s’arrêter en avril et que l’évolution des taux d’intérêt suscite des interrogations. « La hausse du coût de l’argent est une source d’inquiétude pour 2017 », estime Philippe Darmayan, le président du Groupe des fédérations industrielles. Si l’état d’esprit des patrons a changé, la confiance reste fragile. Les patrons de PME se décident surtout à investir lorsque leur carnet de commandes est plein. Une amélioration du taux de marge joue plutôt sur le moyen-long terme. « Pour un point de taux de marge en plus, on augmente l’investissement de 2 %… à dix ans », estime Mathieu Plane, économiste à l’OFCE. Or l’outil industriel français reste vieillissant et le retard, loin d’être comblé. Au troisième trimestre, l’investissement en biens d’équipement était encore en retrait de 11,5 % par rapport au niveau de début 2008, selon l’OFCE.
S’il apporte une bouffée d’oxygène à Total, à Technip ou à Vallourec, le rebond du prix du baril marque à l’inverse la fin d’une période bénie pour une partie des industriels français. Les chimistes ont, par exemple, bénéficié de prix d’approvisionnement intéressants tout au long de 2016.
Un levier important car le secteur a recours au gaz naturel et au pétrole à la fois comme source d’énergie et comme matière première. A elle seule, la filière absorbe 40 % du gaz naturel et 20 % de l’électricité consommés en France. La faiblesse du baril permet également de doper la consommation en redonnant de la marge de manoeuvre aux ménages. En 2015, la baisse du baril avait été le premier facteur explicatif de la croissance du PIB, selon les économistes.
« L’enjeu pour 2017, c’est aussi de renouer avec une progression des marges, qui ne soit pas corrélée à des facteurs exogènes comme le pétrole ou le CICE, mais à l’amélioration de la productivité en elle-même », estime Denis Ferrand, directeur de COE-Rexecode. Pour l’institut, la déconnexion entre salaires réels et gains de productivité fait peser une menace sur le secteur. L’idéal serait de retrouver une dynamique plus saine parce que autoentretenue. La Chine, où la production manufacturière apparaît moins déflationniste depuis quelques mois, pourrait aider en la matière.
Le Brexit, les élections présidentielles, l’évolution des taux d’intérêt, l’attitude de l’administration Trump… Autant d’incertitudes susceptibles de pousser les chefs d’entreprise à attendre pour y voir plus clair. Une décision dangereuse alors que l’industrie chinoise s’est juré de monter en gamme et que le digital frappe à la porte des usines.
Emmanuel Grasland
LES ECHOS – 03/01/2017
Les VTC de nouveau appelés à se mobiliser contre Uber le 16 janvier
Les VTC bloquant les accès à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle le 23 décembre dernier.
Après la trêve des fêtes, les organisations de chauffeurs relancent la contestation contre la plate-forme américaine.
Les organisations de VTC (véhicules de transport avec chauffeur) qui croisent le fer avec Uber depuis la mi-décembre se donnent quelques jours de répit avant de relancer les hostilités.
Pour faire plier la plate-forme américaine qui domine le secteur et obtenir une hausse de leurs revenus, les représentants des chauffeurs avaient initialement annoncé des opérations de filtrage des accès des aéroports parisiens tous les matins à partir du 23 décembre, jusqu’à obtenir satisfaction. Mais une « trêve » pour le week-end de Noël avait été annoncée dès le 23 au soir et avait été étendue dans la foulée jusqu’à début janvier. Comme le confesse Sayah Baaroun, l’un des leaders du mouvement, « le rythme d’une mobilisation quotidienne était difficile à tenir », certains chauffeurs étant pris à la gorge par les charges à acquitter pour la location de leurs véhicules.
Un rassemblement à la Bastille
La reprise du combat contre Uber est désormais prévue pour le 16 janvier. A Paris, les organisations de chauffeurs envisagent un rassemblement de véhicules Place de la Bastille, et non plus Porte Maillot, ce qui aurait des conséquences nettement plus néfastes pour la fluidité de la circulation parisienne.
Les opérations de blocage des aéroports ne seront plus menées qu’en dernier recours, affirme Sayah Baaroun, conscient sans doute que ce type d’actions (et les dérapages qui les accompagnent) étaient susceptibles de braquer l’opinion publique.
La concertation se poursuit
Pendant ce temps-là, les concertations menées par Jacques Rapoport, le médiateur nommé par le gouvernement, se poursuivent, sous la forme de réunions bilatérales. Le discussions portent bien sûr sur la tarification, mais aussi sur les conditions de déconnexion des plate-formes pour les chauffeurs, la protection sociale, et les charges. Jacques Rapoport doit conclure sa mission d’ici au 31 janvier.
De son côté, Uber se dit ouvert au dialogue, d’autant que la condition sine qua non qu’avait posée la plate-forme (la fin des actions violentes) a été remplie. Mais la filiale française de la société basée en Californie semble toujours exclure des concessions sur la tarification. Et elle va désormais s’employer à éviter toute mesure qui la viserait spécifiquement et épargnerait ses concurrents français.
LE FIGARO – 03/01/2017
Baisse historique des recettes dans les hôtels de France
INFO LE FIGARO – Plombé par les marchés de Paris et Nice, le revenu moyen par chambre a chuté de 5,1 % dans le pays.
Les hôteliers se réjouissent d’en avoir fini avec 2016. L’année écoulée a été l’une des pires de l’histoire de la profession. «L’hôtellerie française a connu en 2016 sa plus mauvaise année depuis 2009, analyse Vanguelis Panayotis, président du cabinet MKG Consulting. La chute d’activité est sans précédent à Paris. Comme la région Île-de-France représente 35,6 % du chiffre d’affaires de l’hôtellerie en France, sa dégringolade explique une grande partie du mauvais bilan du secteur.» Ainsi, sur tout le territoire, le taux d’occupation des hôtels a perdu 1,2 point, à 64,2 %. Le prix moyen a cédé 3,3 %, à 87,80 euros hors taxe. Conséquence, le revenu moyen par chambre, indicateur clé de la profession, a chuté de 5,1 % à 56,30 euros. À ce prix, il retrouve son niveau de 2011.
«Malgré ce recul significatif, le secteur fait preuve de résilience dans un contexte difficile, estime Vanguelis Panayotis. D’autres pays, également touchés par des attentats, ont accusé des chutes bien plus importantes.» Selon lui, le taux d’occupation des hôtels a chuté de 11 points en Turquie l’an dernier et de 8 points en Belgique. En 2015, la dégringolade avait été de 12 points en Tunisie.
Le mauvais millésime 2016 en France masque d’importantes disparités, selon l’emplacement des hôtels (Paris ou province) et leur catégorie (de superéconomique à palace). Paris intra-muros souffre le plus: la capitale accuse une chute de 14,6 % du revenu moyen par chambre, à 112,50 euros. La région Paca (Provence-Alpes-Côte d’Azur) est aussi dans le rouge, après l’attentat de Nice du 14 juillet (- 2,8 %). En revanche, le reste de la province va bien (+ 4,4%). «La province a tiré son épingle du jeu, insiste l’expert de MKG Consulting. Elle a confirmé son dynamisme de 2015 et, dans une moindre mesure, profité d’un report d’activité de Paris et de la région Paca. Les grandes agglomérations comme Toulouse, Bordeaux, Lille et Lyon ont aussi bénéficié de l’Euro 2016 en juin.» Lille et Toulouse enregistrent d’ailleurs les meilleures performances de l’année, avec un revenu moyen par chambre en hausse respective de 8,8 % et 8,3 % par rapport à 2015. Bordeaux et Nantes se partagent la troisième marche de ce podium des gagnants de 2016.
L’analyse par catégorie d’hôtels est sans équivoque: les établissements les plus luxueux sont ceux qui ont le plus souffert. D’abord parce qu’ils sont surtout installés à Paris et en Paca. Ensuite, ils attirent plus que les autres une clientèle étrangère. Le recul sans précédent des arrivées de touristes internationaux en Franc a lourdement pesé sur leur activité. Sur l’ensemble de la France, MKG Consulting constate un recul de 9,2 % du revenu moyen par chambre des hôtels haut de gamme. Les établissements superéconomiques (une et deux étoiles) sont les seuls à maintenir leur niveau d’activité (+ 0,3%). 2017 sera forcément meilleure. À moins d’un nouveau drame, la base de comparaison de 2016 étant basse, les chiffres ne peuvent que progresser. «Si la situation ne redresse pas franchement (+ 3 à 4 %) à Paris et en Paca, il faut s’attendre à des défaillances de petits établissements en perte de vitesse depuis les attentats», prévient Vanguelis Panayotis.
Les premiers signes d’un frémissement d’activité depuis septembre partout en France et les bons résultats du 31 décembre à Paris donnent des raisons d’espérer. En France, la clientèle des hôtels est à 70 % une clientèle d’affaires, qui vient du lundi au vendredi. «Les six week-ends de trois jours de 2017, grâce aux jours fériés, auront forcément un mauvais impact», prévient toutefois l’expert.
LE FIGARO – 03/01/2017
Le Printemps signe enfin un accord sur le travail le dimanche
Les volontaires pourront travailler jusqu’à 12 dimanches par an, où ils seront payés double avec une journée de repos compensateur. 120 à 170 recrutements sont prévus.
Et de quatre! Après le BHV Marais en mai, les Galeries Lafayette Haussmann quelques semaines plus tard et Le Bon Marché Rive Gauche fin novembre, Le Printemps est le quatrième (et bon dernier) grand magasin parisien à s’être mis d’accord avec les représentants de son personnel afin d’ouvrir tous les dimanches. Vendredi, l’Unsa a ajouté sa signature à celles de la CGC et de la CFDT au bas de l’accord négocié avec la direction. Ces trois syndicats représentant 42 % des voix aux élections professionnelles. La CGT (45,87 %) n’est pas en mesure de faire valoir un droit d’opposition.
Les volontaires pourront travailler jusqu’à 12 dimanches par an, où ils seront payés double avec une journée de repos compensateur et 60 euros d’aide à la garde d’enfants. Le temps d’organiser l’effectif en fonction des volontaires et de recruter 120 à 170 personnes dédiées au travail de fin de semaine, Le Printemps pourra ouvrir tous les dimanches à partir du printemps… Soit près de deux ans après l’instauration de la loi Macron!
Tous les magasins Printemps en zone ZTI concernés
En août 2015, celle-ci a ouvert la porte: le ministre de l’Économie a créé 18 ZTI (zones touristiques internationales), où l’ouverture est autorisée tous les dimanches… si, et seulement si, les commerçants s’entendent avec les syndicats. Cette condition a viré au cauchemar pour les grands magasins, locomotives de cette libéralisation, surtout boulevard Haussmann, quartier justifiant à lui seul la loi Macron.
Pour arracher, à l’énième tentative, l’accord des syndicats, la direction du Printemps a bénéficié de leur prise de conscience de la nécessité d’ouvrir en même temps que leurs rivaux, alors que les grands magasins du boulevard Haussmann pâtissent de l’effondrement de la fréquentation touristique. Elle a accepté des concessions: l’accord ne concerne pas que le navire amiral parisien, mais tous les Printemps en ZTI, avec ceux de Deauville, Marseille-Terrasses du Port et Cagnes-sur-Mer. Et, dans les magasins ouverts dans le cadre des «dimanches du maire» (12 par an hors ZTI), les salariés bénéficieront aussi des frais de garde.
LE PARISIEN – 03/01/2017
Votre banque va vous coûter 193,80 € cette année
Les frais bancaires sont en hausse de 4,2 % sur deux ans. Un record !
Ce n’est pas une vue de l’esprit. Les frais bancaires pèsent de plus en plus lourd dans le budget quotidien des Français. En moyenne, un client lâchera 193,80 € à sa banque cette année. Un coût en hausse de 1,7 % sur un an et de 4,2 % sur deux ans ! C’est le constat dressé par Panorabanques, un comparateur de tarifs bancaires, dans une étude que « le Parisien »-« Aujourd’hui en France » dévoile en exclusivité*. Sur les 158 banques étudiées, 114 vont coûter plus cher à leurs clients (avec une hausse moyenne de 5,40 €), 9 resteront au même prix et 35 voient leurs tarifs baisser. Le point sur les principaux postes de dépense.
Les frais de tenue de compte. « C’est la principale cause d’augmentation des tarifs bancaires. Près de neuf banques sur dix facturent des frais de tenue de compte à leurs clients », relève Guillaume Clavel, le porte-parole de Panorabanques. 107 établissements les appliquent aujourd’hui, contre 53 en 2013 ! Résultat, selon Panorabanques, chaque client s’acquitte de 18,10 € de frais de tenue de compte par an. Une facture moyenne qui va s’alourdir de 11 % en 2017 ! Et pour quel service supplémentaire ? Aucun. « Ces frais n’existaient pas autrefois et on ne leur trouve pas de raison objective », estime Guillaume Clavel. Ceux qui s’y mettent n’y vont pas de main morte, comme la Banque populaire Rives de Paris, qui va réclamer désormais 30 € par an à ses clients. A l’inverse, quelques établissements font de la résistance, comme les banques en ligne. Quant à Axa Banque, l’établissement fait machine arrière cette année et renonce purement et simplement aux 12 € de frais facturés à ses clients.
Les cartes bancaires. « Sur la période 2013-2017, les cotisations des cartes bancaires ont augmenté de 4,4 %, soit deux fois plus vite que l’inflation », souligne Guillaume Clavel. Les évolutions sont très contrastées. Pour les détenteurs de cartes à débit immédiat, l’addition s’alourdit de 2 % cette année. En revanche, les cartes à débit différé, elles, baissent en moyenne de 0,8 %. « Dans certaines Caisses d’épargne, les cotisations des cartes à débit différé sont désormais moins élevées que celles des cartes à débit immédiat », pointe Guillaume Clavel. La raison ? « La commission reversée par la banque du commerçant à la banque du client est largement supérieure lorsqu’il s’agit d’une carte à débit différé », signale Guillaume Clavel.
Les retraits déplacés. Retirer de l’argent dans un distributeur automatique de billet (DAB) qui n’appartient pas à votre banque coûtera plus cher cette année : 33 établissements durcissent la tarification des retraits dits déplacés en 2017. Attention donc à ne pas glisser votre carte bancaire dans n’importe quel DAB.
Les dépassements de découvert. Certains établissements ont aligné leur commission d’intervention sur le plafond légal de 8 € par opération. Il ne reste plus que six banques au- dessous de ce maximum, dont notamment la Banque postale et le Crédit mutuel Maine Anjou.
*Etude portant sur 196 lignes tarifaires et 348 packages bancaires réalisée par Panorabanques auprès de 158 banques de France métropolitaine représentant plus de 95 % de part de marché. Un profil moyen a été réalisé sur la base des comportements de 102 000 personnes ayant effectué des comparaisons sur le site Internet en 2016.
Boris Cassel
::: SOCIAL
LES ECHOS – 03/01/2017
Maladies chroniques : les médecins tenus d’appliquer le tiers payant
Depuis le 1er janvier, les femmes enceintes et les malades en affection de longue durée (ALD) ne doivent en théorie plus avancer les frais chez leur médecin.
Les patients couverts à 100 % par l’assurance-maladie obligatoire sont désormais dispensés d’avance de frais. Des syndicats de médecins appellent à boycotter le tiers payant complémentaire, non obligatoire.
C’est en novembre que doit entrer en vigueur le tiers payant généralisé, dans tous les cabinets de médecins libéraux. A moins que la droite remporte les élections et supprime cette mesure très impopulaire chez les praticiens. C’est la promesse du candidat Fillon . En attendant que le sort du tiers payant généralisé ne soit tranché, une nouvelle marche vers cet objectif vient d’être franchie : depuis le 1er janvier, les femmes enceintes et les malades en affection de longue durée (ALD) ne doivent en théorie plus avancer les frais chez leur médecin.
Cette étape n’effraie pas les professionnels, car ce sont des soins pris en charge à 100 % par l’assurance-maladie obligatoire : ils n’ont qu’un interlocuteur. La configuration est donc la même que pour les patients protégés par la couverture maladie universelle, intégralement remboursés par la Sécurité sociale, et déjà dispensés d’avance de frais. De plus, avant de devenir un « droit », la possibilité de pratiquer le tiers payant pour les ALD et les femmes enceintes a été encouragée depuis juillet 2016. Du coup, de cette date jusqu’à octobre, la pratique du tiers payant a crû de 3,5 points pour les ALD (73,7 %) et de 4,3 points pour les femmes enceintes (64,5 %).
« Quand les soins sont pris en charge à 100 % par l’assurance-maladie obligatoire, c’est assez facile, surtout si le patient dépend de la caisse primaire de notre département », témoigne Jacques Battistoni, du syndicat de médecins MG France, qui salue les « efforts » de l’Assurance-maladie pour garantir le paiement des médecins, et pour mettre fin rapidement aux dysfonctionnements signalés par les professionnels. Néanmoins, « le tiers payant est risqué pour nous quand le patient est inscrit au régime social des indépendants. Et pour les assurés qui ne sont pas pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale, nous recommandons de ne jamais le pratiquer sur la partie complémentaire », ajoute-t-il. Les professionnels sont fondés à mener ce boycott, puisque le Conseil constitutionnel a rendu facultative cette partie du dispositif.
Un numéro unique
A la Mutualité française, on minimise cette attitude : « Cette solution va s’imposer d’elle-même, comme la carte Vitale, qui avait suscité une levée de boucliers à sa création. » L’association, qui regroupe les assureurs complémentaires, a ouvert lundi un numéro unique (08.06.800.206) pour accompagner les médecins qui adoptent le tiers payant complémentaire. Depuis le 1er janvier, les contrats ne bénéficient du label « responsable » et d’une fiscalité réduite qu’à condition pour l’assureur de proposer le tiers payant à ses clients.
::: POLITIQUE
LE MONDE – 03/01/2017
Au PS, une campagne éclair pour une primaire sans favori
Les prétendants ont trois semaines pour convaincre. Une période courte, surtout pour Manuel Valls et Vincent Peillon, tardivement engagés dans la course.
De la difficulté de s’adapter à un calendrier que l’on n’a pas choisi. Quand la direction du Parti socialiste, au printemps 2015, a décidé d’organiser une primaire pour désigner son champion à l’élection présidentielle, l’objectif était en réalité des plus simples : favoriser la candidature de François Hollande et permettre au chef de l’Etat d’affronter une campagne la plus courte possible. M. Hollande ayant depuis renoncé, contre toute attente, les sept candidats de la primaire doivent s’accommoder d’un temps électoral dangereusement court.
C’est ainsi que les quatre prétendants principaux (Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et Manuel Valls), après une pause relative imposée par la trêve des confiseurs, se lancent en cette reprise dans un sprint final avant le premier tour de l’élection, le 22 janvier. Trois semaines à peine pour convaincre et populariser leurs propositions. « Cela va très vite, chaque jour compte, comme chaque événement », reconnaît le député Olivier Dussopt, un des porte-parole de M. Valls. « On hérite d’un calendrier très resserré, on n’a pas le choix, on doit faire avec », appuie son collègue Laurent Baumel, partisan de M. Montebourg.
Dès les prochains jours, chaque candidat va donc se démultiplier sur le terrain comme dans les médias, enchaînant émissions spéciales, meetings et déplacements thématiques, entre les trois débats télévisés programmés avant le premier tour, les 12, 15 et 19 janvier.
Mardi 3 janvier, MM. Valls et Peillon vont se livrer une concurrence à distance, en présentant le même jour leurs projets respectifs. L’ancien premier ministre et l’ex-ministre de l’éducation nationale se sont lancés tard dans la primaire, en décembre, quand MM. Hamon et Montebourg, candidats depuis l’été, ont eu le temps de rôder leurs propositions.
Frapper fort et vite
« On est parti tôt, on a pris de l’avance, mais il faut que notre dynamique des dernières semaines de l’année 2016 ne retombe pas en janvier », reconnaît le député Régis Juanico, porte-parole de M. Hamon. « Montebourg a pu avoir le sentiment d’une drôle de campagne, en étant seul candidat pendant longtemps avec Hamon. Pour lui aussi, c’est une forme de redémarrage », explique M. Baumel, alors que l’ancien ministre de l’économie, qui a déjà rendu public son projet, a prévu de faire une nouvelle présentation de ses propositions économiques mercredi.
Un activisme qui provoque l’ironie de ses adversaires. « Est-ce que Valls promet un Blitzkrieg comme Sarkozy avait promis un blast pour la primaire de la droite ? », grince le député Mathieu Hanotin, directeur de campagne de M. Hamon.
L’ancien premier ministre est sans conteste la cible privilégiée des trois autres candidats socialistes. « Valls présente son projet, mais nous, cela fait plusieurs mois que c’est déjà le cas. Quand on veut installer des propositions innovantes, il vaut mieux avoir du temps, sinon on est seulement dans la communication et dans les métaphores guerrières », ajoute M. Hanotin.
« Valls est notre adversaire numéro un dans la primaire. Quelles que soient ses propositions, il est absolument impossible pour lui de solder le quinquennat. Il sera l’homme du bilan, qu’il le veuille ou non, pour le meilleur ou pour le pire », estime M. Baumel. « L’équipe Valls parle de guerre, mais une primaire ce n’est pas la guerre car il faut être capable de rassembler tout le monde après », précise Christophe Pierrel, un des animateurs de la campagne de M. Peillon.
Débats « déterminants »
Contrairement à la primaire de 2011 dont M. Hollande était le favori incontesté après le retrait forcé de Dominique Strauss-Kahn à la suite de l’affaire du Sofitel de New York, les débats télévisés devraient jouer un rôle décisif dans les résultats de l’élection. Chaque candidat a profité de la pause des fêtes de fin d’année pour les préparer. « Les débats vont être très importants, à la fois pour faire connaître les propositions de chacun, mais aussi pour tenter d’accélérer la mobilisation des électeurs », explique M. Juanico.
Alors que la droite a fait venir aux urnes près de quatre millions de Français en novembre, le PS espère au moins en attirer la moitié. « Les trois débats d’avant le premier tour vont être déterminants. S’ils permettent une confrontation de fond pertinente qui illustre les divergences qui traversent la gauche, la mobilisation citoyenne sera importante parce que les Français y verront un intérêt pour trancher entre plusieurs lignes », estime M. Baumel.
Pour le député d’Indre-et-Loire, ce pourrait être surtout l’occasion de faire revenir au bercail socialiste une partie de l’électorat de gauche de plus en plus tentée de voter en 2017 en faveur d’Emmanuel Macron ou de Jean-Luc Mélenchon, tous deux candidats à la présidentielle en dehors de la primaire. « Si les débats sont de qualité, une partie des Français qui regardent en direction de Macron et de Mélenchon pourraient revenir. Et si ces Français reviennent, la primaire sera quoi qu’il arrive un succès », assure M. Baumel.
LE PARISIEN – 03/01/2017
Primaire à gauche : à chaque candidat sa stratégie
Du succès de la primaire de la gauche dépend l’avenir du Parti socialiste. Une faible participation serait un coup très dur à encaisser pour ce parti divisé et sans leadeur incontesté.
Conçue sur mesure, à l’origine, pour François Hollande, la primaire de la gauche (avec quatre candidats PS et trois candidats de partis alliés) se joue dans un délai incroyablement serré. Ses quatre ex-ministres n’ont désormais que trois semaines, d’ici au 1er tour le 22 janvier, pour faire la différence. Un véritable sprint, qui implique pour chacun d’affûter sa stratégie. Et de marquer ses rivaux pour mieux se démarquer.
BENOÎT HAMON. Le rêve d’un scénario à la Fillon
« Nous, nos propositions de fond ont été présentées au cours de conférences de presse successives… » Contrairement à ses trois principaux concurrents, Benoît Hamon n’organisera pas cette semaine de raout pour présenter son projet. Il ira « à la rencontre des Français » pour « montrer sa cohérence et le travail de fond qui a été effectué », vante un proche, tout en raillant « les programmes écrits sur un coin de table ».
Déclaré depuis la mi-août, Hamon mise sur cette avance et sur son ancrage à gauche pour créer la surprise. Ses proches l’assurent : depuis sa participation à « l’Emission politique » de France 2 le 8 décembre et son meeting réussi au gymnase Japy (Paris XIe) le 14, le regard porté sur lui a changé. De là à rêver d’un destin à la Fillon, outsider qui s’est imposé dans la dernière ligne droite de la primaire LR… L’équipe Hamon affiche une prudence de Sioux — « il y a des images à manier avec précaution ». Mais à l’entendre…
« Personne ne pensait jusqu’alors qu’il avait la moindre chance, constate son directeur de campagne, Mathieu Hanotin. Mais les thèmes que Benoît porte sont au cœur des attentes de l’électorat de gauche. » Création d’un revenu universel d’existence, d’un droit inconditionnel au temps partiel, abrogation de la loi Travail…
Ses rivaux ne cachent pas leur scepticisme. « On est dans le temps des impressions, c’est sympa. Mais à un moment, on va rentrer dans la réalité », douche l’entourage de Montebourg, quand celui de Valls persiste à ne voir chez Hamon qu’une « candidature de témoignage ».
Son entourage n’en a cure. « Il doit continuer à surprendre. Montrer qu’aujourd’hui, diriger la France ce n’est pas passer par des figures imposées », estime l’eurodéputé Guillaume Balas, qui se méfie des pronostics : « Personne n’avait vu venir Fillon. Je ne voudrais pas qu’à force de dire que Hamon va créer la surprise, cela n’arrive pas. »
VINCENT PEILLON. La recherche du juste milieu
Lancé le dernier dans la course à la primaire, Vincent Peillon avoue, en privé, dans une boutade, « chercher encore ses électeurs ». Mais s’il s’interroge sur l’espace politique qu’il peut conquérir, l’ancien ministre de l’Education sait parfaitement où il veut se placer dans cette compétition. Entre un Manuel Valls dont il dénonce la brutalité et qu’il qualifie de diviseur — « non, il n’y a pas deux gauches irréconciliables » — et les Montebourg et Hamon à qui il reproche de s’éloigner de la gauche de gouvernement.
Avec pour seul soutien de poids la maire de Paris, Anne Hidalgo, Peillon juge préférable d’énoncer quelques priorités plutôt que de livrer un programme, clés en main, de centaines de pages. Il a donc sélectionné quelques mesures précises qui lui semblent susceptibles de concerner les électeurs. Comme le plafonnement de la taxe d’habitation et un « bouclier fiscal » pour les foyers fiscaux modestes. Ou encore un taux réduit d’imposition pour les PME-PMI.
Selon nos informations, Vincent Peillon devrait aussi faire ce mardi une proposition importante dans le domaine de la dépendance. Pour faire face au vieillissement de la population, le candidat veut promouvoir un « service public des maisons de retraite ». Un plan de construction (sur cinq ans) de 50 000 places devrait permettre d’abaisser le coût des séjours pour les moins riches. Le coût (300 M€ par an) serait supporté par une redistribution de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie).
ARNAUD MONTEBOURG.Le pari du redressement de… son image
Arnaud Montebourg a entendu les critiques qui le visaient. Il s’applique désormais à corriger l’image brouillée laissée par sa sortie tapageuse du gouvernement en août 2014 et par sa reconversion de figure de la gauche du PS dans les affaires. « On a souvent glosé sur mon parcours. Il est rectiligne », a-t-il lancé hier depuis son QG de campagne, évoquant même à l’appui sa profession de foi lors de sa première élection aux législatives en 1997.
De même il gomme aujourd’hui les aspects les plus virulents de sa critique du quinquennat de François Hollande : « Je ne l’ai jamais ciblé comme adversaire. C’était une objurgation, qui a été entendue, pour qu’il ne se représente pas. »
L’ancien ministre du Redressement productif, puis de l’Economie, a bâti son programme autour du made in France, demandant notamment que l’on réserve 80 % des commandes publiques aux PME françaises. Par sa posture eurosceptique à l’égard de Bruxelles, Montebourg s’estime le mieux placé pour engager immédiatement, s’il gagne la primaire, des négociations avec Jean-Luc Mélenchon afin… qu’il se retire !
L’ancien député de Saône-et-Loire, qui laboure le terrain depuis des mois, table sur son avance. A l’adresse de Peillon et Valls, il lance : « Pour certains c’est un début, pour moi c’est la dernière ligne droite. » Et s’il souligne ses convergences avec Benoît Hamon, c’est pour mieux souligner le caractère idéaliste du programme de ce dernier, « alors que moi c’est pour gouverner dans cinq mois. »
MANUEL VALLS. La tactique du Blitzkrieg
« Désormais, être à l’écoute c’est apparaître insincère ! » s’étranglait un proche de Manuel Valls avant les fêtes. L’ancien Premier ministre venait de se faire enfariner à Strasbourg (Bas-Rhin), vilipendé pour avoir proposé de supprimer le 49-3 qu’il a pourtant utilisé sans complexe à Matignon. Du miel pour ses rivaux. « Sortir de la posture de Premier ministre pour devenir candidat, cela ne se fait pas en deux jours », savoure ainsi un état-major concurrent.
Valls a retenu la leçon. « Avec la présentation du programme, c’est une nouvelle page qui s’ouvre », assure l’un de ses porte-parole, Philippe Doucet. Ce mardi matin, à la Maison de la Chimie (Paris VIIe), l’ancien chef du gouvernement présentera « un projet qui lui ressemble », certifie un proche, « ancré dans les valeurs républicaines et le social-réformisme ». Son entourage promet « beaucoup de nouvelles propositions », outre celles déjà formulées sur le « revenu décent », la défiscalisation des heures supplémentaires ou la « renaissance démocratique ». Le tout introduit par « un texte très personnel adressé aux Français ».
Mais comment assumer le bilan du tandem Hollande-Valls… sans en porter les boulets ? Sans, non plus, apparaître en Brutus qui aurait contraint le président à renoncer. « Il faut qu’il soit lui-même, qu’il fasse du Valls comme il fait toujours », préconise son directeur de campagne, Didier Guillaume. « Il a entendu le message, il faut qu’il y ait des orientations fortes, abonde Doucet. On n’est plus dans un temps de compromis, de synthèse molle. »
A trois semaines du premier tour, Valls mise sur une campagne éclair, façon Blitzkrieg*. Outre les trois débats, ou sa participation jeudi à «l’Emission politique» de France 2, il compte être sur le terrain « quasiment tous les jours ou tous les deux jours ». Objectif : mobiliser, en martelant que l’élimination du candidat PS dès le premier tour de la présidentielle n’est pas écrite. « Le problème, c’est la gauche Prozac. Il faut gérer le défaitisme, retrouver une gauche qui a envie de se battre », décrypte son porte-parole. Son cauchemar ? L’électeur qui se dirait : « C’est foutu, on se fait plaisir ! »
* Guerre éclair, en allemand.
Philippe Martinat et Pauline Théveniaud
RTL – 03/01/2017
Arnaud Montebourg sur RTL : « Ma première décision, c’est diminuer la CSG »
Arnaud Montebourg était l’invité de RTL le 3 janvier
INVITÉ RTL – Le candidat à la primaire de la gauche affirme qu’il veut faire baisser la Contribution sociale généralisée pour tous les salariés gagnant entre 1 et 1,3 Smic.
C’est l’heure de la rentrée pour tous les candidats à la primaire de la gauche. Arnaud Montebourg, Manuel Valls, Benoît Hamon… Tous doivent présenter leur programme en ce début janvier. Invité de RTL, l’ancien ministre de l’Économie a affirmé qu’il avait « des convictions constantes » et « un même combat » par rapport à la primaire de la gauche de 2011, au cours de laquelle il avait obtenu 17,19%.
Parmi ses volontés premières s’il est élu à l’Élysée en mai prochain, Arnaud Montebourg veut baisser la Contribution sociale généralisée (CSG), un impôt prélevé automatiquement pour permettre de financier la protection sociale. « La première des décisions que je voudrai prendre, c’est d’abord de diminuer la CSG sur tous les salariés qui sont en situation d’être entre 1 Smic et 1,3 Smic, c’est-à-dire jusqu’à 1.500 euros net », annonce-t-il, voulant mettre en avant ce qu’il appelle « les gens n’ayant que leur travail pour vivre ».
Une mesure qui coûterait six milliards d’euros
Arnaud Montebourg veut baisser le taux de prélèvement « que le salarié ne voit pas » de 8% à 1%. « Le gain serait de 102 euros par mois pour une personne qui est au Smic et pour l’année c’est 1.220 euros de gain », explique-t-il au micro de RTL assurant que cette mesure serait dégressive en fonction des revenus. « À 1,3 Smic, la personne gagnerait 50 euros par mois et au-delà il n’y aurait plus de baisse. C’est une mesure destinée à effacer les mesures d’austérité fiscale », détaille-t-il.
Une volonté qui coûterait six milliards d’euros, selon les calculs annoncés par l’ancien pensionnaire de Bercy qui avait démissionné du gouvernement en août 2014.
::: INTERNATIONAL
L’OPINION – 03/01/2017
Visite de Hollande en Irak : « Daech sera battu »
Quelque 1 200 militaires français sont aujourd’hui engagés dans l’opération Chammal.
Les forces françaises soutiennent les forces locales par des frappes aériennes et des vols de reconnaissance
En déplacement en Irak, François Hollande a réaffirmé sa détermination à vaincre l’organisation djihadiste. « Agir contre le terrorisme ici en Irak, c’est aussi prévenir des actes terroristes sur notre propre sol », a souligné le président de la République.
François Hollande était en déplacement en Irak afin de soutenir les troupes françaises. Lundi 2 janvier 2017, il a effectué une visite-éclair à Bagdad pour apporter son soutien aux forces engagées sur le terrain contre l’Etat islamique. Le président de la République a réaffirmé la détermination de la France à vaincre l’organisation djihadiste. A cinq mois de son départ de l’Elysée, le chef de l’Etat français s’est entretenu dans la matinée avec son homologue Fouad Massoum, le Premier ministre Haïdar al Abadi et le président du Parlement Salim al Djabouri, avant de rejoindre Erbil, dans le Kurdistan irakien.
Quelque 1 200 militaires français sont aujourd’hui engagés dans l’opération Chammal qui s’inscrit dans le cadre de la coalition internationale anti-EI dirigée par les Etats-Unis. Les forces françaises apportent notamment un soutien aux forces locales par des frappes aériennes, des vols de reconnaissance et des actions de formation. Quelque 150 militaires français sont en outre déployés depuis septembre dans le cadre de la « task force Wagram », équipée de CAESAR, des camions équipés d’un système d’artillerie.
Chef de guerre. Lors d’une conférence de presse aux côtés de Haïdar al Abadi, François Hollande s’est dit optimiste dans la lutte contre l’EI : « Daech est en recul et Daech sera battu ». Et de poursuivre : « Nous le voyons à Mossoul où la bataille est engagée pour reprendre quartier par quartier cette ville ». La reprise de ce dernier grand bastion de l’EI dans le nord de l’Irak prendra « des semaines », a-t-il ajouté. Un quart de la ville a été repris depuis l’opération de reconquête lancée le 17 octobre par les forces locales, soutenues par la coalition internationale.
Après un mois d’arrêt des combats, les forces irakiennes et kurdes ont repris jeudi dernier leur offensive contre les djihadistes dans plusieurs quartiers du sud-est de la ville, tombée entre les mains de l’EI en juin 2014. « Nous sommes en train de couper la tête du serpent », a déclaré Haïdar al Abadi, qui a estimé la semaine dernière qu’il faudrait trois mois pour en finir avec l’organisation djihadiste. « Nous avons réussi à libérer les villes assez rapidement. (…) Aujourd’hui, grâce à Dieu, nous sommes en train de libérer les dernières zones occupées de Mossoul », a-t-il ajouté.
Les attentats se multiplient. La tension est forte en Irak deux jours après trois attentats à la bombe revendiqués par l’EI qui ont fait près de 30 morts samedi dans la capitale. Sept policiers irakiens ont également été tués dimanche dans l’attaque d’un barrage de sécurité près de Nadjaf, dans le sud du pays, par les djihadistes.
Au moment où François Hollande rencontrait les autorités irakiennes, un nouvel attentat à la voiture piégée faisait 16 morts et plus de 40 blessés lundi sur une place très fréquentée du quartier de Sadr City à Bagdad. S’exprimant après la visite d’une école de formation des forces spéciales irakiennes dans laquelle travaillent une quarantaine de militaires français, François Hollande a espéré une année « de victoire, ici, contre le terrorisme ».
Plus de 1 000 frappes françaises. « Agir contre le terrorisme ici en Irak, c’est aussi prévenir des actes terroristes sur notre propre sol », a-t-il dit. Secouée par une série d’attentats sur son sol depuis janvier 2015, la France a mené plus de 1 000 frappes et détruit quelque 1 700 objectifs en Irak et en Syrie, selon le dernier bilan de l’état-major portant sur l’ensemble des frappes menées depuis le début de Chammal en septembre 2014.
François Hollande, qui avait déjà effectué une visite en Irak en septembre 2014, s’est rendu ensuite à Erbil où deux membres des forces spéciales françaises ont été blessés début octobre par l’explosion d’un drone. Le chef de l’Etat a pris la route sur une quarantaine de kilomètres pour grimper sur une ligne de crête surplombant Mossoul, à une quinzaine de kilomètres en contrebas.
38 tonnes d’aide humanitaire. Accompagné par le président de la région autonome du Kurdistan, Massoud Barzani, il a longuement observé au soleil couchant la zone montagneuse quasi désertique alentours dont une partie était aux mains de l’EI il y a encore quelques mois. « Il n’aurait pas été possible de repousser Daech sans le courage, sans le sacrifice des Peshmergas », a déclaré François Hollande après un entretien avec Massoud Barzani.
Dans cette région qui compte de nombreux camps de réfugiés, le chef de l’Etat a remis 38 tonnes d’aide humanitaire dont cinq tonnes de médicaments transportés dans l’avion présidentiel. Du matériel destiné aux quelque 10 millions de personnes nécessitant une aide humanitaire en Irak pour passer l’hiver.
LE MONDE – 03/01/2017
Les défis économiques qui attendent la zone euro en 2017
Rythmée par des élections, l’année sera surtout politique. Mais la hausse des taux et le retour de l’inflation pourraient fragiliser la croissance.
Triste anniversaire. Il y a dix ans, en 2007, BNP Paribas fermait en panique trois de ses fonds monétaires. Une étincelle qui mit le feu aux marchés financiers, un an avant la chute de la banque américaine Lehman Brothers. La crise des subprimes commençait à peine. Une décennie plus tard, le monde souffre encore des séquelles de la terrible récession qui a suivi. En particulier la zone euro, engluée dans la croissance faible et le chômage élevé.
Les risques pesant sur l’activité dans une zone où la monnaie unique a fait son apparition il y a tout juste quinze ans sont toujours présents. Mais ils ont changé de nature. « Ces prochains mois, ils seront moins économiques et financiers que politiques », résume Nadia Gharbi, économiste chez Pictet. A une nuance près : après des années de taux zéro anesthésiant les investisseurs comme les Etats, la remontée des taux souverains pourrait, elle aussi, charrier son lot de mauvaises surprises.
Avec l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis et la victoire du « leave » au Royaume-Uni, 2016 a marqué le grand retour du politique. « Ce n’était peut-être qu’un avant-goût avant de ce qui nous attend en 2017 », prévient Philippe Waechter, chez Natixis AM. Tout au long de l’année, des élections déterminantes auront lieu aux Pays-Bas (en mars), en France (en avril-mai), en Allemagne (à l’automne), et peut-être même en Italie. Chaque fois, les mouvements populistes pourraient y marquer des points. « Ce sera un grand test pour la cohésion de l’union monétaire », estime Maxime Sbaihi, économiste chez Bloomberg Intelligence. Le danger ? « Sûrement pas de voir un pays quitter l’euro », rassure-t-il.
Mais le doute politique pèsera sur l’investissement privé. Et les marchés pourraient réclamer des taux d’intérêt plus élevés aux entreprises et aux Etats. Les finances publiques s’en trouveraient fragilisées. D’autant que s’ajouteront à cela les incertitudes liées aux négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, qui devraient réellement débuter cette année. Sans parler de celles entourant le programme de Donald Trump aux Etats-Unis. Ses promesses protectionnistes, si elles sont appliquées, pourraient nuire au commerce mondial, déjà anémique.
Hausse des cours du pétrole oblige, les prix vont lentement remonter dans la zone euro. Selon la Banque centrale européenne (BCE), l’inflation devrait passer de 0,2 % en 2016 à 1,2 % en 2017, se rapprochant ainsi doucement de la cible de 2 % de l’institut monétaire. A première vue, c’est une bonne nouvelle : le spectre déflationniste menaçant l’Europe depuis 2013 s’éloigne enfin.
Seulement voilà : en zone euro, la hausse des prix des produits importés, comme le pétrole, ne devrait guère être suivie par une hausse notable des salaires, contrairement à ce que l’on observe aux Etats-Unis. Et ce, parce que le taux de chômage européen frôle toujours les 10 %. « Sur le Vieux Continent, le retour de l’inflation pourrait donc se traduire surtout par une baisse du pouvoir d’achat des ménages, pénalisant la croissance », explique Stéphanie Villers, chef économiste d’Humanis.
Le 15 décembre, la Réserve fédérale a relevé ses taux directeurs d’un quart de point, tandis que les taux souverains américains ont commencé à remonter depuis l’été, entraînant dans leur sillage les taux français, allemands et italiens. Le cycle de baisse des taux observée depuis plus d’une décennie touche à sa fin. C’est plutôt une bonne nouvelle car ils étaient tombés trop bas, jugent la plupart des économistes. A condition du moins que la hausse ne s’emballe pas : « En Europe, elle pourrait coûter cher aux Etats les plus fragiles, en particulier l’Italie et le Portugal », prévient Gilles Moëc, chez Bank of America ML.
Pour l’éviter, la BCE a décidé en décembre de prolonger ses rachats de dettes publiques (80 milliards d’euros mensuels) jusqu’à la fin 2017. Mais cela pourrait ne pas suffire : l’outil monétaire n’est plus aussi efficace qu’avant, et la BCE est désormais à court de cartouches. En outre, la remontée des taux américains, qui attire les capitaux vers les Etats-Unis, pourrait fragiliser les pays émergents et, par extension, l’économie mondiale. Seule consolation, si l’on peut dire : la baisse de l’euro face au dollar pourrait se poursuivre, au profit des exportations européennes…
C’est désormais certain : l’Etat italien va intervenir pour renflouer Banca Monte dei Paschi di Siena, la quatrième banque du pays, qui inquiète les marchés depuis des mois. Pour ce, Rome a emprunté 20 milliards d’euros sur les marchés en décembre. Une somme qui pourrait également être utilisée pour aider d’autres établissements en difficulté, comme Banca Popolare di Vicenza, Veneto Banca ou Banca Carige.
Mais même après cela, le système bancaire italien, handicapé par 360 milliards d’euros de mauvaises dettes, restera fragile. « Le ménage n’a pas encore été fait dans les petites banques locales, très peu rentables », note Nicolas Véron, spécialiste du sujet au Peterson Institute, un think tank de Washington. Ces faiblesses ne risquent pas de déclencher une nouvelle crise financière majeure. En revanche, les banques en mauvaise forme ne distribuent plus de nouveau crédit aux entreprises cherchant à investir. Cela pèsera pendant des années sur la croissance de la troisième économie de la zone euro – et donc, de ses partenaires commerciaux.
Plus personne, en Europe, n’évoque la possibilité d’une sortie grecque de la zone euro, comme à l’été 2015. Pour autant, les discussions tendues entre Athènes et ses créanciers européens devraient se poursuivre tout au long de l’année à venir. Celles-ci achoppent toujours sur le même point : le Fonds monétaire international n’a toujours pas confirmé sa participation au troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros accordé au pays à l’été 2015, et l’Allemagne refuse d’en faire plus pour alléger encore la dette publique hellène (180 % du PIB) à long terme.
Si rien ne bouge d’ici là, ce qui est probable, le risque d’un défaut de paiement partiel pourrait resurgir en juillet, lorsque la Grèce devra rembourser 3,9 milliards d’euros à la BCE. De quoi briser la fragile reprise observée depuis quelques mois.
Vous souhaitant une bonne journée.
Cordialement,
Elena NATALITCH
Service Presse, Communication / Formation
251, bd Pereire – 75852 PARIS Cedex 17
Tél. : 01 40 55 12 43
Fax : 01 40 55 12 40
https://www.facebook.com/medef.idf
ftpAME2017-09-19T13:35:40+02:00Mots-clés : banque de France, économie, Essonne|
ftpAME2017-09-19T13:35:41+02:00Mots-clés : banque de France, charges, entreprise, impôt|
(Banque de France)
[gview file= »http://www.massy-europe.fr/wp-content/uploads/2016/09/160919_bdf.pdf »]
(Banque de France)
[gview file= »http://www.massy-europe.fr/wp-content/uploads/2016/09/160919_bdf2.pdf »]